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Orage, vent… gare au changement de temps !

Un changement de temps peut déclencher un mal de tête. "Le type de maux de tête qui dépend le plus des facteurs environnementaux est la migraine", fait remarquer le Dr Michel Lantéri-Minet, ancien chef de service au département douleur du CHU de Nice. "Certains migraineux vont par exemple un jour ou quelques heures avant un anticyclone avoir une crise de migraine. Pour d’autres, la douleur se déclenchera avec le mistral ou la tramontane" poursuit notre interlocuteur. Par ailleurs, les variations de températures importantes peuvent donner mal à la tête. "Les migraineux sont plus sensibles au chaud parce que la chaleur dilate plus les vaisseaux du cerveau que le froid qui au contraire les resserre."

Que faire ? Etre attentif aux moments où se déclenche le mal de tête et repérer un éventuel lien avec le climat. Pour les personnes dont le diagnostic de migraine est posé, "il n’est pas question d’éviter toutes les situations insécurisantes" explique le Dr Malou Navez, ancien responsable du Centre de la douleur et grande spécialiste de la migraine du CHU de Saint-Etienne. Les traitements actuels ainsi que la maîtrise du stress sont deux réponses efficaces et souvent suffisantes contre la migraine.

Faire la grasse mat’, c’est risqué !

Eh oui ! Aussi étonnant que cela puisse paraître, faire la "grasse matinée" peut donner mal à la tête ! En fait, ce sont plus généralement toutes les variations du volume de sommeil qui peuvent être responsables de maux de tête, dont le principal type : la migraine. "On le voit quand on ne dort pas bien ou qu’on dort trop. Par exemple une personne qui est habituée à se lever à 6h du matin en semaine et qui se lève à 11h le week-end peut avoir une crise de migraine" souligne le Dr Malou Navez.

Que faire ? Bien sûr, on ne se prive pas de dormir plus quand on le peut, de peur d’avoir une migraine. On apprend plutôt au quotidien à mieux gérer son stress pour réussir à décompresser en douceur quand arrive le week-end.

Pas trop de camembert !

Un lien a été établi entre la consommation de certains fromages et le déclenchement de maux de tête, comme la migraine. Ceux particulièrement suspectés sont les fromages fermentés comme le Brie, le camembert ou le Roquefort. Pourquoi ? On ne le sait pas vraiment mais on suppose que la tyramine, une substance azotée présente dans ces fromages, est responsable de cet effet. Soit parce qu’elle favoriserait la dilatation des artères cérébrales provoquant un afflux sanguin et potentiellement des douleurs. Soit parce que les personnes migraineuses ne seraient pas capables de la métaboliser assez rapidement, la laissant plus longtemps dans l'organisme, ce qui pourrait causer des maux de tête. Une autre piste est à l’étude : selon des travaux américains publiés en 2016 dans la revue mSystems, le phénomène serait dû à des bactéries présentes en grandes quantités dans la bouche des personnes migraineuses, qui pourraient modifier les nitrates contenus dans le fromage.

Que faire ? Inutile de supprimer le fromage de vos repas et de vous culpabiliser parce que vous en avez mangé. Parlez plutôt de vos douleurs à votre médecin ou adressez-vous à un centre de la douleur. Comme le rappelle le Dr Malou Navez "chaque migraineux est différent et il reste difficile de déterminer le facteur déclencheur de la migraine".

Méfiez-vous de la décompression du week-end !

Ca y est, vous êtes en week-end ! Soulagé(e), vous vous détendez au maximum… jusqu’au moment où survient un énorme mal de tête ! "C’est la fameuse migraine du week-end", lance le Dr Lantéri-Minet. "Parmi les principaux facteurs de la migraine, il y a le facteur physique. La personne a des journées très difficiles, un travail très prenant, elle attend le week-end pour enfin décompresser, elle se relâche et la migraine se manifeste. De la même manière, celle-ci peut survenir le premier jour des vacances", poursuit notre interlocuteur.

Que faire ? Le mieux est d’apprendre à gérer son stress au quotidien, à faire des pauses dans la semaine pour décompresser au fur et à mesure plutôt que de tout arrêter brutalement.

A noter : Le surmenage physique peut aussi être responsable de maux de tête.

On ne saute pas de repas !

"La variation du rythme alimentaire peut être responsable de maux de tête" indique le Dr Lantéri-Minet. Ainsi, si vous avez sauté un repas ou au contraire avez fait un repas trop lourd, vous pouvez vous retrouver avec une affreuse crise de migraine ! Certains migraineux ont remarqué que leurs maux de tête se manifestaient quand ils étaient en hypoglycémie ou quand ils jeûnaient.

Que faire ? Pour votre santé en général, il est recommandé de manger à heures régulières. Par ailleurs, il peut être judicieux de tenir un journal indiquant le moment de déclenchement des maux de tête pour essayer d’identifier le facteur responsable.

Apprendre une bonne nouvelle peut donner mal au crâne !

Vous venez d’apprendre une heureuse nouvelle ? Vous ressentez une immense joie ? Et là sans savoir pourquoi, une migraine se déclenche. Ce n’est pas toujours le hasard. "Tout ce qui relève du registre émotionnel, que ce soit une émotion positive comme une grande joie effectivement, ou une émotion négative comme un stress, des contrariétés, une anxiété, peut être responsable d’une crise de migraine", indique le Dr Lantéri-Minet.

Que faire ? "Il est important d’apprendre à gérer son stress quand on souffre de migraine, en faisant de la relaxation par exemple. Cela peut parfois permettre d’enrayer les crises", explique le Dr Malou Navez.

Un arrêt brutal du café ?

Le café est un aliment dont il faut se méfier ! "La caféine peut faire du bien pendant une crise de migraine car elle est vasoconstrictrice et un peu antalgique mais les patients qui en consomment trop peuvent, s’ils arrêtent brutalement, avoir une migraine de rebond", explique le Dr Lantéri-Minet. Cette migraine peut par exemple se manifester le week-end chez une personne qui a l’habitude de boire plusieurs cafés la semaine, au travail.

Que faire ? Il faut d’une manière générale rester raisonnable sur la consommation de café, en ne dépassant pas dans l’idéal 3 tasses par jour, maximum. Il est aussi conseillé de ne pas boire de café après 17h pour éviter d’éventuels troubles du sommeil.

Boire du vin blanc

L’alcool peut donner mal à la tête. Rien de très étonnant ici… mais savez-vous pourquoi ? "Parce que l’alcool est vasodilatateur", répond le Dr Lantéri-Minet. En dilatant les vaisseaux du cerveau, elle entraîne un afflux sanguin susceptible de déclencher des douleurs. Parmi les alcools, le vin blanc est souvent pointé du doigt par les migraineux comme facteurs déclenchant de la crise, en raison des nombreux sulfites qu’il contient (en particulier le vin blanc doux).

Que faire ? Si vous avez remarqué que vos maux de tête interviennent particulièrement après la prise d’un alcool particulier, mieux vaut essayer d’en limiter sa consommation.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé.

La céphalée de la crème glacée

La céphalée de la crème glacée, vous connaissez ? Eh bien, ça existe ! Concrètement, le mal de tête survient dans la minute qui suit l’ingestion de la glace (ou de l’aliment froid) et dure quelques secondes (plus longtemps chez les personnes migraineuses). Il serait dû à une dilatation des vaisseaux cérébraux, survenant lors du refroidissement du palais (1). Un tiers de la population le subirait de temps en temps.

Que faire ? Une étude a démontré que le fait de manger lentement de la glace réduisait la survenue des maux de tête (2). Essayez !


(1) British Medical Journal, septembre 1997 ; vol 315: p. 609
(2) British Medical Journal, décembre 2002; vol 325(7378): p. 1445-1446.

Un parfum trop fort, ça entête !

Vous avez l’impression que certains parfums vous entêtent ? Au point de vous donner carrément de sérieux maux de tête ? C’est tout à fait possible. "Cela fait partie des facteurs sensoriels de la migraine" indique le Dr Lantéri-Minet. Parmi eux, on a le facteur olfactif avec une odeur forte qui dérange, auditif avec un bruit trop aigu qui gêne ("phonophonie") ou visuel avec une lumière trop intense ("photophobie"). Tout dépend des personnes.

Que faire ? Ne pas rester enfermé à la maison pour éviter tous bruits, odeurs ou images, bien évidemment ! Mais plutôt essayer de repérer l’élément déclencheur de vos maux de tête même si ce n’est pas évident. Comme le rappelle le Dr Lantéri-Minet, "certains patients ont du mal à distinguer si c’est l’odeur qui a déclenché la migraine ou si c’est la migraine qui entraîne une mauvaise tolérance aux odeurs". Si vous doutez, vous pouvez vous adresser à un centre de la douleur où des professionnels pourront vous aider.

Le chocolat, responsable de migraine ?

Le chocolat pourrait favoriser le déclenchement de crises de migraine parce qu’il renferme de la tyramine, un dérivé de la phényléthylamine associé à une possible vasoconstriction des artères du cerveau et à la survenue de maux de tête.

Que faire ? Ne pas rentrer dans le cercle de l’anticipation anxieuse : "Je vais manger du chocolat, je vais avoir mal à la tête, je suis inquièt(e)" et donc ne pas se priver ! "Le plus important est d’aider les personnes migraineuses à trouver un traitement efficace pour les désangoisser", explique le Dr Malou Navez.

Règles, grossesse, ménopause : les causes hormonales

Chez la femme, le premier facteur déclencheur de la migraine est hormonal. "Les crises se manifestent juste avant les règles, à la pré-ménopause et on peut noter parfois leur amélioration à certains moments de la grossesse, explique le Dr Malou Navez. C’est probablement la chute d’oestrogènes associée à ces périodes qui entraîne l’hypersensibilité de certains récepteurs au niveau du cerveau et déclenche les douleurs." La pilule pourrait aussi être liée à la manifestation de migraines en la favorisant chez certaines femmes, et en les améliorant pour d’autres.

Que faire ? Si vous remarquez que vous souffrez de migraines à certaines périodes du cycle par exemple, parlez-en à votre médecin.

Sources

Migraine, la clinique. Inserm. 

Eufic 
Migraine et troubles digestifs, André Pradalier, mars 2005.

Migraines Are Correlated with Higher Levels of Nitrate-, Nitrite-, and Nitric Oxide-Reducing Oral Microbes in the American Gut Project Cohort - Antonio Gonzalez, Embriette Hyde, Naseer Sangwan, Jack A. Gilbert, Erik Viirre, Rob Knight, mSystems, 2016 - DOI: 10.1128/mSystems.00105-16

Vidéo : Mal de tête, migraines : les solutions express

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