D'où vient notre appréciation des odeurs alimentaires ?©Fotolia.comFotolia

Attirante ou répulsive ? Notre appréciation des odeurs de nourriture serait dirigée par une zone spécifique de notre cerveau. Des spécialistes en neurosciences du Cold Spring Harbor laboratory (New York) ont découvert, dans le cerveau de la mouche drosophile, un ensemble de cellules qui répondent spécifiquement aux odeurs de nourriture.
Ils ont observé que quand l'une de ces mouches était mise en présence d'une odeur donnée, l'intensité de l'activation de ces neurones reflètait "incroyablement bien" l'attirance plus ou moins marquée de l'insect pour cet odeur. Plus l'insecte est affamé, plus cette réponse neuronale est prononcée. De plus, les chercheurs ont réussi à désactiver ces neurones - les mouches devenant alors indifférentes à leurs odeurs favorites - ou à les activer artificiellement - conduisant les mouches à s'approcher d'odeurs qu'elles évitaient auparavant.

"L'idée générale est qu'il y a des zones du cerveau qui pourraient être spécifiquement impliquées lorsqu'on se dit : cette odeur est vraiment attractive, allons-y !", explique le Dr Jennifer Beshel, auteur principale de l'étude. Elle précise que les neurones d'autres régions du cerveau peuvent seulement dire que telle chose est une pomme, telle autre du poisson... sans lui attribuer de valeur particulière. "Mais nous savons aussi tous que nous nous comportons différemment face aux aliments en fonction de nos préférences et de notre faim."

Des interrogations persistent

La chercheuse et son collègue, le Dr Zhong, voulaient trouver la partie du cerveau potentiellement responsable de ces types de comportement : "Y a-t-il un endroit dans le cerveau qui traite les odeurs de nourriture en particulier ? Comment fonctionne le changement d'activité du cerveau quand on a faim ? Peut-on manipuler une telle zone du cerveau et induire un changement de comportement ?". Ils ont donc trouvé un début de réponse à ces questions chez la mouche drosophile (un cobaye classique en biologie).
Comprendre les mécanismes qui dictent notre attirance pour tel ou tel type de nourriture est une aire de recherche dont l'enjeu est lié à l'augmentation du phénomène d'obésité.

Source : Graded Encoding of Food Odor Value in the Drosophila Brain, The Journal of Neuroscience, octobre 2013

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