Appendicite : qu'est-ce qu'une péritonite appendiculaire ?©iStockIstock
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Définition : qu’est-ce que la péritonite appendiculaire ?

La péritonite appendiculaire est une complication de l’appendicite qui a évolué en péritonite (c’est-à-dire en inflammation aiguë du péritoine). Elle résulte d’une perforation de l’appendice. Elle est souvent liée d’une prise en charge trop tardive de cette dernière affection.

L’appendice est une petite poche de quelques centimètres, située sur le côté droit de l’abdomen. Lorsque des bactéries s’y introduisent, elles entraînent une infection et une inflammation : c’est l’appendicite. Si le sujet n’est pas opéré d’urgence, les bactéries peuvent perforer l’appendice, s’étendre au péritoine : c’est la péritonite.

La péritonite appendiculaire est répertoriée parmi les péritonites dites "secondaires" c’est-à-dire liées à la diffusion d’une infection ou d’une perforation d’un autre organe digestif (en l’occurrence, l’appendice). Ce type de péritonite se distingue des péritonites primaires qui se déclarent au sein du péritoine lui-même. On estime que les péritonites secondaires représentent 90 % des péritonites (1).

Chiffres : quelle est la fréquence de la péritonite appendiculaire ?

Selon l’Assurance maladie, la péritonite appendiculaire fait partie des 44% des formes compliquées d’appendicite. Contrairement aux formes bénignes d’appendicite fréquentes, mais qui ont eu tendance à se raréfier sur ces dernières décennies (2), les formes compliquées d’appendicite (avec péritonite ou abcès) sont restées stables ces dernières décennies (3).

Quels sont les symptômes de la péritonite appendiculaire ?

Le plus souvent, la péritonite appendiculaire se manifeste par :

  • des douleurs violentes : "ces douleurs sont localisées (dans la fosse iliaque droite de l’abdomen) ou au contraire généralisées à tout l’abdomen", explique le docteur Olivier Spatzierer, chef de l’unité de gastro-entérologie de l’Hôpital Américain de Paris ;
  • des vomissements ;
  • de la fièvre (jusqu’à 40 °C) ;
  • un pouls rapide ;
  • des ballonnements ou un durcissement de l’abdomen ou "ventre de bois" (décelable à la palpation) ;
  • une constipation ou un arrêt partiel du transit intestinal ;
  • un visage crispé par la douleur : "ce signe est caractéristique chez l’enfant en bas âge", selon le spécialiste ;
  • une perte d’appétit ;
  • une langue blanchâtre ;
  • une altération de l’état général.

D’autres symptômes peuvent survenir : hoquet, gêne respiratoire, dysurie (difficulté à vider sa vessie), contracture au niveau de la vessie ou du rectum…

Attention, il arrive qu’au moment où l’appendicite se rompt les douleurs s’apaisent temporairement avant de provoquer les symptômes de la péritonite.

Quelles sont les complications de la péritonite appendiculaire ?

La péritonite est une maladie grave qui peut entraîner la mort dans sa forme appendiculaire. Dans les cas graves, l’intervention nécessite une réanimation.

Des complications post-opératoires sont possibles : abcès, fistulisations ou encore occlusion sur bride (4).

Quelles sont les causes et les facteurs de risque de la péritonite appendiculaire ?

Les raisons de la survenue d’une appendicite sont inconnues, tout comme la fonction de l'appendice lui-même. La suppression de ce dernier ne semble d’ailleurs pas avoir d’incidence néfaste.

La complication de l’appendicite en péritonite s’explique quant à elle le plus souvent par l’absence de prise en charge de cette première affection : les bactéries qui causent l’appendicite finissent par perforer l’appendice et causer une péritonite.

Le principal facteur de risque est celui de l’âge : "si l’appendicite touche davantage le sujet jeune, les personnes âgées et les enfants en bas-âge sont plus exposés à la péritonite appendiculaire", explique le gastro-entérologue. En effet, ces derniers manifestant moins leurs symptômes, le diagnostic de l’appendicite est plus tardif entraînant un risque de mauvaise évolution vers la péritonite.

Quelles sont les personnes à risque de péritonite appendiculaire ?

Selon la SNFGE, tout le monde est à risque de présenter un jour une appendicite, bien que la majorité des cas survienne chez le sujet jeune et de sexe masculin. Les enfants de moins de 3 ans et les personnes âgées sont relativement épargnés. Toutefois, c’est exactement l’inverse lorsque l’appendicite se complique en péritonite : la péritonite appendiculaire est une complication qui touche fréquemment les enfants de moins de 3 ans (en moyenne dans 75% des cas) et des personnes âgées (en moyenne dans 30% des cas) (5).

Péritonite appendiculaire : qui et quand consulter ?

En cas de symptômes évocateurs d’une appendicite aiguë (et notamment de douleurs vives dans la zone en bas et à droite de l'ombilic), consultez un médecin le plus rapidement possible. Le diagnostic de l’appendicite imposera une résection chirurgicale rapide.

Si vous pensez avoir déjà souffert d'une appendicite et que de nouveaux signes cliniques se présentent , il est impératif d’aller consulter un médecin ou de se rendre directement au service des urgences si les douleurs abdominales sont intenses. Ces dernières sont caractéristiques d’une perforation de l’appendice à l’origine d’une péritonite appendiculaire.

Quels sont les examens et analyses de la péritonite appendiculaire ?

"Des examens d’imagerie (échographie, radiographie sans préparation) permettent de confirmer le diagnostic et d’éliminer une autre origine à l’inflammation du péritoine (telle que la perforation d’un ulcère gastroduodénale)", selon le Docteur Spatzierer.

La numération formule sanguine peut compléter le diagnostic : elle atteste de l’origine appendiculaire de la péritonite (en montrant une augmentation des globules blancs (leucocytes à polynucléaires) ainsi qu’une vitesse de sédimentation (VS) accélérée).

Quels sont les traitements de la péritonite appendiculaire ?

L’intervention chirurgicale :

La péritonite appendiculaire est une urgence médico-chirurgicale, car elle met en péril la vie du patient :"Le chirurgien réalise un lavage péritonéal sous cœlioscopie avec un drainage de l’abdomen".

L’intervention a pour objectif de traiter l’infection et de nettoyer la cavité abdominale. La cœliochirurgie, ou vidéo-endoscopie, permet d’intervenir sans réaliser de grandes incisions. Cette technique évite donc les grandes cicatrices, réduit les douleurs et la période d’hospitalisation. La mise en place de drains vient clôturer l'opération.

Les suites post-opératoires

Après l’opération, des antibiotiques sont prescrits par voie intraveineuse pendant 48 heures puis par voie orale pendant une semaine. Le patient est alimenté par sonde pendant 2 ou 3 jours avant de reprendre une alimentation par voie orale de façon progressive. Le drainage (par drain) est maintenu jusqu’à 5 jours. L’hospitalisation peut durer jusqu’à 8 jours.

Par la suite, le patient est mis au repos à son domicile (arrêt de travail de 15 jours) et doit conserver un suivi (afin d’éviter toutes complications) ainsi que des soins post-opératoires (retraits fils/agrafes, orifices du drainage…).

Sources

Entretien avec le Docteur Olivier Spatzierer, chef de l’unité de gastro-entérologie de l’Hôpital Américain de Paris. 

1 Abrege d’hepato-gastro-enterologie- 2ème édition, chapitre 29 : Péritonite aiguë, SNFGE 

2 Selon l’Assurance maladie, le nombre d’hospitalisations en 1997 était de 162 700 contre seulement 83 000 en 2012. 

3 Définition et fréquence de la péritonite aiguë, Assurance maladie

4 Péritonite appendiculaire, chirurgie-obésité-cancérologie

5 Appendicite aiguë, SNFGE

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