Alzheimer : un métabolisme cérébral rapide peut être un signe précoceAdobe Stock

La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative (atteinte cérébrale progressive conduisant à la mort neuronale) caractérisée par une perte progressive de la mémoire et de certaines fonctions intellectuelles (cognitives) conduisant à des répercussions dans les activités de la vie quotidienne.

Métabolisme cérébral : il aide à détecter Alzheimer

Si la maladie a souvent déjà commencé à se développer lorsqu’elle est diagnostiquée, certains signes peuvent aider à prévoir son apparition. Des chercheurs de l’Institut Karolinska en Suède ont notamment réalisé qu’un métabolisme cérébral rapide peut constituer une phase précoce du développement de la maladie d’Alzheimer. Cette découverte, qui pourrait ouvrir la voie à de nouvelles méthodes d’intervention précoce, a été publiée dans la revue scientifique Molecular Psychiatry le 1er novembre 2023.

Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont mené des expériences sur des souris (ces rongeurs développent une pathologie similaire à Alzheimer chez les humains de la même manière). Les scientifiques ont ainsi observé que l’augmentation de la rapidité du métabolisme cérébral chez les jeunes souris est suivi de changements au niveau des synapses. Note : on appelle synapse “la zone située entre deux neurones (cellules nerveuses) et assurant la transmission des informations de l'une à l'autre” (Larousse).

Ces changements au niveau des synapses sont causés par une perturbation du système de recyclage des cellules (plus connu sous le nom d’autophagie). Cette découverte a valu à cette équipe de chercheurs suédois le prix Nobel de médecine en 2016.

Après un certain temps, dans le cerveau de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, le métabolisme finit par décliner, ce qui contribue à la dégradation des synapses (cela est visible dans le cerveau des souris les plus vieilles, qui ont été malades le plus longtemps).

Alzheimer : la maladie se développe 20 ans avant les premiers symptômes

“La maladie commence à se développer 20 ans avant le début des symptômes, il est donc important de la détecter tôt, surtout si l’on considère que des traitements permettant de ralentir sa progression sont en train d’arriver. Les changements métaboliques peuvent être un élément de diagnostic”, a réagi dans un communiqué de presse le chercheur en neurosciences Per Nilsson, l’un des auteurs de l’étude.

Une autre autrice de cette étude, la professeure de neuro-gériatrie expérimentale Maria Ankarcrona, poursuit : “Nous avons cette fois-ci détecté des changements à un stade plus précoce.” Son confrère Per Nilsson conclut : “À l’avenir, nous serons en mesure de faire des tests sur des souris afin de voir si de nouvelles molécules qui stabilisent les fonctions mitochondriales et autophagiques peuvent retarder la maladie.”

Plus de 35,6 millions de personnes sont touchées par la maladie d'Alzheimer. Chaque année, on dénombre 7,7 millions de nouveaux cas, estime l'Organisation mondiale de la santé.

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