Qu’est-ce que la cervicalgie ?

La cervicalgie est un trouble musculosquelettique fréquent. Elle se définit comme une douleur naissant à l’arrière du cou (de l’arrière du dos jusqu’à la nuque). D’intensité plus ou moins vive, la douleur peut irradier dans le bras ou l’épaule. Elle peut aussi provoquer des maux de tête. Elle affecte souvent les muscles du cou : c’est le fameux torticolis. Mais, la douleur peut aussi provenir des tendons, des ligaments ou des nerfs du cou :

"Un traumatisme, une mauvaise manipulation cervicale ou encore une mauvaise posture peuvent donner lieu à des nevralgies cervicales", selon le Docteur Retali, responsable de l'unité de neurologie au centre hospitalier de Bastia.

Les douleurs au cou sont fréquentes, car la région cervicale est extrêmement sollicitée assurant le maintien et les mouvements de la tête. Les cervicalgies sont souvent bénignes résultant d’une mauvaise posture prolongée. Plus rarement, elles sont symptomatiques d’une maladie ou à d’un traumatisme.

Est-ce un trouble musculo-squelettique fréquent ?

La cervicalgie est une affection fréquente. Selon l’Association française de chiropratique , la prévalence annuelle est de 30 à 50 % chez les adultes (1). Elle considère que plus de 67 % de la population souffre d’un épisode de cervicalgie au cours de sa vie. Moins de 5 % de la population en est handicapée. Elle est un des premiers motifs de consultation en chiropraxie (représentant environ 30 % des consultations).

Quels sont les différents types de cervicalgies ?

Les cervicalgies non spécifiques

  • Le torticolis : il est lié à une mauvaise posture (souvent au cours de la nuit). Il se caractérise par la contracture d’un ou plusieurs muscles du cou (le muscle sterno-cléido-mastoïdien ou le muscle trapèze) ;
  • La cervicalgie liée à une mauvaise posture chez l’adulte : elle se déclenche dans le cadre professionnel (mauvaise position devant son ordinateur), au cours d’une activité sportive, ou encore par l’utilisation prolongée du téléphone portable (on parle alors de « text neck »). Attention, sur le long terme, une mauvaise position de la nuque peut entrainer des contractures musculaires, mais aussi des déplacements vertébraux au niveau des cervicales.
  • La cervicalgie déclenchée par le stress, une dépression ou une dystonie neurovégétative (qui est un déséquilibre du système nerveux). Lorsqu’un mal-être psychique s’installe, tout le corps est susceptible de se crisper. Les tensions musculaires dans la nuque peuvent provoquer une compression du nerf d’Arnold douloureuse (névralgie d’Arnold).

Le torticolis spasmodique

Le torticolis spasmodique est une douleur au cou permanente. Il résulte sans doute d’anomalies des signaux dans le système nerveux. Ces dysfonctionnements entraînent des contractions musculaires involontaires (on parle aussi de dystonie des muscles du cou). Sa cause reste mystérieuse, mais il est parfois associé à la prise de certains médicaments comme les neuroleptiques, à des séquelles d’accident, ou à une maladie neurologique.

Les cervicalgies secondaires

La cervicalgie peut être symptomatique d’une maladie. Plusieurs pathologies peuvent expliquer des douleurs récurrentes voire chroniques au cou :

  • L’arthrose (on parle de cervicarthrose, lorsque celle-ci atteint les cervicales) ;
  • Un cancer (une tumeur vertébrale, la maladie de Khaler) ou des métastases d’un cancer ;
  • Une spondylodiscite d’origine infectieuse (tuberculeuse (maladie de Pott) ou liée à d’autres bactéries : staphylocoque, streptocoque pyogène, brucellose…), rhumatismale inflammatoire (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante…).
  • L’ostéoporose favorise les douleurs osseuses et engendre un risque accru de fracture cervicale (le plus souvent sans conséquences graves).

Les cervicalgies traumatiques

Nous parlons de « coup du lapin » : il peut être :

  • indirect : il est alors causé par un mouvement brutal de la nuque (une flexion suivie d’une extension rapide). Il résulte souvent d’un accident de voiture (brutalement arrêtée) ou d’un plongeon.
  • direct : il est consécutif d’un coup direct porté à la base du coup. Dans ce cas, il entraîne parfois la paralysie voire la mort.

La cervicalgie traumatique est immédiate ou retardée. L’intensité des douleurs varie en fonction de la gravité des lésions. Elle peut prendre la forme d’un torticolis, de douleurs osseuses ou encore d’une névralgie. "Par exemple, la névralgie d’Arnold peut résulter d’un traumatisme cervical provoquant un blocage d’une vertèbre ou une lésion à la base du crâne", selon le Docteur Retali.

Les douleurs irradiantes ou accompagnées d’autres symptômes

  • La névralgie cervicobracchiale ou « sciatique du bras » (ou « du cou ») : la douleur irradie dans l’épaule, le bras et le haut du dos. Elle résulte d’une compression, d’une lésion ou de l’irritation d’un nerf du cou qui se prolonge le long du bras. La lésion se situe entre la 5 et la 8 vertèbre. Elle est le plus souvent la conséquence de l’arthrose, d’une hernie discale, d’une mauvaise position prolongée ou d’un traumatisme. Elle est plus rarement liée au syndrome de la côte cervicale (malformation congénitale osseuse caractérisée par la présence d’une côte cervicale supplémentaire), à un déséquilibre hormonal ou métabolique (diabète), à une intoxication ou à une maladie (infections, cancers vertébraux, les neurinomes radiculaires, les spondylodiscites cervicales, syringomyélie…) ;
  • Une cervicalgie accompagnée de maux de tête et de troubles de la vision (scotome, nystagmus…) doit faire rechercher une insuffisance artérielle vertébro-basilaire ;
  • Le syndrome cervical postérieur aussi appelé syndrome Barré Liéou peut causer des douleurs cervicales accompagnées d’autres symptômes.

Quels sont les symptômes de la cervicalgie ?

Les symptômes généraux

  • Des douleurs au niveau de la nuque ;
  • Une raideur de la nuque ;
  • Une difficulté à effectuer certains mouvements ;
  • Un besoin de poser sa tête ;
  • Une altération de l’état général (fatigue, perte de poids…) ;

Le torticolis

  • Des spasmes musculaires au niveau du cou ;
  • La nuque est raide, dure et contractée ;
  • La douleur est aiguë lorsque le sujet bouge ou tourne la tête ;
  • La douleur peut irradier dans l’épaule, le dos ou le bras ;

Le torticolis spasmodique (ou la dystonie des muscles du cou) se caractérise par une inclinaison de la tête : elle s'abaisse vers une épaule ou se penche en avant ou en arrière, sur une période de plusieurs semaines ou plusieurs mois.

La névralgie d’Arnold

Elle est souvent chronique :

  • Douleurs unilatérales et intenses souvent comparées à des décharges électriques ou à des brûlures ;
  • La douleur s’étend de la nuque jusqu’à la zone occipitale (sommet du crâne), provoquant des céphalées de tension irradiant jusqu’à l’œil ;
  • Une hypersensibilité du cuir chevelu.

Les douleurs traumatiques du cou

Après un choc, les muscles, les ligaments, les tendons peuvent être abîmés. Un nerf peut aussi être coincé entre deux vertèbres, ce qui provoque de vives douleurs immédiates ou retardées.

  • Des douleurs au niveau du cou, dans le bas du crâne, des épaules et le haut du dos ;
  • Des maux de tête (surtout à l’arrière de la tête irradiant parfois vers le front) peuvent apparaître) ;
  • Des raideurs musculaires ;
  • Une limitation des mouvements du cou ;
  • Certains symptômes neurologiques ou digestifs doivent pousser à consulter : nausées, déséquilibres, vertiges, flou visuel, hypersensibilité au bruit (phonophobie), bourdonnements d’oreilles, troubles de la mémoire, de la concentration, des picotements et des engourdissements des mains…

À noter qu’un traumatisme violent peut se solder par une entorse, une luxation ou encore une fracture. Certaines fractures cervicales engendrent un risque de tétraplégie si celles-ci viennent comprimer la moelle osseuse. En outre, la fracture concernant les vertèbres au-dessus de la C4 peuvent atteindre les centres de la respiration : une détresse respiratoire est possible. Ce type de fracture engendre un risque de décès.

La névralgie cervicobrachiale

Les douleurs sont permanentes, toutefois elles sévissent par crises. Une crise est souvent précédée de signes précurseurs (mal de cou, raideur…). La crise s’installe progressivement. Les douleurs sont à la fois mécaniques et inflammatoires. Elles sont aggravées en position couchée. Les patients ressentent :

  • Des fourmillements (paresthésie) et engourdissements qui irradient la nuque et le bras jusqu’au pouce ou jusqu’aux doigts ;
  • Des douleurs décrites comme des décharges électriques ;
  • Une sensation de pesanteur au niveau des omoplates et des muscles trapèzes ;
  • Une perte partielle de sensibilité au niveau des bras, mains et/ou doigts ;
  • Des céphalées ;
  • Des vertiges ;
  • Des bourdonnements d’oreilles ;
  • Une limitation des mouvements de cou.

La cervicarthrose

L'arthrose cervicale ou cervicathrose est l’arthrose localisée au niveau du rachis cervical. Cette localisation de l'arthrose est fréquente, car cette zone est très mobilisée : elle soutient le poids de la tête. La cervicarthrose est fréquente chez l’adulte de plus de 40 ans .

Elle est souvent asymptomatique. Toutefois, lorsqu’elle se manifeste par poussées, elle provoque des douleurs mécaniques exacerbées par les mouvements :

  • Des douleurs dans la nuque irradiant dans le haut du dos, les épaules et le haut de la tête ;
  • Une raideur de la nuque ;
  • Une contracture musculaire ;
  • Des maux de tête ;
  • Une sensation de fatigue ;
  • Des vertiges ;
  • Une difficulté à maintenir sa tête.

Les cervicalgies secondaires ou symptomatiques

La spondylarthrite ankylosante : dans ce cas la cervicalgie s’accompagne d’autres symptômes. Les douleurs sont surtout nocturnes et peuvent aussi toucher le dos, le bassin et les fesses.

Les autres spondylicites : les symptômes sont le plus souvent une douleur inflammatoire au niveau de la colonne vertébrale accompagnée d’une raideur. Une névralgie cervico-brachiale et une altération de l’état général sont aussi fréquentes.

Le syndrome cervical ou syndrome Barré Liéoui : la douleur cervicale est accompagnée d’autres symptômes (maux de tête, vertiges, perte d’équilibre, bourdonnements d’oreilles, baisse d’audition, troubles visuels,…).

L’insuffisance artérielle vertebro-basilaire : la cervicalgie est une symptomatique non-spécifique fréquente. D’autres manifestations sont caractéristiques : vertiges, acouphènes, syncopes, « drop-attack », troubles visuels, troubles sensitivomoteurs hémi-corporels…

Les cervicalgies liées à une tumeur ou à des métastases : elles sont accompagnées d’autres signes cliniques en fonction de la pathologie causale.

Quelles sont les causes de la cervicalgie ?

Les causes de la cervicalgie sont diversifiées. Elle peut être liée à :

  • une mauvaise posture prolongée (notamment l’utilisation du téléphone portable ou de l’ordinateur ou lors du sommeil durant la nuit). Elle est susceptible de causer des contractures musculaires voire un torticolis ;
  • le mal-être psychique (le stress, la dépression ou la dystonie neurovégétative) peut aussi créer des tensions musculaires. Ces dernières peuvent engendrer des compressions de nerveuses (névralgies) ;
  • Certaines pathologies telles que l’arthrose, une tumeur vertébrale, des métastases d’un cancer, la Maladie de Khaler, les spondylodiscites infectieuses, inflammatoires et rhumatismales (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante…), l’ostéoporose, une insuffisance artérielle vertébro-basilaire, le syndrome cervical postérieur, les neurinomes radiculaires, la syringomyélie… ;
  • un traumatisme au cou : il peut causer des lésions au niveau des muscles, des os, des ligaments, des tendons ou encore des nerfs ;
  • une malformation comme le syndrome de la côte cervicale (présence d’une côte surnuméraire);
  • Parfois il n'y a pas de causes apparentes : " Beaucoup de névralgies sont spontanées", souligne le neurologue.

Quels sont les facteurs de risques ?

Les facteurs exposant à la cervicalgie ou contribuant à son aggravation sont :

  • L’âge (qui augmente notamment les risques de cervicartrhose) ;
  • Une mauvaise posture prolongée ;
  • Le stress, l’anxiété, la dépression ;
  • Un traumatisme au niveau du cou (mouvement brutal ou cou porté) ;
  • Une maladie (l’arthrose, une tumeur vertébrale, des métastases d’un cancer, un neurinome radiculaire, la Maladie de Khaler, une spondylodiscite, l’ostéoporose, une insuffisance artérielle vertébro-basilaire, le syndrome cervical postérieur, la syringomyélie…) ;
  • Une malformation comme le syndrome de la cote cervicale.

Quelles sont les personnes à risque ?

  • Les personnes atteintes d’arthrose (et cervicarthrose) ou d’ostéoporose(maladies dont l’incidence augmente avec l’âge, touchant le plus souvent les femmes ménopausées) ;
  • Les personnes stressées, déprimées ;
  • Les personnes qui travaillent de longues heures sur l’ordinateur ;
  • Les personnes souffrant de certaines pathologies (l’arthrose, une tumeur vertébrale, des métastases d’un cancer, un neurinome radiculaire, la Maladie de Khaler, une spondylodiscite, l’ostéoporose, une insuffisance artérielle vertébro-basilaire, le syndrome cervical postérieur, la syringomyélie…) ;
  • Les personnes présentant une malformation comme le syndrome de la cote cervicale.

Quelle est la durée de la maladie ?

La durée de la cervicalgie dépend de son origine. Toutefois, la cervicalgie est considérée comme aiguë lorsqu’elle dure moins de 6 mois. Au-delà, elle est considérée comme chronique.

Le torticolis : il se résorbe généralement en quelques jours (1 à 5 jours). Toutefois, certains torticolis peuvent perdurer sur une longue durée, il est alors qualifié de cervicalgies chroniques. Le torticolis spasmodique est permanent et peut durer plusieurs semaines à plusieurs mois.

La névralgie d’Arnold : généralement la douleur ne persiste que quelques jours.

"La névralgie d'Arnold est susceptible de se chroniciser et si elle persiste plusieurs semaines, une prise en charge est impérative", explique l'expert.

Les douleurs traumatiques du cou : la douleur est soulagée en quelques jours. Toutefois en cas de lésion (osseuse, musculaire ou nerveuse…), la douleur est susceptible de perdurer jusqu’à que celle-ci soit résorbée.

La névralgie cervicobrachiale : Avec une prise en charge médicale adaptée les symptômes peuvent disparaitre en quelques jours ou semaines. Sans traitement la névralgie cervico-brachiale est susceptible de se chroniciser.

La cervicarthrose : Un épisode de cervicalgie liée à l’arthrose cervicale peut durer plusieurs mois et être très handicapant. Il peut être compliqué d’une névralgie cervico-bracchiale.

Les cervicalgies secondaires ou symptomatiques : Les crises de cervicalgies liées à une autre pathologie sont susceptibles de récidiver tant que la maladie n’est pas traitée.

Est-elle contagieuse ?

La cervicalgie n’est pas une maladie contagieuse.

Qui, quand consulter ?

Généralement, la cervicalgie est une affection bénigne qui se résout spontanément en quelques jours.

Toutefois, si les symptômes persistent depuis plus de huit jours et/ou que la prise d’antalgiques ne soulage pas (voire aggrave) les douleurs, consultez un médecin. Une névralgie cervico-brachiale (douleurs irradiant dans le bras) nécessite aussi une prise en charge médicale.

Consultez rapidement un médecin si :

  • les douleurs sont accompagnées de signes neurologiques (fourmillements, paralysie partielle…) ;
  • les douleurs sont aiguës et peuvent vous empêcher de dormir ;
  • la cervicalgie est consécutive à un traumatisme ;
  • votre enfant se plaint de douleurs au cou.

Vous pouvez aussi vous rendre dans le centre antidouleur le plus proche.

Le médecin sera susceptible de vous orienter vers un neurologue ou un rhumatologue selon l'origine de la douleur.

Appelez le 15 ou rendez-vous directement au service des urgences si les douleurs sont accompagnées de symptômes aigus tels que : fièvres, malaises, syncopes, troubles de la conscience, vomissements

Quelles sont les complications ?

La principale complication est la cervicalgie récidivante voire chronique (d’une durée supérieure à 6 mois). Elle est fréquemment liée à l’arthrose, mais peut aussi être non-spécifique : elle s’explique alors souvent par le stress ou une mauvaise posture au travail.

Quels sont les examens et analyses ?

Le diagnostic nécessite :

  • un examen clinique : si le médecin pose le diagnostic de cervicalgie non-spécifique, les examens complémentaires sont inutiles ;
  • un bilan radiologique est indiqué en cas :

- de traumatisme : l’imagerie permet de s’assurer de l’absence de fractures ou d’autres lésions ;

- de douleurs intenses, persistantes après plusieurs semaines ;

- d’aggravation clinique ;

- de résistance aux traitements médicaux ;

- de réalisation de manipulation locale (mobilisation du rachis) ;

  • Des examens complémentaires peuvent être prescrits si une pathologie est suspectée. Par exemple : un bilan sanguin en cas de suspicion de spondylarthrite ankylosante ou encore une IRM médullaire pour écarter un cancer de la moelle épinière…

Quels sont les traitements de la cervicalgie ?

Le traitement des douleurs communes

En cas de douleurs modérées et non-persistantes, le traitement passe simplement par :

  • l’évitement de la ou les postures à l’origine de la douleur : Veillez à vous tenir droit devant votre ordinateur ou adaptez votre literie si vous suspectez celle-ci d’être à l’origine des symptômes ;
  • le traitement du stress ou d’une dépression causal(e) (par la psychothérapie ou encore la relaxation…) ;
  • l’éventuelle prise d’antalgiques en cas d’épisodes plus aigus : le paracétamol est à privilégier. Les anti-inflammatoires AINS (ibuprofène, kétoprofène) en cas de contre-indication au paracétamol peuvent être pris en seconde intention. Veillez à bien Respecter la posologie de ces médicaments antalgiques.

Le traitement des cervicalgies aiguës

En cas de cervicalgie aiguë ou persistante, le médecin peut prescrire des médicaments, une immobilisation ou de la kinésithérapie.

"En cas de névralgie, des infiltrations peuvent être proposées. Si ces traitements ne sont pas efficaces, la chirurgie par resection est parfois pratiquée", selon l'expert (2).

  • Les médicaments :

- le paracétamol et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont prescrits en première intention ;

- en seconde intention, le médecin pourra s’en remettre à des antalgiques plus puissants : paracétamol codéiné, tramadol, association paracétamol/tramadol ;

- en cas de contractures musculaires, les myorelaxants sont efficaces.

  • L’immobilisation : un collier cervical en mousse peut être prescrit en cas de douleurs sévères. Il ne doit cependant pas être porté plus de 2 à 3 jours en raison d’un risque d’affaiblissement des muscles du cou.
  • La kinésithérapie(associée à d’autres traitements) peut soulager les douleurs : elle peut consister en de l’électrothérapie, des ultrasons, des infrarouges, des tractions vertébrales, un massage du cou, des techniques de mobilisations actives ou passives et des techniques de contracté-relâché. Les manipulations vertébrales cervicales peuvent être utilisées, mais doivent faire l'objet d'une formation spécifique au risque d’engendrer des effets indésirables graves. Elles sont contre-indiquées en cas de douleurs traumatiques.
  • L'ostéopathie : Elle peut être une solution en cas de cervicalgie.

"Attention, aucune manipulation cervicale ne doit être pratiquée sans scanner préalable au risque d'entraîner des complications (telles que des lésions nerveuses). Il est prépondérant de bien choisir son professionnel de santé", selon le praticien.

À noter qu’un arrêt de travail est rarement prescrit en cas de cervicalgie, et a fortiori en cas de travail sédentaire. Toutefois, un arrêt de travail est parfois prescrit si :

  • les douleurs sont particulièrement intenses ;
  • le patient est affaibli,
  • le travail du patient est physique sollicitant la région du cou (port de charges de lourdes, mouvements répétés avec la tête…).

Comment prévenir la pathologie ?

Il est possible de prévenir les douleurs au cou en prenant quelques habitudes quotidiennes :

  • Adoptez une bonne posture lorsque vous utilisez votre ordinateur, lisez, conduisez ou consultez votre smartphone ;
  • Faites des pauses lorsque vous effectuez une activité durant laquelle la tête est maintenue dans la même position pendant une longue durée ;
  • Optez pour une literie de qualité et adaptée à votre morphologie ;
  • Évitez les polochons et n’utilisez qu’un seul oreiller si vous dormez sur le dos. Si vous dormez sur le côté, dormez sans oreiller. Évitez de dormir à plat ventre.
  • Optez pour un matelas ferme ;
  • En voiture, mettez votre ceinture de sécurité et réglez à la bonne hauteur l’appui-tête afin d’éviter un coup du lapin.

Cervicalgie : quand recourir à l'automédication ?

Réponse du Docteur Retali, neurologue :

"La prise d'anti-inflammatoires sur le long terme est contre-indiquée.Ces médicaments sont à prendre en cas de symptômes occasionnels. Si les douleurs persistent, il faut consulter un médecin."

Sites d’information et associations

Association française de chiropraxie

L’Association française pour vaincre les douleurs

Association française de lutte antirhumatismale

Sources

Entretien avec le docteur Georges Retali, neurologue au Centre Hospitalier de Bastia. 

Névralgie cervico-bracchiale, institut parisien du dos

Radiculalgie et syndrome canalaire

Arthrose cervicale et myélopathie cervicarthrosique, Michael Rubin, 2018

Cervicalgie en milieu professionnel, Dr Audrey Petit, CHU Angers

Efficacité de l'infiltration de C1-C2 par voie parasagittale postérieure dans le traitement de la névralgie d'Arnold de 24 patients, février 2002

(1) Fiche mémo en chiropraxie, évaluation du patient atteint de cervicalgie et prise de décision thérapeutique en chiropraxie, 2017, IFEC

(2)  Efficacité de l'infiltration de C1-C2 par voie parasagittale postérieure dans le traitement de la névralgie d'Arnold de 24 patients, février 2002

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