Tachycardie, bradycardie, arythmie cardiaque : quelle différence ?©iStockIstock
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Le cœur est une sorte de pompe qui propulse le sang vers l’ensemble de l’organisme. Chaque battement correspond à une propulsion. "Les battements de cœur sont contrôlés par des impulsions électriques qui voyagent à travers le cœur librement, en temps normal", explique l'Institut de cardiologie de l'Université d'Ottawa.

"Ces petites décharges entraînent la contraction des ventricules et des oreillettes du cœur dans un certain ordre bien établi, de façon à propulser le sang dans les poumons puis dans tout l’organisme". Le pouls est considéré comme normal autour de 70 battements par minute au repos.

Arythmie : une anomalie du rythme cardiaque

Mais il arrive que le rythme cardiaque présente des anomalies. On parle alors d'arythmie. La fréquence cardiaque peut être anormalement élevée (tachycardie), anormalement lente (bradychardie) ou simplement irrégulière.

"Il peut y avoir des arythmies à chaque étage du cœur : au niveau des oreillettes, de la jonction entre oreillettes et ventricules, et au niveau des ventricules", précise le Pr Jacques Mansourati, chef du service de cardiologie au CHU de Brest et trésorier de la Fédération Française de Cardiologie.

La fibrillation auriculaire est une autre forme d’arythmie cardiaque. Elle est due à un dysfonctionnement au niveau des oreillettes, les cavités du cœur qui envoient le sang vers les ventricules. Celles-ci se contractent de façon désordonnée, ce peut provoquer une réduction de 20 à 30 % du volume sanguin mis en circulation par le cœur.

Cela peut aussi entraîner une stagnation du sang dans les oreillettes, qui peut déboucher sur la formation d'un caillot, susceptible de migrer vers une artère cérébrale. La fibrillation auriculaire est le trouble du rythme atriale le plus fréquent, en particulier chez les personnes âgées. "Elle survient généralement après 65 ans, et l'on estime que 10 % des plus de 80 ans vont en souffrir", indique le cardiologue.

Arythmie : les principaux symptômes

"Le patient peut ressentir des palpitations, ce qui signifie bien souvent une accélération du rythme cardiaque (très brève ou plus prolongée) ou des "râtés", explique le Dr Potencier, médecin généraliste. "À ce stade, on ne peut distinguer une tachycardie, une arythmie rapide ou des extrasystoles".

"Une fatigue, une fatigabilité à l'effort sont également des signes possibles de troubles du rythme cardiaque ainsi qu'un essoufflement par exemple, ou des vertiges, syncopes ou malaise", ajoute le médecin. Une douleur thoracique peut survenir, accompagnant les palpitations.

Il faut, dans tous les cas, consulter en premier lieu son médecin traitant, qui fera la différence entre les différentes formes d'arythmie grâce à l'auscultation cardiaque et éventuellement la réalisation d'un électrocardiogramme.

Parfois, les troubles sont passagers (paroxystiques), et le médecin généraliste ou le cardiologue n'objectiveront rien à l'examen. Un enregistrement du rythme du cœur (Holter-ECG) sur 24 heures, voire quelques jours, permet de dévoiler le trouble du rythme ressenti par le patient.

Arythmie cardiaque : est-ce que c'est grave ?

"De nombreuses formes d’arythmie n’entraînent aucun problème de santé ; toutefois, elles peuvent causer divers symptômes gênants, comme des étourdissements ou une douleur dans la poitrine", peut-on lire sur le site de l'institut canadien.

En revanche, certaines formes d'arythmie présentent un réel danger, puisqu'elles ont un impact sur l'apport sanguin en oxygène. Une prise en charge trop tardive peut entraîner de graves complications, comme l'accident vasculaire cérébral, l'insuffisance cardiaque ou l'infarctus, et entraîner le décès du patient.

La fibrillation ventriculaire fait partie des formes d'arythmie les plus dangereuses. En effet, "les ventricules du cœur perdent leur capacité de se contracter, ce qui interrompt la circulation du sang dans le corps et le cerveau". Elle peut donc entraîner une perte de connaissance rapide, mais aussi l'arrêt cardiaque.

Tachycardie, lorsque le cœur s’emballe

Comme nous l'avons évoqué précédemment, la tachycardie est une forme d'arythmie, qui correspond à une fréquence cardiaque trop rapide : plus de 100 battements par minute au repos.

La tachycardie peut se manifester par une douleur au niveau du cœur, une sensation d’avoir la cage thoracique prise dans un étau. Cette sensation survient brutalement après un effort ou sans raison apparente, puis disparaît généralement au bout de quelques minutes. Elle s’accompagne quelquefois de vertiges.

Les différents types de tachycardie

"Il y a des tachycardies régulières (flutter atrial) et des tachycardies irrégulières", détaille le Pr Mansourati. Le flutter auriculaire se développe le plus souvent dans l’oreillette droite. "Cette arythmie peut entraîner un risque d’insuffisance cardiaque, car le cœur n’arrive pas à pomper le sang correctement. Mais aussi la formation d'un caillot, qui peut entraîner un AVC". D’où la nécessité d’utiliser des anticoagulants chez certains patients âgés ou qui présentent un risque de complications élevé.

"Le risque vital est plus engagé en cas de tachycardie ventriculaire, puisqu'elle peut provoquer une syncope ou un arrêt cardiaque", ajoute le cardiologue. "On peut aussi être amené à implanter un défibrillateur automatique pour prévenir la mort subite".

Les extrasystoles, quant à eux, sont des battements supplémentaires qui s'intercalent entre les battements normaux lors de la contraction du cœur. Ils peuvent survenir à chaque étage du cœur.

Par précaution, consultez votre médecin traitant ou votre cardiologue pour réaliser des examens et rechercher la cause de votre arythmie.

Bradycardie : un rythme cardiaque trop lent

"Lorsque l'impulsion électrique à des difficultés à se propager, cela peut entraîner un ralentissement excessif du rythme cardiaque, la bradycardie", indique la Fédération Française de Cardiologie. Le cœur enregistre alors moins de 60 battements par minute au repos.

"Elle peut être lié à des médicaments qui ralentissent trop le cœur ou à un vieillissement des circuits électriques avec l’âge", explique le professeur Mansourati, cardiologue. "Cette arythmie lente peut ne pas être ressenties par le patient et donc être totalement asymptomatique", ajoute le Dr Potencier, médecin généraliste. "Elle est alors découverte de façon fortuite lors d'un examen cardiaque.

La pose d'un stimulateur cardiaque peut être nécessaire

Ce trouble du rythme cardiaque peut empêcher une bonne irrigation du cerveau en oxygène sanguin, ce qui peut provoquer divers symptômes : fatigue, essoufflement, vertiges, voire perte de connaissance. Il entraîne également un risque de syncope et d'insuffisance cardiaque.

Dans certains cas, la bradycardie peut être corrigée grâce à la pose d'un stimulateur cardiaque (pacemaker). Il faut pour cela qu'elle soit causée par un blocage de l'influx électrique entre les oreillettes et les ventricules. La plupart du temps, le traitement repose simplement sur des médicaments.

Sources

Merci au Pr Jacques Mansourati, cardiologue et trésorier de la Fédération Française de Cardiologie, et au Dr Benjamin Potencier, médecin généraliste. 

Les arythmies (anomalies du rythme cardiaque), Institut de Cardiologie de l'Université d'Ottawa. 

Les troubles du rythme cardiaque, Fédération Française de Cardiologie. 

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