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Des antiviraux pour réduire la poussée ?

"Lorsque l’herpès est très important, on peut avoir recours à des antiviraux spécifiques qui n’éradiquent pas le virus, mais permettent d’éviter sa réplication : aciclovir ou valaciclovir. Le traitement dure en moyenne 5 jours. Attention, il n’a de chance d’être efficace que s’il est pris dès les premiers signes", explique le Pr Michel Janier, dermatologue directeur du centre clinique et biologique des maladies sexuellement transmissibles à l’hôpital Saint-Louis de Paris.

"Il peut réduire la durée totale et la sévérité de la poussée d’herpès. Par ailleurs, ces médicaments ont une réelle utilité sur le long cours, en prévention, dans les cas d’herpès génital très récidivant, lorsque le nombre de poussées annuelles est supérieur à 6 par an".

Crèmes et pommades : pas si efficaces !

En ce qui concerne l’herpès labial, on trouve en pharmacie des crèmes à base d’aciclovir à 5 %. Pour le Pr Janier, dermatologue, "ces produits sont certes actifs en cas d’herpès facial, mais leur bénéfice est tellement minime qu’ils ont été jugés sans intérêt pratique, du moins lors de la dernière conférence de consensus sur la question en 2002".

En clair, soyez patient(e), attendez quelques jours l’apparition des croûtes prouvant que la peau est en train de cicatriser. Attention, ne grattez pas ces croûtes. N’essayez pas non plus de les masquer par des fonds de teints : vous risqueriez de retarder la cicatrisation.

Testez l'homéopathie !

L'homéopathie peut être efficace pour soigner l'herpès. Beaucoup de personnes qui souffrent de ce mal récurrent n'hésitent plus à prendre quelques granules dès les premières sensations de picotements !

Que choisir ? Sur les conseils du Dr Alain Horvilleur, médecin homéopathe, prendre Rhus Toxicodendron 9CH et Mercurius Solubilis 9CH, trois granules de chaque trois fois par jour dès les premiers symptômes. A renouveler jusqu'à amélioration.

De la vitamine C en application locale ?

De la vitamine C en application locale pour traiter l’herpès ? Un comprimé de 100 mg de vitamine C dissout dans 3 ml d’eau et appliqué sur les lésions pendant 1 minute, c’est l’opération qu’a tentée une équipe de chercheurs nordique en 1986. L’opération a été renouvelée 30 minutes plus tard. Résultats : les lésions herpétiques ont été "nettement améliorées".

Ces conclusions confirmeraient d’anciennes observations rapportées par un médecin de Genève dans les années 30, le Dr Isaac Daïnow.

A noter : Ce traitement n’est pas conseillé par les dermatologues français qui estiment les études insuffisantes pour prouver l’efficacité de cette thérapeutique.

Surtout pas d’anti-inflammatoires !

"Lors des poussées, des petites vésicules se forment et s’accompagnent de démangeaisons et brûlures", explique le Pr Michel Janier, dermatologue. Mais, contrairement à une idée reçue, "il ne faut surtout pas prendre d’anti-inflammatoires", insiste le spécialiste.

Ces médicaments peuvent provoquer des crises. Si la douleur est forte, mieux vaut soulager avec des douches fraîches et prendre son mal en patience. Une poussée dure 8 à 15 jours. Ensuite le virus, qui est parent de celui de la varicelle et du zona, migre vers les ganglions sensitifs (situés dans la moelle épinière) et reste silencieux jusqu’à la crise suivante, souvent provoquée par une fatigue, un stress.

La propolis et la mélisse : à tenter ?

En 2000, à l’Institut d’épidémiologie de l’université de Lvov, des chercheurs ukrainiens ont montré que la propolis, une substance gommeuse produite par les abeilles, étaient plus efficaces sur des lésions d’herpès génital qu’une crème à l’aciclivir et qu’un placebo.

Leur étude a été menée sur 90 hommes et femmes porteurs du virus HSV2 et souffrant d’épisodes récidivants, traités pendant 10 jours. L’Organisation mondiale de la Santé a reconnu l’usage de la mélisse pour soulager l’herpès labial. Elle est alors présentée sous forme de crème contenant des extraits secs ou des huiles essentielles.

Évite le stress

Comme le souligne le Pr Michel Janier, dermatologue : "L’herpès est une maladie qui ne guérit jamais définitivement", mais elle peut être maîtrisée. Apprenez donc à reconnaître les tout premiers symptômes afin de vous traiter le plus vite possible. Évitez les traumatismes sur les zones concernées : fuyez certains traitements de médecine esthétique comme la dermabrasion ou le laser et, en cas de sécheresse vaginale, utilisez un gel spécifique afin d’éviter l’irritation.

Enfin, restez zen : le stress et la fatigue sont des facteurs de risque. Respirez, courez, dansez, relaxez-vous, bref prenez soin de vous pour mieux faire face à votre ennemi intérieur.

Hydratez vos lèvres, évitez le soleil

Si vous êtes porteur ou porteuse du virus de l’herpès, le soleil est votre ennemi car il favorise les poussées. Il est important de bien se protéger : "Portez des lunettes de soleil (surtout si vous avez déjà souffert d’herpès ophtalmique), un chapeau et appliquez sur votre visage une bonne crème anti UV affichant un indice de protection suffisamment important, explique le Pr Michel Janier, dermatologue.

N’oubliez surtout pas votre stick, lui aussi anti UV, il protégera vos lèvres des rayons du soleil, mais aussi du dessèchement (facteur de risque supplémentaire)".

Lavez vos mains après traitements

Le virus herpes simplex est extrêmement contagieux. Soyez extrêmement vigilant(e) en matière d’hygiène dès que les lésions apparaissent. "Après avoir soigné vos plaies, lavez-vous soigneusement les mains, insiste le Pr Jannier, et surtout ne touchez pas vos yeux (attention notamment à la manipulation des lentilles de contact)".

Évitez également de mélanger votre linge avec celui du reste de la famille. "Il faut faire très attention à ne pas contaminer les personnes fragiles : les personnes immunodéprimées (en chimiothérapie ou souffrant de sida par exemple) et les femmes enceintes (l’herpès est dangereux pour le futur bébé). L’herpès peut être mortel."

Bouton de fièvre = herpès ?

"L’herpès est une maladie chronique due à deux virus : Herpes simplex virus (HSV) 1 et 2, explique le Pr Michel Janier, dermatologue. 60 % des Français sont porteurs de HSV1 et 15 % de HSV2. Toutefois, seuls 10 à 20 % ont vraiment des symptômes".

Il existe deux formes d’herpès :

  • l’herpès facial (c’est ce qu’on appelle le bouton de fièvre) causé par HSV 1 ;
  • l’herpès génital le plus souvent dû à HSV 2. Plus rarement, d’autres zones peuvent être touchées.
  • L’herpès oculaire concerne 60 000 personnes par an en France. Il doit être dépisté et soigné très rapidement avec une crème à l’aciclovir car les conséquences peuvent être graves. Il se manifeste par des douleurs, des rougeurs et de la fièvre.

L’herpès labial : sexuellement transmissible

Même l’herpès labial est une infection sexuellement transmissible ! Le risque de contagion est au maximum lors des poussées, lorsque les vésicules n’ont pas encore séché. Pendant cette période, évitez les baisers (même sur la joue) et les rapports sexuels. "Le virus HSV1 responsable de l’herpès labial, peut être transmis lors d’un rapport oro-génital. 20 à 40% des herpès génitaux sont dus à HSV1 et non pas HSV2, normalement responsable de cette localisation", explique le Pr Michel Janier, dermatologue.

Attention, même si le risque est plus faible en l’absence de lésions visibles, il existe tout de même.

Le port du préservatif est donc recommandé si l’un des deux partenaires est porteur d’Herpes simplex.

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