On divorce : help !
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Les relations entre divorcés

Dois-je le (la) revoir ?

En réponse de bon normand, "ça dépend" ! Mais en règle générale, oui... C'est même inévitable si des enfants sont nés de cette union, et plus encore si ils sont encore à charge. "Cela évite les situations ubuesques où l'on dépose les enfants en bas de l'immeuble, sans même vouloir passer la porte d'entrée", commente Patrick Estrade, psychothérapeute à Nice.
Pour Laurent Bavière, président de l'Association française des solos, tout dépend de la qualité de la relation. "J'ai vu de tout, même des couples séparés qui s'inscrivaient ensemble à notre association !"

La recommandation : pour le psy, "la rupture est une situation de guerre, même quand on croit que tout va bien. Il est normal et sain de passer par une phase de désamour. Quitte à renouer ensuite des liens amicaux". Donc pause d'abord, avant d'entamer une nouvelle relation...

Les relations avec les enfants

Comment parler aux enfants ?

"Quel que soit leur âge, les enfants ne doivent pas être les derniers informés", conseille Patrick Estrade. Malgré tous les efforts, ils "sentent" que la situation est tendue, et ce sentiment diffus est, surtout en l'absence de mots, plus angoissant que l'annonce claire d'une séparation.

En revanche, gare aux idées toutes faites : même les ados ou les jeunes adultes peuvent être touchés par cette annonce. "Un jour, en consultation, j'ai vu un gamin de 18 ans qui avait dit à ses parents : si vous vous séparez, je me suicide."

La recommandation : Il faut donc expliquer tranquillement la situation : expliquer ce qui s'est passé, ce qui se passe, et ce qui va se passer pour les conjoints et pour eux... Il faut donc veiller à maintenir un dialogue convivial entre tous, tout en préservant scrupuleusement les enfants des haines et des querelles qui ne les concernent pas.

Les relations avec les petits-enfants

Que dire aux petits-enfants ?

Un lien très fort les unit à leurs grands-parents... Qu'il le reste ! "Le risque, c'est le discours que leurs parents tiendront sur votre séparation, suivant qu'ils jugeront que vous êtes coupable ou victime", souligne Patrick Estrade.

La recommandation : Là encore, quel que soit leur âge, il est important de leur expliquer cette nouvelle situation avec des mots simples. En insistant sur le fait que cela ne change rien à l'amour que vous leur portez.
En outre, la justice garantit un droit de visite pour les grands-parents.

Les relations avec la belle-famille

Faut-il rompre ou préserver le lien avec la belle-famille ?

Après de longues années de vie commune, des liens se sont forcément créés avec la belle-famille... Quid de ces relations une fois la séparation consommée ?
"Pourquoi ne pourraient-elles pas être maintenues ? Toutefois, mieux vaut ne pas se bercer d'illusion : chaque parent aura tendance à prendre le parti de son enfant", note Patrick Estrade, qui conseille par ailleurs de ne pas se précipiter pour annoncer son divorce à ses parents. "Il arrive que la distance engendrée par l'idée même de la séparation permette un nouveau départ dans le couple."

La recommandation : "Qui va sano va piano"... Il vaut mieux éviter les relations suivies au début e la séparation, les esprits sont souvent encore très échauffés et "partagés", donner des nouvelles par mail ou par téléphone. Les liens pourront reprendre leur cours (à peu près) normal que la vie aura repris son cours.

Les relations avec les amis

Faut-il rompre ou préserver le lien avec les amis ?

Ah qu'il est dur d'être "un(e) ami(e) commun(e)" en ces périodes troubles. Témoin, confident, juge, refuge, judas... Tous les rôles sont permis ! Certes, ce n'est pas parce que l'on divorce que l'on doit tirer un trait sur ces fameux "amis en commun".

Mais ce n'est pas si simple. "Tout d'abord, explique Laurent Bavière, on le sait mais on le constate lors d'une séparation : c'est dans les moments difficiles que l'on reconnaît les vrais amis. Certains vous tournent le dos, d'autres en profitent pour critiquer votre ex, ce que vous n'avez pas forcément envie d'entendre. Par ailleurs, nos amis menaient souvent la même existence que nous : mariés, avec enfants... Il n'est pas si facile, après le divorce, de se retrouver dans des soirées seul "solo" parmi des couples. Certaines relations s'espacent alors d'elles-mêmes..."

La recommandation : la même que pour les relations avec la belle-famille [lien sur page belle-famille] : du temps et de la patience... L'idéal est de se préserver en prenant un peu de distance, sans toutefois perdre le contact : coups de fil et mails prendront le relais en attendant des jours apaisés...

La relation avec soi...

Être triste, jusqu'à quel point ?

Que l'on soit quitté(e) ou celle ou celui qui quitte, la séparation est un deuil.
Et le deuil comporte son rituel, quoiqu'il en soit : "le deuil comporte cinq étapes : le choc de l'annonce ou de la prise de décision, la colère ou révolte, le marchandage - le moment où l'on essaie de se dire que l'on pourrait recommencer autrement -, la dépression ou tristesse, et l'acceptation", rappelle Patrick Estrade.

Il est donc normal de traverser une période de blues... Mais... "Si, au-delà de quelques mois, vous continuez à ne plus avoir envie de sortir, à pleurer, à vous replier sur vous-même, mieux vaut consulter. La séparation a peut-être rouvert d'autres blessures à soigner."

La recommandation : Culpabilité pour celui ou celle qui quitte, chagrin ou fureur pour celui ou celle qui est quitté(e), il faudra attendre que ces sentiment s'estompent pour enfin se retrouver... Et ne pas perdre de vue que ces retrouvailles sont inévitables, donc il est inutile de chercher à retarder le rendez-vous. Le face à face avec ce nouveau soi-même, quoiqu'il ai fait, quoiqu'on lui ai fait...

Déménager ou rester

Est-il nécessaire et indispensable de déménager ?

Selon le bon vieux principe que "le jardin du voisin est toujours plus vert"... On est toujours tenté de changer de décor quand on vit une séparation. Changer de lieu pour mieux tourner la page, pourquoi pas ? Mais attention, il est parfois plus sage et plus simple de ne gérer qu'in problème à la fois.

"Beaucoup nos adhérents sont retournés dans leur région d'origine", témoigne Laurent Bavière.

Enfin, un déménagement n'est pas toujours envisageable, et notamment à cause des enfants qui sont attachés au lieu ou pour des raisons matérielles.
"Ne transformez pas votre lieu de vie en un mémorial à la gloire de votre amour défunt. Au contraire, profitez-en pour vous faire plaisir : débarrassez-vous de ce que vous n'aimiez pas, bâtissez-vous un lieu où vous pouvez cocooner et repartir sur de nouvelles bases. Symboliquement, c'est important", conseille Patrick Estrade.

La recommandation : allons-y "step by step". C'est-à-dire étape par étape. D'abord, bien poser les urgences et les impératifs. Et le temps de la réflexion, en profiter pour changer déco, l'aménagement. Il sera alors grand temps de se reposer la question de savoir si il faut ou pas déménager, et surtout où s'installer...

Les fêtes de famille

Comment passer le prochain Noël ?

"Rien de pire que le premier Noël, passé seul chez soi, sans les enfants. Cela m'est arrivé après mon divorce, c'est terrible. Pour tout le monde, Noël est une fête de famille : pour quelqu'un qui vient de se séparer, c'est un coup au moral", constate Laurent Bavière.

La recommandation : Son conseil ? Anticiper : prévoir une sortie ou une soirée entre amis, suffisamment à l'avance. Et la famille ? "Attention," estime Patrick Estrade. "Noël c'est aussi le moment où peuvent ressurgir les anciennes querelles. Vous êtes fragile et pas forcément en état d'affronter les jalousies ou les médisances des uns et des autres."

Se retrouver entre solos

Créer son clan de solos : bonne idée ou pas ?

"Oui !", assure évidemment Laurent Bavière, fondateur de l'Association française des solos. "On a besoin de rapports sociaux, de sortir, de parler avec d'autres de ce que l'on vit." C'est ce qu'on appelle le "soutien social".

La recommandation : "Tout ce qui peut favoriser la rencontre avec d'autres doit être encouragé", confirme Patrick Estrade. "Mais il faut aussi se laisser le temps pour se mettre en conscience, être à l'écoute de soi, ressentir sa nouvelle autonomie. Tant qu'on n'est pas dans cette conscience, on ne peut pas repartir et on a du mal à rencontrer à nouveau les autres."

Un nouvel amour

S'autoriser une nouvelle histoire ?

La séparation, souvent vécue comme un ratage amoureux, pire, un échec amoureux, est une blessure narcissique. Pas facile dès lors d'envisager une autre histoire : on n'a plus confiance, ni en soi, ni en l'autre d'ailleurs...

La recommandation : 1er conseil : renouer avec ce que Patrick Estrade appelle "le souci de soi", prendre soin de soi, s'accorder de petits plaisirs, avoir envie d'être coquet(te).

2ème conseil : être disponible.

"La rencontre surgit toujours quand on s'y attend le moins. Il faut pouvoir l'accueillir. Même si ce n'est que pour un soir : ce premier moment où quelqu'un s'intéresse de nouveau à vous est extrêmement réconfortant et replace dans une dynamique de séduction. Profitez-en sans culpabilité !"

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