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Après évaluation des risques de l’hydrochlorothiazide (HCTZ) par l'Agence européenne des médicaments (EMA), celle-ci a conclu que ce diurétique, utilisé notamment dans le traitement de l'hypertension et de l'insuffisance cardiaque, exposait à des risques accrus de cancer de la peau ou des lèvres (carcinome basocellulaire et carcinome épidermoïde) lorsqu'il est pris à des doses élevées sur une longue période. C'est ce que révèle un communiqué de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), publié le 6 novembre 2018.

Hydrochlorothiazide : patients et professionnels de santé doivent vérifier régulièrement l'état de la peau

Ces effets indésirables avaient d'abord été mis en évidence par une étude danoise publiée en décembre 2017, qui affirmait que les personnes qui prenaient un médicament à base d'hydrochlorothiazide avaient sept fois plus de chance de contracter un cancer de la peau car cette molécule rendait la peau "plus vulnérable aux dommages causés pas les rayons ultraviolets (UV)". L'ANSM a publié la liste de toutes les spécialités concernées. Parmi elles, on retrouve notamment Valsartan / Hydrochlorothiazide Sandoz®, Esidrex®, Acuilix® ou encore Temeritduo®. Afin de limiter ces risques, l'ANSM appelle les patients à "surveiller régulièrement l’état de leur peau et limiter l’exposition au soleil". Les professionnels de santé quant à eux "ont été informés de ce risque et des actions à mener auprès des patients concernés".

Plus précisément, les patients qui prennent des médicaments à base d'hydrochlorothiazide doivent :

  • "vérifier régulièrement l’état de leur peau afin de détecter toute nouvelle lésion ou modification de lésion existante,
  • faire examiner les lésions cutanées suspectes par leur médecin,
  • limiter l’exposition au soleil et aux rayons UV et avoir une protection adéquate en cas d’exposition solaire pour réduire les risques de cancers de la peau."

L'ANSM précise par ailleurs aux professionnels de santé que "l’utilisation d’HCTZ doit aussi être réexaminée avec attention chez les patients présentant un antécédent de cancer de la peau". Elle tient toutefois à rappeler que l'utilisation des diurétiques est fréquente et "largement justifiée par le bénéfice attendu en termes de prévention des accidents vasculaires et cardiaques sévères".

Qu'est-ce qu'un carcinome basocellulaire ?

Le carcinome basocellulaire est le type de cancer de la peau le plus fréquent, puisque selon l'Institut national du cancer, il représenterait 70% des cancers cutanés. Il correspond au développement de cellules cancéreuses au niveau de l'épiderme. Le principal facteur de risque est l'exposition aux UV. C'est en ce sens que le carcinome basocellulaire touche les zones fréquemment exposées au soleil, c'est-à-dire le visage, le cou, les bras et les jambes. Le traitement de ce type de cancer de la peau repose le plus souvent sur une chirurgie.

Sources

"Risque de cancers de la peau associés aux médicaments contenant de l’hydrochlorothiazide - Point d'Information". ANSM. 6 novembre 2018.

"Hydrochlorothiazide - Risque de cancer de la peau non-mélanome (carcinome basocellulaire, carcinome épidermoïde) - Lettre aux professionnels de santé". ANSM. 6 novembre 2018.

"Epidémiologie des cancers cutanés". Institut national du cancer. Mis à jour le 19 octobre 2017.

"Traitements du carcinome basocellulaire". Société canadienne du cancer.

Vidéo : Hydrochlorothiazide : ce diurétique augmente les risques de cancers cutanés

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