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En dépit de la révolution #MeeToo, la vie sexuelle des Français reste marquée par le joug de la domination masculine.
C’est ce que révèlent les données récoltées du 6 au 11 mai 2023, sous la forme de questionnaire auto-administré, auprès de 1518 Français âgés de 18 ans et plus par Harris Interactive pour Xlovecam.
Pour rappel, le mouvement #MeeToo est un mouvement social née en 2007 aux Etats-Unis ayant pour but d’encourager la prise de parole des femmes sur le viol et les agressions sexuelles qui ne sont pas des faits marginaux ou exceptionnels dans la société. Ceci est censé avoir permis une libération de la parole à ces sujets, notamment depuis l’affaire Weinstein en 2017.
Les hommes préfèrent encore les partenaires plus jeunes
Bien que la majorité des couples hétérosexuels soient encore formés de femmes plus jeunes que leu compagnon, cette enquête montre que ce modèle conjugal avec un écart d’âge en faveur de l’homme, n’est pas forcément ce que désire la majorité des femmes.
En effet, moins d’1 Française sur 4 aspire à un conjoint plus âgé. Elles sont même, au contraire, 61% à vouloir un partenaire du même âge.
Malgré cela, seuls 12 % des mariages ayant eu lieu en 2017 rassemblaient deux êtres du même âge.
Les femmes désirant un partenaire plus jeune sont moindres, à hauteur de 13 %.
Des rapports sexuels essentiellement voulus par les hommes
70 % des femmes révèlent que c’est leur partenaire qui est à l’initiative du rapport sexuel.
« À peine trois femmes sur dix reconnaissent que c’est elles qui ont le plus souvent envie de faire l’amour dans leur couple, et contrairement à certaines idées reçues, l’initiative féminine est à peine plus forte chez les jeunes femmes de moins de 35 ans (33%) que chez celles âgées de 50 ans et plus (28%) » détaille l’étude.
L’essai de nouvelles pratiques sexuelles est également quelque chose amené essentiellement par les hommes, à hauteur de 49 % et 28 % chez les femmes.
Dans cette même lignée, les hommes qualifient leur sexualité plus entreprenante que celle des femmes, à hauteur de 58 % contre 46 % chez les femmes.
Un plaisir féminin moindre
Les hommes sont plus enclins à avoir un orgasme lors d’un rapport sexuel par rapport aux femmes d’après l’étude : « Alors que la moitié des hommes en couple déclarent (53%) avoir systématiquement un orgasme lors d’un rapport sexuel, c’est le cas de seulement une femme sur trois (33%). »
Cet écart s’explique en partie par le fait que le rapport hétérosexuel soit phallocentré. Les techniques de coït les plus pratiquées ne sont pas toujours celles qui procurent le plus de plaisir aux femmes. « C'est particulièrement le cas de la pénétration vaginale qui reste de loin l'acte sexuel le plus fréquent - 59% des femmes la pratiquent régulièrement - alors qu'elle n’est pas la plus efficace. Mais c’est aussi le cas de la fellation qui est une pratique sensiblement plus répandue (70%) que le cunnilingus (62%) chez les femmes alors qu’elle est très logiquement moins épanouissante pour elles » souligne l’étude.
La culture du porn est prédominante dans la vie sexuelle des Français
Les normes sexuelles et corporelles prédominantes dans notre société sont largement véhiculées par la publicité, le cinéma, ou encore la pornographie.
Ces normes influencent la sexualité des Français puisque 62 % des femmes admettent avoir déjà été complexées par leur corps dans le cadre de leur sexualité contre moins d’un homme sur deux (47 %).
Ces complexes sont plus particulièrement ressentis chez les femmes de moins de 35 ans.
Plus alarmant, l’étude révèle que les pratiques véhiculées par les contenus pornographiques font émerger une anxiété chez les femmes : « Une majorité de Françaises (51%) déclarent avoir déjà été complexées par le fait de ne pas aimer certaines pratiques comme le sexe oral ou anal, soit près du double de ce que l’on observe chez des hommes (30%). L’intégration de pratiques popularisées par le porno dans le répertoire sexuel est donc génératrice d'anxiété chez nombre de femmes qui y voient sans doute un « passage obligé » alors qu’elles n’y trouvent aucune forme d’épanouissement personnel. »
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