6 choses fausses sur la sexualité féminine
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La femme se masturbe parce qu’elle n’est pas satisfaite sexuellement

L'homme pense parfois que si une femme s’adonne au plaisir solitaire alors qu’elle est en couple, c’est que sa sexualité n’est pas satisfaisante.

Erreur : "L’un n’empêche pas l’autre" explique la sexologue Aurore André. Certes, elle peut vouloir combler une envie lorsque son mari est en déplacement professionnel par exemple. Mais cela peut être aussi une manière de se mettre en appétit.

"Une patiente me racontait que la masturbation accroissait son désir de faire l’amour avec son partenaire ensuite" se rappelle notre interlocutrice. "Pour certaines femmes, l’autoérotisme (masturbation, mais aussi caresses sur d’autres parties érogènes du corps) est aussi un "outil" de détente et de relaxation" ajoute-t-elle. La masturbation permet également de mieux connaître son corps, ses zones de plaisirs, voire de découvrir l’orgasme.

"Beaucoup de femmes ne connaissent pas assez leurs corps, ce qui impacte sur leur sexualité, car elles sont moins capables d’orienter leur partenaire pour atteindre le plaisir", remarque la sexologue.

A savoir : "La masturbation peut être utilisée dans un rapport à deux pour l’intensifier." Une femme peut ainsi se masturber pendant la pénétration ou lors d’autres caresses pour accroître son désir, et ce, pour le plus grand plaisir de son partenaire.

Si la femme n’a pas d’orgasme, c’est qu’elle n’a pas apprécié le rapport

Si la femme n’a pas d’orgasme, c’est qu’elle n’a pas apprécié le rapport

On pense souvent que le plaisir se mesure en fonction de l’orgasme. Mais une femme peut tout à fait apprécier le rapport sexuel et avoir du plaisir même si elle n’atteint pas l’orgasme.

"L’orgasme n’est pas un devoir. Et il ne devrait pas être le but ultime de l’acte sexuel, rappelle la sexologue Aurore André. Le plaisir devrait être plutôt vécu à chaque instant, des préliminaires à l’après."

Comment atteindre l’orgasme : Cette expérience nécessite un réel lâcher-prise. Certaines ambiances ou caresses (d’où la nécessité de bien connaître son corps) peuvent amener plus facilement à l’orgasme. Mais c’est aussi une question de personnalité : "Certaines femmes arrivent plus facilement à perdre le contrôle que d’autres, sans être parasitées par des pensées du quotidien ou des complexes qui les laissent apprécier pleinement des sensations ressenties sur le moment", explique Aurore André.

Toutes les femmes aiment le cunnilingus

Toutes les femmes aiment le cunnilingus

Parce que le clitoris est une zone érogène (grâce à ses nombreuses terminaisons nerveuses), il est l’organe de plaisir par excellence de la femme. Des baisers à cet endroit peuvent procurer beaucoup de plaisir, voire un orgasme. Mais toutes n'y sont pas réceptives et n’y trouvent pas leur compte.

Certaines femmes peuvent être mal à l’aise à l’idée que la bouche de leur partenaire entre en contact avec leur sexe, d’autres n’apprécient pas l’idée d’être approchées de si près. D’autres encore craignent une mauvaise odeur ou sont complexées à l’idée que leur partenaire voit leur vulve. Certaines redoutent enfin d’embrasser leur partenaire ensuite ou n’éprouvent tout simplement pas de plaisir avec cette pratique.

A noter : Ce sont parfois les hommes qui sont réticents à s’adonner au cunnilingus, ce qui peut freiner également la femme et ne peut la mettre dans de bonnes conditions pour apprécier pleinement les sensations ressenties.

Si cette pratique ne vous inspire pas, ne vous forcez pas, car vous n’y trouverez de toute façon aucun plaisir.

Elle ne peut pas trouver de plaisir dans la sodomie

Elle ne peut pas trouver de plaisir dans la sodomie

La sodomie est un acte sexuel qui peut procurer du plaisir aux femmes. Une enquête IFOP a même révélé que 60% de celles qui la pratiquent arrivent à atteindre l’orgasme avec. D’autres peuvent éprouver du plaisir à satisfaire leur partenaire. Mais pour que chacun y trouve son compte, la sodomie ne doit être en aucun cas imposé.

Comment procéder : "La première étape est d’en discuter avec son partenaire. Le consentement est une nécessité dans la sexualité ainsi que le respect à l’autre" rappelle la sexologue. Il peut être également intéressant d’échanger sur les expériences passées, sur ce qui a plu ou déplu, et surtout chaque partenaire doit pouvoir se rétracter à tout moment.

Les précautions d’usage : L’utilisation d’un lubrifiant est nécessaire, l’homme doit également faire preuve de douceur lorsqu’il pénètre sa partenaire. Il peut tester une pénétration manuelle dans un premier temps pour que sa partenaire puisse se faire une idée des sensations, mais aussi faciliter la pénétration du pénis ensuite.

L’orgasme vaginal est plus intense que le clitoridien

L’orgasme vaginal est plus intense que le clitoridien

Une autre idée reçue voudrait que l’orgasme vaginal soit plus intense que le clitoridien. "Il semblerait cependant dans la pratique que l’orgasme provoqué par la stimulation du clitoris se ressentirait de manière plus localisée et plus intense que celui vécu lors du coït, qui serait plus diffus, mais avec des sensations plus longues"*, relate la sexologue Aurore André.

Les conditions du rapport (état psychique, forme physique, ambiance…) joue énormément dans l’intensité du rapport et son ressenti. A chacune donc de faire ses expériences.

A noter : Le clivage entre les deux orgasmes n’aurait plus tellement de sens aujourd’hui. En effet, "on sait que certains orgasmes vécus lors de la pénétration vaginale sans stimulation externe du clitoris sont en fait le résultat d’une stimulation indirecte du clitoris ou d’une stimulation interne des racines du clitoris qui entourent les parois vaginales", explique la spécialiste.

*Manuel de sexologie, P. Lopès, F-X. Poudat, 2007, 83.

La femme a moins besoin de faire l’amour que l’homme

La femme a moins besoin de faire l’amour que l’homme

75% des femmes et 62 % des hommes pensent que la gent masculine aurait naturellement plus besoin de faire l’amour, selon une enquête de l’Inserm, publiée en 2007. Ce cliché, largement répandu, repose d’abord sur un argument physiologique : la différence hormonale entre les deux sexes. La testostérone, plus présente chez l’homme, peut avoir un impact sur le désir sexuel mais pas sur son intensité.

"Les femmes y sont d’ailleurs plus sensibles, une quantité plus faible suffit à la testostérone pour être active dans leur désir, explique Aurore André, sexologue. En plus, d’autres hormones participent au désir sexuel féminin comme l’œstrogène par exemple."

Quelques clichés culturels participent aussi à entretenir ce mythe, la femme doit être une bonne mère de famille plus qu’une bonne amante. De plus, "le désir sexuel et l’excitation sont moins perceptibles chez la femme que chez l’homme, au point que certaines femmes ne comprennent pas les messages envoyés par leur corps", précise Aurore André. La différence anatomique entre les deux genres joue donc un rôle important dans l’entretien de ce cliché.

A retenir : "Le désir sexuel varie d’une personne à l’autre et d’une période à l’autre, indépendamment de si l’on est un homme ou une femme", rappelle notre interlocutrice. Ainsi, une période de stress, de fatigue ou la baisse de sentiments amoureux peuvent jouer un rôle sur le désir.

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