Définition : qu’est-ce que la maladie de Parkinson ?

La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative fréquente. D’évolution lente et progressive, cette pathologie se caractérise par la diminution du nombre de neurones chargés de produire la dopamine. Ces derniers sont impliqués dans le contrôle des mouvements.

Le déficit de ces neurotransmetteurs provoque graduellement l’apparition de symptômes pouvant être invalidants, voire très handicapants pour les malades de Parkinson, comme des tremblements au repos, une rigidité musculaire ou encore une lenteur dans les mouvements.

"Cette maladie s’associe également à des symptômes non-moteurs comme l’anxiété, la dépression, l’agitation pendant le sommeil, la perte de l’odorat, la constipation, etc.", précise le Pr Stéphane Thobois, chef du service neurologie du centre hospitalier spécialisé Pierre Wertheimer près de Lyon.

Que sont les syndromes Parkinsoniens ?

On distingue la maladie de Parkinson idiopathique (maladie dont la cause n’est pas attribuée) des autres syndromes parkinsoniens. Ces syndromes parkinsoniens atypiques se manifestent, certes, par les mêmes symptômes que ceux de la maladie de Parkinson, mais en comportent également d’autres qui leur sont propres.

De plus, ils ne répondent pas de la même cause et n’auront pas la même évolution. « Ils sont plus agressifs et répondent moins bien aux médicaments », indique le médecin spécialiste.

Chiffre : quelle est la fréquence de la maladie de Parkinson ?

En France plus d'un million de personnes souffrent d'une maladie neurodégénérative. La maladie de Parkinson est la seconde maladie dégénérative la plus fréquente en France, après Alzheimer. Entre 100 000 et 150 000 personnes seraient touchées par cette pathologie dans l’Hexagone. Environ 8 000 nouveaux cas seraient diagnostiqués chaque année.

Quels en sont les symptômes de la maladie de Parkinson ?

Les premiers symptômes de la maladie de Parkinson ne se déclarent qu’à partir du moment où environ 50 % des neurones dopaminergiques ont disparu, c’est-à-dire environ cinq à dix ans après le début de la maladie.

Il s’agit de troubles moteurs comme :

  • L’akinésie (lenteur dans les mouvements) ;
  • L’hypertonie (rigidité musculaire) ;
  • Des tremblements au repos. Contrairement aux idées reçues, ce symptôme ne concerne que deux patients sur trois.

Photo : attitude typique (marche corps fléchi en avant) d’un patient atteint de Parkinson

Quels en sont les symptômes de la maladie de Parkinson ?© Creative Commons

Crédit : Albert Londe  Licence : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Paralysis_agitans-Male_Parkinson%27s_victim-1892.jpg

Cette affection neurodégénérative peut également se manifester par des troubles non-moteurs, comme :

  • Problèmes de sommeil (insomnies répétées, suivies de difficultés à se rendormir, ; agitation en période de rêves) ;
  • Perte d’odorat (anosmie) ;
  • Apathie ;
  • Troubles de l’équilibre ;
  • Constipation ;
  • Miction urgente (besoin impérieux d’uriner, alors que la vessie est presque vide) ;
  • Difficultés à déglutir ;
  • Troubles de l’élocution ;
  • Dépression ;
  • Anxiété.

Quels sont les premiers symptômes de la maladie de Parkinson ?

Ces signes avant-coureurs (survenant avant les signes moteurs) ne permettent généralement pas aux malades de s’alerter. Le recueil de ces symptômes annonciateurs est basé sur les déclarations de patients déjà diagnostiqués. Avant que les symptômes moteurs se déclarent, ils ont parfois constaté :

  • de la fatigue,
  • une anxiété,
  • une perte de l’odorat,
  • des difficultés à se concentrer,
  • une baisse de rendement dans leurs tâches quotidiennes,
  • une micrographie (fait d’écrire petit)
  • une agitation dans le sommeil

Selon une nouvelle étude publiée dans eClinicalMedicine en 2022, les personnes qui font fréquemment des mauvais rêves sont deux fois plus susceptibles d’être diagnostiquées de la maladie de Parkinson, par rapport à ceux qui n’en font pas. “Bien que nous devons mener d'autres recherches dans ce domaine, l'identification des cauchemars pourrait indiquer que les personnes qui les subissent à un âge avancé, sans aucun déclencheur évident, devraient consulter un médecin”, indique l’auteur principal de la recherche, le docteur Abidemi Otaiku.

En effet, des recherches antérieures avaient déjà montré que les personnes atteintes par la maladie de Parkinson faisaient régulièrement des cauchemars, mais la réflexion inverse n’avait jamais été envisagée. Autrement dit, cette fois-ci, les chercheurs ont utilisé les mauvais rêves pour prouver que ce sont des indicateurs de risque de la maladie. “Bien qu'il puisse être vraiment bénéfique de diagnostiquer la maladie de Parkinson tôt, il existe très peu d'indicateurs de risque. Nombre d'entre eux nécessitent des tests hospitaliers coûteux et sont non spécifiques, comme le diabète”, révèle le médecin.

Pour arriver à ces résultats, les scientifiques ont utilisé les données de 3 818 hommes âgés sur une période de 12 ans. Dès le début de l’étude, les participants ont rempli une série de questionnaires qui comprenait notamment une question sur la qualité de leur sommeil. Ceux qui ont signalé faire des cauchemars au moins une fois par semaine ont été suivis par les chercheurs. Résultat : durant cette période, 91 cas de la maladie Parkinson ont été détectés, et ce, au cours des cinq premières années de l’étude.

Quelle est l’évolution de cette maladie neurodégénérative ?

« Cette pathologie est une maladie progressive qui commence lentement, et s’aggrave dans le temps », explique le Pr Stéphane Thobois. Pour autant, l’évolution de la maladie est distincte pour chaque patient. « Généralement, plus la maladie se déclare tard, plus elle sera agressive », ajoute le spécialiste.

En fonction de l’agressivité des symptômes, on distingue différents stades de la maladie :

  • Stade 1 : Manifestation des troubles moteurs de manière unilatérale.
  • Stade 2 : Symptômes moteurs bilatéraux, entraînant une gêne dans la vie quotidienne.
  • Stade 3 : Manifestation bilatérale, plus handicapante, mais n’entraînant pas de perte d’autonomie.
  • Stade 4 : Marche encore possible, mais difficile, autonomie limitée.
  • Stade 5 : Marche impossible et perte d’autonomie.

Qu’est-ce qui cause la maladie de Parkinson ?

La maladie de Parkinson est causée par la disparition progressive des neurones chargés de produire la dopamine. On parle de neurones dopaminergiques. La diminution de ces derniers entraîne une baisse du taux de synthèse des dopamines, un neurotransmetteur essentiel à la région du cerveau qui contrôle le mouvement.

Photo : structure de la dopamine

Qu’est-ce qui cause la maladie de Parkinson ?© Creative Commons

Crédit : NEUROtiker Licence : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Dopamin_-_Dopamine.svg?uselang=fr

Plus les années passent, plus le taux de dopamine diminue. En conséquence, la maladie de Parkinson s’aggrave.

La protéine à l'origine de la maladie découverte ?

C'est une découverte majeure qui vient d'être faite. Comme le rapporte Actu Santé, la protéine responsable du développement de la maladie de Parkinson a été identifiée par des chercheurs. Selon leur étude publiée le 10 février dernier dans Nature Communications, il s'agit en effet de la protéine alpha-synucléine. Elle serait une des causes majeures de la pathologie neurodégénérative. Cela ouvre la voie à la création d'un potentiel futur traitement de la maladie.

"Si nous voulons soigner la maladie de Parkinson, nous devons avant tout comprendre la fonction de la protéine alpha-synucléine, présente dans le cerveau de chacun. Cette étude constitue un pas essentiel vers cet objectif", a ainsi assuré l'auteure principale de l'étude Giuliana Fusco, chercheuse au St. John’s College de l’Université de Cambridge, dans un entretien à Genetic Engineering & Biotechnology News. En pratique, cette protéine alpha-synucléine a pour rôle de transmettre des signaux nerveux dans le cerveau. Comme le précise Actu Santé, dans le cas des personnes atteintes de la maladie de Parkinson, la protéine se dégrade en formant des amas dans leur cerveau, ce qui a pour conséquence de tuer les cellules cérébrales saines.

"Notre étude montre que cette protéine se colle à la face intérieure de la membrane plasmatique des cellules nerveuses, mais pas à leur face extérieure, ce qui constitue une information précieuse", se réjouit Giulana Fusco. En effet, cette nouvelle étude des chercheurs de l'université de Cambridge pourrait permettre à terme de développer des traitements pour inverser les effets néfastes de cette protéine lorsque son état se dégrade. Une bonne nouvelle quand on sait que la maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative après Alzheimer.

Maladie de Parkinson : quels sont les facteurs de risque ?

Concernant la maladie de Parkinson, l’âge est un facteur de risque indéniable. La moyenne d’âge des patients diagnostiqués se situe autour de la soixantaine. « De nombreuses études épidémiologiques ont prouvé que le vieillissement global de la population augmente la fréquence des maladies dégénératives », ajoute le Pr Stéphane Thobois.

Même s’ils ne concernent pas la grande majorité des cas, d’autres facteurs de risque peuvent rentrer en compte :

  • L’environnement

Depuis les années 70, des études tendent à démontrer que l’exposition prolongée à des produits chimiques, notamment des pesticides, pouvait favoriser l’apparition de ce trouble.

  • L’hérédité :

Des formes rares et héréditaires ont été diagnostiquées par les spécialistes. Elles touchent essentiellement des personnes âgées de moins de 45 ans. Pour autant, cela ne concerne qu’une petite proportion des patients. « Et porter le gène ne se traduit pas automatiquement par la maladie », précise le médecin.

  • L'arthrose augmente les risques

L'arthrose serait liée à la maladie de Parkinson selon une nouvelle publiée ce 8 juin 2021 dans la revue Arthritis Care & Research. Des chercheurs taïwanais affirment en effet que les personnes âgées souffrant d'arthrose ont un risque beaucoup plus élevé de développer la maladie de Parkinson. Afin d'arriver à cette conclusion, les chercheurs ont examiné les dossiers de santé de 33 360 patients âgés de 50 à 64 ans entre 2002 et 2005 à partir de la base de données de l'Assurance maladie de Taïwan. Leurs résultats révèlent que les personnes âgées atteintes d'arthrose ont un risque 41% plus élevé de développer la maladie de Parkinson.

L'étude révèle également que les patients spécifiquement atteints d'arthrose du genou ou de la hanche semblent avoir un risque encore plus élevé de développer la maladie de Parkinson que les autres adultes qui souffrent d'arthrose non catégorisée ou de douleurs articulaires dans une autre zone que les genoux ou les hanches. Les auteurs de l'étude ne sont pas certains des raisons pour lesquelles l'arthrose augmente le risque de développer Parkinson, mais ils notent que les deux maladies impliquent une inflammation. Or une étude précédente examinant le lien entre la maladie de Parkinson et le fait de vivre à proximité de routes très fréquentées polluées a révélé que les particules toxiques provenant de ces zones peuvent traverser la circulation sanguine et pénétrer dans le cerveau. Cela provoque ainsi une inflammation et un stress oxydatif pouvant entraîner des dommages neurologiques.

"Récemment, il a été identifié que cette pollution est associée aux maladies neurodégénératives par le biais de l'inflammation systémique, du stress oxydatif et d’une invasion directe dans le cerveau", a déclaré dans un communiqué Sun Ju Chung, professeur à la faculté de médecine de l'université d'Ulsan à Séoul et l'un des auteurs de l'étude.

L'auteur principal de l'étude alerte également sur les dangers de cumuler les deux maladies. "La coexistence de l'arthrose et de la maladie de Parkinson peut augmenter le risque de chute. De plus, les troubles de la mobilité liés à l'arthrose peuvent masquer les premiers symptômes moteurs de la maladie de Parkinson", a en effet déclaré Shin-Liang Pan, de l'Université nationale de Taiwan, dans un communiqué de presse.

  • Les traitements de reproduction féminins augmenteraient le risque de développer Parkinson

La prise de traitements hormonaux de reproduction chez les femmes pourrait augmenter le risque de développer la maladie de Parkinson. L’étude, menée par l’Inserm, l’Université Paris-Saclay, de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines avec l’institut Gustave Roussy, a été publiée dans la revue Brain le 23 janvier.

Pour cela, les scientifiques ont observé les caractéristiques relatives à l’histoire reproductive de près de 1 200 femmes atteintes de Parkinson, en les comparant à une équipe de cohorte. Les résultats montrent que l’âge des premières menstruations, le nombre de grossesses, le type de ménopause ainsi qu’une molécule administrée pour améliorer la fertilité, seront associés à un risque plus élevé de développer la maladie.

"Si les traitements pour améliorer la fertilité n’étaient pas associés de manière globale à un accroissement du risque de la maladie de Parkinson, pris individuellement, le clomifène – un traitement stimulant l’ovulationaugmenterait de 80 % le risque par rapport aux femmes n’ayant jamais pris de traitement pour la fertilité", expliquent les auteurs de l’étude.

Cela proviendrait du rôle anti-oestrogène du traitement. "Ces résultats sont cohérents avec la connaissance du rôle neuroprotecteur des œstrogènes, déjà démontré dans d’autres études", concluent les chercheurs.

  • L'ablation des 2 ovaires augmenterait les risques de Parkinson

D’après une étude parue dans la revue JAMA Network Open le 26 octobre 2022, les femmes qui ont subi une ablation des ovaires avant 43 ans ont un risque accru de développer la maladie de Parkinson ou d’autres types de parkinsonisme. Cela pourrait être dû à la perte soudaine d’oestrogène et d’autres hormones, qui entraînent une dysfonction endocrinienne abrupte chez les femmes en période de préménopause, d’après les auteurs de l’étude. Les chercheurs affirment donc que les femmes à risque de cancer de l’ovaire ne devraient pas se faire retirer leurs 2 ovaires dans une mesure de prévention.

  • Des chercheurs identifient 10 pesticides toxiques impliqués dans la maladie

Une récente étude menée par des chercheurs de l’UCLA Health et Harvard a identifié 10 pesticides qui endommageraient de manière significative les neurones impliqués dans le développement de la maladie de Parkinson. Les résultats ont été publié dans la revue Nature Communications le 16 mai 2023.

Pour cette étude, les scientifiques ont examiné l'historique d'exposition de 288 pesticides chez des patients atteints de la maladie de Parkinson qui avaient participé à des études précédentes. Les 10 pesticides identifiés par les chercheurs étaient les suivants :

  • quatre insecticides (dicofol, endosulfan, naled, propargite) ;
  • trois herbicides (diquat, endothall, trifluraline) ;
  • et trois fongicides (sulfate de cuivre [basique et pentahydraté] et folpet ).

Les chercheurs ont conclu que l'étude pouvait permettre de dépister les pesticides impliqués dans la maladie de Parkinson et mieux comprendre la force de ces associations.

Quelles sont les personnes à risque de développer cette pathologie ?

Une fois encore, les personnes d’une soixantaine d’années sont plus à même de développer la pathologie. « C’est souvent un peu plus les hommes que les femmes », indique le Pr Stéphane Thobois.

De plus, conformément aux facteurs de risque cités précédemment :

  • Les agriculteurs présentent un risque accru de développer cette pathologie. La maladie de Parkinson fait d’ailleurs partie des maladies professionnelles associées au régime agricole.
  • Les individus ayant un parent proche atteint d’une forme héréditaire de cette pathologie ont également plus de risques de contracter la maladie de Parkinson. « Les formes génétiques ne représentent que 10 à 15 % des cas », tempère le neurologue.
  • Des études tendent également à démontrer que les personnes touchées par des troubles du comportement en sommeil paradoxal étaient également plus enclines à développer la pathologie.

Combien de temps peut durer une maladie de Parkinson ?

Bien que la maladie se développe généralement vers l’âge de 60 ans, elle peut également concerner des personnes plus âgées et également plus jeunes. « Environ ¼ des patients voient les premiers symptômes apparaître entre 40 et 50 ans. Il existe également des formes extrêmes qui commencent encore plus tôt », indique l’expert.

Ce trouble étant pour l’heure incurable, la maladie de Parkinson les accompagne jusqu’à la mort.

La maladie de Parkinson est-elle mortelle ?

La réponse du Dr Stéphane Thobois, neurologue :

« L’espérance de vie n’est pas altérée par la maladie en elle-même ».

Contagion : la maladie de Parkinson se transmet-elle ?

La maladie de Parkinson ne peut pas se transmettre par contagion d’un individu à l’autre.

Maladie de Parkinson : qui, quand consulter ?

« En général, les patients s’alertent quand ils commencent à trembler et avoir des troubles de la marche », explique le Pr Stéphane Thobois. Lorsque ces signes symptomatiques de la maladie se manifestent, il est nécessaire de se rendre chez son médecin généraliste. Après un examen clinique décelant à-minima deux des trois symptômes moteurs de la maladie, ce dernier est ensuite chargé de vous orienter vers un neurologue.

Étant une maladie neurodégénérative complexe, la prise en charge de la maladie de Parkinson nécessite souvent une équipe pluridisciplinaire. En fonction des pathologies, elle peut également être composée de :

  • de kinésithérapeutes,
  • d’orthophonistes,
  • de psychologues ou de psychiatres.

Afin de permettre une meilleure coordination des professionnels de santé et de faciliter la prise en charge des malades, 25 Centres Experts Parkinson regroupant ces différents corps de métiers sont disséminés sur le territoire.

Quelles sont les complications à craindre ?

À partir d’un stade avancé de la maladie, le patient est moins réceptif aux traitements chargés de limiter les symptômes. Leur efficacité fluctue alors au cours de la journée, ce qui peut occasionner des :

  • akinésies : lenteur d'initiation des mouvements avec une tendance à l'immobilité.
  • dyskinésies : mouvements anormaux et involontaires.

« Plus tardivement, certains symptômes peuvent développer une résistance aux médicaments », ajoute le spécialiste. Ils peuvent alors générer de nouvelles complications :

  • Manque d’équilibre : une chute, parfois brutale et traumatisante, peut survenir. Des plaies, des contusions, de fractures ou bien des hémorragies sont alors à craindre. Leur gravité peut dépendre de l’âge de la personne atteinte.
  • Difficultés de déglutition : dans ce cas de figure, les liquides ou la nourriture peuvent infiltrer les poumons par un processus d’aspiration. Cela peut entraîner une infection pulmonaire.
  • Difficultés à se mouvoir : l’alitement prolongé peut occasionner des escarres et induire un risque de phlébite (présence d’un caillot dans le sang, pouvant se compliquer en embolie pulmonaire)

Quels examens et analyses sont nécessaires quand une maladie de Parkinson est suspectée ?

Pour diagnostiquer la maladie de Parkinson, un examen clinique suffit généralement. « C’est souvent les signes moteurs qui révèlent la maladie », confirme le neurologue.

À l’heure actuelle, aucun examen sanguin ne peut aider à dépister ce trouble. Le diagnostic de la maladie pouvant être parfois difficile à poser en raison du caractère progressif de ses symptômes et de ses similitudes avec d’autres pathologies, des examens d’imageries (IRM du cerveau, scintigraphie cérébrale…) peuvent être pratiqués au cas par cas. « Ces tests sont réalisés lorsqu’il y a un doute sur le caractère dégénératif de la pathologie », explicite le Pr Stéphane Thobois.

Parkinson : on pourrait diagnostiquer la maladie avec un test cutané

Une nouvelle recherche scientifique a permis de démontrer qu'un simple test cutané pourrait identifier avec précision la maladie de Parkinson. L'étude a été publiée dans la revue scientifique Movement Disorders.

"Puisqu'il n'y a pas de test facile et fiable disponible pour le diagnostic précoce de la maladie de Parkinson à l'heure actuelle, nous pensons qu'il y aura beaucoup d'intérêt dans l'utilisation potentielle d'échantillons de peau pour le diagnostic", a partagé Anumantha Kanthasamy, professeur de sciences biomédicales à l'Iowa State et auteur principal de l'étude.

L'équipe de chercheurs a travaillé sur 50 échantillons de peau. La moitié des échantillons de peau provenaient de patients atteints par la maladie de Parkinson et l'autre moitié émanait de personnes en bonne santé.

Concrètement, ce test détecte la présence de la protéine alpha-synucléine dans des échantillons de peau. Cette dernière se trouve être présente en abondance dans l’organisme et en particulier dans le cerveau humain. "Aujourd’hui de nombreuses évidences génétiques indiquent que l’alpha-synucléine joue un rôle important dans la maladie de Parkinson. Des mutations de la protéine observées dans des formes familiales de la maladie peuvent conduire à une augmentation des niveaux d’alpha-synucléine ou à la formation de formes toxiques qui contribuent à la pathologie", explique de son côté l'association France Parkinson.

En identifiant le niveau de cette protéine, le test cutané pourrait conduire à une détection plus précoce de la maladie de Parkinson et à de meilleurs essais cliniques, estiment les scientifiques.

Un biomarqueur pour détecter la maladie de Parkinson

Comme évoqué précédemment, il n'existe, à l'heure actuelle, aucun test sanguin permettant de détecter la maladie de Parkinson... mais cela pourrait bientôt changer ! Des chercheurs japonais de l'Université de Kobe et de l'Université d'Hiroshima ont développé avec succès un biomarqueur qui permettra de diagnostiquer rapidement et à peu de frais la maladie de Parkinson à partir d'échantillons de sérum sanguin. Il s'agit d'une première mondiale.

Pour arriver à cette découverte, l'équipe du Pr Imaishi Hiromasa et du Dr Ihara Kohei a utilisé le "test d'inhibition P450", d'abord sur des rats, puis sur des patients humains atteints de la maladie de Parkinson. Le cytochrome P450 est une enzyme qui métabolise les médicaments et sert de catalyseur pour l'oxydation de diverses substances. On sait que son expression change lorsque certaines maladies apparaissent.

Déjà utilisé pour diagnostiquer d'autres maladies, c'est la première fois que le "test d'inhibition du P450" est utilisé (avec succès) pour diagnostiquer Parkinson. En effet, les résultats ont révélé que les individus en bonne santé et les individus atteints de la maladie de Parkinson pouvaient être classés avec un taux de précision allant de 85 à 88 %. En plus d'être fiable, il s'agit aussi d'une méthode peu coûteuse, puisqu'elle ne nécessite que 30 μ de sérum sanguin.

Les scientifiques espèrent que le fait de pouvoir diagnostiquer la maladie plus rapidement conduira également au développement de nouvelles méthodes de traitement. Leurs résultats ont été publiés le 22 avril 2022 dans la revue Scientific Reports.

Un test permettrait de diagnostiquer la maladie de Parkinson avant les premiers symptômes

D’après une étude publiée dans The Lancet Neurology, en mai 2023, il est désormais possible d’identifier la maladie grâce à la présence anormale dans le liquide céphalo-rachidien d’amas de protéines, l'α-synucléine, via un test appelé SAA. Pour rappel, le liquide céphalo-rachidien est le fluide dans lequel baignent le cerveau et la moelle épinière.

L’intérêt de ce test est qu’il pourrait servir à identifier les personnes à risque de développer la maladie et les personnes atteintes, mais qui ne présentent pas encore de signes moteurs.

En observant une cohorte de plus de 1 000 personnes, les scientifiques ont ainsi cherché à comprendre si cet examen pouvait identifier les signes précoces de Parkinson, mais également faire la différence entre les différentes formes de la maladie. Les volontaires étaient des personnes souffrant de la maladie ou à risque de la développer. Certains présentaient des symptômes atypiques (autres que les tremblements et la raideur).

Le cerveau n’est pas encore très endommagé et peut être soigné bien plus facilement, Claudio Soto, professeur de neurologie interrogé par le média spécialisé Medical News Today.

Les chercheurs ont ainsi analysé des échantillons de liquide cérébrospinal (le liquide qui amortit les mouvements ou les chocs qui pourraient endommager le cerveau) à la recherche d'α-synucléine. Résultats : chez 96 % des personnes sans cause génétique connue, le test a identifié la présence de cette protéine. Chez les personnes qui présentent des variantes génétiques spécifiques, la précision du test était moins nette.

"Le plus important, c’est que nous avons été capables de détecter un biomarqueur des années avant l’apparition des premiers symptômes de la maladie chez certains patients. À ce moment-là, le cerveau n’est pas encore très endommagé et peut être soigné bien plus facilement, peut-être même grâce à de simples changements de modes de vie", se réjouit le professeur de neurologie Claudio Soto, interrogé par le média spécialisé Medical News Today.

Quels sont les traitements de la maladie de Parkinson ?

« Les traitements actuels ont un effet sur les symptômes moteurs, mais ne ralentissent ni ne guérissent la maladie », indique le spécialiste. Ils sont généralement sans effet sur les symptômes non-moteurs.

Les traitements médicamenteux :

En fonction du patient et du stade de la dégénérescence, la prescription diffère. Il peut s’agir d’un médicament qui :

  • Palie au manque de dopamines. Le Levodopa ou L-dopa est un précurseur de dopamine, c’est-à-dire que le corps le transforme en dopamine. « C’est le traitement de base », précise le médecin.
  • Mime la dopamine ; à l’instar des agonistes dopaminergiques.
  • Bloque la dégradation de la dopamine.

Dans la grande majorité des cas, ces médicaments sont administrés par voie orale. Le début de prescription est souvent suivi d’une période de « lune de miel », c’est-à-dire l’absence complète de symptômes pendant quatre à cinq ans. Lorsque la maladie progresse, les doses prescrites doivent être adaptées. « Il est donc important d’avoir un suivi neurologique », alerte le spécialiste.

Quels sont les effets secondaires de ces médicaments ?

Réponse du Dr Stéphane Thobois, neurologue :

« Les effets secondaires peuvent être une baisse de tension, des troubles physiques [nausées, vomissements, Ndlr.] ou encore des phénomènes d’addiction comme l’hypersexualité, la dépendance aux jeux ou encore une tendance à la dépense. »

Un médicament pour arrêter de fumer efficace contre la maladie ?

Alors que la France compte plus de 160 000 personnes atteintes de la maladie de Parkinson, deuxième maladie neurodégénérative derrière la maladie d’Alzheimer, une étude récente vient de donner un espoir de traitement pour les femmes qui en sont atteintes. En effet, comme le rapporte Santé Log, selon une étude de chercheurs de l'université du Texas A&M, un médicament pour arrêter de fumer pourrait contribuer à traiter la maladie de Parkinson chez les femmes. Il s'agit de la cytisine, un médicament de sevrage tabagique couramment utilisé en Europe.

Selon l'étude, publiée le 23 décembre dernier dans le Journal of Neurochemistry, la cytisine aurait démontré son efficacité dans la réduction de la perte de neurones dopaminergiques, procurant un effet protecteur contre le trouble neurodégénératif chez les femmes. Le rôle des œstrogènes serait en cause pour justifier cette efficacité exclusivement féminine. Les chercheurs texans ont d'abord constaté que les fumeurs chroniques avaient moins de risques de développer la maladie de Parkinson. C'est pour cela qu'ils ont choisi de mener des essais cliniques sur les effets de la cytisine, médicament de sevrage tabagique ayant des propriétés similaires ou proches de la nicotine, mais très peu d'effets secondaires chez l'homme, à l'inverse de la nicotine.

Moins de symptômes et de neurones dopaminergiques perdus

Comme le détaille Santé Log, les chercheurs ont donc donné artificiellement la maladie de Parkinson à des animaux, qui se sont vus administrer soit une solution saline, soit de la cytisine. Résultat, le médicament pour arrêter de fumer a eu un effet protecteur sur les cobayes en réduisant les symptômes de la maladie de Parkinson ainsi que le nombre de neurones dopaminergiques perdus. C'est leur altération ou destruction qui entraîne l'apparition des symptômes de la maladie. Un effet qui n'a été constaté que chez les animaux femelles. Les chercheurs texans estiment que la combinaison entre cystine et œstrogène serait en cause.

"À première vue, ce médicament pourrait être utilisé dès aujourd'hui chez les femmes atteintes de la maladie de Parkinson, mais comme c'est le cas pour tous les médicaments, l'approbation ne sera possible qu’une fois le mécanisme du médicament parfaitement décrypté", concluent les chercheurs. Ils espèrent trouver des solutions pour les hommes et les femmes ménopausées également. "Il existe des composés non 'féminisants' qui font actuellement l'objet de recherches et peuvent activer les récepteurs-mêmes activés par les œstrogènes", assurent-ils.

Un médicament prometteur pour freiner la progression de Parkinson

Des chercheurs de la Medical University of South Carolina (USA) ont découvert que la protéine régulatrice Bach1 joue un rôle dans l'évolution de la maladie de Parkinson. Ses niveaux se trouvent augmentés dans le cerveau des patients. Ils ont donc développé un médicament capable d'inhiber cette protéine, et ainsi ralentir la progression de cette pathologie neurodégénérative. Baptisé HPPE, cet inhibiteur protège les cellules de l'inflammation et de l'accumulation de stress oxydatif toxique, qu'il soit administré avant ou après l'apparition des premiers symptômes. Ces résultats ont été publiés le 25 octobre 2021 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.

Traitements chirurgicaux :

Le traitement chirurgical est réservé aux personnes ayant une maladie évoluant depuis au minimum 5 ans. En raison de son caractère invasif, elle n’est couramment pas pratiquée sur les patients âgés de plus de 70 ans.

L’opération consiste à implanter des électrodes dans le cerveau afin de provoquer des stimulations cérébrales profondes. En tout, 400 à 500 personnes auraient déjà pu bénéficier de ce traitement en France. « C’est un traitement qui marche très bien mais qui nécessite le suivi d’une équipe pluridisciplinaire. », précise le médecin.

Photo : implantation d'électrodes sur un patient atteint de la maladie de Parkinson

Traitements chirurgicaux :© Creative Commons

Crédit : Thomasbg - Licence : https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/

Traitements non-médicamenteux :

En complément des traitements, il peut être conseillé d’avoir recours à :

  • La kinésithérapie ; afin d’entretenir les muscles et les articulations. Cela peut avoir des effets bénéfiques sur l’équilibre et la capacité à se déplacer.
  • La rééducation orthophonique ; dans le but de réduire les troubles de la déglutition, les difficultés à parler ou encore la gêne à l'écriture.

Quels sont les bienfaits du sport ?

Une activité physique régulière est fortement conseillée par les spécialistes. Des études ont démontré que le sport intensif et régulier permettait au cerveau de compenser plus facilement le manque de dopamine. "Pour 100 % des malades, c’est très important. Ça fait partie intégrante du traitement !", révèle le neurologue.

Parkinson : le sport peut-il vraiment réduire les symptômes ?

Le sport réduirait en effet les symptômes de la maladie de Parkinson selon l’étude publiée le 31 août dernier dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences (PNA). Selon les travaux des chercheurs du Johns Hopkins Medicine ainsi que du Dana Farber Cancer Institute de Boston, aux États-Unis, une hormone sécrétée dans le sang pendant un exercice de sport d'endurance ou d’aérobic réduirait les niveaux d'une protéine liée à la maladie de Parkinson et stoppait les problèmes de mouvement chez les souris.

Sachant que la maladie de Parkinson est une affection neurologique qui entraîne une perte de contrôle des muscles et des mouvements, cette découverte majeure laisse entrevoir la voie d’un possible traitement de la maladie de Parkinson basé sur cette hormone du sport appelée "irisine". Cela confirme également l'importance de l'activité physique pour les personnes souffrant de la maladie de Parkinson pour réduire leurs symptômes et améliorer leur mobilité.

Au bout de six mois d'expérience, les chercheurs ont découvert que les souris ayant reçu de l'irisine, l'hormone produite durant l’exercice physique, ne présentaient aucun déficit de mouvement musculaire, tandis que celles auxquelles on avait injecté un placebo présentaient des déficits au niveau de la force de préhension et de leur capacité à descendre une perche.

"Étant donné que l'irisine est une hormone peptidique produite naturellement et qu'elle semble avoir évolué pour traverser la barrière hémato-encéphalique, nous pensons qu'il vaut la peine de continuer à évaluer l'irisine comme thérapie potentielle pour la maladie de Parkinson et d'autres formes de neurodégénérescence", a de son côté conclu le co-directeur de l’étude Bruce Spiegelman.

Quels sont les bienfaits de la danse contre la maladie ?

Une nouvelle étude publiée dans la revue Brain Sciences ce mercredi 7 juillet révèle en tout cas que les patients atteints de la maladie de Parkinson d'un stade de léger à modéré peuvent parvenir à ralentir la progression de la maladie grâce à la danse. En effet, l'étude précise qu'une pratique hebdomadaire de danse en musique d'une heure et quart suffit à freiner l'avancement de la pathologie. Pendant les trois années de l'expérience, la danse a réduit les problèmes moteurs quotidiens des malades tels que les troubles de l'équilibre ou de la parole, qui conduisent souvent à l'isolement social.

Joseph DeSouza, auteur principal de l'étude et professeur agrégé au Département de psychologie de l'Université York, a trouvé des personnes atteintes de la maladie de Parkinson qui participaient à une formation hebdomadaire en danse. Il a constaté qu'ils avaient moins de déficience motrice et montraient une amélioration significative de leurs troubles liés à la parole, aux tremblements, à l'équilibre et à la rigidité, par rapport à ceux qui ne pratiquaient aucun exercice de danse.

Les données de l'étude ont montré des améliorations significatives chez les malades pratiquant la danse dans les expériences de la vie quotidienne, au-delà des symptômes moteurs, qui incluent les troubles cognitifs, les hallucinations, la dépression et l'humeur anxieuse telle que la tristesse. Joseph DeSouza explique que "l'expérience de se produire et d'être dans l'environnement d'un studio avec des professeurs de danse semble être bénéfique pour ces personnes".

La boxe pourrait soulager les symptômes de Parkinson

Une étude, présentée lors de la réunion annuelle de 2022 de l’American Academy of Neurology en avril, a dévoilé que la boxe pouvait aider à soulager les symptômes de Parkinson.

Cette recherche pilote (étude réalisée à petite échelle, qui permet de déterminer la recherche finale) a suivi 14 participants, atteints de Parkinson au stade 2. Cette étape de la maladie est caractérisée par des symptômes moteurs affectant les deux côtés du corps.

Dans le cadre de leur recherche, les scientifiques ont évalué les symptômes des patients avant et après le programme de boxe, qui a duré trois mois. Ils se sont concentrés sur les symptômes moteurs des patients ainsi que sur les non moteurs dont la dépression, l'anxiété, les problèmes de sommeil, la douleur, l'apathie et les problèmes de mémoire. Les résultats de cette étude pilote ont révélé des diminutions significatives sur ces deux types de symptômes.

"Malheureusement, nous n'avons pas constaté d'amélioration significative de l'apathie dans notre cohorte", a déclaré Roshni Patel, autrice de l’étude et professeur adjointe de neurologie au Rush Medical College. Elle tient tout de même à se féliciter pour cette première découverte qui, selon elle, pourrait être pertinente dans le traitement des malades. "Il s'agit d'une autre étude qui met en évidence l'importance de l'exercice dans le traitement de la maladie de Parkinson. Cela devrait faire partie de notre prise en charge, tout comme les médicaments”, conclut-elle.

Quels sont les bienfaits de l'alimentation ?

L’alimentation peut ralentir la maladie de Parkinson et augmenter votre espérance de vie. Selon une nouvelle étude publiée le 26 janvier dernier dans la revue Neurology, les personnes atteintes de la maladie qui mangent plus de flavonoïdes, des composés présents dans les aliments riches en couleurs comme les baies, le cacao et le vin rouge, peuvent avoir un risque de mortalité plus faible que celles qui n'en mangent pas et voient la progression de la maladie ralentir.

Réduction de 26 et 40% du risque de mortalité

Si on analyse leurs travaux, on apprend que les 25% de personnes de l’étude ayant consommé le plus d'anthocyanes, que l’on retrouve dans les baies et le vin rouge, avaient un taux de survie supérieur de 65% aux 25% de participants en ayant consommé le moins. De plus, les 25% de patients atteints de Parkinson ayant consommé le plus de flavanols, que l'on trouve dans les pommes, le thé et le vin, avaient un taux de survie supérieur de 69% à ceux des 25% qui en consommaient le moins. “Nous avons constaté qu’une consommation habituelle plus élevée de baies et de vin rouge, en comparant les consommations de plus de trois portions par semaine aux personnes qui en consommaient moins d'une portion par mois, était associée à une réduction de 26 et 40% du risque de mortalité”, précise le Professeur Aedín Cassidy, co-auteur de l'étude.

Pour justifier ces conclusions sur la baisse du risque de mortalité, l’auteur de l’étude n’a pas de certitude mais évoque les vertus des antioxydants des flavanoïdes sur les inflammations. "Les flavonoïdes sont des antioxydants, il est donc possible qu'ils réduisent les niveaux de neuroinflammation chronique", a Xinyuan déclaré Zhang. "Il est également possible qu'ils interagissent avec les activités enzymatiques et ralentissent la perte de neurones et qu'ils puissent protéger contre le déclin cognitif et la dépression, qui sont tous deux associés à un risque de mortalité plus élevé", ajoute le scientifique.

Parkinson : les 7 techniques permettant de mieux marcher

Selon une étude publiée le 8 septembre dernier dans la revue Neurology, le journal de l'Académie américaine de neurologie, il existe en réalitésept techniques permettant d'améliorer les troubles de la marche. Les chercheurs ont en effet réussi à démontrer que l'application de ces stratégies de compensation permet de surmonter les déficits de marche.

Selon l'auteur de l'étude, le Dr Anouk Tosserams, "nous savons que les personnes atteintes de la maladie de Parkinson inventent souvent spontanément des 'techniques' créatives pour surmonter leurs difficultés à marcher, afin de rester mobiles et indépendantes". L'étude liste en revanche ces sept stratégies reconnues pour faciliter le quotidien des patients et améliorer leurs troubles de la marche :

  • Créer des repères internes, comme un compte à rebours dans sa tête en marchant
  • Créer des repères externes, comme marcher en rythme grâce à un métronome
  • Changer l'exigence d'équilibre, en faisant par exemple des virages plus larges
  • Changer son état d'esprit en effectuant des exercices de relaxation
  • Observer en regardant quelqu'un marcher et en mimant sa technique de marche
  • Adopter un nouveau modèle de marche, comme sauter ou marcher à reculons
  • Utiliser autrement ses jambes en faisant du vélo ou en rampant

Il ressort de l'étude que 17% des personnes souffrant de la maladie de Parkinson n'avaient jamais entendu parler de ces techniques de marches et que seulement 7% d'entre eux avaient connaissance de ces sept stratégies précises pour améliorer sa manière de marcher. Ils étaient même 23% à n'en avoir d'ailleurs jamais essayé aucune. Pourtant, 76% des personnes les ayant testé assurent avoir noté un effet positif sur leurs troubles de la marche.

Dernières découvertes : le NLX-112 pour réduire la dyskinésie

Les résultats d'une recherche publiée dans la revue scientifique Neuropharmacology démontrent l'intêret du NLX-112 pour soulager les symptômes de la maladie de Parkinson.

Pendant un an, le médicament a été testé sur des singes présentant des symptômes de type Parkinson qui avaient développé une dyskinésie en réponse à la lévodopa. À titre d'information, la lévodopa est l'un des principaux médicaments utilisés pour traiter la maladie de Parkinson.

"Le NLX-112 agit en stabilisant les cellules cérébrales sérotoninergiques, qui seraient autrement supposées convertir la lévodopa en dopamine et la libérer de manière erratique", soulignent les chercheurs. C'est la libération aléatoire de dopamine qui peut contribuer à la dyskinésie. Il s'agit d'un effet secondaire survenant suit à la prise de lévodopa. En bloquant certains récépteur nerveux, le traitement peut générer des mouvements anormaux.

Or, le traitement avec NLX-112 peut aider à réduire la libération de dopamine au hasard et réduire la dyskinésie sans pour autant diminuer les effets thérapeutiques de la lévodopa. Comme le rapporte le Times, l'étape suivante consiste à mener les essais sur l'Homme.

Des chercheurs sont parvenus à créer des neurones chez des souris

Des chercheurs de l'École de médecine de l'Université de Californie à San Diego ont trouvé un moyen de créer de nouveaux neurones chez des souris atteintes de la maladie de Parkinson. Cette découverte, publiée dans le dernier numéro de la revue Nature, pourrait aider des centaines de milliers de patients, estiment les experts.

Les scientifiques, menés par le Pr Xiang-Dong Fu, professeur de médecine cellulaire et moléculaire à l’UCSD, ont réussi à créer de nouveaux neurones chez des souris malades, en utilisant une simple méthode de réécriture de gènes.

Les souris soignées n’ont plus jamais eu de symptômes de Parkinson

Les cellules cérébrales appelées astrocytes ont été converties en cellules dopaminergiques fonctionnelles - des cellules qui avaient été perdues à cause de la maladie de Parkinson. On les a ensuite implantées dans le cerveau des souris, où elles ont alors fonctionné normalement. Le remplacement des neurones endommagés a permis aux rongeurs de retrouver leurs capacités motrices perdues, et ainsi de reverser les symptômes de la maladie.

Après l’injection des neurones nouvellement fabriqués, les neurones dopaminergiques ont augmenté de 30 % chez les souris traitées. Leurs niveaux de dopamine sont également revenus à la normale. Au bout de 3 mois, et grâce à un seul traitement, les souris ont retrouvé des capacités motrices normales. Elles n’ont ensuite plus présenté aucun symptôme de Parkinson de toute leur vie.

“Des chercheurs du monde entier ont testé de nombreuses façons de générer des neurones en laboratoire, en utilisant des cellules souches et d'autres moyens, afin que nous puissions mieux les étudier et les utiliser pour remplacer les neurones perdus dans les maladies neurodégénératives”, explique le Dr Fu. “Le fait que nous ayons pu produire autant de neurones d'une manière relativement simple a été une grande surprise”.

Les chercheurs espèrent pouvoir tester cette méthode sur l’homme

Le professeur espère désormais tester cette méthode sur l’homme. "C'est mon rêve de mener à bien les essais cliniques, de tester cette approche comme traitement de la maladie de Parkinson, mais aussi de nombreuses autres maladies où les neurones sont perdus, comme les maladies d'Alzheimer et de Huntington, ou encore l’accident vasculaire cérébral”, a-t-il déclaré.

Néanmoins, il faudra peut-être un certain temps avant que des travaux complémentaires soient menés, et que cette approche puisse être appliquée aux humains.

À quelles aides financières peut-on prétendre lorsqu'on souffre de la maladie de Parkinson ?

Certaines allocations ont été mises en place pour aider les malades à faire face à cette maladie handicapante :

  • La maladie de Parkinson est entièrement prise en charge par la Sécurité sociale.
  • Les personnes atteintes bénéficient d’un abattement sur leur taxe d’habitation.
  • L’allocation adulte handicapée (AAH) est allouée aux adultes dont le taux de handicap est supérieur à 80 %. Les malades ne pouvant pas travailler à cause de la maladie et dont le taux de handicap est compris entre 50 et 79 % peuvent aussi y prétendre.

Peut-on prévenir la maladie ?

La réponse du Dr Stéphane Thobois, neurologue :

« A l’heure actuelle, il n’est pas possible de prévenir la maladie. Nous ne sommes pas capables de prédire quelle personne risque de développer un Parkinson, sauf s’il y a une hérédité. Il existe des techniques radiologiques qui permettent de détecter le taux de dopamine dans le cerveau, mais cela n’aura un intérêt que lorsqu’il y aura un traitement pour ralentir la maladie. »

Un diagnostic grâce à l’odeur des malades ?

Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson possèderaient une odeur particulière. Cette découverte vient d’une Écossaise de 69 ans capable de dépister les personnes touchées par l’affection uniquement en les reniflant. Les malades auraient une odeur « un peu boisée, musquée », affirme-t-elle.

Plusieurs chercheurs travaillent donc en collaboration avec elle afin de mettre au point un “nez” artificiel qui permettrait de détecter la pathologie. Non seulement ce test garantirait un diagnostic immédiat, mais il pourrait peut-être aussi permettre aux patients d’être diagnostiqués avant que les symptômes de la maladie ne se déclarent.

Parkinson : avoir eu une crise cardiaque pourrait vous prémunir

Une étude portant sur plus d'un million de personnes suggère que les crises cardiaques peuvent réduire le risque de maladie de Parkinson.

Après une crise cardiaque, le risque de contracter la maladie de Parkinson baisserait de 20%. L'étude a été menée sur 181 994 patients du système de santé danois qui ont subi une crise cardiaque entre 1995 et 2016, contre 909 970 sujets témoins. "Le risque de maladie de Parkinson semble être diminué chez ces patients, par rapport à la population générale", déclare le premier auteur du nouvel article, l'épidémiologiste Jens Sundbøll de l'hôpital universitaire d'Aarhus au Danemark.

C'est la première fois que la recherche se penche sur le risque de maladie de Parkinson chez les survivants d'une crise cardiaque, et il est encore trop tôt pour comprendre le pourquoi du comment.

Ces résultats ont été publiés au sein du Journal de l'American Heart Association.

Parkinson : deux médicaments contre la polyarthrite rhumatoïde réduisent les risques

Deux médicaments contre la polyarthrite rhumatoïde ont fait leurs preuves pour réduire le risque de maladie de Parkinson. Les résultats d'une étude publiée dans la revue Neurologie suggère qu'une classe de médicaments contre la polyarthrite rhumatoïde appelés médicaments antirhumatismaux modificateurs de la maladie (DMARD) pourrait jouer un rôle. L'étude a été menée sur des milliers de finlandais.

Les chercheurs ont découvert que les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde qui prenaient les ARMM chloroquine ou hydroxychloroquine avaient un risque de maladie de Parkinson 26 % plus faible.

Sites d’informations et associations

Fédération française des groupements de parkinsoniens – Elle regroupe une trentaine de groupements et d’associations, dirigés et animés par les malades de Parkinson. La FFGP est reconnue par le Ministère de la Santé.

L'Association France-Parkinson – Cette association a pour objectif d’apporter un soutien moral aux malades et à leurs proches, de promouvoir et financer la recherche et de représenter les malades de Parkinson auprès des pouvoirs publics.

Carenity.com – Réseau social francophone permettant aux patients et leurs proches d’échanger sur leur quotidien avec la maladie de Parkinson.

Parkinson’s Recovery Project - Protocole de traitement selon la médecine traditionnelle chinoise et guide (plusieurs langues disponibles, dont le français).

Sources

Le site de la Fondation Recherche Médicale (FRM) : https://www.frm.org/recherches-maladies-neurologiques/maladie-de-parkinson/quels-sont-les-mecanismes-en-cause-dans-la-maladie [consulté le 5 février 2020]

Le site de Parkinson Québec : http://parkinsonquebec.ca/wp-content/uploads/2015/07/swallowing_FR-CA.final_.pdf [consulté le 5 février 2020]

Reversing a model of Parkinson’s disease with in situ converted nigral neurons, Nature, 24 juin 2020. 

https://web.musc.edu/about/news-center/2021/10/25/treating-parkinsons-disease

https://www.nature.com/articles/s41598-022-10528-x

https://medicalxpress.com/news/2022-06-bad-early-parkinson-disease.html

https://www.researchgate.net/publication/359847095_A_pilot_study_on_the_effect_of_a_community-based_boxing_program_on_Parkinson%27s_disease

“Association of Premenopausal Bilateral Oophorectomy With Parkinsonism and Parkinson Disease”, une étude publiée dans la revue JAMA Network Open le 26 octobre 2022.

https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2797712 

https://www.thelancet.com/journals/laneur/article/PIIS1474-4422(23)00109-6/fulltext

https://www.medicalnewstoday.com/articles/new-test-for-parkinsons-could-diagnose-disease-before-symptoms-set-in

https://www.nature.com/articles/s41467-023-38215-z

https://www.actusante.net/actu/parkinson-la-cause-principale-de-la-maladie-vient-detre-decouverte-12202

https://www.nature.com/articles/s41467-021-21027-4

https://www.consoglobe.com/maladie-parkinson-traitement-cg#source1

https://onlinelibrary.wiley.com/journal/21514658

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