Messieurs, vous vous sentez fatigués ? Et si c'était vos hormones ?

Publié par La Rédaction Médisite
le 18/11/2025
Les signes cachés de l'andropause
Istock
Connaissez-vous le terme Andropause ? Chez l’homme aussi la fatigue ou la baisse de moral peut être lié aux hormones. Décrypter ces alertes est la première étape pour comprendre comment retrouver sa vitalité et sa libido.
 

Contrairement à une idée reçue, la diminution progressive de la testostérone n'est pas une fatalité. Passé 45 ans, de nombreux hommes attribuent leur fatigue ou leur baisse de moral au simple passage du temps, ignorant des signaux plus spécifiques. Le terme "andropause" est médicalement inexact, car il suggère un arrêt hormonal brutal, à l'image de la ménopause féminine. Les spécialistes préfèrent parler de Déficit Androgénique Lié à l'Âge (DALA) ou d'hypogonadisme à début tardif.

Ce phénomène décrit une baisse naturelle et lente de la production de testostérone, qui commence dès l'âge de 30 ans à un rythme d'environ 1 % par an. Si les symptômes peuvent se manifester dès 45 ans, ils affectent entre 5 et 10 % des hommes de plus de 60 ans. Il ne s’agit donc pas d’un passage obligé, mais d’une condition qui touche une partie de la population masculine.

Quatre signaux d'alerte au-delà de la libido

Les symptômes du DALA chez l'homme sont souvent subtils et facilement confondus avec les effets du stress ou du vieillissement. Le premier signe est une fatigue persistante, un manque d'énergie chronique qui ne s'améliore pas avec le repos. Cette asthénie s'accompagne parfois de troubles du sommeil et d'une moindre tolérance à l'effort physique. S'ajoutent à cela des changements d'humeur, comme une irritabilité accrue, une anxiété latente ou un moral en berne. Cette perte de confiance peut s'accompagner d'un détachement émotionnel.

Un autre indicateur clé est une modification de la composition corporelle : une perte de masse et de force musculaires, même en maintenant une activité physique, et une augmentation de la graisse, surtout au niveau de la ceinture abdominale. Ce tissu adipeux est d'ailleurs métaboliquement actif, car il contient une enzyme, l'aromatase, qui convertit la testostérone en œstrogènes. Enfin, la diminution du désir sexuel, si elle est la plus connue, est rarement un symptôme isolé et peut s'accompagner de troubles de l'érection.

Les piliers d'un mode de vie 

Pour augmenter sa testostérone naturellement, l’homme peut s'appuyer sur trois piliers fondamentaux. Le premier est la nutrition. Les lipides de qualité, présents dans l'huile d'olive, les avocats ou les poissons gras, sont indispensables, car la testostérone est synthétisée à partir du cholestérol. Des apports suffisants en zinc et en magnésium, ainsi qu'un bon niveau de vitamine D, sont également essentiels au système hormonal.

Le deuxième pilier est une activité physique ciblée. Les entraînements de résistance, comme la musculation avec des exercices polyarticulaires (squats, soulevés de terre), et les séances courtes de haute intensité (HIIT) sont de puissants stimulants. Il convient cependant de modérer les sports d'endurance excessifs, qui peuvent augmenter le cortisol, une hormone antagoniste de la testostérone.

Enfin, la gestion du stress et du sommeil est déterminante. Un manque de sommeil (moins de 7 heures par nuit) et un stress chronique diminuent directement la production hormonale.

Le diagnostic, un prérequis indispensable

Puisque les symptômes sont peu spécifiques, un diagnostic médical est indispensable pour les différencier d'une dépression ou d'une autre pathologie. Un simple dosage sanguin, mesurant la testostérone totale et biodisponible, permet de confirmer un déficit en testostérone chez l'homme de 45 ans ou plus. Cette démarche est d'autant plus importante que certains facteurs de risque, comme le diabète de type 2, y sont fortement associés ; les hommes diabétiques sont en effet deux fois plus susceptibles de présenter un déficit.

Si les ajustements du mode de vie ne suffisent pas et que le diagnostic est avéré, un urologue ou un endocrinologue pourra discuter de l'intérêt d'un traitement hormonal substitutif, une option qui reste envisagée en dernier recours et sous strict contrôle médical.

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