Attention aux œufs de poule domestiques contaminés en Ile-de-FranceIstock

Méfiez-vous des oeufs de poule domestiques en Ile-de-France... L'Agence régionale de santé de la région Ile-de-France tire la sonnette d'alarme dans un communiqué publié le 22 novembre 2023. L’agence sanitaire régionale recommande de ne plus consommer les oeufs d'élevage issus de poulaillers domestiques, en provenance de 410 communes de la région, à la faveur d'une étude réalisée en 2023. Ces travaux ont révélé que ces aliments présentaient une contamination "généralisée" aux polluants organiques persistants (dioxines, furanes, polychlorobiphényles, substances per- et polyfluoroalkylées- PFAS).

"Sur les 25 échantillons analysés, seuls 2 seraient considérés conformes pour être commercialisés par rapport aux seuils établis par la réglementation européenne pour les œufs commercialisés", précise l’ARS dans son communiqué.

Au vu des résultats de cette étude, l’élevage de volailles à des fins de consommation régulière, au moins une fois par semaine, en milieu urbain est déconseillé par les autorités sanitaires.

Œufs d’élevage contaminés : quelles sont les villes concernées ?

Ces polluants organiques persistants (POP), appelés aussi "polluants éternels" en raison de leur durée de vie très longue dans l’environnement, sont présents dans tout l’environnement urbain des 410 communes étudiées de l’unité urbaine de Paris, à savoir : à Paris, dans l’ensemble des communes de Seine-Saint-Denis, des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne, certaines communes de Seine-et-Marne, des Yvelines, d’Essonne et du Val-d’Oise.

Les femmes enceintes et les enfants, les populations les plus à risque

Que risque-t-on à manger ce type d’œufs issus de poulaillers particuliers régulièrement ? Consommés régulièrement, plusieurs fois par semaine et pendant plusieurs années, ces œufs "exposent les consommateurs à un risque accru de contamination aux PFAS par rapport à la population générale", avertit encore l’ARS.

Dans son viseur : les populations particulièrement vulnérables comme les femmes enceintes, les femmes allaitantes et les enfants. Ces populations sont considérées comme plus à risque de subir la toxicité à long terme des polluants chimiques éternels.

Polluants éternels : quels risques pour la santé ?

Les PFAS sont des substances chimiques artificielles employées dans de nombreux secteurs industriels comme le textile, les produits ménagers, lutte contre le feu, l’industrie automobile, la transformation des aliments, l’électronique ou encore la construction, rappelle l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

Accusées d'être des perturbateurs endocriniens, ces substances peuvent être à l’origine de maladies chroniques et interférer dans le bon développement des fonctions reproductives et immunitaires des enfants et des foetus.
Aussi, manger régulièrement des aliments contaminés par les polluants organiques persistants accroît le risque de cancer, de troubles de la fertilité et de la grossesse, de certaines maladies métaboliques (diabète ou augmentation du taux de cholestérol), précise encore l’ARS. Le système immunitaire serait également moins réceptif à la vaccination en cas d’exposition aux PFAS.

Alors qu’il n’existe aucun moyen d’éliminer ces polluants de l’organisme une fois ingérés, la meilleure solution pour s’en prémunir reste de réduire ou d’éviter la consommation des aliments les plus contaminés.


A noter que certains aliments sont plus à risque de contamination par les PFAS. Parmi eux, on distingue les œufs, les aliments transformés à base d’œufs mais aussi l’eau potable, le poisson ou encore les fruits, selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

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