Qu'est-ce que l'hypersomnie ?

L’hypersomnie correspond à un besoin excessif de dormir.

On en distingue deux types :

  • l’hypersomnie secondaire, la plus fréquente, dont l’origine peut être identifiée ;
  • l’hypersomnie primaire ou centrale, dont l’origine est inconnue.

 Il existe trois types d’hypersomnies centrales :

  • la narcolepsie, qui se caractérise par une somnolence diurne excessive et des endormissements irrépressibles
  • l’hypersomnie récurrente ou syndrome de Kleine-Levin, maladie neurologique qui se traduit par des épisodes d’hypersomnie s’étalant sur plusieurs jours accompagnés de troubles cognitivo-comportementaux ;
  • l’hypersomnie idiopathique, qui correspond à une somnolence diurne excessive permanente accompagnée d’un sommeil nocturne non reposant, mais de durée normale ou supérieure.

Ce besoin excessif de dormir est-il fréquent ?

L’hypersomnie atteint 0,3 % de la population et touche autant les hommes que les femmes. Les premiers symptômes apparaissent généralement avant l’âge de 30 ans.

Quels sont les symptômes de l'hypersomnie ?

Les symptômes de l’hypersomnie sont principalement :

  • une sensation permanente d'épuisement avec un besoin urgent de dormir qui se fait ressentir ;
  • une somnolence diurne excessive : la somnolence au cours de la journée, peut avoir des répercussions sur les activités du quotidien : perte d’attention, difficultés à se concentrer, etc ;
  • une durée de sommeil allongée ;
  • des difficultés à se réveiller même après une longue nuit de sommeil.

Quelles sont les causes de cette maladie ?

Les principales causes de l’hypersomnie sont :          

  • un manque de sommeil important ;
  • un épuisement physique ;
  • un arrêt brutal de médicaments ou produits stimulants ;
  • une prise excessive de médicaments hypnotiques ou sédatifs ;
  • une maladie psychiatrique ;
  • un trouble neurologique comme un traumatisme crânien ou une neuro-dégénérescence ;
  • une infection (mononucléose infectieuse, syndrome de Guillain-Barré) ;
  • une maladie endocrinienne ou métabolique comme le diabète mal équilibré ou l’hypothyroïdie non traitée.

Parfois, aucune cause n’est retrouvée.

Facteurs de risques

Les facteurs de risque d’hypersomnie sont principalement les prises médicamenteuses de sédatifs et l’épuisement physique faisant suite à une hyperactivité. Certaines psychoses sont également des facteurs favorisant l’hypersomnie. 

Personnes à risque

Les personnes à risque d’hypersomnie sont les sujets atteints de maladies psychiatriques, ou prenant quotidiennement des médicaments sédatifs ou hypnotiques.

Durée

Dans la majorité des cas, la maladie persiste toute la vie. Dans de rares cas, une amélioration spontanée de la maladie peut être observée.

Quelles sont les complications ?

La principale complication de l’hypersomnie est l’a ltération de la qualité de vie. Le retentissement social peut être très important avec une incapacité à travailler, à avoir des relations sociales et familiales, tant le temps d’éveil peut être réduit. De plus, la confirmation du diagnostic peut prendre du temps. Au total les complications de l’hypersomnie sont :

  • une augmentation du risque d’accident de la route ;
  • une mauvaise productivité au travail ;
  • une qualité de vie altérée.

L'hypersomnie est-elle contagieuse ?  

L’hypersomnie n’est pas une maladie contagieuse.

Qui, quand consulter ?

En cas de symptômes d’hypersomnie, il est conseillé de consulter son médecin traitant, qui, après un interrogatoire précis et un examen clinique, prescrira les analyses complémentaires nécessaires pour éliminer une pathologie organique. Au besoin, il réévaluera un traitement médicamenteux excessif ou pourra adresser la personne à un psychologue ou un psychiatre.

Quels sont les examens et analyses ?

Le diagnostic d’hypersomnie est essentiellement réalisé par l’interrogatoire et l’examen clinique.

Comme l’explique Maria Vinals Garcia, psychologue : « Un interrogatoire détaillé est indispensable. Je peux le classer en deux étapes : la première étape est de  reconnaître l’hypersomnie, le patient lui-même n'étant pas nécessairement conscient du caractère pathologique de son état, et la seconde de préciser son étiologie.

Un travail en collaboration médicale me semble nécessaire. Le psychologue peut travailler sur les ressources. Un questionnaire sur les neurotransmetteurs peut être intéressant. »

Certains examens complémentaires peuvent être nécessaires pour en identifier la cause et adapter la prise en charge. On peut donc réaliser :

  • un agenda de sommeil : le patient doit reporter la durée et la qualité de ses phases d’endormissement, de sommeil et d’éveil ;
  • une actimétrie qui consiste à porter un actimètre, bracelet équipé de capteurs permettant d’analyser la qualité du sommeil ;
  • une polysomnographie  nocturne qui permet de mesurer la quantité et la qualité du sommeil grâce à différents instruments comme un électroencéphalogramme, un électro-oculogramme ou encore un électromyogramme ;
  • un test itératif de latence d’endormissement (TILE) qui évalue la capacité du patient à s’endormir durant la journée ;
  • un test de maintien d’éveil (TME) qui évalue la capacité du patient à rester éveillé durant la journée ;
  • des examens biologiques à la recherche d’un diabète ou d’une hypothyroïdie.

Quels sont les traitements de l'hypersomnie ?

Le traitement de l’hypersomnie consiste essentiellement à traiter sa cause. L’objectif est d’obtenir un sommeil réparateur d’une durée normale. Les possibilités de prise en charge sont :

  • la mise en place de mesures hygiéno-diététiques ;
  • la prescription de psychostimulants, pour stimuler la vigilance ;
  • la prescription de médicaments thymo-régulateurs, pour réguler l’humeur, en cas d’atteinte psychiatrique ;
  • la mise en place d’un suivi psychologique.

Prévention

Pour prévenir l’hypersomnie et ses conséquences, des mesures hygiéno-diététiques peuvent être adoptées pour obtenir un sommeil réparateur de meilleure qualité. Il s’agit :

  • de s’accorder une durée de sommeil suffisante (entre 7 et 8 heures par nuit pour un adulte) ;
  • d’aller se coucher le soir dès que  la fatigue se fait ressentir ;
  • de respecter des horaires de couchers et de réveils réguliers ;
  • faire une courte sieste si la nuit a été insuffisante ;
  • d’éviter les diners trop copieux ou trop alcoolisés ;
  • de limiter la consommation de substances excitantes (café, thé, etc.), en fin de journée ;
  • de privilégier une activité relaxante le soir (lecture, etc.).

Sommeil : quelle température dans la pièce où l'on dort ?

Mon conseil de médecin généraliste :

"La diminution de la température corporelle provoque l’endormissement et son augmentation, le réveil. C’est pourquoi, il est conseillé de ne pas s’endormir dans une ambiance surchauffée et de maintenir une température de la pièce à 1 degré, pour obtenir un sommeil réparateur".

La température adéquate de la chambre favorise un sommeil réparateur

Prévention© Istock

Sites d’informations et associations

Des sites d’informations et des associations traitant de l’hypersomnie sont disponibles sur internet. Il s’agit :