Britannique, indien, vietnamien... : les variants de la COVID qui inquietent

Les recherches menées sur le SARS-CoV-2 ont révélé que le nouveau coronavirus mute tous les 15 jours en moyenne. Rien d’anormal à cela : tous les virus subissent des modifications lors de la réplication de leur matériel génétique. La plupart du temps ces changements n’ont pas d’impact sur la maladie. Ils peuvent même - à l’inverse - l’affaiblir en diminuant leurs capacités à se propager.

Mais dans certains cas, les mutations se révèlent plus dangereuses pour l'organisme. Ainsi, les scientifiques surveillent actuellement 7 souches de la COVID-19 avec attention.

Variants : les inquiétudes des professionnels de santé

Si - pour le moment - aucun élément n’indique que les vaccins anti-covid-19 ne sont pas efficaces contre les variants, les scientifiques se mettent en ordre de bataille face à ces possibles menaces. Le Comité d’urgence de l’OMS a demandé le 15 janvier dernier "une intensification du séquençage génomique et du partage des données au niveau mondial, ainsi qu’à un renforcement de la collaboration scientifique sur les inconnues critiques qui subsistent concernant le virus". 

Il réclame également la mise au point d’un "système normalisé pour la dénomination des nouveaux variants qui évite les marqueurs géographiques”, “un domaine sur lequel l’OMS a déjà commencé à travailler", précise-t-il. 

Le Haut conseil de la santé publique (HCSP), de son côté, a proposé de nouvelles recommandations afin de freiner l’avancée des variants, potentiellement plus virulents. Il propose entre autres de "porter un masque en tissu réutilisable de catégorie 1, plutôt que des masques de catégorie 2 qui filtrent un petit peu moins bien, voire des masques fabriqués de manière artisanale où là il n'y a aucun contrôle sur leur performance qui est réalisé" ou encore de passer les consignes de distanciation sociale à 2 mètres au lieu de 1.

7 variants de la covid-19 sont au centre des préoccupations des scientifiques. Découvrez-les en détail dans notre diaporama.

Le variant vietnamien

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Britannique, indien, vietnamien... : les variants de la COVID qui inquiètent

Le gouvernement vietnamien a révélé la découverte d'un nouveau variant sur son sol combinant les particules des variants britannique et indien. Au moins quatre cas ont été observés.

"La caractéristique principale de ce virus est qu'il se transmet rapidement dans l'air. La concentration de virus dans la gorge et la salive augmente rapidement, et il se répand très vite dans l'environnement proche" a précisé le ministre de la Santé du Vietnam Nguyên Thanh Long.

Les premiers travaux sur cette souche indiquent qu'elle est beaucoup plus transmissible que les autres, et se réplique très rapidement.

Le variant indien

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Le variant indien

Le variant indien, de son nom scientifique B.1.167.2, abrite deux mutations : la première L452R, semblable à celle observée sur le variant californien, et l'autre, appelée E484Q, est proche d'une autre mutation (E484K) détectée sur les variants brésilien et sud-africain.

Ce variant très contagieux fait des ravages en Inde. Il semble entre autres toucher des malades plus jeunes. De premières études indiquent que le vaccin Pfizer reste efficace contre cette souche, mais de façon "légèrement" diminuée.

Le variant britannique

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Le variant britannique est la mutation qui préoccupe le plus les autorités françaises. Santé Publique France indique sur son site internet le 28 mai 2021 : "le variant apparu au Royaume-Uni, dénommé 20I/501Y.V1 ou B.1.1.7, s’est rapidement propagé en France après son introduction fin 2020 et est désormais majoritaire sur le territoire national".

Toutefois, une étude menée sur le vaccin Pfizer assure : "nos résultats suggèrent que la majorité des réponses vaccinales devraient être efficaces contre le variant B.1.1.7".

Le variant brésilien

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L’État brésilien d’Amazonas, dont Manaus est la capitale, a été au centre d'une vague meurtrière de la COVID-19. Le variant responsable est baptisé P.1. Il est très contagieux.

Une de ses mutations diminue la reconnaissance du virus par les anticorps, et donc la possibilité qu'il soit neutralisé par l'organisme. Il semble particulièrement virulent. À Manaus, le taux de mortalité lié au virus est passé de 142 à 187 pour 100.000 habitants en janvier. Cela représente près de deux fois la moyenne du Brésil.

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Le variant californien

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Le variant californien, baptisé L452R, serait responsable d'au moins 25% des cas de la COVID-19 recensés en Californie. S'il est actuellement très présent aux USA depuis mai 2020, il avait été découvert au Danemark en mars 2020.

Dr. Charles Chiu, virologue de l’UCSF, a reconnu qu'"il y a des signes inquiétants que ce variant peut être hautement transmissible". Néanmoins, des études supplémentaires sont nécessaires pour l'affirmer, mais aussi pour comprendre les effets de cette mutation.

Le variant sud Africain

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Le variant sud africain, dont le nom scientifique est E484K, inquiète particulièrement les autorités sanitaires. Il serait, en effet, plus résistant. Des tests ont démontré que les mutations de cette souche ont entrainé une diminution de la reconnaissance du virus par les anticorps.

Pour le professeur Ravi Gupta, professeur de microbiologie à l'Université de Cambridge, interrogé par l'AFP et repris par Nice Matin, la mutation d’Afrique du Sud "est la plus inquiétante de toutes". 

Le variant japonais

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Au début de l'année 2021, le Japon a détecté un nouveau variant dérivé du lignage brésilien B.1.1.28 chez quatre voyageurs venus de l'état brésilien d'Amazonas. L'homme a été hospitalisé pour des difficultés respiratoires. La femme avait des maux de tête et de gorge. Parmi les deux enfants, l'un a développé de la fièvre tandis que l'autre était asymptomatique.

Douze mutations d’acides aminés ont été repérées dans la protéine spike. 

Sources

Variant britannique du Covid-19 : certains masques en tissu à éviter, la catégorie 1 à privilégier, Sud-Ouest, 19 janvier 2021

Conseils du Comité d’urgence sur la COVID-19 à propos des variants et des vaccins, OMS, 15 janvier 2021