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Pour élargir la circonférence de la verge il faut injecter de la graisse

Trop petite ? Pas assez grosse ? Trop étroite ?... Nombreux sont les hommes qui s’inquiètent de la taille de leur pénis. Selon une étude menée et publiée en 2015 par la revue spécialisée BJU international, le pénis français moyen au repos mesure 9,16 centimètres. Il est de 13,12 en érection. En quête d’un sexe plus grand, certains hommes décident de bénéficier d'une pénoplastie. Toutefois, les méthodes d’agrandissement du pénis peuvent apporter des résultats jugés parfois décevants et non sans complications.

La chirurgie d’élargissement du sexe est l’une des deux principales techniques d’agrandissement de la verge. Il s’agit d’injecter de la graisse prise au niveau du ventre ou des fesses dans le fourreau de la verge. "On rend graisseuse la verge qui ne l’est pas naturellement", note le docteur Antoine Faix, chirurgien urologue et sexologue, responsable du Comité d’Andrologie et de Médecine sexuelle de l’Association Française d’Urologie.

Élargissement du pénis : quels risques ?

Pour ce spécialiste, l’intervention présente peu de risques. Toutefois, "la graisse peut se résorber, soit en totalité, soit partiellement. Dans ce cas, on peut avoir une verge avec des renflements disgracieux.

En moyenne, 30 % de la graisse va se résorber et nécessite éventuellement une retouche", précise le docteur Antoine Faix. Certains chirurgiens plasticiens utilisent pour cette opération de l’acide hyaluronique, mais le produit est susceptible de migrer sous la peau du fourreau de la verge, pouvant engendrer également des renflements nodulaires sur la verge.

Si cette opération peut être "intéressante pour la taille de la verge au repos, même en érection, au niveau de la fonction sexuelle, ce matelas mou autour de la verge n’apporte aucun gain dans la qualité des rapports sexuels", prévient Antoine Faix.

Pour allonger la verge il faut sectionner le ligament suspenseur

Concernant l’allongement du pénis, la technique la plus classique est la section du ligament suspenseur, ce ligament qui amarre la verge et l’appareil génital au pubis. Une fois le ligament sectionné, la verge va naturellement aller un peu plus vers le bas et s’allonger.

Allongement du pénis : quels sont les risques ?

Cette technique comporte un risque principal. "Puisqu’on coupe l’amarrage de la verge au pubis, elle risque d’avoir une orientation un petit peu plus vers le bas", commente le docteur Antoine Faix. Et si cette pratique offre un bénéfice pour la taille du sexe au repos, celui-ci "est quasi-nulle" en érection, ajoute le chirurgien urologue.

Pénoplastie : à qui s’adressent ces opérations ?

Existent-ils des risques de troubles de l’érection liés à ces deux opérations ? "On opère à distance des corps caverneux, donc théoriquement ces chirurgies sont très peu risquées. Toutefois, puisqu’on s’adresse à des patients souvent psychologiquement fragiles alors oui, les risques psychologiques de souffrir de troubles sexuels existent comme pour toute intervention sur la verge", explique Antoine Faix.

Pénoplastie : est-ce remboursé par la Sécurité Sociale ?

Ceux qui poussent la porte des cabinets d’urologue ou de plasticiens peuvent ne pas être satisfaits de leur pénis pour diverses raisons. Il faut savoir que ces opérations ne sont pas remboursées par la sécurité sociale, sauf pour les cas, très rares, de micropénis (moins de 4 cm au repos et moins de 7 cm en érection), notamment après des malformations de l’urètre opérées dans l’enfance.

Toutefois, on peut considérer que plus une verge est petite, plus la demande de pénoplastie peut être jugée légitime et raisonnable par le praticien. De son côté, le patient doit savoir que les bénéfices attendus sont modérés.

Pénoplastie : une évaluation psychologique est-elle nécessaire avant ?

"J’informe mon patient sur le fait que le gain sera minime et que ce qu’il voit dans les films porno ou sur certains sites médicaux, ce n’est pas la réalité. Je leur parle aussi des risques de complications. Surtout, je n’opère pas les gens que j’estime psychologiquement instable", commente le docteur Antoine Faix. "On ne peut pas transformer un organe. On peut augmenter un petit peu la longueur au repos et la largeur au repos et peut-être en érection, mais ce ne sera qu’un petit plus", insiste bien le spécialiste.

Dans quels cas la pénoplastie peut-elle être refusée ?

Ainsi, celui-ci n’opérera pas un patient souffrant de dysmorphophobie soit une obsession nourrie par un défaut physique imaginaire ou un défaut minime. "Une opération ne changera rien à la perception que cet homme a de son corps". Au contraire, "celui qui comprend que sa verge est normale et qui souhaite un petit plus, n’aura pas d’attentes irréalistes". A

Ainsi, le spécialiste plaide pour une évaluation psychologique obligatoire avant toute pénoplastie. "Cette chirurgie n’est pas remboursée, mais elle ne doit pas pour autant être une chirurgie sans évaluation anatomique et psychologique précise et à visée purement lucrative. Notre devoir, c’est aussi de conseiller les hommes et de leur dire la vérité sur ce à quoi ils peuvent s’attendre. Il faut être capable, selon moi, de dissuader et refuser aux patients ne remplissant pas des critères bien précis", conclut le docteur Antoine Faix.

Sources

"Am I normal? A systematic review and construction of nomograms for flaccid and erect penis length and circumference in up to 15 521 men", Wiley Online Library, 8 décembre 2014. 

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