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C’est une maladie “tueuse”. Selon des chercheurs allemands, le virus Borna est à l’origine de huit décès, chez des patients souffrant d'encéphalite virale jusqu'alors inexpliquée.

Une inflammation du cerveau mortelle chez les humains

Pendant longtemps les scientifiques ont cru que le virus ne pouvait pas se transmettre à l’humain. Or, c’est désormais chose faite.

Selon une étude publiée le 8 janvier 2020 dans The Lancet Infectious Diseases, Des cas mortels de maladie de Borna ont été nouvellement identifiés. Huit patients sont morts entre 1999 et 2019 et ils vivaient tous dans le sud de l'Allemagne.

L'étude concernait 56 patients qui avaient développé des signes d'encéphalite au cours des 20 dernières années.

Elle a permis des analyses de tissu cérébral de patients décédés.

L’état des sujets atteints de maladie de Borna s’était rapidement détérioré après leur admission à l'hôpital, entraînant un coma profond et la mort dans les 16 à 57 jours suivant leur admission.

Les auteurs n'ont toutefois pas pu établir une voie exacte de transmission des musaraignes aux humains. Cependant, les informations disponibles sur 14 patients montrent un contact avec des animaux, la vie en milieu rural ou suburbain, des travaux agricoles et d'autres activités de plein air pour la plupart d'entre eux.

Dans au moins sept cas, des contacts avec des chats ont été signalés. On peut supposer que lorsque les chats chassent, ils peuvent introduire des musaraignes dans les maisons et y exposer les humains.

Des musaraignes infectées par ce virus sont présentes dans le sud de l'Allemagne, en Autriche, en Suisse et au Liechtenstein.

Virus Borna : une maladie véhiculée par les animaux

Le virus de Borna est une méningo-encéphalomyélite non purulente affectant principalement les chevaux et moutons.

Structure cristalline de la nucléoprotéine du virus de la maladie de Borna :

Structure cristalline de la nucléoprotéine du virus de la maladie de Borna :© Creative Commons

Auteur : Jawahar Swaminathan et le personnel de MSD à l' Institut européen de bioinformatique. CC - Licence : https://www.ebi.ac.uk/pdbe/entry-images/1n93_cbc600.png, https://www.ebi.ac.uk/pdbe/entry/pdb/1n93

Sa transmission est nasale et le virus se multiplie préférentiellement des régions du système nerveux central impliquées dans le comportement. L'infection peut aussi modifier la régulation de la dopamine.

Cette maladie a été décrite pour la première fois à la fin du XVIIIe siècle dans le sud de l’Allemagne et doit son nom à la ville Borna en Saxe, où elle sévit sous forme épizootique et décima par le passé de nombreux chevaux.

D’autres espèces animales à sang chaud peuvent également être naturellement infectées, tels que les bovins, les chèvres, les lapins, les chiens, les chats et une variété d’autres espèces comme les autruches, les chevreuils, les singes, les alpagas, les lamas et récemment, les lynx et les renards.

Les musaraignes bicolores à dents blanches (Crocidura leucodon), de la famille des rongeurs, sont les animaux qui véhiculent le plus souvent le virus.

Comment ne pas l'attraper ?

Par mesure de prévention, les auteurs de l'étude suggèrent d'effectuer des tests de dépistage de la présence du virus de Borna ou bornavirus, en cas de troubles du système nerveux d'évolution rapide et de cause inconnue.

Les symptômes de la maladie

Les symptômes de la maladie© Istock

Les personnes infectées ressentent de la fièvre, des maux de tête et de la confusion puis présentent des signes de maladie cérébrale telles qu'une démarche instable, des pertes de mémoire, des convulsions et une perte de conscience progressive.

Chez les animaux infectés, notamment le cheval, une faible proportion d’entre eux présentent des signes cliniques. La période d’incubation est variable, entre 2 semaines et quelques mois. La phase initiale de la maladie se manifeste par des signes non spécifiques comme une hyperthermie, anorexie, coliques et constipation.

Pendant la phase aiguë, les signes neurologiques sont variés : postures anormales, déficit proprioceptif, mouvements répétitifs, grincement de dents, marche en cercle, raideur de la nuque, nystagmus, strabisme, myosis associés à des réactions anormales aux stimuli extérieurs (hyperexcitabilité, agressivité, léthargie, somnolence, stupeur).

Pour des raisons qui ne sont pas encore bien définies aujourd’hui, certains animaux survivent à la maladie aiguë et développent quelques semaines après cette phase, une maladie chronique.

Sources

LA MALADIE DE BORNA, www.fnch.fr.

Zoonotic spillover infections with Borna disease virus 1 leading to fatal human encephalitis, 1999–2019: an epidemiological investigation - Hans Helmut NillerLancet Infectious Diseases Published, The Lancet, January 07, 2020.

Qu’est-ce que le virus Borna qui a tué huit personnes en Allemagne ?, France info, 8 janvier 2020.

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