jeune femme a des problèmes de digestionFotolia

Si l’une des plus importantes raisons des maux de ventre chez les patients atteints de la maladie de Crohn était bientôt un lointain souvenir ? Cette pathologie inflammatoire de l’intestin est due à une réaction immunitaire contre des bactéries de l’intestin. Les patients qui en sont atteints présentent notamment une flore intestinale riche en E. coli, dont une souche présente dans 40% des cas nommées AIEC qui arrive à traverser le mucus de l’intestin.

Il s’agit pourtant d’une barrière naturelle de protection contre les agents infectieux qui veulent parvenir aux cellules intestinales. Parce que ces AIEC y parviennent, la réaction immunitaire et les symptômes de la maladie sont encore plus puissants. C’est en voulant découvrir comment cette souche bactérienne agissait que les chercheurs de l’Inserm sont sur la voie d’une nouvelle arme thérapeutique.

Supprimer un gène dans la bactérie

Ils ont d’abord comparé l’action de deux autres pathogènes intestinaux qui arrivent également à traverser le mucus : "shigella", responsable de la "shigellose", et "vibrio cholerae", l’agent du choléra. Ces bactéries produisent une enzyme appelée "mucinase" pour s’attaquer au mucus. En comparant ces résultats avec l’action des AIEC, ils ont découvert que ces dernières produisaient, elles aussi, des enzymes.

Après avoir étudié son génome, ils ont identifié le gène spécifique de cette bactérie responsable de la production de l’enzyme. Lorsque le gène en question, baptisé "Vat-AIEC", est supprimé du génome des bactéries, ces dernières ne sont plus capables de dégrader le mucus intestinal. Un gène qui était donc à l'origine de la virulence de cette souche et qui serait par ailleurs présent chez la moitié des souches de E. coli à l'origine d’infections urinaires.

Les chercheurs veulent maintenant trouver le moyen de s’attaquer à cette enzyme et ainsi réduire le champ d’action des bactéries qui la produisent. "Elle est facilement accessible dans le milieu extracellulaire. La bloquer ne modifiera pas l’équilibre de l’écosystème intestinal et n’entrainera pas d’apparition de résistance comme avec les antibiotiques", explique Julien Delmas, co-auteur des travaux, dont le prochain projet sera : rechercher des candidates spécifiques parmi de nombreuses molécules.

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