Fellation : ce qu'il faut vérifier avant de commencer Istock
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Fellation : ce qu'il faut vérifier avant de commencer © Istock

La fellation est une pratique sexuelle qui consiste à donner du plaisir à son partenaire avec la bouche. "Cette pratique devient de plus en plus courante : 70 à 80 % des femmes l'ont déjà pratiqué au moins une fois", nous partage le Dr Sébastien Garnero, psychologue, sexologue et psychothérapeute.

En effet, si elle était perçue comme une pratique obscène à l'époque, la fellation s'est largement démocratisée. "Selon les pensées chrétiennes, il ne devrait pas y avoir d'acte sexuel non reproducteur. Voilà pourquoi cette position était mal perçue, explique le spécialiste. Seulement, à l'heure actuelle, l'épanouissement sexuel devient de plus en plus essentiel aux yeux de tous : la sexualité s'est libérée et les tabous ont été brisés, notamment par le biais des médias qui en parlent de plus en plus librement".

La fellation fait partie des pratiques régulières des Français (18 à 50 ans), selon Sébastien Garnero. "Et pour cause, elle apporte un côté sensuel et érotique aux rapports intimes : la femme prend du pouvoir et peut prendre elle-même l'initiative, ce qui va faire monter l'excitation et le désir des deux partenaires".

Néanmoins, avant de vous lancer dans ce plaisir charnel, certaines choses sont à vérifier. Hygiène, confort, choix de la position... Ces détails sont essentiels pour atteindre le septième ciel, pour l'homme comme pour la femme.

Votre partenaire, est-il consentant ?

Premier fondement de tout acte sexuel : le consentement. On ne le dira jamais assez, mais ce critère est et restera toujours indispensable quelle que soit la pratique, pour un rapport dans les règles de l'art.

Les deux partenaires doivent impérativement être consentants. "En matière de sexualité, il n'y aucune règle imposée dans les pratiques, rappelle le sexologue. Le plaisir doit avant tout être mutuel. Avant de vous adonner à la fellation, il est important de vous assurer que votre partenaire soit partant lui aussi". L'homme comme la femme peut refuser cette pratique.

Attention, certains ont tendance manifester leur consentement en se sentant obligé d'accepter de faire ou subir la fellation. "Il ne faut pas, rassure Sébastien Garnero. Aucune pratique sexuelle n'est incontournable et personne ne doit vous forcer".

Éjaculation ou pas ?

La fellation n'implique pas forcément éjaculation. Là encore, chaque partenaire à son mot à dire. "L'idée est de parvenir à comprendre les envies de votre conjoint(e) de manière naturelle, décrit le psychologue. Si certains apprécient l'éjaculation pendant la fellation, pour d'autres, c'est tout bonnement impensable. Là encore, il est impératif d'exprimer ses envies et de ne pas se sentir obligé de subir"

En clair : à quel moment arrêter la stimulation buccale ? À vous de décider.

En cas de refus de l’éjaculation dans la cavité buccale : l’homme doit prévenir sa partenaire de l’imminence de l’éjaculation. La femme peut aussi anticiper l'éjaculation (manifestations de plaisir de plus en plus prononcées, ascension des testicules vers le haut des bourses…).

Une fois que la femme a cessé la fellation, l’homme peut continuer de stimuler lui-même son pénis ou demander à sa partenaire de le faire pour le conduire manuellement à l’extase.

L’acte peut tout aussi bien se poursuivre vers d’autres positions sexuelles. La fellation aura alors été réalisée en guise de préliminaires.

La position est-elle confortable ?

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Vous avez très envie de faire une fellation… et lui aussi ! Mais parfois, dans l’ardeur du moment, vous en oubliez quelque chose d'essentiel : la position dans laquelle vous vous tenez. Cette gâterie est rarement l’affaire de quelques secondes. Aussi pour vous sentir le plus à l’aise, il est préconisé de bien vous installer, dans une position dans laquelle vous êtes à l'aise.

Alliez confort et plaisir !

"Adoptez une position qui allie confort et excitation, pour garantir un maximum de plaisir, pour l'un comme pour l'autre, recommande Sébastien Garnero. La femme peut être agenouillée sur le côté de l’homme, entre les jambes de l’homme ou encore califourchon sur son thorax".

La position la plus confortable : L’homme est allongé sur le dos, la femme est entre ses jambes. Elle est ainsi bien installée et peut accéder à la totalité des zones à stimuler au niveau du sexe masculin.

"On pense aussi à la position du 69 qui permet d'aller encore plus loin et de mener les deux partenaires à l'extase", suggère encore le sexologue.

Les meilleures zones du pénis à stimuler

Avant de vous lancer, demandez-vous si vous êtes au point au niveau de l’anatomie masculine. Comme le rappelle le Dr Gérard Leleu, médecin sexologue dans son livre L’art de la fellation : "Une femme ne peut offrir le meilleur plaisir à son amant que si elle sait assez précisément comment est fait le sexe de l’homme, comment il fonctionne et où se trouvent les points érogènes."

Le pénis se décompose en 3 zones principales : la base (au niveau des testicules), la hampe (entre la base et le gland), et le gland. La couronne du gland et le frein sont particulièrement sensibles. On les compare au clitoris de la femme.

La zone à chouchouter particulièrement : le gland. Elle est la plus sensible aux stimulations de la bouche. Quand il est introduit dans la cavité, sa couronne correspond au cercle des lèvres.

"Dans la mesure du possible, essayez de rester naturelle et spontanée, conseille encore le Dr Garnero. L'idéal est d'allier la fellation avec des caresses, du torse aux testicules. Pensez aussi à lubrifier le membre avec votre salive.

Attention, il faut, dans la mesure du possible, éviter de frotter le membre masculin avec les dents. "Cela peut vite devenir douloureux", prévient le sexologue.

Une hygiène irréprochable

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En matière d’hygiène, vous n’avez pas le droit à l’erreur dès lors que vous vous apprêtez à vous laisser aller aux plaisirs charnels. "Il faut avoir une hygiène impeccable, rappelle Sébastien Garnero. Il ne suffit pas de prendre un bain ou une douche dans les heures qui précèdent un rapprochement sexuel, c’est en permanence qu’il faut prendre soin de soi."

La fellation, facteur de maladies sexuellement transmissibles

Peu le savent, mais la fellation est aussi facteur de propagation de maladies sexuellement transmissibles. "Je pense notamment à l'herpès buccal ou au papillomavirus, explique le sexologue. Si vous pratiquez la fellation alors que vous souffrez d'un herpès, les conséquences peuvent être non négligeables pour votre partenaire. L'hygiène doit donc être prise au sérieux et d'autant plus si vous avez plusieurs partenaires ou si vous aimez les rencontres furtives".

Le pénis doit être nettoyé régulièrement

En outre, le spécialiste préconise de veiller à la propreté du pénis en retroussant matin et soir le prépuce et nettoient soigneusement le gland, spécialement le sillon de la couronne.

N’oubliez pas que la fellation est un acte très intime, plus que la pénétration vaginale pour beaucoup de femmes. Une hygiène insuffisante peut être définitivement rebutante.

Doit-on utiliser un préservatif ?

On peut attraper des maladies lors d'une fellation à cause des virus présents dans la bouche ou au niveau du sexe de l’homme. Parmi ces virus : le VIH responsable du Sida, le virus HPV ou "papillomavirus" à l’origine de cancers (col de l’utérus, bouche, gorge), et d’autres virus liés à des infections sexuellement transmissibles (herpès, syphilis, condylomes, blennorragies).

Par la bouche, le risque de contamination par le HPV lors d'une caresse buccale peut survenir si une petite plaie est présente dans la bouche au moment du rapport.

Par le pénis : comme toute muqueuse sexuelle, la muqueuse qui recouvre le gland peut être porteuse d’infections sexuellement transmissibles dont l’herpès et le sida.

La meilleure façon de se prémunir ? Le préservatif. L’homme devrait, en principe, aussi en porter lors de la fellation (non lubrifié ou aromatisé).

Le dépistage, nécessaire une fois par an

Les IST sont en recrudescence en France. Or, elles ne sont pas toujours perceptibles. Il est donc nécessaire de se faire dépister au minimum une fois par an, quelles que soient vos pratiques, et plus souvent si vous avez plusieurs partenaires régulièrement.

Si la plupart des maladies se soignent facilement, non traitées, elles peuvent avoir des conséquences graves sur votre santé, même des années plus tard. On pense aux cancers, à la stérilité ou à la septicémie… En cas d’IST, il est donc indispensable de se traiter et de suivre les conseils du médecin pour éviter la transmission.

Sources

Merci au Dr Sébastien Garnero, Psychologue, psychothérapeute et sexologue chargé d'enseignement à l'Université Paris 5

L'art de la fellation/L'art du cunnilingus, Dr Gérard Leleu, Editions Leduc.S, 2010.

L'homme nouveau expliqué aux femmes, Dr Gérard Leleu, Editions Leduc.S, 2012.

La bouche aussi est un organe sexuel, Inpes Santé Publique France, 

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