Mise sur le marché européen en 2006, la cigarette électronique a gagné en popularité, devenant le gadget le plus plébiscité par les fumeurs qui souhaitent arrêter la cigarette. Face à un tel en engouement, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait mis les consommateurs en garde en 2008. Selon elle, nous n’avions pas suffisamment de recul et de recherches pour légitimer l’utilisation de la cigarette électronique comme une aide d’arrêt de la cigarette.

Une nouvelle étude menée par des chercheurs de la Stanford University School of Medicine vient étayer la mise en garde de l’OMS. A priori, le liquide que le fumeur inhale par le biais du gadget affecterait le système cardiovasculaire. Les chercheurs ont étudié l’effet des e-liquides. Ils favoriseraient des dommages au niveau de l’ADN. Des dommages plus ou moins élevés selon les arômes : la cannelle et le menthol s’avèrent particulièrement nocifs aux vues des résultats.

Des cellules endommagées, même en l’absence de nicotine

"Jusqu’à présent, nous n’avions aucune donnée sur la manière dont ces e-liquides affectent les cellules humaines, déclare Joseph Wu, MD, PhD, directeur de Stanford Cardiovasular Institute et professeur de médecine cardiovasculaire. Cette étude montre clairement que les cigarettes électroniques ne constituent pas une alternative sûre.

En effet, si certaines études suggèrent que les cigarettes électroniques génèrent moins de substances cancérogènes pour les utilisateurs que les cigarettes traditionnelles, l’effet sur la santé vasculaire n’est pas écarté. "Nous avons constaté que les e-liquides provoquaient des modifications des cellules endothéliales. Ces cellules sont étroitement liées à celles observées lors du développement d’une maladie cardiovasculaire", précisent les scientifiques.

Les chercheurs ont étudié l’effet de 6 arômes courants, à savoir fruit, tabac, vanille, caramel beurre sucré, cannelle et menthol, avec des niveaux de nicotines variables (de 0,6 à 18 milligrammes par millilitre). Ces deux derniers arômes réduiraient considérablement la viabilité des cellules, même en l’absence de nicotine.

Les cigarettes électroniques sont trompeuses

En outre, les chercheurs ont comparé les niveaux de nicotine dans le sérum sanguin des utilisateurs des cigarettes électroniques avec ceux des personnes fumant des cigarettes traditionnelles. Les niveaux de nicotines dans le sang étaient similaires entre les deux groupes.

"Lorsque vous fumez une cigarette traditionnelle, vous avez une idée du nombre de cigarettes que vous fumez, estime le Pr Wu. Mais les cigarettes électroniques sont trompeuses. Il est plus facile de vous exposer à un niveau de nicotine beaucoup plus élevé sur une période plus courte. Il est important que les utilisateurs réalisent que ces produits chimiques circulent dans leur corps et nuisent à leur santé vasculaire".

Sources

E-cigarette use, flavorings may increase heart disease risk, Stanford-led study finds, EurekAlert !, 27 mai 2019

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.

Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.