Définition : qu’est-ce que l’ictus amnésique ?

Le terme « ictus amnésique » vient du latin « ictus » qui signifie « crise » et du grec « amnesia » qui signifie « oubli ».

Il se caractérise par une perte de mémoire soudaine concernant les évènements qui précèdent et souvent ceux qui succèdent le début de l’épisode amnésique. 

Chiffres : quelle est la fréquence de l'ictus amnésique ?

L’ictus amnésique a une incidence de 5 pour 100 000 personnes par an à l’échelle mondiale (1). Toutefois, selon notre spécialiste, les chiffres augmentent chez les seniors : « pour les personnes âgées de 50 à 75 ans, les chiffres tournent autour des 23 à 24 personnes pour 100 000 personnes ».

L’âge moyen est de 61 ans. Les hommes seraient plus touchés que les femmes.

Symptômes : comment reconnaître un ictus amnésique ?

On parle d’amnésie antérograde et rétrograde. La personne « ne parvient pas à restituer certains souvenirs récents et n’arrive pas à enregistrer les nouvelles informations qui se présentent à compter de l’apparition de ce trouble », explique le Docteur Serge Bachkine, médecin neurologue.

Pendant l’épisode, ce trouble se manifeste par :

  • Des interrogations liées à la désorientation dans le temps et l’espace. « Le patient se met à répéter en boucle les mêmes questions : pourquoi suis-je dans cet endroit ? Quel jour sommes-nous ?», explique le docteur Bakchine, neurologue. « Ces manifestations résultent de la perte de mémoire antérograde profonde puisque le sujet n’enregistre plus aucune information nouvelle. »
  • Un état d’alerte et une anxiété.
  • Une pleine conscience du sujet qui constate lui-même la perte de ses facultés.
  • Une amnésie « rétrograde » portant sur les évènements antérieurs récents : « Les patients oublient rarement les souvenirs lointains. En outre, il n’arrive jamais qu’ils ne se souviennent plus de leur identité. Toutefois, il m’est arrivé de rencontrer un patient qui avait oublié sa nouvelle adresse (car il avait déménagé quelques mois auparavant) », précise le neurologue.
  • Les fonctions telles que le langage ou le raisonnement sont intactes. La personne peut continuer à réaliser des tâches complexes comme conduire un véhicule.
  • Des symptômes physiques sont rarement concomitants (nausées, maux tête, étourdissements), ils doivent pousser à consulter.

Après l’épisode :

  • La personne enregistre à nouveau les informations, bien que les médecins observent parfois la persistance de troubles mineurs. En revanche, elle ne se souvient plus de l’épisode.
  • L’amnésie portant sur les évènements antérieurs à l’épisode est plus lente à se résoudre. Elle peut persister pendant quelque temps selon les cas.
  • Le sujet peut conserver une grosse fatigue et un état de choc.

Causes : qu'est-ce qui provoque un ictus amnésique ?

Les causes restent controversées. Toutefois, la cause la plus probable selon les chercheurs, serait une congestion veineuse intracrânienne entraînant une ischémie (c’est-à-dire un manque d’oxygénation) d’une zone du cerveau (et plus précisément l’hippocampe). Une autre étude (2) a démontré que cette affection pouvait avoir une origine psychologique partielle. En effet, selon cette étude 50% des patients présentant un ictus amnésique auraient un terrain anxieux.  

Photo : une congestion veineuse au niveau du cerveau pourrait être responsable de l'ictus amnésique

 Causes : qu'est-ce qui provoque un ictus amnésique ?© Istock

Quels sont les facteurs de risques d'ictus amnésique ?

Les symptômes apparaissent souvent après un évènement déclencheur tel que : une manœuvre de Valsalva (permettant d'équilibrer la pression entre l'oreille), la prise de certains médicaments (notamment les somnifères), une activité physique, l'immersion dans l'eau froide, les rapports sexuels, une douleur aiguë, une angiographie cérébrale, la toux, les efforts pour déféquer, le levage de charges lourdes, le sciage, le pompage ou encore un stress psychologique intense.

« Il n’est pas rare que le cumul d’un stress et d’une activité physique soit à l’origine de la maladie. Classiquement, on trouve des hommes qui ont une activité sexuelle illégitime », explique le praticien.

Ictus amnésique : quelles sont les personnes à risque ?

L’ictus amnésique peut toucher les adultes à partir de 40 ans, mais surtout les seniors (après 50 ans).  Les personnes sujettes à des troubles anxieux, aux migraines et à l’hypertension artérielle sont les plus touchées.

Durée : combien de temps dure un ictus amnésique ?

Cette amnésie transitoire peut persister jusqu’à 24 heures, mais « elle s’étale généralement sur une durée de 4 à 6 heures. L'ictus amnésique dépasse rarement 8 heures. La durée est un indice précieux quant au diagnostic, notamment si l’épisode est beaucoup plus court (moins de 3 heures), il peut alors s’agir d’une autre pathologie », précise le neurologue. 

Contagion : peut-on être contaminé par un ictus amnésique ?

L'ictus amnésique n'est pas contagieux.

Ictus amnésique : qui, quand consulter ?

Il est indispensable de se rendre aux urgences dès les premiers symptômes inquiétants afin d’éliminer tout autre diagnostic. Si le diagnostic d’ictus amnésique est finalement posé, un suivi sur le long terme du patient peut être nécessaire, notamment en cas de récidive(s).

Ictus amnésique : faut-il consulter un psy ?

Le conseil du Dr. Serge Bakchine :

« Les symptômes étant choquants, il peut être nécessaire de consulter un psychiatre/psychologue ou de recourir à la méditation/relaxation, par la suite. Soigner son mode de vie et éviter le stress sont aussi des résolutions à prendre. Les patients peuvent récidivés (10 à 20% des cas rechutent dans les 7 ans qui suivent le premier épisode). Par sécurité, il est indispensable de consulter aux urgences lors de ces nouveaux épisodes. En outre, si les récidives sont fréquentes, il faut refaire le point avec un spécialiste. »

Ictus amnésique : quelles sont les complications ?

Si les symptômes peuvent choquer le patient et l’entourage, l’ictus amnésique ne présage pas une pathologie grave comme un AVC, la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer. Il est une affection bénigne et sans risque de complications. 

Quels sont les examens et analyses nécessaires en cas d'ictus amnésique ?

Un ictus amnésique présente des examens neurologiques, radiologiques et biologiques normaux. Le diagnostic est ensuite confirmé par un examen clinique établi sur la base de critères appelés « critères de Caplan Hodges et Warlow ».

Traitements : comment se soigne l'ictus amnésique ?

Il n’existe pas de traitement, ni de prévention contre l’ictus amnésique. La récupération se fait progressivement.