Cancer du sein : 17 conseils pour l’éviterAdobe Stock
Sommaire

Cancer le plus fréquent et le plus meurtrier chez les femmes… le cancer du sein touche en moyenne plus de 54 000 personnes par an. Si son taux de mortalité a fortement diminué ces dernières années grâce à la mise en place d’un dépistage organisé et les avancées des traitements, son incidence a pour sa part augmenté. Selon la Ligue contre le cancer, près d'une femme sur neuf sera concernée au cours de sa vie, d'où l'importance du dépistage précoce.

De nombreux facteurs peuvent influencer les risques d’apparition d’une tumeur mammaire cancéreuse. S’il n’est pas possible d’agir sur certains comme l ’âge, le sexe, les antécédents familiaux ou encore la prédisposition génétique, il y a souvent la possibilité de réduire la menace en agissant sur d'autres points. En effet, durant les dernières décennies, de nombreuses recherches scientifiques ont permis de mettre en lumière les gestes quotidiens qui peuvent aider à éviter ou du moins diminuer les risques de cancer du sein. Nous vous les présentons dans cet article.

Prévention du cancer du sein : manger des crucifères

Chou vert, rave, brocolis, chou de Bruxelles, mais également le radis, le navet et le cresson… selon une étude épidémiologique suédoise menée auprès de 5 482 femmes en 2001, la consommation de légumes crucifères pourrait réduire de 20 % à 40 % l’incidence du cancer du sein ! La raison ? Leur richesse en glucosinolates (composés organiques soufrés précurseurs des isothiocyanates).

Une étude américaine publiée en janvier 2009 a ainsi démontré que le sulforaphane (SFN, une variété d'isothiocyanate responsable entre autres de la saveur amer des légumes crucifères) pouvait inhiber la prolifération cellulaire et s’opposer à la formation de tumeurs, notamment celle du sein. De plus, des recherches menées chez l’animal ont également mis en évidence les bienfaits de l’Indole-3-carbinol (un autre glucosinolate) dans l’autodestruction des tumeurs mammaires.

Légumes crucifères : quelle quantité pour éviter les tumeurs mammaires ?

Alors que plusieurs études ont démontré les bénéfices des légumes crucifères dans la lutte contre le cancer du sein, des chercheurs de la Harvard T.H. Chan School of Public Health (États-Unis) ont voulu déterminer la quantité à manger chaque jour pour réduire les risques tumoraux.

"Bien que des études antérieures aient déjà suggéré cette association, leur impact a été limité, en particulier pour les sous-types agressifs de cancer du sein", a expliqué Maryam Farvid, auteure principale de l’étude, publiée en juillet 2018 dans l'International Journal of Cancer.

Son équipe a étudié les réponses de 180 000 participantes à deux études interrogées sur leurs habitudes alimentaires tous les 4 ans. Elle a mis en avant que les femmes qui mangeaient plus de 5,5 portions de fruits et légumes chaque jour présentaient un risque de cancer du sein 11% moins élevé que celles qui avaient consommé 2,5 portions ou moins. Les crucifères (choux, chou-fleur, brocoli…) et ainsi que les légumes jaunes/orange étaient les principales variétés ayant les effets protecteurs les plus importants selon l’article.

Manger des champignons pourrait réduire les risques de cancer

Manger des champignons pourrait réduire les risques de cancer © Adobe Stock

Si vous aimez les champignons, ne vous privez surtout pas. Selon des chercheurs de Penn State (USA) qui ont épluché 40 années d’études scientifiques, il existe un lien entre la consommation de ces légumes et la réduction des taux de cancer dont celui du sein.

Après avoir analysé les dossiers de plus de 19 500 de patients atteints de cancer, l’équipe a mis en évidence que les personnes mangeant 18 grammes de champignons par jour avaient un risque de cancer inférieur de 45 % en comparaison à celles qui n'en consomment pas.

"Les champignons sont la source alimentaire la plus élevée de L-ergothioneines qui est un antioxydant et un protecteur cellulaire puissant", a expliqué Djibril M. Ba, étudiant diplômé en épidémiologie au Penn State College of Medicine. “Fournir des antioxydants au corps peut aider à le protéger contre le stress oxydatif et à réduire le risque de cancer”, poursuit-il.

Même si les shiitakés, les pleurotes, les maitakés ou encore les pleurotes royales contiennent des quantités plus importantes de L-ergothioneines que les champignons de Paris, cremini et portabello, l’effet bénéfique était observé avec n'importe quelle variété.

Lorsque des cancers spécifiques ont été examinés, les chercheurs ont noté des associations plus fortes entre la consommation quotidienne de champignons et la réduction du cancer du sein. Toutefois, des études supplémentaires sont nécessaires pour comprendre davantage cet effet protecteur selon les auteurs.

Cancer du sein : se coucher tôt pour être moins à risque

Cancer du sein : se coucher tôt pour être moins à risque© Adobe Stock

"L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt"… ce proverbe prend encore plus de sens au vu des travaux présentés par des chercheurs britanniques en 2018. Ils assurent que les femmes qui se lèvent de bonne heure ont moins de risque de développer un cancer du sein.

L’équipe de l’université de Bristol est parvenue à cette conclusion après avoir analysé les dossiers de 410 000 femmes britanniques âgées de 40 à 70 ans suivies sur huit ans. Elle a étudié 341 fragments d’ADN associés avec la qualité du sommeil pour déterminer si la participante était plutôt de nature "lève-tard" ou "lève-tôt''. Les données médicales ont ensuite été scrutées. Selon les résultats, 2 “adeptes de la grass mat'” sur 100 ont développé une tumeur mammaire cancéreuse contre 1 lève-tôt sur 100.

Rebecca Richmond qui a travaillé sur cette recherche a expliqué à la BBC : “Ces résultats sont potentiellement très importants, car le sommeil concerne tout le monde et peut facilement être modifié. De précédentes recherches ont examiné l’impact des horaires décalés, mais cela prouve ici qu’il y a peut-être un facteur de risque pour toutes les femmes".

Limiter les déodorants à base de sels d'aluminium

Limiter les déodorants à base de sels d'aluminium© Istock

Aluminium et parabens sont deux substances chimiques présentes dans la majorité des déodorants et autres cosmétiques. Depuis plusieurs années, elles sont soupçonnées de perturber le fonctionnement hormonal et d’augmenter le risque de cancer du sein (notamment s’ils sont utilisés après-rasage ou épilation des aisselles).

Une nouvelle étude parue dans la revue International Journal of Molecular Sciences en octobre 2021 pointe à nouveau du doigt les sels d’aluminium.

Les chercheurs du Centre d’onco-hématologie d’Hirslanden Clinique des Grangettes à Genève et de l'Université d’Oxford ont mis en évident qu’ils “pénètrent dans les cellules mammaires et déstabilise la structure et le nombre des chromosomes".

Ils précisent que ces substances "même en très petites doses et sur une durée limitée" ont la capacité de "traverser la peau et s'accumuler dans la glande mammaire". Les scientifiques ont aussi repéré sur les cellules des rongeurs - utilisées dans cette expérience - "des lésions dans les chromosomes exposés, caractéristiques des tumeurs".

Produits cancérigènes : d’autres recherches mettent en cause le sel d’aluminum

Ce n’est pas la première fois que le monde scientifique met en garde contre ces composants, présents dans de nombreux produits cosmétiques. En 2003, une étude américaine, menée auprès de 437 femmes atteintes d’un cancer du sein, a démontré que les tumeurs mammaires apparaissaient en moyenne 8 ans plus tôt chez celles ayant utilisé un déodorant ou un antitranspirant.

D’autres travaux menés par le Dr Philippa Darbre ont révélé la présence de fortes concentrations de parabens dans 20 tumeurs mammaires. Toutefois, ces résultats ont été contredits par une étude statistique (D.Mirick, 2002).

Pour l’Institut national du cancer, si les sels d’aluminium sont "suspectés de pouvoir favoriser le développement de cancers du sein, il n'existe toutefois aucune preuve de l'existence d'un lien entre l'application de déodorants ou d'anti-transpirants et le risque de cancer du sein".

L'Agence nationale du médicament (ANSM) a estimé de son côté en 2011 : "Les données épidémiologiques ne permettent pas d’établir un lien concluant entre l’exposition cutanée à l’aluminium et l’apparition d’un cancer", écrivait également en 2011. Néanmoins, elle a recommandé que la dose de sels d'aluminium ne dépasse pas 0,6 %. Toutefois, comme le dévoile une enquête de 60 millions de consommateurs, la composition de plusieurs références restent problématiques.

Les produits domestiques à éviter

Les produits domestiques à éviter© Istock

Pesticides, savons, lessives, peintures… Bon nombre de produits ménagers et cosmétiques contiennent des substances chimiques (PCB, organochlorés, solvants organiques…) qui perturbent l’activité hormonale mammaire en augmentant la synthèse d’œstrogènes. Or, la présence excessive de ces hormones stimule la division cellulaire, mécanisme de base du cancer.

"Le risque relatif de cancer du sein est multiplié par 1,4 à 2,4 après une exposition de 15 ans aux solvants organiques carcinogènes", expliquent le Pr Henri Joyeux, chirurgien cancérologue, et le Dr Bérengère Arnal-Schnébelen, gynécologue (Comment enrayer l’épidémie de cancer du sein). De plus, l’exposition à l’amiante et à la fibre de verre multiplierait par 1,3 le risque de cancer du sein en période de préménopause.

17 substances cancérigènes à éviter

Une équipe de l’établissement américain Silent Spring Institute (Newtown) a identifié en 2014, 17 substances chimiques pouvant augmenter les risques de cancer du sein chez les femmes. La recherche, parue dans la revue Environmental Health Perspectives, pointe du doigt des produits présents dans l'essence et les rejets d’échappement des véhicules ainsi que les dissolvants, les textiles anti-tache, les décapants à peinture ainsi que des dérivés de désinfectants utilisés dans le traitement de l'eau potable.

Les auteurs de l’article recommandent entre autres aux femmes :

  • Éviter au maximum de s’exposer aux émanations d’essences et de gazole et aux gaz d’échappement des voitures, motos, camions…
  • Cuisiner avec la hotte de cuisine allumée afin d’éviter les fumées.
  • Limiter la consommation des aliments carbonisés (barbecue…).
  • Être vigilant sur les matériaux des meubles et équipements de la maison les retardateurs de flamme comme le Polybromobiphényles (PBDE) est soupçonné d’être un perturbateur endocrinien favorisant le cancer du sein.
  • Éviter les textiles traités avec des anti-tâches (tapis, serviettes, nappes…).

Oublier certaines graisses

Oublier certaines graisses© Istock

Les viennoiseries comme les croissants et les brioches, les pâtisseries ou encore les pizzas, les biscuits apéritifs… L’alimentation industrielle regorge de mauvaises graisses appelées "trans" ou "hydrogénées" qui augmentent le risque de cancer du sein.

Une étude menée par l’Inserm et l’Institut Gustave Roussy en 2008 a démontré que le risque de cancer du sein était presque doublé chez les femmes ayant des taux sanguins élevés d’acides gras trans. Il est aussi conseillé de limiter les apports en acides gras saturés (graisses animales : beurre, crème fraîche, saindoux, lard…), car eux aussi augmentent le risque de cancer du sein.

À noter : Si la liste des ingrédients d’un produit comprend les termes "huile(s) végétale(s) hydrogénée(s)" ou "partiellement hydrogénée(s)", il renferme des graisses trans !

Consommer beaucoup de fibres !

Consommer beaucoup de fibres !© Istock

Une grande étude prospective américaine menée auprès de 83234 femmes a révélé que les femmes en pré-ménopause qui consomment au moins cinq fruits et légumes par jour auraient 23 % moins de risque d’être atteintes d’un cancer du sein ! Ces bienfaits s’expliqueraient notamment par la richesse des fruits et légumes en fibres, minéraux, mais aussi pour certains en acide folique (vitamine B9) et en lycopène (pigment liposoluble rouge) !

Les aliments riches en fibres : pruneaux, dattes, abricots, figues, lentilles, haricots blancs, pois chiches. Les aliments riches en acide folique : cresson, épinard, mâche, fenouil, asperge. Les aliments riches en lycopène : tomates (surtout la purée), pastèque, pamplemousse rose.

Surveiller son poids

Surveiller son poids

A la ménopause, une augmentation de 10 % du poids normal accroît les risques de 30 à 50 % de cancer du sein", expliquent le Pr Henri Joyeux, chirurgien cancérologue, et le Dr Bérengère Arnal-Schnébelen, gynécologue (Comment enrayer l’épidémie des cancers du sein). Ils précisent : "Les excès de sucres et de graisses au niveau du sein constituent une ’glande hormonale négative’ qui fabrique des hormones cancérigènes".

Des faits confirmés par une étude américaine qui a démontré une prévalence de l’obésité chez 24 % des 735 femmes participantes atteintes d’un cancer du sein. De plus, selon cette même étude, la survie sans rechute est de 54 % pour les non-obèses, contre 40 % pour les obèses, au bout de dix ans.

Calculez votre indice de masse corporelle.

Ménopause : attention aux traitements hormonaux

Ménopause : attention aux traitements hormonaux© Istock

Prescrits pour soulager les troubles de la ménopause (bouffées de chaleur, prise de poids…), les traitements hormonaux substitutifs (THS/THM) augmenteraient les risques de cancer du sein. Pourquoi ? Parce qu’ils fournissent un apport supplémentaire en œstrogènes ce qui stimule la division des cellules mammaires, le mécanisme de base du cancer.

Selon le Pr Henri Joyeux, chirurgien cancérologue et le Dr Bérengère Arnal-Schnébelen, gynécologue, "on observe 30 à 40 % de cancers du sein supplémentaires chez les femmes ayant pris des THS pendant 5 ans" (Comment enrayer l’épidémie des cancers du sein). La Million Women Study (MWS), une vaste étude de cohorte de plus d’un million de femmes britanniques, a confirmé l’augmentation du risque de cancer du sein liée aux THM. En février 2009, des médecins américains ont démontré que le risque de cancer du sein diminuait significativement après l’arrêt de traitements hormonaux.

Manger des phyto-œstrogènes !

Manger des phyto-œstrogènes !© Istock

Soja, graine de lin, froment… Riches en phyto-œstrogènes (nutriments mimant l’action œstrogénique), ces plantes diminuent le taux d’œstrogènes quand il est trop élevé, ce qui empêche la stimulation excessive de la croissance des glandes mammaires et réduit le risque de cancer. Une étude américaine réalisée sur 1000 femmes a démontré que les plus grandes consommatrices de soja auraient un risque de cancer du sein réduit de 23 à 47 % selon l’ancienneté de leur consommation. Pourtant, le soja n’a pas toujours eu bonne réputation : on l’a accusé, précisément, de favoriser l’émergence de ce cancer.

En 2017, des travaux publiés dans la revue Cancer ont tenté de trancher. Menés sur plus de 6000 femmes suivies pendant neuf ans, ils montrent qu’une forte consommation de soja ralentit la croissance de certains types de cancers du sein. Mais pas tout...

Attention : les phyto-œstrogènes restent déconseillés aux femmes qui ont été ou sont atteintes du cancer du sein et à celles ayant des antécédents familiaux de cancers du sein (risque de récidives). Demander toujours conseil à un médecin.

Avoir allaité ses enfants

Avoir allaité ses enfants© Istock

Selon une méta-analyse anglaise combinant les résultats de 47 études, les femmes atteintes d’un cancer du sein avaient allaité moins souvent et moins longtemps que les témoins. Plus précisément, le risque de cancer était diminué de 4,3 % pour une année d’allaitement supplémentaire. Les chercheurs ont précisé que si toutes les femmes allaitaient 6 mois de plus, on éviterait 25 000 cancers du sein chaque année !

Explications : Un, la lactation permettrait l’évacuation de cancérogènes présents dans les cellules mammaires. Deux, la prolactine, hormone sécrétée naturellement lors de la lactation, accélèrerait le processus de différenciation des cellules de la glande mammaire. Or, plus les cellules sont différenciées, moins elles risquent de proliférer en tumeur !

Avoir eu sa première grossesse avant 30 ans

Avoir eu sa première grossesse avant 30 ans© Istock

Vous avez eu votre premier enfant avant 30 ans ? Vous avez moins de risque d’avoir un cancer du sein. Pourquoi ? Parce qu’"une grossesse précoce accroît énormément les taux d’œstriol, une hormone qui réduirait de 50 à 70 % le risque de cancer du sein ultérieur", expliquent le Pr Henri Joyeux, chirurgien cancérologue, et le Dr Bérengère Arnal-Schnébelen, gynécologue (Comment enrayer l’épidémie de cancer du sein). Chaque accouchement apporterait une réduction de 10% du risque de cancer du sein.

Explication : "La glande mammaire, après l’accouchement et la lactation, serait moins sensible à l’action des produits carcinogènes", précise le Pr Joyeux.

Cancer du sein : des médicaments responsables ?

Cancer du sein : des médicaments responsables ?© Istock

Antidépresseurs, diurétiques, anxiolytiques… Parce qu’ils ont une action "hyper-prolactinémiante", certains médicaments pourraient augmenter le risque de cancer du sein.

Explication : La prise de ces médicaments stimule la sécrétion de la prolactine et cela peut favoriser le développement tumoral", explique le Dr Hervé Gautier, oncologue.

Faut-il arrêter de les prendre ? "Non. C’est très probablement l’association à d’autres facteurs de risque qui est à l’origine de la croissance de cellules anormales," répond le Pr Henri Joyeux, chirurgien cancérologue (Prévenir le cancer du sein).

Attention à l’alcool !

Attention à l’alcool !© Adobe Stock

"Au-delà de 10 g d’alcool par jour, chaque verre consommé augmente de 7 % le risque de cancer du sein", explique le Dr Hervé Gautier, oncologue. Pourquoi ? Un, parce que l’excès d’alcool stimule la surproduction d’œstrogènes (hormones féminines) ce qui favorise la division des cellules mammaires, le mécanisme de base du cancer. Deux, parce qu’une fois ingéré, l’alcool est transformé en acétaldéhyde, une substance connue comme cancérogène.

À noter : 10 g d’alcool correspond à 10 cl de vin à 12°, 25 cl de bière 5°, 3 cl de whisky à 40°, 3 cl de pastis à 45° ou 10 cl de champagne à 12°.

Arrêter de fumer

Arrêter de fumer© Istock

Pour le Pr Henri Joyeux, chirurgien cancérologue, et le Dr Bérengère Arnal-Schnébelen, gynécologue : "Le tabagisme actif augmente de 30 % le risque de cancer du sein surtout si les fumeuses ont commencé avant 20 ans et qu’elles fument au moins 20 cigarettes par jour. Le tabagisme passif le multiplie, lui, entre 1,6 et 2,19".

Côté étude, la chercheuse américaine Peggy Reynolds a démontré 30 % de plus d’incidence du cancer du sein chez les fumeuses. Un chiffre que l’on retrouve dans une autre étude publiée dans Cancer en 2014. Elle montre que 100 cigarettes fumées dans une vie augmentent le risque de 30%. Selon une étude américaine (2008), la nicotine favoriserait le développement des tumeurs mammaires et des métastases (foyers tumoraux).

Faire de l’exercice

Faire de l’exercice© Istock

"Les personnes sédentaires sont plus à risques de cancer du sein", explique le Dr Hervé Gautier, oncologue. Pourquoi ? Parce que "l’exercice physique réduit la masse grasse et le taux d’œstrogènes dans le sang, ce qui diminue les risques de cancer du sein de 20 à 40 % par rapport à l’inactivité", répondent le Pr Henri Joyeux, chirurgien cancérologue et le Dr Bérengère Arnal-Schnébelen, gynécologue, dans Comment enrayer l’épidémie des cancers du sein.

Et le Dr Gautier d’ajouter : "Avoir une activité physique d’au moins 30 minutes par jour sur cinq jours réduit de 25% le risque de cancer du sein."

Une étude américaine, présentée en 2020, confirme les propos de l'expert. Après avoir suivi 755 459 participants âgés de 32 à 91 ans durant 10 ans, les chercheurs ont remarqué que la pratique d’une activité physique hebdomadaire de 2h30 à 5 heures d’intensité modérée permettait de réduire significativement le risque de développer 7 cancers dont celui du sein.

Selon leurs calculs les femmes qui se montraient si actives pendant la semaine, voyaient leurs risques de développer une tumeur mammaire réduits de 6 à 10 %.

Les autres cancers prévenus par l'effort physique étaient ceux du côlon (8 à 14%), l'endomètre (10 à 18%), le rein (11 à 17%), le myélome [cancer qui touche la moelle osseuse, ndlr] (14 à19%), le foie (18 à 27%) et le lymphome non hodgkinien (chez les femmes) (11 à 17%).

Se faire dépister gratuitement

Se faire dépister gratuitement© Istock

Même si chaque année on en sait un peu plus sur les facteurs de risque du cancer du sein, la manière la plus fiable de le prévenir est de se faire dépister. Comme le rappelle la Ligue nationale française contre le cancer : "La survie moyenne du cancer du sein était inférieure à 50 % il y a 20 ans. Elle peut maintenant atteindre 90% notamment avec un dépistage précoce."

Et le Pr Henri Joyeux, chirurgien cancérologue, d’ajouter : "Si 60 % des femmes de 50 à 69 ans subissaient une mammographie, la mortalité pour ce cancer diminuerait de 30 %." (Prévenir le cancer du sein).

Ne pas oublier : Le dépistage du cancer du sein, via la mammographie, est proposé gratuitement tous les deux ans aux femmes de 50 à 74 ans. Demandez conseil à votre médecin ou à votre caisse d’assurance maladie.

Sources

Comment enrayer l’épidémie de cancer du sein, Pr Henri Joyeux et Dr Bérengère Arnal-Schnébelen, ed.François-Xavier de Guibert, 2007

Prévenir le cancer du sein, Pr Henri Joyeux, ed.François-Xavier de Guibert, 2003

Le guide l’alimentation équilibrée, Vidal, 2008

Risks and benefits of estrogen plus progestin in healthy postmenopausal women : principal results From the Women’s Health Initiative randomized controlled trial. Rossouw JE, Anderson GL, Prentice RL et al., Jama 2002, 288:321-333

Traitement hormonal de la ménopause et risque de cancer du sein : commentaires sur les résultats de la Million Women Study, Fournier Agnès, Clavel-Chapelon Françoise, Hill Catherine, Inserm, 2003

Million Women Study Collaborators. Breast cancer and hormone-replacement therapy in the Million Women Study. Lancet 2003 ; 362 : 419-27.

Dual effects of weight and weight gain on breast cancer risk., Jama, 1997 Nov.

Brassica vegetables and breast cancer risk, Terry P, Wolk A, et al. [letter]. JAMA. 2001 ;286:2975–2977.

Alcohol consumption and mortality among middle-aged and elderly U.S. adults. Thun MJ, Peto R, et al., N Engl J Med 1997.

An earlier age of breast cancer diagnosis related to more frequent use of antiperspirants/deodorants and underarm shaving. K G McGrath, European Journal of Cancer Prevention 2003

Dietary carotenoids and vitamins A, C, and E and risk of breast cancer. Zhang S, Hunter DJ, et al. J Natl Cancer Inst. 1999 Mar 17 ;91(6):547-56.

A prospective study of folate intake and the risk of breast cancer. Zhang S, Hunter DJ, et al JAMA. 1999 ;281:1632–1637.

Tomatoes, tomato-based products, lycopene, and cancer : review of the epidemiologic literature. Giovannucci E. Review. J Natl Cancer Inst. 1999 Feb 17 ;91(4):317-31.

Soy foods, isoflavones, and breast cancer - Kucuk O1. 2017 Jun 1

Que choisir, Déodorants et antitranspirants Les sels d’aluminium en question, 30/09/2015 

https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/ijc.31653

https://www.biorxiv.org/content/biorxiv/early/2018/11/05/457572.full.pdf

https://www.sciencedaily.com/releases/2021/04/210421200133.htm

Voir plus
Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.

Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.