Le coronavirus a pu se propager parmi les humains depuis dix ans Istock
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Le virus pourrait être passé de l'animal à l'homme bien avant la première détection à Wuhan, selon les recherches d'une équipe internationale de scientifiques. C'est du moins ce qu'ils affirment dans une étude publiée le 17 mars dans la revue scientifique Nature Medicine.

Le virus a pu se répandre durant 10 ans avant d'entraîner des flambées épidémiques

Pour arriver à cette hypothèse, des chercheurs d'Australie, de Grande-Bretagne et des États-Unis ont cherché des indices sur le passé de la maladie.

Ils ont alors découvert que le virus aurait pu passer de l'animal à l'homme bien avant la première détection dans la ville de Wuhan, dans le centre de la Chine.

D'après le Dr Francis Collins, directeur de l'Institut national américain de la santé, cette étude suggère que le virus aurait pu vivre très longtemps "avant qu'il ne soit capable de provoquer des maladies chez l'homme".

"Puis, à la suite de changements évolutifs au cours des années ou peut-être des décennies, le virus a finalement acquis la capacité de se propager d'homme à homme et de provoquer des maladies graves, souvent mortelles", a-t-il ajouté dans un article publié sur le site de l'institut.

"Les estimations de l'ancêtre commun le plus récent du SRAS-CoV-2 (...) indiquent l'émergence du virus de la fin novembre 2019 au début décembre 2019, compatible avec les premiers cas confirmés rétrospectivement. Ce scénario suppose une période de transmission non reconnue chez l'homme entre l'événement zoonotique initial et l'acquisition du site de clivage polybasique", détaillent les chercheurs.

D'autres scientifiques valident cette hypothèse

Les scientifiques de cette étude d'envergure ne sont pas les seuls à prôner ce cas de figure.

Le professeur italien Giuseppe Remuzzi a déclaré avoir remarqué "d'étranges pneumonies" en Italie depuis novembre dernier, ce qui signifie que le virus aurait pu atteindre l'Europe avant que quiconque ne le sache.

Le professeur Remuzzi, directeur de l'Institut Mario Negri pour la recherche pharmacologique à Milan, a déclaré qu'il ne serait pas surpris si certains porteurs asymptomatiques avaient voyagé en Chine ou même à l'étranger avant décembre.

Il a déclaré que les cas inhabituels de pneumonie en novembre et décembre pouvaient signifier que le virus circulait déjà en Lombardie, la région la plus touchée d'Italie, avant que les gens ne sachent ce qui se passait à Wuhan.

Un médecin de Pékin travaillant dans un hôpital public a déclaré que de nombreux cas de flambées mystérieuses de pneumonie avaient été signalés par des professionnels de la santé dans plusieurs pays l'année dernière.

"Il y aura un jour où tout cela sera mis au jour", a expliqué le médecin, qui n'a pas souhaité être nommé.

En décembre, les médecins de Wuhan ont également remarqué une augmentation du nombre de personnes souffrant d'une mystérieuse pneumonie. Les tests de détection de la grippe et d'autres agents pathogènes sont restés négatifs.

Coronavirus : va-t-il continuer de se propager cet été ?

Coronavirus : va-t-il continuer de se propager cet été ? © Istock

De façon générale, les virus sont stables à basse température. C'est pour cela que le rhume ou la grippe se propagent plutôt autour de l'hiver qu'au cœur de l'été.

Mais, au vu du nombre d'infections enregistrées dans les pays du Moyen-Orient, il se pourrait que la température n'ait pas d'effet sur le coronavirus.

Il serait possible qu'il ne s'arrête pas à la saison chaude en Europe et qu'il n'existe donc pas de "saisonnalité" pour ce virus comme il en existe pour les autres.

Il est difficile cependant de tirer des conclusions fermes sur la dynamique virale du Sars-CoV-2.

Comme les cas augmentent de jour en jour à travers le monde, inutile de regarder quels sont les pays les plus touchés pour le moment et, en fonction de leur température, d'essayer de déduire les températures les plus propices à la dissémination du virus.

Un propos confirmé par David Heymann, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, sur le site National Geographic " nous en savons trop peu à l'heure actuelle sur ce nouveau virus pour prédire les changements qu'il connaîtra en fonction des conditions météorologiques".

Sources

The proximal origin of SARS-Cov-2, Nature Medecine, 17 mars 2020.

Virus may have been spreading for decades, ByronNews, 30 mars 2020.

mots-clés : étude, épidémie, virus
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