Les malades du COVID-19 décédés auraient dû vivre 10 ans de plusAdobe Stock
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Les premières victimes du COVID-19 sont les personnes âgées ou celles ayant des maladies chroniques. Cet élément fait penser à certains que les malades auraient été emportés par d’autres causes même s’ils n’avaient pas été infectés, et que leur espérance de vie n’a ainsi pas été grandement affectée. Les calculs des chercheurs de l’université de Glasgow renversent cette idée reçue. Les victimes du SARS-COV-2 avaient de nombreuses années à vivre encore !

Plus de dix ans potentiels de vie perdus

L’équipe scientifique écossais a voulu savoir combien de temps les victimes du COVID-19 auraient encore vécu si elles n’avaient pas contracté la maladie. Elle s’est ainsi tournée vers une statistique de l’OCDE appelée “années potentielles de vie perdues”. Elle mesure le nombre d'années d'espérance de vie qui ont été perdues du fait d'un décès prématuré.

Ce calcul leur a permis de déterminer que les personnes emportées par la maladie venue de Chine ont perdu en moyenne plus d’une décennie avec leurs proches. L’infection a pris 13 ans de vie aux hommes tandis que les femmesont vu leur existence réduite de 11 ans.

Cette observation concerne aussi les malades atteints de maladies chroniques.

Des calculs basés sur les décès du COVID-19 en Italie

Pour mener à bien leurs analyses, les chercheurs ont recoupé le bilan des décès en Italie, publié le 26 mars 2020, avec les données de l'Organisation mondiale de la santé et plusieurs bases de données britanniques sur la santé. Ils ont, en autres, pris en compte l'âge, le sexe et les conditions de santé sous-jacentes des patients.

Ils ont observé également qu’au Royaume-Uni, les années potentielles de vie perdues étaient de 8,2 ans pour la maladie pulmonaire obstructive chronique, 11,6 ans pour les maladies coronariennes, 13,1 ans pour la pneumonie et 21,6 ans pour l'asthme".

Le Dr David McAllister, maître de conférence et consultant à l'Institut de santé et de bien-être de l'Université de Glasgow, remarque "Parmi les personnes qui meurent de COVID-19, le nombre d'années de vie perdues par personne semble similaire à des maladies telles que les maladies coronariennes ou la pneumonie".
Dans l’article en attente de validation par des pairs, les chercheurs reconnaissaient que le calcul des années potentielles de vie perdues “peut varier considérablement en fonction de la population de référence choisie et de la répartition par âge des personnes décédées” et que l’exactitude des extrapolations faites dépendent de la qualité des données.

“Néanmoins, bien qu'imparfait, nous soutenons que les agences de santé publique devraient présenter des estimations des années potentielles de vie perdues pour COVID-19, parallèlement au nombre de décès” afin d’améliorer la compréhension de la maladie et éviter une sous-estimation des risques.

Coronavirus : des complications nombreuses

Coronavirus : des complications nombreuses© Adobe Stock

Cette étude rappelle que le coronavirus retire des années de vie précieuses à ses victimes. Mais, ce n’est pas la seule grave conséquence de l’infection. Les personnes atteintes du COVID-19 peuvent rencontrer de nombreuses complications.

Un des premiers effets nocifs de la nouvelle maladie remarqué par les experts est la perte de l’odorat et du goût.Elle pourrait être liée à de possibles atteintes du système nerveux par le SARS COV 2, endommageant les zones traitant les informations du goût et de l’odorat.

Par ailleurs, certaines études laissent penser que le virus pourrait provoquer d’autres atteintes neurologiques. En effet, il a été rapporté que de nombreux patients souffrant d’agitation et de confusion après leur sortie de réanimation. Des recherches supplémentaires sont toutefois nécessaires pour comprendre ce phénomène, et savoir si elle est une conséquence de l’infection ou des soins apportés.

Parmi les autres complications relevées, on peut citer :

  • le syndrome de détresse respiratoire aigüe (SDRA) ;
  • les problèmes cardiaques comme des arythmies ;
  • la formation de caillots : ces derniers peuvent provoquer des AVC, des embolies pulmonaires, des infarctus… ;
  • les tempêtes de cytokine :le système immunitaire se met à fonctionner à un niveau tellement élevé qu’il attaque aussi bien le SARS-COV-2 que les cellules saines de l’organisme. Une réaction potentiellement mortelle ;
  • la maladie de kawasaki : un syndrome inflammatoire grave (douleurs abdominales, des troubles gastro-intestinaux et une inflammation cardiaque), dont les symptômes rappellent cette pathologie rare, touche les enfants ;
  • un choc septique ;
  • des lésions rénales…

Ces nombreuses complications peuvent avoir des conséquences importantes sur l’état de santé des patients encore plusieurs semaines, voire mois, après la disparition du coronavirus de leur organisme.

L’exercice permettrait d’éviter les complications mortelles

L’exercice permettrait d’éviter les complications mortelles © Adobe Stock

Selon le Dr Zhen Yan, chercheur au sein de l'école de l'université de médecine de Virginie, l'exercice physique permettrait de réduire, voire prévenir les risques de faire un syndrome de détresse respiratoire aigüe (SDRA), complication grave du COVID-19.

Il précise que faire du sport augmente la production d’un antioxydant connu sous le nom de "superoxyde dismutase extracellulaire" qui aiderait à prévenir les maladies pulmonaires aiguës et autres pathologies respiratoires.

Dans ses travaux publiés dans la revue Redox Biology, le chercheur indique que le taux de cet élément est plus faible chez les patients atteints de maladies pulmonaires aiguës, de cardiopathies ischémiques ou encore d'insuffisance rénale.

Il estime ainsi "L’exercice régulier a bien plus d’avantages pour la santé que nous ne le savons. La protection contre cette maladie respiratoire grave n’est qu’un des nombreux exemples". Il préconise entre autres de faire au moins 30 min d'exercice par jour.

Sources

COVID-19 – exploring the implications of long-term condition type and extent of multimorbidity on years of life lost: a modelling study, wellcome open Research, 23 avril 2020

COVID-19: Exercise May Help Prevent Deadly Complication, University of Virginia, 15 avril 2020

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