Sommaire

1. Se donner du temps !

Le deuil d'une personne ou d'une relation prend du temps. Il s'agit d'un processus qui se déroule en plusieurs étapes : d'abord on n'y croit pas, on ne veut pas admettre que l'autre est parti ou qu'il est décédé. C'est l'étape du déni. Ensuite la colère vient : même s'il s'agit d'un décès, on en veut à la personne aimée de nous avoir laissé (e) seul(e), de ne plus être à nos côtés. Enfin, arrive le temps de la tristesse, l'impression qu'un morceau de nous-même s'est enfui avec le disparu ou avec l'amour envolé. En général, ces trois temps du deuil s'étalent sur une année au moins, plus quand il s'agit d'un décès. Il ne faut pas chercher à brûler ces étapes, elles sont importantes pour comprendre l'événement et le digérer.

2. Evaluer ses blocages

Parfois, certains restent "coincés" à l'une des étapes du deuil. Le plus souvent aux étapes "colère" ou "tristesse". Si, au bout d'un an, vous avez l'impression que vous ne pouvez toujours pas penser à lui (ou elle) sans pleurer, si vous êtes trop fréquemment absorbé(e) par des idées de haine ou un désir de vengeance à l'égard de celui ou celle qui vous a "trahi(e)", alors peut-être est-il nécessaire d'en parler à un professionnel. Attention, il n'est pas question de considérer le deuil en soi comme une maladie qui devrait être absolument médicalisée. Au contraire, les médicaments peuvent empêcher le travail psychique de s'accomplir. Toutefois, il peut être utile de se faire aider lorsque, après une longue période, on ne parvient toujours pas à penser à l'avenir.

3. Les gestes pour tourner la page

Lorsque la douleur s'est un peu estompée, que l'on arrive de nouveau à penser à autre chose, à sourire, quelques gestes, symboliques, peuvent aider à clore le deuil. En cas de décès, vider les placards, donner les vêtements du ou de la disparu(e), réussir à ranger ses objets dans une boîte à souvenirs montrent que l'on peut désormais la penser comme faisant partie du passé même si son souvenir reste présent. En cas de séparation, être capable de dire à la personne, en face, ou par écrit, ce que l'on n'a pas pu lui dire au moment où elle nous a quitté (e) est très soulageant et permet de tourner la page sans regret.

4. Prendre soin de soi

Pendant tout le temps du deuil, on a eu l'impression de fonctionner au ralenti. En fait, notre énergie psychique était entièrement consacrée à métaboliser la perte. Dès lors on n'avait plus envie de rien, et l'on se sentait comme anesthésié (e). Lorsqu'on commence à sortir de cet état, il est important de le repérer et d'être doux (ce) avec soi-même. Offrez-vous des soins, un massage, un relookage chez le coiffeur. Bref, bougez, mobilisez l'énergie que vous sentez renaître pour vous sentir le mieux possible ! Vous reprendrez ainsi progressivement goût à la vie.

5. Changer de point de vue

Pour parvenir à dépasser la perte, il faut aussi, lorsque l'on s'est accordé suffisamment de temps pour la surmonter, accepter de changer. A un moment, il devient possible en effet d'exécuter un petit pas de côté afin de se considérer soi-même autrement que comme "le veuf ou la veuve de", l'ex madame Untel ou l'ancien compagnon de Untel... Ce n'est qu'à partir de ce moment où l'on récupère sa propre identité qu'il devient possible de se projeter à nouveau dans la vie, de renouer de nouveaux liens. C'est alors le moment venu de mesurer tout ce que cette épreuve nous a apporté, ce qu'elle nous a permis de comprendre de nous-même.

6. Accepter de se laisser surprendre

Une fois la page tournée, une nouvelle vie devient possible. Pour qu'elle le soit réellement, la disponibilité est importante. Il ne s'agit pas seulement d'une question d'emploi du temps mais aussi, et surtout, de posture. Par exemple, si une nouvelle relation se profile, oubliez les références à l'ancienne. Bien sûr, dans un premier temps, vous ne pourrez peut-être pas vous empêcher de penser "avec lui ou elle, c'était différent, il ou elle n'aurait jamais fait ceci ou cela". Essayez de déconnecter cette petite voix intérieure en vous concentrant sur la personne présente, là devant vous. Profitez pleinement de l'instant.

7. Multiplier les activités

Inscrivez-vous dans un club de dessin, un atelier d'écriture, une association de randonneurs, un cours de tai-chi... A vous de trouver une ou plusieurs activités dont vous avez vraiment envie, depuis longtemps. Goûtez votre nouvelle liberté et faites-vous plaisir. Vous pourrez mettre alors en action un cercle vertueux : mieux dans votre peau vous sentirez également plus attirant(e), plus disponible pour une nouvelle relation, et ce changement deviendra perceptible aux autres. Et puisque vous vous serez placé(e) en position de rencontrer de nouvelles têtes, le champ des possibles vous paraîtra de nouveau plus large.

Eviter les couples

Vous risquez au bout d'un moment de vous sentir à part dans les dîners, voire même de vous sentir en trop. Il est donc important pour vous de nouer ou de renouer des contacts avec des personnes célibataires, comme vous avec qui vous pourrez partager des sorties ou des activités. Quant à vos amis mariés, pressés de vous présenter d'éventuels prétendant(e)s, ne les snobez pas forcément. Prenez tout de même vos distances si vous avez l'impression qu'ils essaient de vous "caser" à tout prix sans tenir compte de vos goûts, ou qu'ils réalisent, à travers vous, leurs envies refoulées de nouveauté.

9. Ne pas culpabiliser

Il n'est pas rare que l'on se sente coupable d'avoir envie de vivre lorsque l'autre n'est plus. Pourtant il s'agit là d'une attitude parfaitement normale et saine. Parfois, il est également difficile d'assumer une nouvelle vie. L'entourage (les enfants ou les beaux-parents si l'on est resté en contact avec eux après le décès du conjoint), peut essayer plus ou moins consciemment de vous placer dans le rôle de l'inconsolable, garant(e) de l'entretien du souvenir. Ne vous laissez pas enfermer dans ce rôle, vous avez le droit de recommencer autre chose. N'hésitez pas à le dire gentiment, mais fermement.

Vivre au présent

La vie est désormais devant vous. Cela ne veut pas dire que vous tirez un trait sur le passé, il fait partie à jamais de vous et de votre histoire. Le deuil ou la séparation vous a rendu(e) plus fort(e), plus attentif(ve) à la souffrance d'autrui, ou plus conscient(e) de la brièveté de l'existence et de la fragilité des beaux moments. Alors, riche de cette nouvelle sérénité, profitez au maximum de ce que vous apporte chaque jour, souriez, aimez et laissez-vous aimer.


Article écrit en collaboration avec Sylvie Angel, psychiatre, psychothérapeute, auteure de "Mieux vieux vivre ma vie" (Gallimard).

mots-clés : maladie, été, relation
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