Parkinson : on peut détecter la maladie 30 ans avant les premiers symptômesAdobe Stock

La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative fréquente. D’évolution lente et progressive, cette pathologie se caractérise par la diminution du nombre de neurones chargés de produire la dopamine. Ces derniers sont impliqués dans le contrôle des mouvements. Le déficit de ces neurotransmetteurs provoque graduellement l’apparition de symptômes pouvant être invalidants, voire très handicapants pour les malades de Parkinson, comme des tremblements au repos, une rigidité musculaire ou une lenteur dans les mouvements.

Parkinson : une nouvelle méthode de diagnostic ?

Les premiers symptômes de la maladie de Parkinson ne se déclarent qu’à partir du moment où environ 50% des neurones dopaminergiques ont disparu, c’est-à-dire environ cinq à 10 ans après le début de la maladie. Cependant, des chercheurs issus du centre Florey and Austin Health (États-Unis) ont publié une étude dans laquelle ils affirment qu’il est possible de détecter la maladie 20 à 30 ans avant l’arrivée des premiers symptômes. Celle-ci a été publiée dans la revue scientifique Neurology le 10 octobre 2023.

Les chercheurs décrivent dans leurs travaux comment un biomarqueur déjà connu, F-AV-133, peut être utilisé lors d’une tomographie par émission de positons afin de diagnostiquer la maladie de Parkinson et d'analyser avec précision le processus neurodégénératif.

Note : on appelle biomarqueur “une caractéristique mesurable avec précision, utilisée comme indicateur d'une fonction du corps, d'une maladie ou de l'action d'un médicament”, indique la Fondation contre le cancer. Quant à la tomographie par émission de positons (TEP), elle désigne “une méthode d'imagerie médicale qui permet de mesurer en trois dimensions l'activité métabolique d'un organe grâce aux émissions produites par les positons issus de la désintégration d'un produit radioactif injecté au préalable”, explique le centre médical Médecine nucléaire de la Doua. Un positon, enfin, est “une particule de même masse que l'électron, et de charge électrique opposée” (Robert).

Parkinson : un moyen plus précis de contrôler la neurodégénération

L’équipe de chercheurs a recruté 26 personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Elle a également constitué un groupe contrôle de 12 personnes et un groupe de 11 personnes atteintes de trouble comportemental en sommeil paradoxal, un indicateur important de Parkinson. Chaque volontaire a passé deux TEP, à deux ans d’intervalle.

Les résultats montrent qu’il n’y a pas de changement significatif dans les symptômes cliniques entre les participants si l’on s’en tient aux indicateurs actuellement utilisés pour diagnostiquer Parkinson. À l’inverse, les TEP montrent “une perte neuronale significative” dans trois régions clés du cerveau chez les volontaires atteints de la maladie. Ces résultats suggèrent que F-AV-133 est un moyen plus précis de contrôler la neurodégénération.

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