Santé mentale : un logement trop froid pourrait l'affecterAdobe Stock

Alors que les autorités ont appelé à la restriction énergétique cet hiver, une nouvelle étude anglaise a révélé que les basses températures au sein du foyer pourraient affecter négativement la santé mentale. Si de nombreuses études n’ont pas manqué, au fil de temps, de pointer les dangers que représente le froid, la précarité énergétique et son lien avec l’équilibre psychologique n’avait jusqu’alors été établi que de manière relative.

Un risque de détresse mentale augmenté

Pour les besoins de ces travaux, basés sur les données de la UK Household Longitudinal Study, près de 40 000 ménages anglais ont été questionnés, ce qui représenterait un panel total de 100 000 personnes sondées à travers le Royaume-Uni. « Les maisons froides sont associées à une mortalité et une morbidité accrues. L'exposition au froid intérieur augmente le risque de maladie, en particulier les maladies respiratoires et circulatoires, et exacerbe les symptômes d'autres affections telles que l’arthrite », ont expliqué les auteurs de l’étude. Partant de ce constat, ils se sont donc penchés sur l’impact du froid au niveau de l’équilibre mental et psychologique des foyers subissant une certaine précarité énergétique.

La précarité énergétique se définit par la capacité d’un foyer à maintenir son logement à température suffisamment chaude, donc à 21 degrés dans les pièces de vie et 18 degrés dans les chambres, selon les recommandations des autorités sanitaires. L’étude a fait un inquiétant constat : le fait de vivre dans un foyer peu ou pas chauffé, imprégné du froid extérieur ou porté à de très basses températures, augmenterait deux à trois fois plus le risque de développer une grave détresse mentale.

Le froid et ses nombreuses conséquences

Si l’étude a permis de constater que le froid affecte bel et bien la santé mentale, les chercheurs ont tenu à préciser les différentes et nombreuses conséquences qui entourent le sujet, détaillant ainsi l’impact sur l’équilibre psychologique des foyers peu chauffés. En effet, les basses températures et la précarité énergétique conduiraient à une réduction du sentiment d’autonomie ainsi que des avantages psychosociaux du ménage. La maison n’est alors plus « ce lieu sûr » auquel elle est normalement associée. Les chercheurs parlent alors d’un sommeil perturbé et d’un isolement social clair.

«La nécessité d'augmenter les dépenses de chauffage par temps froid (plus froid) peut être une source importante de pression financière. La pression financière est préjudiciable à la santé, elle perturbe le sommeil, tout en comprimant les dépenses potentielles pour d'autres produits essentiels tels que la nourriture - créant ce que l'on a appelé le dilemme ‘chauffer ou manger’ », ont partagé les auteurs des travaux.

Ces travaux ont alors ouvert, selon les chercheurs, de nouvelles pistes de réflexion quant aux conséquences « évitables » que cause chaque année le froid hivernal. « Le risque pour la santé des personnes vivant dans des maisons froides est évitable. Nous avons montré que ces conditions de vie sont associées à un risque accru de subir des atteintes à la santé mentale. Aider les gens à vivre dans des maisons suffisamment chaudes est une cible d'intervention évidente et efficace. Nos résultats renforcent l'utilité de la conceptualisation du préjudice social pour encadrer la recherche sur les effets du logement froid, ainsi que sur les problèmes de logement de manière plus générale », ont conclu les auteurs de l'étude.

Sources

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0277953622007675

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