Alcool : néfaste, et d'autant plus pour les femmes !©Fotolia.comFotolia

L'alcool, une boisson à risque pour tout le monde, mais encore plus pour les femmes ! C'est ce sur quoi insistent les experts interrogés par Le Figaro.
Le Pr François Paille, du CHU de Vandoeuvr-lès-Nancy exlique que "si la consommation d'alcool a globalement dinminué depuis les années 1970, elle a augmenté en revanche chez les jeunes et chez les femmes.Or l'une des raisons pour lesquelles ces dernières sont particulièrement vulnérables est qu'elles ne possèdent pas le même équipement enzymatique que les hommes : par exemple, en cas d'alcoolisation aiguë, la dégradation de l'alcool par l'organisme est moins bonne".

Mais ce n'est pas tout. Le Pr Mickaël Naassila, d'Amiens, rappelle que des études réalisées en neurobiologie ont montré que lorsque l'on faisait réaliser des tâches d'apprentissage à des "binge drinkers" (des personnes qui boivent plus de 4 verres en une occasion), les filles présentaient davantage de déficits que les garçons. "Les dommages apparaîtraient plus tôt chez elles, tout comme la dépendance à l'alcool. Même si les adolescents sont plus vulnérables car leur cerveau n'est pas assez mature pour inhiber un comportement inadapté - ce qui les pousse à continuer -, les troubles de l'alcoolisation concernent bien toutes les branches de la société".

PAS D'ALCOOL pendant la grossesse

Le journal souligne que la société continue de "fermer les yeux", pour des raisons culturelles et en raison du poids des lobbies. Il rappelle aussi qu'il aura fallu des années de bataille pour qu'un minuscule logo soit enfin posé sur les bouteilles d'alcool afin d'inciter fortement les femmes enceintes à ne pas boire.
Concernant les effets d'une consommation quotidienne d'alcool, ils sont mieux connus. "Une consommation journalière de 2 à 5 verres d'alcool pendant la grossesse peut entraîner un retard de croissance de l'enfant à naître, mais aussi une atteinte cérébrale. Au-délà de 5 verres, le risque de syndrome alcoolique foetal (SAF) avec troubles majeurs du comportement et retard intellectuel est bien réel", comme l'explique le Dr Philippe Batel, de l'hôpital Beaujon. "On ne doit jamais oublier que l'alcool est la première cause de trouble mental non génétique chez l'enfant. Il est donc grand temps de changer le regard sur ce produit qui n'est pas vraiment le bienfaiteur pour la santé que les lobbies veulent nous présenter. C'est aussi pourquoi le seul message acceptable, c'est zéro alcool pendant la grossesse... Et même si possible dès le désir de grossesse, car beaucoup de femmes n'apprennent qu'elles sont enceintes que lors du 2ème ou du 3ème mois", insiste-t-il.

Un objectif loin d'être atteint, si l'on en croit le Bulletin épidémiologique hebdomadaire : environ 23% des femmes enceintes auraient eu une consommation d'alcool (occasionnelle ou répétée) au cours de leur grossesse. Le Pr Naassila explique pourtant qu'"une exposition précoce à l'alcool in utero est un facteur prédictif d'addiction future à l'alcool. autrement dit, un enfant exposé à l'alcool in utero aura davantage de risques de rencontrer lui-même plus tard des troubles de l'alcoolisation".

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