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Cors, durillon, oignon : quelle différence ?

Cors, durillon, oignon : quelle différence ?© Istock

"Le cor est une réaction cutanée à une contrainte mécanique", explique Raphaël Courois, podologue. "A la suite d’une petite déformation ou lorsque les chaussures sont trop serrées, il y a frottement prolongé et répété. La peau s’épaissit à l’endroit concerné, s’indure, c’est ce qui forme le cor… ou le durillon, qui touche une zone plus large comme certaines parties de la plante des pieds". Le cor n’est donc pas une verrue (due à un virus), même si une verrue peut engendrer un épaississement de la peau. Ce n’est pas non plus un hallux valgus ou "oignon", qui déforme l’avant-pied, même si ce dernier entraîne forcément des cors et durillons à terme.

Les bains de pieds sont-ils utiles ?

"Prendre un bain de pied c’est relaxant et cela peut soulager momentanément la douleur, mais cela ne peut pas soigner un cor", estime Raphaël Courois, podologue. L’eau ramollit l’épiderme, ce qui facilite en effet l’exfoliation de la peau morte, "mais puisque l’essentiel du durillon est sous la couche cornée, on ne peut pas l’enlever juste en frottant", explique le spécialiste. A noter : Des bains de pieds trop longs ou trop répétés favorisent les ongles incarnés. Pas d’abus donc !

Râpes et pierres ponces : quels résultats ?

Râpes et pierres ponces : quels résultats ?© Istock

Ôter les peaux mortes à la pierre ponce ou à la râpe pour les zones les plus dures (talon par exemple) aide à rendre le pied doux avant la pose d’une crème mais, pour Raphaël Courois, podologue, "ces accessoires ne sont pas d’une grande utilité lorsque l’on souffre de cor. Ils permettent d’en diminuer l’épaisseur de quelques millimètres, ce qui peut apporter un soulagement ponctuel. Mais ils ne vous débarrassent pas du cor." Par ailleurs, la râpe est à proscrire lorsque l’on souffre de diabète, afin d’éviter tout risque de coupure, plaie ou infection. Enfin, à proscrire absolument : ciseaux et lames de rasoir. "Nous voyons très régulièrement dans nos cabinets des personnes qui se sont blessées en essayant d’"opérer" elles-mêmes leurs cors", précise le spécialiste.

Lotions coricides : efficaces, mais…

Lotions coricides : efficaces, mais…© Istock

On trouve dans le commerce nombre de lotions ou gels dits "coricides", c’est-à-dire destinées à dissoudre les cors grâce à un acide, le plus souvent l’acide salicylique. "Comme les râpes, ces produits n’auront qu’une action limitée, provoquant un soulagement de courte durée, car ils permettent de dissoudre la surface du cor mais n’ont pas d’effet sur la pointe interne", explique Raphaël Courois, podologue. "En revanche, la déshydratation favorise l’apparition de cors. On peut donc conseiller d’utiliser régulièrement une crème hydratante qui peut limiter les risques." A noter : Les crèmes et lotions coricides sont contre-indiquées aux patients diabétiques.

Bien choisir ses chaussures : la solution !

Bien choisir ses chaussures : la solution !© Istock

Pour éviter les cors, il faut éviter les frottements, les échauffements et donc… les chaussures trop serrées. "Il faut surtout adapter sa chaussure à son activité", nuance Raphaël Courois, podologue. "Prenons par exemple les escarpins à talons hauts. On sait qu’à partir de 4 à 5 cm de hauteur de talon, le centre de gravité se déplace et le poids du corps repose sur l’avant du pied, ce qui favorise l’apparition de durillon au niveau du métatarse (les coussinets). Si vous devez être debout toute la journée, évitez les talons de 8 cm et réservez-les pour certaines occasions où vous n’aurez pas beaucoup à marcher".

Pansements anti cors : pour soulager

Pansements anti cors : pour soulager© Istock

Contre les cors, il existe deux types de pansements : - les pansements qui soulagent en protégeant la peau du frottement - les pansements qui contiennent un produit coricide. Les premiers apportent un mieux-être ponctuel, les seconds désépaississent le cor en enlevant un peu de peau morte… mais peuvent provoquer des brûlures sur la peau saine.

Les semelles : anti douleur, anti récidives !

Les semelles : anti douleur, anti récidives !© Istock

Autre solution efficace contre les cors : les semelles ou orthèses. "Elles ont une efficacité sur les durillons", explique Raphaël Courois, podologue. "Conçues par un professionnel, elles vont permettre au pied de se positionner différemment dans la chaussure et limiter les risques de compression. On réduit ainsi la douleur et on évite les récidives."

Consultez un podologue !

Consultez un podologue !© Istock

La seule vraie façon de vous soulager, c’est de faire soigner vos cors par un podologue. Ce spécialiste est à même de repérer les déformations ou les positions du pied risquant d’entraîner des cors, et de proposer des solutions sur mesure. Par ailleurs, il a à sa disposition les outils ad hoc pour aller gratter en profondeur, mais sans risque, les cors et durillons. En clair : n’attendez pas de souffrir. "Une consultation en prévention une fois par an permet de conserver des pieds en bon état. Les diabétiques, en fonction du stade de leur maladie, peuvent bénéficier, pour certains, de 4 à 6 consultations remboursées par ans, même s’ils doivent consulter impérativement dès qu’ils ont une inquiétude", explique Raphaël Courois, podologue. Coût de la consultation : 27 € sans dépassement d'honoraires.

Faut-il frotter avec de l’ail ?

Faut-il frotter avec de l’ail ?© Istock

Traditionnellement, il était d’usage de conseiller de frotter les cors aux pieds, les durillons et œil de perdrix avec de l’ail, des feuilles de saule ou des feuilles de lierre fraîches écrasées. "Tous ces végétaux contiennent des substances qui les rendent capables de brûler la couche cornée. Ils présentent donc les mêmes limites que les gels et lotions dites coricides", constate Raphaël Courois, podologue. En clair : ils n’ont qu’une action limitée, provoquant un soulagement de courte durée.

Pourquoi ça fait mal ?

Pourquoi ça fait mal ?© Istock

"Si le cor fait mal, c’est parce qu’il se développe vers l’intérieur de l’épiderme. Il se forme comme un cône inversé : le dôme est la partie rouge, dure que l’on voit bomber à la surface de la peau, la pointe, elle, est à l’intérieur, toujours en regard d’une articulation", constate Raphaël Courois, podologue. Le cor provoque une douleur vive, de picotement, alors que le durillon entraîne une sensation de brûlure. Parfois le cor est situé entre deux orteils, il prend alors un aspect jaune et présente en son centre un point noir : c’est l’œil de perdrix.

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