Vaccin et effets indésirables : certains médicaments déconseillés après l’injection Istock
Sommaire

Le vaccin AstraZeneca a agité la communauté scientifique après l’apparition de plusieurs cas de thrombose ou de caillots sanguins, survenus après l'infection. Plusieurs pays européens ont suspendu ce vaccin momentanément.

L’ANSM et l'Agence européenne du Médicament ont mené une enquête et portent une attention toute particulière aux évènements thrombo-emboliques. "Les événements thromboemboliques [la formation de caillots sanguins, ndlr] sont extrêmement rares : on recense une trentaine de cas pour des millions de personnes vaccinées, rapporte le Dr Thomas Kassab, pharmacien officinal. Les thromboses ou la formation de caillots sanguins sont des pathologies fréquentes. La plus connue des maladies thromboemboliques est la phlébite et il n'y a pas besoin d'être vacciné pour être victime d'une thrombose, d'un caillot ou d'une phlébite".

AstraZeneca n’est pas le seul vaccin à impliquer certains effets secondaires. "Lorsque l'on fait une vaccination massive (de l'ordre de plusieurs millions de personnes), au vu du nombre de personnes vaccinées, il y aura forcément des cas fortuits de diverses maladies dues à la vie, dues aux antécédents, susceptibles d’être aggravés après un vaccin", ajoute le pharmacien.

Pour cette raison, chaque vaccin tout comme chaque médicament resté surveillé en permanence. Parce que nous ne sommes pas à l’abri d’un effet indésirable après une injection, le Dr Kassab nous donnes les bons réflexes à connaître si vous venez de vous faire vacciner contre la Covid-19. On cite notamment les médicaments qu’il vaut mieux éviter après la vaccination.

Vaccin : certains médicaments fluidifient le sang et perturbent le système immunitaire

Outre le risque de caillot sanguin qui reste très rare, les effets secondaires que l’on retrouve le plus souvent après le vaccin vont être une douleur au point de l'injection et une légère fièvre. "Cette dernière est gage que le vaccin fonctionne et que notre système immunitaire réagit pour produire des anticorps. Ces effets secondaires disparaissent rapidement", rassure le pharmacien.

Si toutefois les effets ne disparaissaient pas et venaient à s’amplifier, vous pouvez miser sur le paracétamol. Or, il faut rester prudent avec l’automédication.

"Comme l'injection est intramusculaire, dans le muscle deltoïde, certaines catégories de médicaments sont à éviter, met en garde le pharmacien. Dans le cas où la fièvre persiste, il faut avoir recours uniquement au paracétamol (Doliprane, ou Efferalgan, ou Dafalgan). Jamais d'ibuprofène (Advil, Nurofen, etc) et jamais d'aspirine".

Il faut renoncer à l'aspirine car elle fluidifie le sang. "Même si l'aiguille est très fine, l'injection provoque des microlésions du muscle. Donc, il vaut mieux éviter l’aspirine avant et après un vaccin. En ayant le sang trop fluide, il y a un risque de saignement".

Ensuite, le Dr Kassab conseille d’éviter tous les anti-inflammatoires. "Non seulement, ils fluidifient le sang, mais surtout ils peuvent interférer avec le système immunitaire. C’est pourquoi, en cas de douleurs post-injection, ou de fièvre, l'idéal est de se tourner vers le paracétamol qui n'interfère ni sur le système immunitaire ni sur la fluidité du sang", ajoute le spécialiste.

Pour éviter toute interférence, le pharmacien préconise d'éviter aspirine et anti-inflammatoires à compter de la veille de l'injection, et ce, jusqu'à une petite semaine après.

Vaccin : faut-il se méfier des corticoïdes ?

Vaccin : faut-il se méfier des corticoïdes ?© Istock

Les corticoïdes pourraient aussi faire partie des médicaments à éviter avant et après la vaccination contre la Covid-19. Ces médicaments présentent des propriétés anti-inflammatoires et sont prescrits pour traiter un très large éventail de pathologies.

"Les personnes qui prennent un corticoïde par voie orale ou injectable risquent de mal s'immuniser avec le vaccin anti-Covid-19", nous précise de son côté le Pr Stéphane Gayet, infectiologue et hygiéniste au CHU de Strasbourg.

"N’interrompez pas votre traitement sans en avoir parlé avec votre médecin"

"En effet, certaines familles de corticoïdes peuvent avoir un impact sur le système immunitaire, or chacune n’a pas le même impact sur l’immunité. Si vous êtes sous corticoïde, n’interrompez pas votre traitement sans en avoir parlé au préalable avec votre médecin. Selon les situations, le médecin pourra soit vous préconiser de faire une pause, soit vous préconiser de continuer. Tout dépend de la pathologie, de la molécule de corticoïde en question, et de son dosage", rapporte le Dr Kassab.

Pour toutes situations ou médicaments particuliers, l'idéal est de demander conseil auprès de votre pharmacien ou médecin traitant avant de prendre une décision.

Effet secondaire et vaccin : dans quel cas alerter le 15 ?

Effet secondaire et vaccin : dans quel cas alerter le 15 ?© Istock

De manière générale, les effets secondaires d’un vaccin peuvent survenir dans les 24h suivant l’infection, tout comme 4/5 jours après. "Quant aux cas très rares de formation de caillot, cela peut aller de 24/48h après l'injection jusqu'à une dizaine de jours après", souligne Thomas Kassab.

Si une douleur anormale survient, il faut prévenir votre médecin et à défaut, le SAMU

Si vous êtes victime d’un caillot sanguin, les symptômes varient et vont dépendre de sa localisation. Cela se traduit en général par une douleur anormale au niveau du membre touché. "Par exemple, lors d'une phlébite, la veine du mollet est obstruée et se dilate, provoquant une douleur au mollet", décrit le pharmacien. En outre, si le caillot touche vos poumons, vous êtes susceptible d’observer des douleurs à la poitrine et des difficultés à respirer.

"Encore une fois, ces évènements sont extrêmement rares et si une douleur anormale survient, il ne faut en aucun cas s'automédiquer. Il faut prévenir aussitôt votre médecin, et s'il n'est pas disponible, appelez le SAMU (15)", préconise le Dr Kassab avant de nous assurer que la formation de caillot n’est pas une fatalité. "La majorité des thromboses se traitent en ambulatoire [sans hospitalisation, ndlr] avec des anticoagulants oraux".

Sources

Merci au Dr Thomas Kassab, pharmacien officinal 

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.

Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.