Définition : qu’est-ce que la coqueluche ?

La coqueluche est une maladie infectieuse, épidémique et très contagieuse due à une bactérie appelée 'Bordetella pertussis' (bacille de Bordet et Gengou). Elle touche les bronches et les poumons.

On retrouve cette pathologie essentiellement chez les enfants d'âge préscolaire ou scolaire, et plus rarement chez les adultes et les personnes âgées. Maladie peu fréquente en France grâce à la vaccination des enfants (depuis plus de 40 ans), la coqueluche reste une affection extrêmement grave chez les nourrissons non-vaccinés, car elle peut entraîner la mort (quintes asphyxiantes, apnées respiratoires brusques, complications respiratoires). Elle reste également sévère chez les adultes de tout âge, notamment chez les personnes âgées.

Depuis quelques années, il a été observé une résurgence de la coqueluche en particulier chez les adultes et adolescents qui étaient anciennement vaccinés, les effets de la vaccination s'estompant avec le temps. Ces personnes sont susceptibles de contaminer les plus jeunes enfants qui ne sont pas encore protégés par le vaccin.

Schéma de la ramification des artères pulmonaires, vue de face

Définition : qu’est-ce que la coqueluche ?© Creative Commons

Wikimedia/CC/Patrick J. Lynch et C. Carl Jaffe, Creative Commons Attribution 2.5 License 2006

Combien de personnes sont encore touchées par cette maladie ?

Depuis que la vaccination est généralisée chez les jeunes enfants, l’incidence de la maladie a largement diminué dans les pays qui ont mis en place cette prévention. Cependant, en 2019, les chiffres de Santé Publique France indiquaient qu’encore 40 millions de cas de coqueluche avaient été recensés dans le monde, faisant chez les enfants de moins de cinq ans 300 000 décès (128 cas en France en 2015). La majorité des cas sont recensés dans les pays en voie de développement. Ces chiffres sont très certainement sous-estimés car tous les pays n’ont pas mis en place une surveillance au sujet de cette maladie.

Quels sont les symptômes de la coqueluche ?

Cette affection évolue en trois phases.

La phase d'incubation

Cette phase dure une à trois semaines. Durant la phase d’incubation, aucun symptôme n'existe. Généralement, la phase d’incubation dure dix jours. Au bout de cette période, un écoulement nasal apparaît. Il dure entre une et deux semaines. Il est souvent associé à une fièvre très faible. On observe également certains signes comme des éternuements ou une toux sèche survenant surtout la nuit.

La phase paroxystique : toux caractéristique en quintes

Il s’agit de la phase où la toux se développe et s’intensifie. Elle devient progressivement spasmodique, produisant de grandes quantités de mucus épais, aboutissant à des apnées de quelques secondes. L'enfant éprouve des difficultés à respirer pendant la toux et l'air inspiré produit un bruit long et sifflant, appelé 'chant du coq'. La toux évolue rapidement vers des quintes de toux. Durant ces quintes, le visage peut être cyanosé (coloration bleutée de la peau et des muqueuses), bouffi, avec une dilatation des veines du visage et du cou. Les quintes sont épuisantes, gênent l'alimentation.

Les quintes de toux peuvent être accompagnées de signes caractéristiques de la maladie comme :

  • des accès de toux soudains violents et répétés qui gênent la respiration ;
  • la toux peut causer un éclatement des petits vaisseaux, situés autour des yeux. Ils forment des taches qui ressemblent à de petites étoiles rouges que l’on appelle "pétéchies" ;
  • des vomissements qui surviennent généralement après une quinte de toux.

Au pic de la maladie, il peut y avoir environ vingt quintes de toux par 24 heures. Celles-ci surviennent surtout la nuit. À la fin d’une quinte de toux, le patient reprend sa respiration. Celle-ci est généralement accompagnée d’un sifflement que l’on appelle « chant du coq ». Il est possible que le malade émette un crachat clair et épais.

La phase de toux ne s’accompagne pas de fièvre, ni d’autres signes respiratoires.

Chez les femmes enceintes, les quintes de toux peuvent provoquer des contractions utérines.

Si aucun traitement n’est pris, les quintes s’aggravent et durent entre quatre et six semaines. La toux régresse ensuite lentement pour laisser place à la troisième phase.

La phase de déclin

Une phase de déclin où les quintes sont de moins en moins fréquentes et intenses. Elles peuvent cependant persister trois mois de jour comme de nuit. Parfois cette toux peut même durer jusqu’à six mois.

Il est à noter que chez l’adulte, la toux de la coqueluche ne présente pas toujours les signes caractéristiques de la maladie. Ainsi, les quintes de toux peuvent ne pas survenir et il se peut qu’il n’y ait pas de gêne à la reprise respiratoire. C’est pourquoi, en présence d’une toux qui persiste et qui s’aggrave au bout d’une semaine, il est possible pour un médecin d’évoquer une coqueluche.

Quelles sont les causes ?

La coqueluche est causée par la bactérie 'Bordetella pertussis' (bacille de Bordet et Gengou). L'affection est hautement contagieuse, la bactérie se transmettant par gouttelettes de salive lorsque la personne infectée tousse ou éternue.

Plus rarement en cause, la 'Bordetella parapertussis' provoque une coqueluche moins grave : la paracoqueluche.

Quels sont les facteurs de risques ?

Le facteur principal et seul risque pouvant causer un cas de coqueluche est l’absence de vaccination.

Coqueluche : qui sont les personnes à risque ?

La maladie peut parfois devenir grave chez certaines personnes fragiles :

  • les femmes enceintes ;
  • les personnes âgées ;
  • les nourrissons de moins de six mois : chez ces derniers, la coqueluche peut donner lieu à une hospitalisation, le séjour à l’hôpital étant systématique pour les bébés de moins de trois mois.

Combien de temps dure cette maladie ?

La maladie peut durer entre six à dix semaines. On remarque que chez plus de la moitié des adolescents la maladie peut durer plus de dix semaines.

Comment se transmet la coqueluche ?

La coqueluche est une maladie très contagieuse qui se transmet par voie aérienne via les gouttelettes provenant du nez ou de la bouche de la personne malade lorsqu’elle tousse. On estime qu’une personne malade peut en contaminer une quinzaine d’autres.

La phase de contagion maximum est située durant la première semaine. Elle dure trois semaines en l’absence de traitement, mais seulement cinq jours après le début d’une antibiothérapie efficace.

Le moyen de contamination varie. Dans les pays où les enfants ne sont pas vaccinés, ils se le transmettent entre eux. À la différence, dans les pays comme la France où les petits sont vaccinés très jeunes, ce sont plutôt les adultes qui contaminent les enfants encore trop jeunes pour être vaccinés.

Que faire si moi ou mon enfant a été en contact avec une personne présentant la coqueluche :

Avis du Dr Marc Cauchie, pneumologue : à mon sens, voici les deux cas principaux :

Le premier cas. Le contact est proche c’est-à-dire avec une personne vivant sous le même toit, dans une crèche ou chez la nourrice : il convient de mettre en œuvre une antibiothérapie sauf si la personne contact est totalement à jour de sa vaccination depuis moins de 5 ans.

Le deuxième cas. Le contact est occasionnel (milieu scolaire ou professionnel) : antibiothérapie uniquement si la personne est à risque de développer une forme grave c’est-à-dire le nourrisson non totalement vacciné, l'insuffisant respiratoire, la personne immunodéprimée comme par exemple par un cancer ou un traitement immunosuppresseur, la femme enceinte, le personnel de maternité ou de crèche, ou travaillant dans un service de pédiatrie.

Peut-on attraper deux fois la coqueluche ?

Il est, en effet, possible de contracter plusieurs fois la coqueluche au cours de sa vie. Avoir une première fois la maladie permet de donner une protection immunitaire qui va s’affaiblir au fur et à mesure. La meilleure protection contre cette maladie reste la protection vaccinale qui nécessite plusieurs rappels.

"En France, la majorité des cas ne se présentent plus chez les nourrissons puisque la vaccination est obligatoire depuis le 1ᵉʳ janvier 2018. La coqueluche se manifeste principalement chez les adultes qui n’ont jamais été vaccinés ou qui ne sont plus à jour dans leurs vaccinations", rappelle le docteur Marc Cauchie.

Qui et quand faut-il consulter ?

Si vous n’êtes à pas jour dans votre vaccination et que vous présentez les premiers symptômes de la coqueluche, il faut prendre rendez-vous au plus vite avec son médecin (si le patient est adulte) ou avec son pédiatre (si le patient est un enfant ou un nourrisson).

Diagnostic : quels examens et analyses ?

Devant les symptômes, le médecin demandera une étude des s écrétions naso-pharyngées (écouvillonnage). Cette étude se fait par culture si elle est faite dans les quinze premiers jours ou par PCR, si elle est faite dans les vingt-et-un premiers jours.

Une radiographie est parfois réalisée. Elle peut servir à chercher un autre diagnostic que celui de la coqueluche. C’est ce qu’on appelle un diagnostic différentiel.

Quelles sont les complications de la coqueluche ?

La coqueluche dure de 6 à 10 semaines. Parfois, un tic coquelucheux (la personne tousse quand elle est énervée, quand elle rit...) peut persister.

Chez le nourrisson de moins de 6 mois et les personnes âgées, la coqueluche s'avère dangereuse, car les glaires sont susceptibles d'entraîner des difficultés respiratoires graves.

La coqueluche peut entraîner d’autres complications :

  • des complications mécaniques : hémorragie sous-conjonctivale, fracture des côtes, pneumothorax ;
  • des complications infectieuses : otite, pneumonie ;
  • des complications neurologiques : convulsions, séquelles neurologiques
  • voire le décès du patient.

Les enfants de moins de six mois, ceux de six à douze mois qui n’ont pas reçu les trois premières doses du vaccin et les enfants à naître des femmes en fin de grossesse sont les plus à risque de subir des complications.

Coqueluche : quels sont les traitements ?

Des médicaments antibiotiques sont généralement prescrits. Cela permet d'éliminer la présence de la bactérie dans les sécrétions, et de diminuer les risques de contamination. Administrés tôt, ils permettent parfois d'écourter la maladie, voire d'éviter les quintes.

En revanche, après le début des quintes, le traitement n'est pas très efficace sur la toux, mais permet de réduire la possibilité de complications infectieuses.

L'antibiothérapie est également préconisée pour toutes les personnes de l'entourage proche du malade quel que soit leur âge ou leur état d'immunisation. Quelques mesures aident l'enfant à surmonter les quintes de toux, comme de le faire cracher pour dégager les voies respiratoires.

Chez les bébés de moins de 6 mois, l'hospitalisation peut être suggérée.

L'isolement du patient est en général préconisé.

Il existe différents traitements possibles :

Les antibiotiques

Le but d’un traitement antibiotique est, s’il est administré assez tôt, de diminuer la sévérité et la durée des symptômes (comme la toux par exemple). L'objectif est de tuer la bactérie, et ainsi de diminuer sa transmission.

Le pneumologue rappelle : "On distingue l’antibiothérapie à visée curative qui réduit la contagiosité et les symptômes, mais uniquement si prescrite dans les 15 premiers jours et l’antibiothérapie prophylactique que l’on doit donner le plus vite possible à un sujet non encore malade, mais qui a été en contact avec un malade."

Les corticoïdes

Les corticoïdes ont pour but de réduire drastiquement la toux.

Kinésithérapie respiratoire

Il est également possible de favoriser l'évacuation bronchique et une bonne ventilation pulmonaire grâce à la kinésithérapie respiratoire, si elle est bien supportée

Hospitalisation

L'hospitalisation des enfants de moins de trois mois peut être nécessaire en cas de coqueluche.

Les bronchodilatateurs et les bétalactamines (pénicillines, céphalosporines) sont-ils efficaces ?

Avis du Dr Marc Cauchie : « Je n’ai pas vu de références évidentes sur les corticoïdes et les bronchodilateurs. Et les bétalactamines ne sont pas efficaces. »

Les antitussifs et fluidifiants bronchiques sont-ils inefficaces ?

Avis du Dr Marc Cauchie : « ils sont contre-indiqués chez le nourrisson avant l'âge de 2 ans. Je suis en revanche assez d’accord sur le fait de ne pas utiliser ce genre de solutions. »

Comment prévenir la coqueluche ?

Pour éviter d'être confronté à la coqueluche, la vaccination est la meilleure des préventions. En France, elle est recommandée dès l'âge de deux mois. Elle consiste en trois injections à 2, 3 et 4 mois.

Le vaccin coquelucheux est souvent associé aux vaccins tétanique, diphtérique, poliomyélite et haemophilus.

Les rappels ont été fixés à 16-18 mois et 11-13 ans. Un rappel est recommandé chez les adultes tous les 10 ans.

Sites d’informations et associations

https://www.pasteur.fr/

Sources

Docteur Marc Cauchie, pneumologue 

https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/coqueluche