Définition : qu’est-ce que l’adénomyose utérine ?

L’adénomyose utérine est communément décrite comme l’endométriose interne de l’utérus. Liées aux cycles menstruels, ces deux pathologies se caractérisent par la présence de tissus endométriaux (muqueuse qui tapisse l’utérus) en dehors de la cavité utérine.

  • Dans le cas de l’endométriose, le tissu endométrial se développe généralement dans la partie la plus basse de la cavité abdominale par reflux du sang menstruel.
  • Dans celui de l’adénomyose, il s’infiltre dans le myomètre (muscle utérin) par contact direct avec la paroi.

Photo : schéma de l'appareil reproducteur féminin

Définition : qu’est-ce que l’adénomyose utérine ?© Creative Commons

Crédit : Cancer Research UK (image modifiée) - Licence : https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.en

Très fréquent, l’adénomyose est liée au vieillissement naturel de l’organe. « En prenant de l’âge, l’endomètre se met à pousser vers le muscle », image la Dr Isabella Chanavaz-Lacheray, gynécologue-obstétricienne, médecin de la reproduction et membre du comité scientifique d'EndoFrance. 

L’adénomyose peut être :

  • Diffuse : de nombreux foyers se dispersent sur l’ensemble du myomètre.
  • Focale : un ou quelques foyers localisés s’infiltrent dans le myomètre.
  • Externe : l’endométriose pelvienne profonde s’installe dans le muscle utérin.

De manière assez courante, l’endométriose peut y être associée.

Quelles est la fréquence de l’adénomyose utérine ?

Selon les données d’EndoFrance, 11 à 13 % de femmes seraient touchées par cette pathologie.

Quels sont les symptômes de l’adénomyose utérine ?

Cette pathologie est asymptomatique deux fois sur trois. Pour autant, elle peut également se manifester par :

  • Des ménorragies : règles abondantes et longues (50 % des cas), pouvant entraîner de la fatigue.
  • Dysménorrhées : douleurs intenses pendant les menstruations (30 % des cas).
  • Métrorragies : perte de sang en dehors de la période des règles.
  • Dyspareunies : douleurs pendant les rapports sexuels.
  • Augmentation du volume de l’utérus.
  • Pesanteur pelvienne.

Si ce n’est pas systématique, l’adénomyose peut également augmenter le risque d’infertilité. « Car, l’adénomyose se trouve à l’endroit où l’embryon devrait s’implanter », précise la gynécologue-obstétricienne.

Quelles en sont les causes de l'adénomyose utérine ?

Les causes exactes de cette pathologie ne sont pas connues. Le corps médical s’accorde simplement à dire qu’elle dépend du taux d’œstrogènes de la patiente.

Quels sont les facteurs de risque de l'adénomyose utérine ?

Certains facteurs de risque ont été identifiés par les spécialistes :

  • Avoir eu plusieurs enfants.
  • Avoir fait une fausse-couche spontanée.
  • Avoir subi une chirurgie utérine (césarienne, IVG par curetage).
  • Souffrir d’une hyperplasie endométriale (endomètre très développé).

Les chercheurs soupçonnent également des facteurs d’hérédité de rentrer en compte.

Quelles sont les personnes à risque ? 

Cette pathologie étant liée au vieillissement de l’organe, elle aurait une plus grande incidence chez les femmes de plus de 40 ans. « La plupart ont des symptômes à partir de cet âge-là. Mais avec les progrès de l’imagerie, on se rend tout de même compte que ça peut commencer beaucoup plus tôt », ajoute la Dr Isabella Chanavaz-Lacheray.

Durée : combien de temps peut-on souffrir d’adénomyose utérine ?

« Le vieillissement de l’organe n’étant pas le même d’une femme à un autre, nous ne savons pas quand commence l’adénomyose utérine exactement », révèle la spécialiste. Pour autant, la ménopause permet de mettre fin aux symptômes de cette maladie.

L’adénomyose utérine est-elle contagieuse ?

Cette pathologie ne peut pas se transmettre par contagion d’un individu à l’autre.

Adénomyose utérine : qui, quand consulter ?

En cas de doute, il est nécessaire de se rendre chez son gynécologue. S’il suspecte une adénomyose, ce dernier sera chargé de prescrire échographie et/ou une IRM à réaliser chez un radiologue référent. « Il faut se rendre dans des centres spécialisés. Tous les radiologues ne sont pas en mesure de détecter l’adénomyose », alerte la spécialiste.  

Quelles sont les complications à craindre ?

  • La patiente souffre de saignements trop importants, pouvant provoquer une anémie (faible taux d’hémoglobines chargées de transporter l’oxygène dans le sang).
  • Des douleurs.
  • Une augmentation du risque d’infertilité et de fausse-couche.

Quels examens et analyses sont nécessaires en cas d'adénomyose utérine ?

L’adénomyose se détecte grâce à une échographie endovaginale. En cas de soupçon d’endométriose associée, une IRM peut être effectuée en seconde intention.

En cas d’infertilité, une hystéroscopie ou hystérosalpingographie peuvent être envisagée.

Photo : IRM du bassin d’une femme montrant un utérus avec de nombreux foyers d’adénomyose dans la paroi

Quels examens et analyses sont nécessaires en cas d'adénomyose utérine ?© Creative Commons

Crédit : Case courtesy of Dr Varun Babu, Radiopaedia.org Licence : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Adenomyosis_MRI.jpg

Quels sont les traitements ?

Comme l’endométriose, l’adénomyose utérine est une pathologie hormonodépendante. Pour l’endiguer, il est donc nécessaire de priver l’organisme de l’œstrogène qui nourrit les cellules endométriales. Le traitement ne sera envisagé qu’en cas de symptômes

En l’absence de désir de grossesse immédiat, les spécialistes favorisent dans un premier temps la prescription d’une pilule œstroprogestative ou progestative en continu. Ils peuvent également conseiller la pose d’un stérilet hormonal.

En l’absence définitive de désir de grossesse, la chirurgie peut être envisagée. Il peut s’agir d’une :

  • Endométrectomie (ablation de l’endomètre). Après cette opération, il est difficile et dangereux de tomber enceinte. Un traitement contraceptif peut y être associé.
  • Hystérectomie totale (ablation de l’utérus et du col de l’utérus, avec ou sans ablation des ovaires). « Quand il n’y a que de l’adénomyose, ça marche très bien pour soulager les douleurs. », assure l’experte.

Quel traitement prendre en cas de désir de grossesse ?

La réponse du Dr Isabella Chanavaz-Lacheray, gynécologue :

« Le problème aujourd’hui, c’est que tous les traitements de l’adénomyose sont contraceptifs. Pour tomber enceinte, il faut d’abord commencer par arrêter le traitement. En cas d’échec, je conseille ensuite de consulter une équipe d’assistance médicale à la procréation (AMP) »

Comment prévenir la maladie ?

Les causes de l’adénomyose n’étant pas connues, il n’est pas possible à l’heure actuelle de prévenir cette pathologie.

Sites d’informations et associations

Le site de l'association EndoFrance

Le site du CHU de Rouen

Sources

CNGOF. Pelage L, et al. Diagnostic et traitements de l’adénomyose (hors grossesse). 2013

inVITRA - L’endométriose interne (l’adénomyose) : peut-on la traiter ?