Jeune intermittent : pourquoi ca marche… ou pas

Entre l’arrivée des beaux jours et la liberté de se déplacer retrouvée, nous sommes nombreux à souhaiter perdre les quelques kilos accumulés pendant l’hiver et, même reconnaissons-le, nos dérapages alimentaires du confinement. Le jeûne intermittent qui a séduit les stars - de Jennifer Lopez à Adèle, de Jennifer Aniston à Nicolas Canteloup, vous tente. Mais que vaut-il vraiment ?

Jeûne intermittent : il peut prendre plusieurs formes 

Le jeûne intermittent repose sur l’idée que l’on peut perdre du poids si on réduit la fenêtre de temps où l’on mange. Pendant les périodes où s'alimenter n’est pas une option, les adeptes peuvent uniquement boire des boissons sans calorie comme de l’eau ou des thés/cafés non sucrés. 

“Le jeûne intermittent se concentre sur le moment où la personne doit manger, et non sur le type de nourriture qu’il ou elle mange”, a expliqué la diététicienne Divya Selvakumar à Business Insider. Le but est de pousser l’organisme à brûler les graisses stockées pour fonctionner. Ces diètes épisodiques permettraient aussi selon certains professionnels de booster les fonctions cérébrales (mémoire) et d’améliorer le contrôle du sucre dans le sang ainsi que l’espérance de vie. Il est toutefois recommandé de se lancer qu'après avoir pris l’avis de son médecin ou d’un diététicien pour s’assurer qu’il n’y ait aucune contre-indication (grossesse…)

Il existe plusieurs méthodes pour pratiquer le jeûne. Les périodes sans nourriture sont plus ou moins longues. On vous dit tout sur ces méthodes et leurs avantages dans notre diaporama. Toutefois, une étude montre que malgré leurs bonnes volontés, les adeptes de cette diète n’ont pas toujours les bons gestes.

Jeûne intermittent : les adeptes trichent sans le réaliser

Des chercheurs britanniques de l’université de Nottingham Trent et de l’université de Loughborough ont étudié le comportement alimentaire des personnes pendant un jeûne intermittent. 

Pour cela, ils ont demandé à 14 hommes de suivre deux programmes alimentaires de trois jours. Lors du premier, il était averti le premier jour qu’ils seraient soumis à une diète faible calorie (700 calories) le lendemain. Puis, ils étaient à nouveau autorisés à manger ce qu’ils voulaient le 3e jour. Les scientifiques ont analysé le contenu de leurs assiettes, leur sentiment de faim, ainsi que leurs activités physiques.

Lors du deuxième programme, les participants pouvaient suivre une alimentation standard, soit 2800 calories quotidiennes

Les scientifiques ont découvert que les gens avertis du jeûne avaient mangé 6% plus le premier jour et 14% plus au petit-déjeuner post-diète. Et, cela malgré un sentiment de faim similaire au groupe contrôle.  

Pour l’équipe, ce résultat suggère que les participants ont mangé plus parce qu'ils savaient que leur apport alimentaire serait limité le lendemain, plutôt que parce qu'ils se sentaient plus affamés.

L’activité physique aussi impactée par le jeûne

Il n’y a pas que la composition du repas qui change involontairement lors d’un jeûne. Selon l’étude parue dans la revue Appetite, l'activité physique était également 11% inférieure la veille du régime hypocalorique et 18% inférieure le jour même. Les auteurs ajoutent  “Fait intéressant, l'activité physique de faible intensité, comme faire la vaisselle, qui tend à être un comportement spontané plutôt que des activités planifiées consciemment, était la composante la plus affectée”. 

Pour qu'un régime entraîne une perte de poids, les calories brûlées doivent dépasser les calories consommées pour produire un déficit calorique. Ces résultats “suggèrent que des changements compensatoires de l'apport énergétique et de l’activité physique se produisent avant, pendant et après une période de 24 heures de restriction énergétique sévère, réduisant probablement le déficit énergétique créé”, concluent les chercheurs. Ainsi pour eux, ces réactions inconscientes pourraient expliquer pourquoi certains adeptes du jeûne intermittent ne perdent pas ou peu de poids pendant leur régime.

Pour éviter ces aléas, les personnes tentées par cette méthode doivent choisir le type de jeûne intermittent le mieux adapté à leur quotidien et leur santé. On fait le point dans notre diaporama.


Le jeûne intermittent 16:8

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Jeûne intermittent : pourquoi ça marche… ou pas

Il s’agit d’une des versions du jeûne les plus populaires. Elle permet de manger uniquement pendant une fenêtre de 8 heures par jour. Seuls les liquides sont autorisés pendant les 16 heures restantes. Mais bonne nouvelle, les heures de sommeil sont prises en compte dans le décompte des heures de jeûne.

Les adeptes choisissent la fenêtre horaire où ils ne peuvent pas manger. La plupart d’entre eux  préfèrent éviter le petit-déjeuner. Cela donne la possibilité de se mettre à table entre 12h00 et 20h00.  

Plusieurs recherches montrent que ce type d’habitude alimentaire aide à perdre du poids, mais également à faire baisser le cholestérol ou encore la pression artérielle. Il ralentirait aussi le vieillissement prématuré des cellules et boosterait les fonctions cérébrales.

Jeûner 1 jour sur 2

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Jeûne intermittent : pourquoi ça marche… ou pas

Comme son nom l’indique, la personne ne mange pas un jour sur deux. Cette technique est l’une des moins utilisées et aussi l’une des plus dures à suivre. Il est vrai qu’elle entraîne une faim intense les jours de jeûne.

D’ailleurs, une étude de 2017, parue dans JAMA Internal Medicine, révèle que la plupart des gens qui ont abandonné un jeûne intermittent, essayaient de perdre du poids avec cette méthode. De plus, ce n’est pas le jeûne qui fait perdre le plus de poids. 

Les spécialistes mettent également en garde contre les chutes d’énergie ou les hypoglycémies qui peuvent conduire à faire des malaises, les jours sans repas.

Le jeûne 5 : 2

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Jeûne intermittent : pourquoi ça marche… ou pas

Ce jeûne consiste à suivre une alimentation à très faible teneur en calories (environ 500 kcal pour les femmes et 600 kcal pour les hommes) durant deux jours par semaine, puis manger ce que l’on veut les 5 jours restants. 

Cette alternance entre restriction et repas normaux diminuerait les apports caloriques totaux sur une semaine selon plusieurs études. Néanmoins, il est important d’avoir une alimentation équilibrée les jours de “festins” et éviter les excès de petits plaisirs sucrés ou gras pour qu’une perte de poids ait lieu pour obtenir un résultat positif.

Un repas par jour

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Ce jeûne est aussi parfois appelé 23 :1. Il prévoit, en effet, que l’on passe 23 heures à jeûne et une heure à manger. Tout comme la diète un jour sur deux, cette méthode drastique de réduction des calories est difficile à suivre pour de nombreuses personnes.

Il est déconseillé aux personnes souffrant de certaines maladies, comme le diabète ou l’hypoglycémie, car il peut entraîner des effets secondaires importants puisque l’alimentation fait partie intégrante de leur traitement. Des études mettent aussi en avant que ceux qui le suivent font face à un risque accru de boulimie. 

Il a aussi des bénéfices. Des travaux assurent qu’il permet d’améliorer le système cardiaque et la mémoire ou encore les cycles alimentaires et le sommeil des personnes en surpoids.

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Vidéo : Jeûne intermittent : qu’est-ce que c’est ?