9 aliments qui contiennent trop d’aluminium !

L’aluminium est naturellement présent dans les sols et les eaux - et notamment celle que l’on utilise pour produire l’eau de boisson. On en retrouve aussi en plus ou moins grande quantité dans nos aliments. Au quotidien, nous sommes exposés ce métal par voie orale, cutanée et respiratoire.

“En ce qui concerne la voie orale, la population générale est essentiellement exposée à l’aluminium par les aliments, les apports par l’eau contribuant à moins de 5 % des apports totaux”, explique l’Agence nationale de sécurité sanitaire et de l’alimentation (Anses) sur son site Internet. Les produits céréaliers et les légumes représenteraient les principales sources d’aluminium que nous avalons.

"Entre une eau riche en aluminium et une alimentation riche en produits transformés, il n'est pas si rare de voir des intoxications aux métaux lourds". 

Un pourcentage remis en question parle Dr Raphaël Gruman, médecin nutritionniste et auteur de Ma bible de la Préménopause et de la Ménopause avec la Naturopathie (Editions Leduc. S). Ce dernier explique que "l’eau du robinet est notre principal pourvoyeur d’aluminium", notamment parce qu'on en rajoute alors qu'elle en contient déjà. Pourtant, ce dernier "sert seulement à éclaircir l’eau pour éviter qu’elle ne prenne une couleur ambrée", précise l'expert. 

L’Anses rappelle également que l’aluminium est très utilisé par l’industrie agroalimentaire (conservation, colorants, additifs…) et par celle de l’emballage. Elle précise néanmoins que les additifs, présents dans les aliments transformés, ne constitueraient qu’une “très faible source d’exposition”.

"Entre une eau riche en aluminium et une alimentation riche en produits transformés, il n’est pas si rare de voir des intoxications aux métaux lourds", précise le Dr Gruman. "De plus à cela se rajoute tous les autres métaux lourds que nous ingérons : plomb, arsenic, cadmium, chrome, cuivre, mercure… Ensemble, ils ont un effet cocktail sur notre cerveau et notre foie". 

Quels sont les risques de l’excès d’aluminium pour la santé ?

“Les effets toxiques de l’aluminium portent essentiellement sur le système nerveux central et sur le tissu osseux”, explique l’agence de santé. Il peut notamment provoquer des encéphalopathies, des troubles psychomoteurs ou encore une décalcification osseuse. Elle précise néanmoins que de tels effets n’ont été démontrés qu’après une forte exposition, ou chez des patients dont la fonction rénale est diminuée, et non dans la population en général.

Un lien possible entre l’aluminium et la maladie d’Alzheimer

Récemment, une étude menée par le Professeur Christopher Exley a montré un lien entre l’accumulation d’aluminium dans le cerveau et l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Parmi les sujets observés, 42 % des tissus cérébraux des malades enregistraient un taux d’aluminium “pathologiquement significatif”, tandis que les membres du groupe témoin présentaient des taux nettement inférieurs.

Ces résultats confirment ceux de précédents travaux, publiés en 2014. Ils montrent, en plus, “une association sans équivoque entre la localisation de l’aluminium et celle de la protéine bêta-amyloïde”, qui conduit à l’apparition précoce de la maladie, souligne le chercheur. Pour ce dernier, pas de doute, “il n’y aurait pas de maladie d’Alzheimer s’il n’y avait pas d’aluminium dans le tissu cérébral”.

Aluminium : quelle est la quantité journalière à ne pas dépasser ?

En 2008, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a fixé la Dose Hebdomadaire Tolérable Provisoire d’aluminium à 1 mg par kg de poids corporel par semaine.

En 2011, le comité d’experts FAO/OMS sur les additifs alimentaires (JECFA) a revu cette valeur à la hausse, la fixant à 2 mg / kg pc / semaine. Un chiffre à prendre avec des pincettes, selon le nutritionniste Raphaël Gruman. Pour lui, cette hausse n'est pas due au fait que l'aluminium serait moins dangereux qu'on ne le pensait, mais "tout simplement parce que nous dépassions dans notre consommation le seuil de 1 mg systématiquement, et qu’il était plus simple de relever le seuil plutôt que de demander aux industriels de le diminuer dans les produits transformés".

Selon l’Association Santé Environnement France, “l’exposition alimentaire journalière à l’aluminium dans plusieurs pays européens varie de 0,2 à 1,5 mg/kg par semaine en moyenne”. Mais elle peut parfois atteindre 2,3 mg/kg par semaine, soit plus que les recommandations sanitaires.

En ce qui concerne l'eau potable, la référence de qualité est fixée en France à 200 µg/L par le code de la santé publique, en accord avec les recommandations de l’OMS.

Le cacao et le chocolat

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Le cacao et les produits à base de cacao sont parmi les aliments les plus riches en aluminium. Dans son Etude de l’alimentation totale (EAT 2) publiée en janvier 2014, l’Anses listait ainsi le chocolat parmi les contributeurs majoritaires de l’exposition alimentaire à l’aluminium chez les enfants (5 % de l’exposition).

L’EAT 2 avait également montré que l’exposition moyenne de la population française à l’aluminium était de 0,28 mg/kg pc/semaine chez les adultes et 0,42 mg/kg pc/semaine chez les enfants (de 3 à 17 ans). Pour rappel, la dose hebdomadaire tolérable provisoire (DHTP) a été fixée à 1 mg/kg pc/semaine par l'Efsa en 2008.

Dans un avis publié en 2008, l’Efsa indiquait que cette DHT était "probablement dépassée dans une proportion significative de la population européenne".

Certains légumes comme la laitue

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Présent à l’état naturel dans l’environnement, l’aluminium peut se retrouver dans certains légumes. "Les champignons, épinards, radis, bettes, laitues et doucettes présentent les taux les plus élevés" indique l’EFSA dans un avis scientifique rendu en mai 2008. Ces taux peuvent aller de 5 à 10 mg/kg.

La compote de pommes maison

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Vous aimez réaliser vos compotes de fruits ? Attention aux récipients utilisés. "En présence d’acides et de sels, l’utilisation de casseroles et de saladiers en aluminium et de papier d’aluminium ménager pour des aliments comme la compote de pommes [...] pourrait entraîner une augmentation des concentrations en aluminium dans ces aliments" prévient l’Efsa. Sont aussi concernés "la rhubarbe, la purée de tomates ou les harengs salés".

Il est plutôt conseillé d’utiliser du papier sulfurisé à la place de l’aluminium, autant que possible.

Les feuilles de thé

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Le thé, plus précisément les feuilles de thé, font partie des "denrées alimentaires à très fortes concentrations moyennes en aluminium" indique le groupe scientifique AFC en 2008. Pour cause, l’aluminium représente environ 8 % de la croûte terrestre et se diffuse dans les végétaux comme le théier.

Néanmoins, en novembre 2003, l’Anses précisait que "si les feuilles de thé noir de différentes provenances (Ceylan, Inde ou Kenya) contiennent d'importantes quantités d'aluminium (892±292 mg/kg de matière sèche), les infusions ne contiennent plus que 4,2mg/litre d'aluminium (Mülleret al, 1998)".

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Le pain et les biscuits

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Selon l’Agence européenne de sécurité alimentaire (Efsa) "la plupart des denrées alimentaires non transformées contiennent habituellement moins de 5 mg d’aluminium/kg". Mais certains aliments peuvent en contenir plus (de 5 à 10 mg/kg) comme les pains, les gâteaux et les pâtisseries.

"Les taux les plus élevés se rencontrant dans les biscuits" précise l’EFSA. Plus généralement, les céréales et produits à base de céréales sont pointés du doigt par les autorités sanitaires pour leur teneur trop élevée en aluminium.

Notez aussi que les préparations à cuire au four ainsi qu’une majorité de produits farineux et de farines contiennent entre 5 et 10 mg d’aluminium par kilo.

Les pains au chocolat industriels

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Voilà encore une bonne raison d’éviter les aliments transformés : leur teneur en additifs à base d’aluminium. Ces derniers sont utilisés comme colorant, anti-agglomérant, affermissant, épaississant, stabilisant ou encore correcteur d’acidité… Mais ils nuisent à votre santé !

Les additifs à éviter : E173 (présent entre autre dans l’enrobage des confiseries, pâtisseries industrielles), E520 à E523 (sulfate d’aluminium), E541 (phosphate d’aluminium autorisé dans certaines pâtisseries), E554 à E559 (silicate d’aluminium), E1452 (octényl succinate d’amidon d’aluminium).

L’eau de boisson

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L’aluminium est disponible à des concentrations variables dans l’eau courante. "Les sels d’aluminium sont utilisés pour traiter l’eau du robinet contre les impuretés organiques et par là éviter qu’elle soit trouble" indique le Dr Laurent Chevallier dans son livre Le livre antitoxique.

Selon l’Efsa "l’aluminium dans l’eau de boisson représente une source mineure d’exposition". Mais pour le Dr Chevallier "ce type d’affirmation a priori rassurante semble omettre le fait que différents éléments présents dans l’eau, comme la silice, jouent un rôle non négligeable sur son degré d’assimilation".

Le médecin nutritionniste recommande ainsi de toujours bien analyser l’ensemble de la composition de l’eau (demandez à votre commune les détails des analyses de l’eau pour connaître les taux d’aluminium).

Les épices

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En 2008, le groupe scientique ATC de l’Efsa a pointé du doigt les épices comme des denrées alimentaires à très fortes concentrations moyennes en aluminium.

Les laits infantiles

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En février 2014, le magazine 60 millions de consommateurs tirait le signal d’alarme sur les trop grandes quantités d’aluminium présentes dans les laits infantiles. "Dans les laits 1er âge, nous avons trouvé une teneur moyenne de 153 microgrammes (μg) d’aluminium par litre. Un nourrisson de six mois consommant 4 biberons de 210 ml/jour ingère donc 897 μg d’aluminium par semaine" expliquait le magazine. Moins que le taux maximal fixé par l’Efsa à 1mg/kg/semaine mais quand même !

Dans un avis publié en 2008, l’Efsa avait noté que l’exposition d’un nourrisson de 3 mois à l’aluminium était de 0,6mg/kg de pc/semaine quand il était nourri avec les préparations à base de lait de vache, de 0,75 mg avec celles de soja et de moins de 0.07 mg avec l’allaitement au sein.

De son côté, l'Anses précise sur son site que les principaux aliments contribuant à l'apport en aluminium pour les nourrissons sont les légumes, le lait et les compotes. 

Sources

Merci à Raphaël Gruman, médecin nutritionniste et fondateur de La Méthode Gruman. 

Exposition à l’aluminium par l’alimentation, Anses, 20 septembre 2016. 

L'aluminium, ce métal qui nous empoisonne : la synthèse de l'ASEF, ASEF, 27 avril 2017. 

Aluminum and Amyloid-β in Familial Alzheimer’s Disease, Journal of Alzheimer's Disease, 18 février 2020. 

Le livre antitoxique, Dr Laurent Chevallier, Editions Fayard, 2013.

Dangers de l'aluminium dans l'alimentation, 13e législature, Sénat, 11 novembre 2010.

Evaluation des risques sanitaires liés à l'exposition de la population française à l'aluminium, Anses, Afssaps et INVS, novembre 2003.

http://www.anses.fr/sites/default/files/documents/EAUX-Ra-Aluminium.pdf

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