Elle fait un pneumothorax après une liposuccion Istock

Connaissez-vous le “Brazilian butt lift”, ou BBL ? Cette opération de chirurgie esthétique a gagné en popularité ces dernières années grâce à des stars comme les femmes d’affaires Kim Kardashian et Kylie Jenner ou les chanteuses Nicki Minaj et Cardi B. “L’augmentation des fesses par lipofilling est très pratiquée au Brésil et est connue sous le nom de Brazilian Butt Lift ou BBL. Il s’agit en fait d’une lipoaspiration puis d’un lipofilling des fesses avec la propre graisse du ou de la patiente. Cette technique permet de remonter les fesses et agit aussi bien sur la silhouette globale que sur les fesses”, explique la Clinique sainte victoire.

Liposuccion : un décès évité de justesse

Le tabloïd britannique The Daily Mail rapporte l’histoire d’une femme de 45 ans vivant en Arabie saoudite qui a subi cette opération. La chirurgie, qui a mal tourné, a provoqué l’affaissement d’un de ses poumons, et la patiente a failli perdre la vie. 24 heures après la procédure, elle a commencé à ressentir une douleur dans la poitrine, elle s’est mise à respirer extrêmement rapidement et son rythme cardiaque s’est dangereusement accéléré. Des scanners ont montré un pneumothorax, ce qui signifie que de l’air s’est échappé de son poumon, infiltrant les cavités autour de l’organe et l’empêchant d’inspirer de l’oxygène.

Les chirurgiens ayant opéré la quadragénaire expliquent qu’ils ne savent pas ce qui a entraîné cet affaissement du poumon chez la patiente, mais qu’il est possible que cet organe ait été percé par des instruments lors du prélèvement des graisses dans le haut du corps. Les médecins à l’origine de cette opération ont commenté ce cas dans la revue scientifique Medical Case Reports. Ils entendent sensibiliser aux dangers du BBL et de la liposuccion, dont le taux de mortalité est plus élevé que celui des accidents de voiture : on estime que 19 à 20 personnes sur 100 000 meurent à cause d’une liposuccion, contre 16 pour les accidents de voiture. “Les complications sont sous-estimées et sous-déclarées”, écrivent les chirurgiens.

Liposuccion : des risques de complications multiples

On parle de liposuccion lorsque de la graisse est aspirée d’une partie du corps, comme la zone de l’estomac, les hanches, les cuisses, les bras ou le cou. Cela peut être fait sous anesthésie locale. En général, le chirurgien injecte une solution saline dans la zone graisseuse afin de dissoudre la graisse, avant de l’aspirer avec une canule connectée à un aspirateur. En plus du risque de pneumothorax, la liposuccion entraîne des risques d’infections graves, d’accumulation de fluide (d’où le besoin de drainer avec une aiguille), de texture sous la peau et d’embolie mortelle (lorsque des morceaux de graisse se détachent et restent coincés dans un vaisseau sanguin, puis s’accumulent dans les poumons ou le cerveau).

En ce qui concerne la femme de 45 ans dont fait état Medical Case Reports, elle a été traitée en urgence afin d’empêcher des complications mortelles. Après l’avoir mise sous anesthésie générale, les chirurgiens ont inséré un tube en plastique dans son poumon afin de drainer l’air présent en excès. D’après plusieurs études, près de 100 Américains sont morts au cours des 10 années écoulées des suites d’une liposuccion, souvent dans les trois jours après l’opération.

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