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"9 fois sur 10, les médicaments sont efficaces"

"9 fois sur 10, les médicaments sont efficaces"© Adobe StockLes crises hémorroïdaires ne sont pas graves. En revanche, dans certains cas elles peuvent être particulièrement gênantes et surtout douloureuses. "S'il y a douleur c'est parce qu'il s'agit d'hémorroïdes externes", explique le Dr Anne-Laure Tarrerias, gastro-entérologue. On a mal parce qu'il y a une thrombose c'est-à-dire un caillot dans une hémorroïde qui provoque une réaction inflammatoire et un oedème. Une grosseur se forme au niveau de l'anus.

Quelles solutions ? "9 fois sur 10 les médicaments sont efficaces pour soulager la douleur liée à la crise", selon notre interlocutrice. En premier lieu, le médecin propose des anti-inflammatoires. "Le kétoprofène est une molécule puissante, on peut aussi prescrire de la cortisone". On peut aussi se tourner vers le paracétamol. "Les gens y pense souvent pour les maux de tête, le rhume etc... mais jamais pour les hémorroïdes, regrette la spécialiste, pourtant le Doliprane® s'avère utile pour soulager les douleurs provoquées par les crises hémorroïdaires."

Attention : évitez l'automédication et consultez avant de prendre tout traitement. Les anti-inflammatoires sont efficaces contre les hémorroïdes externes, mais pas les internes. La douleur pourrait aussi correspondre à un abcès et dans ce cas ces médicaments ne feraient qu'aggraver la situation.

Des crèmes à appliquer localement

En attendant le rendez-vous chez le spécialiste, il existe des traitements par crème topique à appliquer localement pour soulager la douleur liée aux hémorroïdes externes. "Ils sont autorisés en automédication car il est moins dangereux de les utiliser si jamais il s'agissait d'un abcès", explique la gastro-entérologue. Ces crèmes, disponibles sans ordonnance, en pharmacie sont à appliquer directement sur la partie douloureuse, elles ont un effet apaisant parce qu'elles contiennent des composants anesthésiants, anti-inflammatoires et lubrifiants pour faciliter la défécation.

A savoir : "Ces crèmes agissent uniquement sur la douleur, elles n'empêchent pas les crises de revenir. Si elles sont fréquentes, il vaut mieux consulter" met en garde la gastro-entérologue.

Attention aux traitements par purge !

Attention aux traitements par purge !© Adobe StockUne crise hémorroïdaire s'accompagne souvent de constipation. Attention alors à ne pas prendre des traitements trop forts pour être soulagé. "Il faut éviter de prendre tout ce qui est traitement de purge, car cela irrite le côlon et les hémorroïdes" met ainsi en garde la spécialiste.

Ce qu'il faut faire ? "Demandez à votre pharmacien des régulateurs. La gamme des mucilages contenant du psyllium par exemple est efficace car ils permettent des selles plus molles et plus faciles à expulser. C'est à la fois une prévention et un moyenn de favoriser une bonne évolution de la crise."

Ajouter plus de fibres à ses repas

Lorsqu'on est sujet aux crises hémorroïdaires prendre soin de son transit est important. La constipation n'est pas responsable mais fait partie des facteurs principaux qui aggravent la douleur et la période de crise.

Pourquoi ? Lorsqu'on est constipé, on a du mal à évacuer les selles. Du coup, lorsqu'on pousse cela augmente la pression sanguine à l'intérieur des veines qui entourent la région de l'anus. Passer beaucoup de temps en position assise sur les toilettes est également responsable de ce phénomène et favorise les poussées d'hémorroïdes.

Que faire ? Surveiller son alimentation. Pas besoin de se priver non plus, mais il faut veiller à manger beaucoup de fibres pour faciliter la digestion et le travail du transit intestinal.

Des aliments à éviter ? Même si aucune étude ne le confirme, il y a deux ennemis principaux à la crise hémorroïdaires, selon Anne-Laure Tarrerias, gastro-entérologue, le piment parce qu'il est fort en "capsaïcine", un composé chimique irritant qui agit sur les neurones véhiculant la douleur et l'excès d'alcool. "Cela ne provoque pas les maladies hémorroïdaires mais c'est un facteur déclencheur de crise", affirme Anne-Laure Tarrerias, gastro-entérologue.

Utiliser des savons surgras sous la douche

Utiliser des savons surgras sous la douche© Adobe StockIl existe quelques règles à mettre en place quotidiennement pour ne pas aggraver la douleur causée par les hémorroïdes externes.

"Evitez le papier toilette, conseille notre interlocutrice, c'est encore pire si elles ressortent car le papier est trop rugeux il risque de les irriter et vous aurez encore plus de gêne et de douleurs. Préférez un coton mouillé. On peut également appliquer du lait pour bébé ensuite pour soulager un peu la zone. Attention également sous la douche à ne pas utiliser de savon avec du parfum. L'effet irritant n'arrange pas le problème, il vaut mieux choisir un savon surgras."

Hémorroïdes externes : la solution radicale

Quand les crises hémorroïdaires sont trop fréquentes et trop douloureuses, et que toutes les tentatives de traitements ont échoué, le médecin envisage l'intervention. "Dans le cas des hémorroïdes externes la seule solution chirurgicale c'est l'hémorroïdectomie", explique Anne-Laure Tarrerias, gastro-entérologue.

Comment ça se passe ? Cette opération peut nécessiter 1 à 2 nuits d'hospitalisation mais si elle possible en ambulatoire. Elle consiste à retirer complètement les hémorroïdes par dissection. Ces dernières se forment souvent par trois paquets qui seront retirés sous anesthésie générale ou rachianesthésie. Les suites de l'intervention sont connues pour être douloureuses au cours des 10 jours suivant l'opération et principalement lorsqu'on veut aller à la selle. Le plus souvent, les médecins prescrivent des calmants assez puissants ou des anti-inflammatoires. Il faut être patient car la cicatrisation est longue (3 à 4 semaines).

Hémorroïdes internes : les options chirurgicales

Hémorroïdes internes : les options chirurgicales© Adobe StockSi l'hémorroïdectomie est la seule solution pour les hémorroïdes externes, en ce qui concerne les internes, plusieurs solutions s'offrent au patient. Les hémorroïdes internes se présentent aussi sous forme de paquet mais qui descendent le long du canal anal et ressortent à l'extérieur soit complètement soit emprisonnée par le sphincter. Dans ce cas on peut pratiquer :

- Un traitement par radio-fréquence : Il s'agit d'une technique récente réalisée sous anesthésie générale ou loco-régionale qui peut se pratiquer si les hémorroïdes ne sont pas totalement ressorties. "On dessèche le paquet hémorroïdaire avec une petite sonde qui émet des ondes de micro-ondes. L'hémorroïde se transforme en sorte de pruneau et finit par tomber" explique la spécialiste.

- L'homorroïdopexie : "On ne retire pas le paquet hémorroïdaire mais on le remonte dans le canal anal." Le chirurgien pratique une résection (enlever une partie seulement) de muqueuse rectale avec une pince agrafeuse qui servira à réduire l'afflux de sang dans les hémorroïdes pour éviter qu'elles gonflent de nouveau et redescendent.

- La ligature hémorroïdaire sous doppler avec mucopexie : cette pratique se fait avec ou sans anesthésie générale, en général en ambulatoire. Elle consiste à "repérer le vaisseau hémorroïdaire avec une petite sonde et à ligaturer ce vaisseau avec un fil une fois repéré", explique la Société nationale Française de Colo-Proctologie. "On y associe une plicature de la muqueuse rectale sus hémorroïdaire pour remonter l'hémorroïde au dessus du canal anal, confirme notre interlocutrice.

- Un traitement par laser : sous anesthésie générale en ambulatoire, le principe est le même que la radiofréquence, la différence tient dans le type du courant appliqué poru détruire l’hémorroïde interne.

Les options non chirurgicales : "quand l’extériorisation des hémorroïdes est moins importantes (elles sortent et se réintègrent spontanément), on peut recourir aux traitements mécaniques au cabinet médical sans anesthésie : ligature élastique, infrarouges ou cryothérapie. L’objectif est de faire remonter l’hémorroïde en la fixant par une fibrose induite au sommet du paquet hémorroidaire", explique la spécialiste.

mots-clés : anus

Vidéo : Hémorroïdes : les signes qui doivent vous alerter

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