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Vaccin H1N1 : on nous aurait caché les effets secondaires…

Vaccin H1N1 : on nous aurait caché les effets secondaires…© IstockVaccin bâclé, phase de test écourtée, suivi de tolérance léger… La vaccination contre la grippe A H1N1 a inquiété une partie du corps médical durant des mois.

Pour le Dr Michel Partouche, médecin généraliste : "On n’avait pas assez de recul sur ce vaccin pour le prescrire en masse. S’il s’agissait d’une maladie plus grave, je ne sais pas. Mais là pour une épidémie virale, type saisonnière, il n’y avait pas de quoi faire tout un flan !"

Même son de cloche du côté du Dr Marc Girard, médecin spécialiste en pharmacologie : "La phase de test du vaccin a été baclée." Et le Dr Jérôme Salomon, médecin des hôpitaux, d’ajouter : "Le vaccin ne remplit pas les conditions de temps, d’observation et le nombre d’expérience habituelle."

Enfin, le Dr Jean-Jacques Fraslin confie : "Il y a eu sous-déclaration des effets secondaires du vaccin de la grippe A H1N1. Un de mes patients a présenté une éruption sur tout le corps après la vaccination. Je l’ai déclaré à la pharmacovigilance mais le cas n’a pas été enregistré par les autorités sanitaires." Il précise d’ailleurs : "L’ANSM n’a pas fait d’enquête auprès des médecins pour vérifier que tous les effets secondaires ont bien été déclarés"…

Vaccin H1N1 : des cas de narcolepsie ?

Vaccin H1N1 : des cas de narcolepsie ?© IstockEn 2013, 61 cas de narcolepsie (dont 47 avec cataplexie*) avaient été recensés. La majorité des personnes avaient été vaccinées avec le Pandemrix® (qui n'est plus commercialisé depuis la fin de la pandémie de grippe A H1N1 de 2009). Et "c’est très ennuyeux parce que la narcolepsie… vous en avez pour la vie !", rappelle le Dr Marc Girard, médecin, spécialiste en pharmacologie.

Fallait-il être inquiet si on avait été vacciné ? "La narcolepsie est un effet indésirable auquel on ne pouvait pas s’attendre", explique le Dr Girard. En clair, on ne peut pas savoir combien de personnes sont à risque d’en souffrir un jour… d’autant que selon les autorités sanitaires 4,1 millions de Français auraient été vaccinés par Pandemrix® et plus de 1,6 millions par Panenza®.

Que disaient les autorités sanitaires ? En août 2010, l’ANSM ne reconnaissait pas le lien entre le vaccin de la grippe A et la survenue de narcolepsie. En 2013, elle le reconnaît pleinement et conclut même à un risque accru chez l’enfant et le jeune adulte.

* Narcolepsie avec cataplexie : maladie rare caractérisée par une somnolence diurne excessive sévère associée à des attaques de cataplexie définies comme des pertes du tonus musculaire déclenchées par une forte émotion. Cette maladie ne bénéficie que de traitements pour apaiser ses symptômes et non sa cause.

Vaccin H1N1 : Des décès inquiétants

Vaccin H1N1 : Des décès inquiétants© IstockLa vaccination de la grippe A laisse derrière elle des décès troublants… "Selon l’Agence européenne du médicament, il y a eu 7 morts sur 2000 personnes testées pendant la phase de développement du vaccin. C’est énorme !", indique le Dr Marc Girard, médecin, spécialiste en pharmacologie.

Fallait-il être inquiet si on avait été vacciné ? A priori non puisque les décès sont intervenus rapidement après la vaccination. Le premier notifié en France a été celui d’un enfant de 9 ans au début du mois de décembre 2009. Il est décédé 48h après reçu le vaccin Panenza®.

Que disaient les autorités sanitaires ? Quelques jours après le signalement de ce décès, l’ANSM a déclaré : "Les éléments disponibles ne permettent pas d’établir l’origine de ce décès, ni de se prononcer sur le rôle éventuel de la vaccination." Le 28 mars 2010, l’organisme enregistrait 21 décès comme "effet indésirable grave létal ou susceptible de mettre la vie en danger" survenus après la vaccination contre la grippe A H1N1. Rien n’a été publié depuis.

Vaccin H1N1 : Risques de diabète, de sclérose en plaques ?

Vaccin H1N1 : Risques de diabète, de sclérose en plaques ?© IstockDiabète, sclérose en plaque, polyarthrite rhumatoïde, maladie de Crohn… Avoir été vacciné contre la grippe A H1N1 pourrait augmenter le risque de maladies auto-immunes*. Une étude publiée en novembre 2009 (1) prédisait un risque de 285 cas de sclérose en plaques sur 10 millions de personnes vaccinées après 6 semaines de vaccination. Au 28 mars 2010, l’ANSM en recensait 6 pour la France.

Fallait-il être inquiet si on avait été vacciné ? "Pour les complications auto-immunes, il n’y a pas de délai type, elles peuvent se révéler durant les mois, voire les années suivants la vaccination", répond le Dr Marc Girard, médecin spécialiste en pharmacologie.
Le hic c’est qu’un médecin peut passer à côté… "Lorsqu’on remarquait des effets secondaires pendant la campagne de vaccination, on pouvait faire le lien. Mais aujourd’hui, je ne suis pas sûr que l’on se pose la question", confie le Dr Jean-Jacques Fraslin, médecin généraliste.

Que disaient les autorités sanitaires ? "Une association causale entre l’effet indésirable grave observé […] et la vaccination ne peut être établie", a déclaré l’ANSM en mai 2010.

*Maladies auto-immunes : maladies se caractérisant par une hyperactivité du système immunitaire à l'encontre de substances ou de tissus qui sont normalement présents dans l'organisme.

Syndrome Guillain-Baré : une complication du vaccin H1N1 attendue !

Syndrome Guillain-Baré : une complication du vaccin H1N1 attendue !© IstockUn des premiers effets secondaires associé au vaccin de la grippe A H1N1 a été la survenue de syndrome de Guillain -Baré* en novembre 2009. Grave, cette complication était un risque connu des autorités sanitaires. Pour cause, en 1976, sur 45 millions d’Américains vaccinés contre le virus de la grippe A H1N1, 500 avaient présenté ce syndrome et 25 en étaient décédés. Le vaccin avait alors été retiré.

Fallait-il être inquiet si on avait été vacciné ? "A ma connaissance, les syndromes de Guillain-Baré apparaissent très précocément après la vaccination, quelques heures à quelques jours, ou quelques semaines après au maximum", répond le Dr Marc Girard, médecin, spécialiste en pharmacologie. Vaccinés il y a plusieurs mois, vous ne craignez –à priori- plus rien !

Que disaient les autorités sanitaires ? "Le risque avéré de Syndrome de Guillain-Baré découlant de la grippe est très supérieur au risque incertain de survenue d’un tel syndrome du fait de la vaccination", a expliqué l’ANSM fin 2009. En clair, la maladie peut en est être responsable mais pas le vaccin ! Pourtant au 28 mars 2010 (derniers chiffres donnés par l’ANSM sur le suivi de tolérance du vaccin), 9 syndromes de Guillain-Baré avaient été recensés pour la France et 23 pour l’Europe.

*Syndrome Guillain-Baré : Affection entraînant une paralysie rapide qui débute au niveau des membres inférieurs puis remonte vers le haut du corps. Elle peut atteindre les muscles respiratoires et les nerfs crâniens. Environ 5 % des patients décèdent et 10 % conservent des séquelles motrices.

Vaccin H1N1 : des risques de fausses couches ?

Vaccin H1N1 : des risques de fausses couches ?© IstockDes fausses couches ont été signalées suite à la campagne de vaccination contre la grippe A. Faut-il y voir un lien ? Pour l’OMS, "les études (sur le vaccin H1N1) n’ont pas révélé d’effets nocifs sur la grossesse […]" (octobre 2009). Une étude publiée dans The Lancet en novembre 2009 annonçait cependant un risque de 397 avortements spontanés pour 1 million de femmes enceintes vaccinées, 1 jour après la vaccination (1).

Fallait-il être inquiet si on avait été vacciné ? Pour le Dr Jean-Jacques Fraslin, médecin généraliste : "Il n’y a pas de lien entre le vaccin et les fausses couches, et même s’il y en avait un, on ne le saura jamais." Les 12 fausses couches recensées en France au 28 mars 2010 sont survenues jusqu’à 6 semaines après la vaccination.

Que disaient les autorités sanitaires ? "Aucune donnée ne permet de relier ces évènements à la vaccination", déclarait l’ANSM en avril 2010. Nous n’en savons pas plus depuis.

Vaccin H1N1 : des risques de complications à vie ?

Vaccin H1N1 : des risques de complications à vie ?© IstockSavez-vous qu’après avoir reçu un vaccin, on peut présenter des effets secondaires plusieurs années après ? Comme nous l’explique le Dr Marc Girard, médecin, spécialiste en pharmacologie : "Contrairement à un médicament que l’on va prendre quelques jours et qui disparaîtra rapidement de l’organisme, un vaccin peut entraîner des effets indésirables plusieurs mois, années voire toute la vie après la vaccination."

Fallait-il être inquiet si on avait été vacciné ? Oui. Le Dr Girard confie : "Le suivi de la tolérance des vaccins est très léger par rapport aux médicaments alors que leurs effets sont beaucoup plus lourds." En clair, même si le vaccin entraîne des effets secondaires à long terme, il y a peu de chance pour que le lien soit confirmé…

Que disaient les autorités sanitaires ? "Si on se fonde sur les résultats de la surveillance des effets secondaires des vaccins contre la grippe saisonnière […], rien n’indique actuellement que le vaccin contre la grippe A H1N1 puisse avoir des effets secondaires à long terme", a expliqué l’ANSM en octobre 2009. Rien n’a été communiqué depuis.

Vaccin H1N1 : Fièvre, courbatures, fatigue… des complications "normales"

Vaccin H1N1 : Fièvre, courbatures, fatigue… des complications "normales"© IstockAprès avoir été vacciné contre la grippe A, certaines personnes ont pu présenter un œdème ou un érythème localisé au lieu de l’injection ou encore de la fièvre, des douleurs musculaires ou articulaires et des maux de tête. Des effets attendus puisqu’ils traduisent la réaction immunitaire de l’organisme aux antigènes du vaccin…

Fallait-il être inquiet si on avait été vacciné ? Non, "les symptômes pseudo-grippaux font partis de ceux auxquels on peut s’attendre après ce type de vaccin. Ils apparaissent de quelques heures à quelques semaines après la vaccination", explique le Dr Marc Girard, médecin, spécialiste en pharmacologie.

Que disaient les autorités sanitaires ? "Ces symptômes sont en général bénins, ils ne nécessitent pas de consulter et durent d’un à deux jours" prévenait l’OMS au début de la campagne de vaccination (30 octobre 2009). En clair, plus d’inquiétude à avoir !

Complications : quels sont les vaccins les plus à risque ?

Complications : quels sont les vaccins les plus à risque ?© IstockLes vaccins avec adjuvants* semblent entraîner plus de complications… Ainsi selon l’ANSM, le Pandemrix® contenant notamment du squalène** et du thiomersal*** aurait été responsable de 3855 cas d’effets indésirables contre 549 cas avec le Panenza® (sans adjuvant) et 10 pour le Cevalpan® (sans adjuvant). Ces deux derniers ayant été moins prescrits.

Fallait-il être inquiet si on avait été vacciné ? "Il est vrai que les adjuvants sont des composés lourds et que plus il y en a, plus on a de risques d’avoir des effets secondaires", explique le Dr Marc Girard, médecin, spécialiste en pharmacologie. Cependant, selon lui, "avec ou sans adjuvant, les vaccins contre la grippe A H1N1 avaient été bâclés et présentaient donc des risques d’effets secondaires".

Que disaient les autorités sanitaires ? "Le risque associé à la présence d’adjuvants à base de squalène dans les vaccins grippaux A H1N1 est actuellement théorique", déclarait l’ANSM en octobre 2009. Quant à la présence de thiomersal "les vaccins contiennent des doses minimes[…]. A ces doses, et dans la situation et les conditions d’emplois, tout risque de toxicité est a priori exclu."

*adjuvant : substance ajoutée à un vaccin pour en augmenter l’efficacité
** squalène : substance que l'on trouve naturellement dans les plantes, chez l'animal et chez l'homme. Il est commercialement extrait de l'huile de poisson, en particulier de l'huile de foie de requin.
*** thiomersal : composé contenant du mercure.

Vaccins H1N1 : des complications insoupçonnées

Vaccins H1N1 : des complications insoupçonnées© IstockParce que la médecine n’est pas une science exacte, il est impossible de connaître toutes les complications d’un vaccin. "La narcolepsie est ainsi un effet indésirable grave inattendu du vaccin contre la grippe A, c’est la loterie", explique le Dr Marc Girard, médecin, spécialiste en pharmacologie. Et l’OMS de confirmer : "Même des études cliniques de très grande ampleur ne permettent pas d’identifier d’éventuels évènements rares qui ne se manifesteront de manière évidente qu’après avoir administré les vaccins […] à des millions de personnes." (octobre 2009).

Le vaccin H1N1 plus dangereux que celui de la grippe saisonnière ?

Selon les autorités sanitaires, le vaccin de la grippe A H1N1 ne serait pas plus dangereux que celui de la grippe saisonnière. Pour preuve, l’OMS déclarait en octobre 2009 : "Les effets secondaires observés jusqu’ici (pour le vaccin A H1N1) ressemblent à ceux que l’on constate avec les vaccins contre la grippe saisonnière." Un avis que ne partage pas le Dr Marc Girard, médecin, spécialiste en pharmacologie : "Les autorités ont tout fait pour qu’on ne connaisse pas réellement les effets indésirables des vaccins antigrippe donc on ne peut pas comparer leurs effets." Pourquoi ? "Pour des raisons commerciales. A la fin des années 1990, l’industrie pharmaceutique a commencé à dramatiser sur la grippe pour commercialiser des vaccins en masse, des vaccins qui peuvent être vendus très chers", précise notre interlocuteur.

Rappel : En 2009, le Ministère de la Santé avait prévu de débourser 870 millions d'euros pour acheter 94 millions de vaccins anti grippe A H1N1. "Malheureusement", la grippe A n’a finalement pas été plus dangereuse qu’une grippe saisonnière et l’Etat est contraint de payer 48,26 millions d'euros pour indemniser les laboratoires qui ont produit les doses en trop !

Vaccin H1N1 : Bientôt ajouté aux vaccins grippaux classiques

Vaccin H1N1 : Bientôt ajouté aux vaccins grippaux classiques© IstockL’OMS a annoncé son intention d’inclure l’immunisation contre le virus A H1N1 dans le vaccin antigrippe commercialisé à l’automne 2010. Faut-il être inquiet ? "Non, il est tout à fait probable qu’on ait de nouveau une grippe A H1N1, donc quitte à avoir un vaccin, il vaut mieux qu’il comporte toutes les souches possibles", explique le Dr Jean-Jacques Fraslin, médecin généraliste. Le vaccin de la grippe saisonnière contient déjà les souches A H3N2 et B.

Faut-il se faire vacciner ? "Je pense que quand on est âgé, ça vaut le coup de se faire vacciner", répond notre interlocuteur. Par contre "pour les plus jeunes, je ne sais pas trop"…

Que disent les autorités sanitaires ? L’OMS recommande la vaccination annuelle pour (par ordre de priorité):

  • les personnes vivant en établissements de long séjour (âgées ou handicapées)
  • les personnes âgées
  • les personnes souffrant d’affections chroniques
  • les femmes enceintes, les agents de santé, les enfants de six mois à deux ans.

Tamiflu : plus de risques d’effets secondaires ?

Tamiflu : plus de risques d’effets secondaires ?© IstockLors de l’épidémie de grippe A, le Tamiflu® (oseltamivir) a été acheté et consommé en masse par la population française. Pourtant, ce médicament comme tout traitement n’est pas sans risque…

Faut-il être inquiet si on a pris du Tamiflu® ? "Non plus aujourd’hui puisque la plupart des effets indésirables sont éliminés en quelques jours ou en quelques semaines, selon la durée de la prise. Même si on en a pris pendant 1 an, on n’en a plus dans l’organisme donc pas de risque de complications", répond le Dr Marc Girard, médecin, spécialiste en pharmacologie.

Qu’en disent les autorités sanitaires ? "Chez les patients atteints de grippe et traités par Tamiflu®, les signes neurologiques ou psychiatriques (anxiété, convulsions…) […] sont souvent de survenue brutale et de résolution rapide. Chez les adultes et les adolescents, les événements indésirables les plus fréquemment rapportés dans les études cliniques étaient les vomissements, les nausées et les céphalées, généralement spontanément régressifs en un ou deux jours", a expliqué l’Afssaps en septembre 2009.

Sources

Remerciements aux Drs Marc Girard, Jean-Jacques Fraslin et Michel Partouche.

- Cas de narcolepsie avec cataplexie notifiés en France à la suite d’une vaccination contre le virus de la grippe A/H1N1, communiqué de l’Afssaps, 26 août 2010
- Thiomersal, Afssaps, 4 juillet 2000 
- (1)Black S et coll. : Importance of background rates of disease in a assessment of vaccine safety during mass immunisation with pandemic H1N1 influenza vaccines. Lancet 2009 ; publication avancée en ligne le 31 octobre 2009
- Innocuité des vaccins contre la grippe pandémique H1N1 2009, OMS, 30 octobre 2009 
-http://www.who.int/csr/disease/influenza/201002_Recommendation.pdf
-Informations sur les antiviraux, Afssaps, septembre 2009
 - La vérité sur la grippe A H1N1, Pr Bruno Lina et Dr Jérôme Salomon, ed.Piktos, 2009

Vidéo : Top 3 des réflexes anti-symptômes grippaux

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