Ménière (Maladie de) : Définition

La maladie de Ménière est une maladie chronique de l’oreille interne. Elle se présente sous la forme d’épisodes imprévisibles de vertiges qui s’accompagnent d’acouphènes (sifflements ou bourdonnements d’oreille), de nausées et de vomissements, et d’une baisse de l’audition jusqu’à la surdité (allant de quelques secondes à quelques jours). La survenue de la maladie se manifeste plutôt chez les personnes entre 30 et 50 ans, et ne touche en général qu’une seule oreille. Elle peut apparaître subitement et durer toute la vie. En dehors des crises, les personnes atteintes peuvent vivre tout à fait normalement.

Ménière (Maladie de) : Causes

On ne connaît pas l’origine avec certitude, mais il semblerait que le syndrome provienne d’une augmentation de pression (hypertension) à l’intérieur des liquides de l’oreille interne impliqué dans le sens de l’équilibre. Cela entraîne un brouillage des signaux d’équilibre que l’oreille envoie au cerveau. Ne sachant plus dans quelle posture vous êtes, vous ressentez des  vertiges.
Selon certains spécialistes, il y aurait une prédisposition génétique, mais les données à ce sujet sont variables : ce serait le cas chez 10 à 50% des personnes atteintes de la maladie. Certains facteurs de risque sont cités : une période de stress émotionnel élevé, une grande fatigue, des changements de pression atmosphérique (en avion, en montagne…), l’ingestion de certains aliments très salés ou qui contiennent de la caféine, l’artériosclérose (dépôt graisseux à l’intérieur des artères qui entrave la circulation sanguine), une allergie alimentaire, un ancien traumatisme crânien ou même un excès de liquide dans l’oreille interne. 

Ménière (Maladie de) : Symptomes

La maladie de Ménière évolue par crises qui durent entre 15 mn et 24 heures. Elles se manifestent par des accès de vertiges rotatoires très particuliers, des acouphènes (sifflements ou bourdonnements d’oreille) et une perte d’audition. Dans 80% des cas, elle ne touche qu’une seule oreille, mais elle peut être bilatérale. Les crises surviennent brutalement, précédés parfois de céphalées, d’une sensibilité aux sons, des étourdissements. Elles commencent par une sensation d’oreille bouchée avec une baisse d’audition et des acouphènes. Puis surviennent des vertiges avec une perte d’équilibre et la sensation que tout tourne autour de soi, des nausées, des vomissements, accompagnés de temps en temps de diarrhées, de sueurs et de mouvements rapides des yeux non contrôlables. La crise se calme progressivement, mais les acouphènes et les maux de tête peuvent persister plusieurs jours. Une faiblesse physique générale succède souvent aux vertiges.

Ménière (Maladie de) : Prévention

Si vous êtes allergiques, faites vous traiter. Cela a tendance à augmenter la quantité de fluide dans les oreilles. Les médecins conseillent de tenir à jour un calendrier des crises pour découvrir les facteurs déclencheurs éventuels. <br>
Certaines règles de diététique semblent diminuer les accès de vertiges et leur intensité. Il est recommandé de suivre un régime peu salé (la consommation de sel peut faire varier la pression dans les oreilles, car il contribue à la rétention d’eau), de réduire sa consommation de caféine qui augmente les acouphènes (sifflements ou bourdonnements d’oreille), de produits gras, de chocolat, d’alcool et de sucre. Préférez les atmosphères calmes, sans stress, en évitant les expositions aux bruits intenses.

Ménière (Maladie de) : Examens

L’examen clinique repose sur l’observation des symptômes.  Pour confirmer le diagnostic, plusieurs examens sont pratiqués :
- Un test audiométrique pour déterminer l’importance de la baisse d’audition. Il consiste à écouter une série de sons transmis par un casque posé sur les oreilles.
- Une épreuve calorique (ou Barany) qui enregistre les mouvements des yeux après avoir provoqué un vertige. Il est obtenu en introduisant successivement de l’eau chaude et de l’eau froide dans chaque oreille. En cas de maladie de Ménière, les mouvements sont anormaux.
-Une épreuve rotatoire (le patient tourne sur lui-même) suivie d’un enregistrement de l’activité électrique des voies auditives.
-Un IRM ou un scanner pour écarter du diagnostic une tumeur du cerveau ou des nerfs auditifs.

Ménière (Maladie de) : Traitements

Il est difficile de traiter la maladie car on n’en connaît pas encore la cause. Cependant, certains médicaments sont prescrits pour réduire la pression dans l’oreille interne. Parmi eux, on retrouve les médicaments diurétiques (ils engendrent une perte accrue de liquide dans les urines), et des vasodilatateurs (ils augmentent l’ouverture des vaisseaux sanguins).
En cas d’échec, on fait appel aux traitements chirurgicaux (section du nerf vestibulaire, labyrinthectomie qui consiste à détruire certains composants de l’oreille interne. Cette opération rend sourde l’oreille concernée de manière permanente). Une alternative consiste à injecter un antibiotique toxique pour l’oreille interne, la Gentamycine, avec, également, un risque de surdité complète et définitive de cette oreille.
Durant la crise, on conseille de s’asseoir dans une pièce calme et de se reposer aussi longtemps que les symptômes persistent, de fixer le regard sur un objet, de bouger la tête le moins possible, et d’éviter la lumière vive. Des médicaments anti vertigineux et  anti nauséeux sont parfois utiles.

Ménière (Maladie de) : Evolution

Les traitements permettent d’atténuer les crises et de les rendre supportables. Ils n’ont cependant pas d’influence démontrée sur l’évolution de la maladie. La fréquence des crises est très variable et imprévisible : d’une crise une fois tous les 3 à 4 ans à plusieurs par semaine. De la même manière, les périodes de rémission surviennent spontanément sans vraiment de cause connue.
La plupart des personnes atteintes souffrent à terme d’une perte d’audition définitive plus ou moins importante, d’acouphènes et de troubles de l’équilibre.

Remerciements à l'association JNA.