Pénurie de médicaments : les annonces du président pour l’éviterAdobe Stock
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Antibiotiques, paracétamol… Depuis de nombreux mois maintenant la situation ne cesse de s’empirer en France, en ce qui concerne l’approvisionnement de médicaments. Pour y faire face, des mesures gouvernementales ont été prises. Le ministre de la santé, François Braun, a même fait préparer une liste de 281 médicaments considérés comme critiques, début mai 2023.

Mardi 13 juin, en déplacement en Ardèche, Emmanuel Macron, le chef de l’Etat, est revenu sur ce problème d’approvisionnement. Il a dévoilé plusieurs mesures afin d’éviter le risque de pénuries, avec un budget de plus de 160 millions d'euros. En tête de liste, la relocalisation de plusieurs médicaments.

La France dépend à environ 80 % de la Chine pour ses médicaments

La grande annonce à retenir du discours du président de la république est la relocalisation de 50 médicaments considérés comme critiques. L’une des principales causes de cette pénurie réside dans le fait que la France produit peu de médicaments.

En effet, 60 à 80 % des principes actifs des médicaments dits matures (antibiotiques ou encore produits d’anesthésie) sont produits en Chine et en Inde. Ce chiffre monte à 95 % pour les biomédicaments. "Comme nous l’avait déjà enseigné la crise du Covid-19, déléguer à d’autres la production de nos produits pharmaceutiques essentiels est une impasse pour le pays", expliquait ce mardi, Emmanuel Macron sur son compte Twitter.

Relocaliser la production de 50 médicaments sur le territoire national

"La solution de long-terme pour éviter les pénuries dans nos pharmacies, c’est bien de retrouver des usines. Et c’est ce que nous sommes en train de faire pour de très nombreux médicaments", ajoute-t-il, alors qu’il est en déplacement en Ardèche dans sur le site du laboratoire Aguettant.

Ainsi, le chef de l’Etat lance un grand plan de relocalisation. Huit nouveaux projets de production de médicaments ont été lancés sur le territoire national. L’objectif est d'y produire 50 médicaments dits "essentiels". La moitié d’entre eux est jugée encore plus prioritaire et devrait être relocalisée dans les prochaines semaines. Ces traitements regroupent l'amoxicilline, la morphine, l’adrénaline ou encore des anticancéreux comme le melphalan.

Une liste de 400 médicaments dits "essentiels"

Le gouvernement a également prévu de dresser une liste des médicaments dits "essentiels". Cette liste de 450 médicaments prend en compte les 50 jugés prioritaires. A ces traitements, s'ajoutent entre autres les antidépresseurs, les anxiolytiques, le xanax et certains vaccins comme celui contre la grippe. D’autres traitements visant à contrer l'addiction comme les patchs anti-tabac font également partie de cette liste.

"Une liste unique de médicaments pour traiter nos concitoyens", détaille Emmanuel Macron. Cette liste évolutive a été dévoilée par le ministre de la Santé mardi après-midi. "Pour ces molécules, les industriels devront avoir quatre mois de stocks", résume le ministre de la Santé.

Accélérer l’avancée des biomédicaments

L’autre objectif est d’accélérer la production des biomédicaments. Il s’agit de médicaments créés à partir d’organisme vivants ou de leurs cellules. Le chef de l'État appelle à "simplifier les essais cliniques" et à massifier "l'achat innovant des technologies". Il fixe comme objectif "20 biomédicaments" créés en France, et pour cela estime qu’il faut "aller beaucoup plus vite".

La mise en place d’un plan blanc en cas de pénurie

En cas de pénurie, Emmanuel Macron veut comme dernier recours mettre en place un plan blanc du médicament. "Un plan blanc du médicament sera développé, comme on sait le faire pour nos structures", a conclu le président. Il n’a toutefois pas donné davantage de détails sur ce dispositif.

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