Définition : qu'est-ce que la coxarthrose ?

L'arthrose est une maladie articulaire chronique caractérisée par une destruction progressive du cartilage de l'articulation et des modifications de l'os sous-chondral (surface osseuse située directement sous le cartilage). La hanche est la deuxième articulation la plus touchée après le genou.

L'arthrose de la hanche, aussi appelée coxarthrose, est une dégénérescence du cartilage de l'articulation de la hanche, située entre le bassin et l’os de la cuisse, le fémur.

Quels sont les types d’arthrose de hanche ?

Il existe deux types de coxarthrose :

  • La coxarthrose primitive survient en général après 60 ans.
  • La coxarthrose secondaire survient plus précocement généralement à partir de 45 ans (parfois dès 40 ans) sur une hanche présentant « certaines déformations anatomiques constitutionnelles ou post traumatiques qui la prédisposent à une usure plus rapide », explique le Dr Eric Noël, rhumatologue au Centre orthopédique Santy, Lyon.

Chiffres : l'arthrose de la hanche est-elle fréquente ?

Entre 40 et 75 ans, la prévalence de la coxarhrose symptômtiue en France est de l'ordre de 1 à 5% de la population avec une légère prédominance féminine.

La coxarthrose ou arthrose de la hanche est une des causes les plus fréquentes de douleur et d’incapacité fonctionnelle chez les sujets de 55 ans et plus.

La coxarthrose est trois fois moins fréquente que l’arthrose du genou.

La coxarthrose primitive représente 40% de l’ensemble des coxarthroses.

La coxarthrose secondaire représente environ 60% de l’ensemble des coxarthroses.

La coxarthrose est favorisée dans plus de 50 % des cas par une anomalie, notamment par un vice architectural de la hanche.

Quels sont les symptômes d'une arthrose de la hanche ?

  • La douleur est le symptôme le plus caractéristique de la coxarthrose.
  • La douleur provoquée par l’arthrose de la hanche apparaît dans le pli de l’aine. Son intensité et son étendue augmentent progressivement. Elle irradie dans la fesse puis dans l’arrière de la cuisse. Ces douleurs provoquent une boiterie et rendent la marche particulièrement pénible. En effet, se déplacer devient douloureux et le périmètre de marche (distance parcourue) devient de plus en plus faible.
  • La douleur est plus importante lorsque l’articulation est sollicitée, par exemple, pendant la marche ou lorsque la personne touchée monte des escaliers et elle est calmée par le repos.
  • Cette douleur s'assortit de gêne pour réaliser des gestes ou faire des mouvements : la douleur et la raideur de la hanche entraîne une gêne lors de l'accroupissement, lors de la station assise, une difficulté à se chausser ou se couper les ongles de pied.

Qu'est-ce qu'une douleur projetée ?

Réponse du Dr Eric Noël, rhumatologue au au Centre orthopédique Santy, Lyon :

« Dans certains cas, l’arthrose de hanche se signale par une douleur au niveau du genou : c’est une douleur projetée ».

Quelles sont les causes de la coxarthrose ?

L'arthrose de la hanche peut-être primitive, c'est-à-dire sans cause apparente.

La survenue de l'arthrose de hanche secondaire est favorisée par certaines pathologies :

  • arthrose secondaire à une malformation de la hanche (dysplasie congénitale), 
  • arthrose secondaire à des séquelles de fracture du col du fémur ou une ostéonécrose de la tête fémorale (destruction complète ou partielle de l'os constituant la tête du fémur suite à une diminution ou un arrêt de la circulation sanguine dans l'os). 

Les autres causes de douleur de hanche

La coxarthrose est la première cause de douleur de hanche. Ce type de douleur peut être également causé par une fracture de fatigue, une tendinite, la présence de fragments de corps étrangers dans l’articulation (ostéochondromatose) ou une maladie osseuse (algodystrophie).

Quels sont les facteurs de risques d'arthrose de la hanche ?

Il existe des facteurs de risque d'apparition de l'arthrose primitive :

  • L’âge : le risque de souffrir d’une arthrose de la hanche augmente avec l’âge, chez l’homme et chez la femme.
  • Un terrain familial.
  • Un excès de poids pouvant aller jusqu’à une véritable obésité.
  • Le syndrome métabolique (combinaison de l'hypertension artérielle, diabète ou insulinorésistance, dyslipidémie et obésité) est un facteur de risque d’arthrose au-delà de l’obésité seule.
  • Des traumatismes ou le port de charge lourde.
  • Un surmenage articulaire sportif...

En ce qui concerne l’arthrose de la hanche secondaire, les facteurs de risque sont :

  • Une anomalie congénitale de la hanche (présente à la naissance) : dysplasie de hanche.
  • Une nécrose de la tête fémorale.
  • Une fracture autour du bassin avec consolidation en mauvaise position.

Quelles sont les personnes à risque de coxarthrose ?

Les personnes ayant une malformation de la hanche congénitale (présente à la naissance), une nécrose de la tête fémorale ou encore exposées à des microtraumatismes fréquents, dus à une pratique sportive trop intensive, sont plus à risque d’avoir une arthrose secondaire.

Durée : comment évolue l'arthrose de la hanche ?

L’arthrose de la hanche évolue défavorablement avec le temps.

L'évolution est lente avec une aggravation progressive ou par poussées sur 5 à 10 ans.

« Parfois l’évolution se fait en quelques mois, c’est la coxarthrose destructrice rapide », explique le Dr Eric Noël, rhumatologue au au Centre orthopédique Santy, Lyon.

Les solutions thérapeutiques proposées ont pour objectif de soulager les symptômes, de limiter la gêne et de freiner l’évolution de la maladie.

Contagion : comment s'attrape la coxarthrose ?

L’arthrose de hanche comme toute pathologie rhumatismale n’est pas contagieuse.

Qui, quand consulter en cas d'arthrose de la hanche ?

De douleurs à l’aine qui persistent doivent amener à consulter le médecin traitant qui adressera son patient à un médecin rhumatologue.

Quelles sont les complications de la coxarthrose ?

« Il n’y a pas de complication de l’arthrose de hanche, mais une aggravation avec les mois ou les années » indique le Dr Eric Noël. « L’atteinte de l’autre hanche fait partie de l’évolution de la maladie arthrosique » souligne-t-il.

Quels sont les examens et analyses à faire en cas d'arthrose de la hanche ?

« L’examen clinique permet d'orienter le diagnostic. Le rhumatologue examine la mobilité de la hanche (flexion, extension, rotation externe, abduction) », informe le Dr Eric Noël. Il recherche également de possibles déformations articulaires.

La radiographie est l'examen de référence pour confirmer le diagnostic.

« On ne parle d’arthrose que s’il existe une lésion en miroir du cartilage (c’est-à-dire d’un côté sur la tête fémorale et de l’autre côté sur le bassin au niveau du cotyle) », explique le Dr Eric Noël, rhumatologue au au Centre orthopédique Santy, Lyon.

Quels sont les traitements de l'arthrose de la hanche ?

Le traitement de l’arthrose de hanche repose sur des médicaments, de la kinésithérapie, des semelles et des règles d’hygiène de vie puis en cas d’échec du traitement médical sur la chirurgie (chirurgie conservatrice ou prothèse de hanche).

Les médicaments

Le traitement médical de l'arthrose de la hanche vise à réduire la douleur et la gêne fonctionnelle. Plusieurs classes de médicaments sont utilisés pour lutter contre la douleur :

  • Les antalgiques. Le paracétamol est l'antalgique utilisé en première intention. 
  • Les anti-inflammatoires. Ces médicaments soulagent les douleurs liées à une inflammation mais sont aussi utilisés pour soulager des douleurs non inflammatoires 
  • Les antiarthrosiques d'action lente:  « la Chondroïtine (Chondrosulf, Structum) les insaponifiables d’avocat et de soja (Piasclédine), la G et à entrailucosamine (contre indiquée en cas d’intolérance aux crustacés),  la diacérrhéine (ART 50) n’est pratiquement plus utilisée,  agissent en 2 à 3 mois », indique le Dr Eric Noël.
  • « Les associations de compléments alimentaires diverses et variés (chodroitine, glucosamine, curcuma, arpagophytum, silice, cuivre…) », ajoute le spécialiste.

« La plupart de ces traitements n’ont pas démontré d’efficacité sur le plan statistique au niveau du cartilage, en revanche dans la vraie vie, un nombre non négligeable de patients sont améliorés en terme de douleurs et de fonctionnalité. Le seul moyen de savoir si les patients sont répondeurs est de les essayer sur une durée de 3 à 4 mois », précise le médecin.

La Kinésithérapie 

Des séances de kinésithérapie sont parfois prescrites. « A travers plusieurs exercices, le patient apprend à garder une certaine souplesse musculaire et à entretenir ses amplitudes articulaires (rodage sur vélo avec résistance minimale). L’apparition de douleurs doit faire interrompre la kinésithérapie », informe le Dr Eric Noël.

Les injections de corticoïdes ou d’acide hyaluronique 

Les injections d'acide hyaluronique sont probablement plus utiles au début de la maladie qu'une fois que le cartilage est déjà bien dégradé. Elles ont plutôt une action antalgique à long terme, sur 6 mois à 1 an. « Elles doivent être réalisées sous guidage radiographique ou échographique », précise le Dr Eric Noël.

En cas de grosses poussées inflammatoires, des injections de corticoïdes à effet retard sous guidage radiographique ou échographique peuvent être envisagées.

L'hygiène de vie 

Il est important d’adopter un régime alimentaire adapté en cas de surpoids, d’éviter de porter des charges lourdes et la station debout prolongée.

Une activité physique est recommandée, tout comme le port d’une canne ou d’une béquille si cela est nécessaire.

Quels sont les bénéfices d’une activité physique ?

En cas d’arthrose de la hanche, il est nécessaire de pratiquer une activité. En effet, pour lutter efficacement contre l’arthrose, pratiquer une activité douce et tenant compte de vos capacités permettra de soulager vos douleurs. Le fait de bouger est bénéfique puisque cela favorise la bonne vascularisation du cartilage, entretient la mobilité de l’articulation coxo-fémorale (articulation de la hanche) et renforce les muscles péri-articulaires (qui entourent l’articulation). Ces éléments se traduisent par une diminution des risques de chute et, de façon plus générale, par une amélioration de la qualité de vie. Cela est d’autant plus vrai que l’activité physique permet de perdre du poids et donc d’exercer une pression moins importante sur la hanche qui est une articulation porteuse.

Quels sports avec une arthrose de hanche ?

Dans le cas de l’arthrose de hanche, le vélo (en extérieur ou en appartement pour plus de sécurité) est une activité tout à fait intéressante puisqu’elle permet de mobiliser l’articulation coxo-fémorale sans exercer de chocs répétés. Pour que cette activité soit bénéfique, pensez à régler la hauteur de la selle et positionnez correctement vos pieds sur les pédales.

La marche à pied et la natation sont également conseillées, car ce sont des sports « doux » dépourvus de mouvements brusques. Les gyms douces type Feldenkrais, tai-chi, stretching... sont intéressantes aussi.

A éviter en revanche, les sports entraînant de fortes rotations de la hanche ou avec des appuis et des impulsions.

Une canne ou béquille 

Lors des phases douloureuses, s'appuyer sur une canne ou une béquille pour marcher peut permettre de soulager en partie la douleur et d'augmenter la distance de marche. Il faut s'appuyer du côté opposé à la douleur, par exemple prendre appui sur la canne du côté gauche si l'on a mal à la hanche droite.

La chirurgie 

Lorsque le traitement médical ne soulage plus les douleurs provoquées par l'arthrose de hanche et que la gêne fonctionnelle est importante dans la vie professionnelle ou familiale (par exemple, la marche à pied est devenu très difficile, tout comme la station debout ou le fait de monter un escalier ou bien encore le fait de se chausser ou de rentrer dans un véhicule), la chirurgie, en particulier le remplacement prothétique de l'articulation endommagée par l'arthrose, est le seul recours.

Dans des cas spécifiques d’arthrose de hanche une chirurgie conservatrice peut être réalisée . Elle consiste à réaliser une ostéotomie ou mise en place d'une butée (greffon osseux placé près de l'articulation pour la protéger).

Dans la majorité des cas d’arthrose évoluée est réalisée une prothèse totale de hanche.

La pose de prothèse de hanche

Un des principaux problèmes des prothèses est leur durée de vie limitée, estimée à 15-20 ans. Passé ce délai, le patient doit parfois à nouveau être opéré. La deuxième opération est souvent plus délicate que la première, raison pour laquelle cette solution est réservée aux cas les plus graves.

La pose d'une prothèse de la hanche est chirurgicale à ciel ouvert. La prothèse reproduit l'anatomie de la hanche, c'est-à-dire l'articulation complète ou partielle du cotyle et de la tête du fémur. La prothèse a pour objectif de remplacer le cartilage endommagé. Il s'agit d'une intervention chirurgicale importante qui nécessite une rééducation pendant plusieurs semaines afin de se remuscler et d'appréhender sa nouvelle articulation

A savoir : la prothèse de hanche donne 90% de très bons résultats et permet de mener une vie quasi-normale.

Photo : Radiographie d'une prothèse de hanche droite

La pose de prothèse de hanche© Creative Commons

Crédit : X-ray Image ID: 3684. Photographer: Unknown. — from NIH Here. Credit: NIADDK, 9AO4 (Connie Raab-contact); NIH. © CC - Licence : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hip_replacement_Image_3684-PH.jpg

A savoir : la décision de la mise d'une prothèse de hanche se fait en concertation entre vous et votre médecin. Celui-ci vous conseille sur le meilleur moment pour effectuer cette intervention.

« Ce sont l’importance des douleurs et la gêne fonctionnelle au quotidien, malgré un traitement médical bien conduit, qui incite à proposer la chirurgie prothétique », précise le Dr Eric Noël, rhumatologue au au Centre orthopédique Santy, Lyon.

L'application de chaud ou de froid

Pour soulager les douleurs articulaires nocturnes, il est possible d’appliquer du chaud sur la hanche à l’aide d’une bouillotte ou d’une serviette chaude.

En cas d’inflammation, au contraire, utilisez du froid avec un gant de toilette mouillé d’eau froide, une poche de glace (interposez un linge entre la peau et la glace), voire des thermo compresses spécialement conçues pour ce genre de douleurs, voire un sac de petits poids congelés qui sera plus pratique à utiliser

L'acupuncture

L’acupuncture peut être intéressante pour soulager les douleurs de l’arthrose de hanche. Il est intéressant de faire 2 à 3 séances, mais il ne faut pas continuer au-delà si on ne ressent aucun bénéfice. Si cela a un effet bénéfique, on peut refaire 2/3 séances lorsque les douleurs réapparaissent.

À savoir : c’est un traitement antalgique et symptomatique, mais pas un traitement de la coxartheose

Les cures thermales

Les cures thermales montrent des résultats non négligeables en matière de soulagement de la douleur mais aussi de remise en fonction et de gain de mobilité.

Les cures sur 18 jours sont remboursées lorsqu'elles sont prescrites par un médecin.

Prévention : comment éviter la coxarthrose ?

Pour prévenir l’arthrose de hanche, il convient de lutter contre les principaux facteurs de risque:

  • Éviter le surpoids.
  • Éviter les traumatismes articulaires ou microtraumatismes répétés.
  • Corriger certaines déformations du pied.
  • L’arrêt du tabac permet également de prévenir l’arthrose en général.

Sites d’informations et associations

La rhumatologie pour tous Société Française de Rhumatologie

https://public.larhumatologie.fr/

AFLAR- Association Française de Lutte Anti-Rhumatismale
http://www.aflar.org/

Sources

La coxarthrose rhumato.info http://www.rhumato.info/cours-revues2/92-arthrose/1663-la-coxarthrose-mise-au-point

Cours arthrose - Collège français des enseignants en rhumatologie (COFER).

http://www.lecofer.org/item-cours-1-10.php