Le sexe anal pour débutant : mode d'emploi
Sommaire

Stimuler le clitoris pour favoriser la détente

Même si la sodomie connaît un essor, elle reste encore peu pratiquée par les couples. Si les hommes semblent plus enclins à briser ce tabou, les femmes ont encore du mal à s'y laisser aller. Principalement de peur d'avoir mal.

En pratique : cunnilingus et masturbation peuvent amener la femme à "un haut degré d’excitation, voire lui faire perdre la tête", explique le Dr Gérard Leleu, sexologue dans son livre Le traité des orgasmes. Ces préliminaires l'aident à se détendre ce qui permet de relâcher son muscle du sphincter pour faciliter la pénétration anale. En effet, dans le cas du cunnilingus, "la pointe de la langue est idéale : elle peut caresser directement le gland du clitoris, en soulevant et en écartant le capuchon qui l'entoure avec les doigts par exemple, ce qui donne généralement un plaisir intense."

Et pour réussir un cunnilingus, le sexothérapeute Pascal Anger, interviewé par Medisite, explique qu'il est "important que la femme se sente en confiance pour se laisser aller. Prenez votre temps pour situer le clitoris, trouver le bon rythme, et n’oubliez pas de couvrir l’ensemble de son corps de baisers pour faire monter la température." Autre petite astuce : souffler sur le clitoris. "Ce petit vent frais émoustille, stimule, assure le spécialiste. N’oubliez pas les petites lèvres qui sont, elles aussi très réceptives…"

Apprivoiser la zone anale avec le doigt

"L’erreur la plus courante que font les couples lorsqu’ils décident d’essayer le sexe anal est d’agir sans être préparés", raconte Hilda Hutcherson, sexologue, dans son livre Manuel pratique du sexe à l’usage des femmes. Si la partenaire a mal, elle va se crisper, son sphincter va se resserer et la pénétration sera encore plus douloureuse. Pour prendre du plaisir la première fois, il faut apprivoiser la zone anale avec le doigt.

En pratique : l’homme doit lubrifier son doigt avec sa salive ou un gel prévu à cet effet puis effleurer la zone avec des gestes en forme de cercle. Ensuite, introduire le doigt et le maintenir à l’entrée du vestibule sans bouger pour laisser le temps à la partenaire de s’habituer. Doucement, l’homme peut pénétrer plus profondément ou plier et déplier la phalange pour caresser la muqueuse anale et offrir de nouvelles sensations à sa partenaire.

A savoir : si l’homme appréhende d’introduire son doigt à l’intérieur de l'anus, il peut mettre un gant (type chirurgical), un préservatif ou se servir d’un sex-toy spécial plaisir anal.

Anulingus : lubrifier avec la langue

Pour aider la femme à se détendre, il faut lui montrer qu’elle peut ressentir du plaisir au niveau de la zone ano-rectale. Pour cela, l’homme peut stimuler l’anus avec la langue, c'est ce qu'on appelle un "anulingus". Cela peut également servir de lubrification pour faciliter la pénétration par la suite.

En pratique : la femme peut se mettre sur le dos, les cuisses et les jambes repliées sur sa poitrine ou à quatre pattes pour faciliter la manœuvre à son partenaire. Celui-ci ne doit pas se rendre directement sur la zone avec la bouche. Il faut d'abord attiser les terminaisons nerveuses avec des baisers puis approcher les muqueuses du canal anal avec la langue.

A savoir : si la femme a déjà contracté une hépatite, il faut recouvrir l’anus d’un film plastique sinon l’homme risque de l’attraper.

Utiliser de la vaseline pour faciliter la pénétration

Contrairement au vagin, l’anus ne produit pas de lubrification naturelle. Pour faciliter la pénétration et éviter d’avoir mal, il faut absolument lubrifier.

En pratique : enduire l’anus de la femme et le pénis de l’homme avec de la vaseline ou un gel lubrifiant disponible dans les supermarchés et pharmacies. Il en existe des spéciaux pour la sodomie. Pour le Dr Hilda Hutcherson, sexologue, il vaut mieux choisir "un lubrifiant à base de silicone, de longue durée et soluble dans l’eau".

A savoir : éviter de prendre un lubrifiant avec un goût ou un effet chauffant. Il risque d’irriter les muqueuses. Utiliser un préservatif pour limiter la transmission de maladies sexuellement transmissibles favorisées au cours des rapports anaux.

Levrette et cavalière : les positions les plus commodes

Pour les moins initiés, deux positions sont plus favorables au plaisir anal, selon le sexologue Gérard Leleu. Dans les deux cas, la femme doit se relâcher au maximum et se faire souple et élastique pour favoriser l’entrée du pénis.

En pratique :
La levrette : la femme est assise à quatre pattes et l’homme vient se positionner derrière elle entre ses cuisses. La zone anale s’offre et s’ouvre plus facilement à lui pour faciliter la pénétration.
La cavalière : la femme est assise à califourchon sur l’homme. Avec cette position c’est elle qui contrôle la profondeur, l’intensité et la vitesse de pénétration, elle se sent plus en confiance.

Pénétrer par petites poussées

La zone ano-rectale est beaucoup plus étroite (et moins détendue si c’est la première fois qu’elle est pénétrée) que le vagin. L’homme ne doit surtout pas faire de grands va-et-vient et entrer dans l’orifice comme il le ferait pour une pénétration vaginale.

En pratique : introduire d’abord le gland puis attendre un moment que la zone s’ouvre un peu. "Ensuite il enfonce le reste de la verge par petites poussées successives douces, lentes" explique le Dr Gérard Leleu, dans son livre Le traité des orgasmes. Plusieurs pauses doivent être effectuées au cours du rapport où l’homme offre baisers et caresses pour détendre sa partenaire. Il doit être à l’écoute de ses réactions et stopper tout mouvement si elle a mal.

Pour ne pas penser à la douleur et associer la zone au plaisir, la femme peut se caresser le clitoris et le vagin en même temps.

Attention : ne pas passer du rectum au vagin

La pénétration anale doit être réalisée à la fin de l'acte. Il est déconseillé de pratiquer un rapport vaginal après. En pénétrant à l’intérieur du rectum, le pénis peut transporter des bactéries et germes présents dans les intestins qui risquent de contaminer le vagin et provoquer une vaginite ou une cystite.

En pratique : ceux qui souhaitent absolument poursuivre avec une pénétration vaginale doivent mettre un préservatif et le changer à chaque changement d’orifice.

Sources

Le Taité des orgasmes, Dr G&érd Elelu sexologue, Leducs Editions, 2007

Plaisir : manuel pratique du sexe à l'usage des femmes, Hilda hutcherson et Nathalie Giraud, Leducs Editions, 2008

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