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Le cancer de la prostate

Le cancer de la prostatePr Chauvin, cancérologue : ‘Chez les hommes, le cancer de la prostate est le plus fréquent. Le nombre de cas a augmenté de plus de 115 % en 10 ans. Il apparaît principalement à partir de 50 ans.


Entre 50 et 65 ans, on va avoir des cancers de la prostate un peu plus agressifs, qui vont nécessiter plutôt une opération.

Alors qu’après 70 ans, on va avoir affaire à des maladies d’évolution plus lente et dont le traitement va être moins agressif. Les médecins proposent davantage la curiethérapie et la radiothérapie après 70 ans’.

Le cancer du sein

Le cancer du sein Le cancer du sein se déclare dans 75 % des cas chez les femmes de plus de 50 ans. Une patiente sur deux a même plus de 70 ans.

Pr Chauvin, cancérologue: ‘Il y a une caractéristique du cancer du sein différente avant et après 55 ans. Avant 40 ans, le cancer du sein n'est pas lié aux hormones et est plus agressif. Une part importante de ces cancers est liée à des gènes de prédisposition.

Entre 40 et 55 ans, le cancer reste similaire mais il sera moins lié à des prédispositions génétiques.

Après 55 ans, on parle du cancer du sein de la femme ménopausée. Il s’agit du cancer du sein le plus courant. Il est hormono-dépendant et souvent lié à l’obésité. Dans ce cas, le pronostic dépend du stade où l'on fait le diagnostic. Il faut donc encourager les dépistages systématiques après 50 ans’.

Le cancer colorectal

Le cancer colorectal Le cancer colorectal touche 38 000 personnes par an et principalement les plus de 70 ans. L'âge est un facteur important dans la survenue de ce cancer.

Pr Chauvin, cancérologue: ‘Le cancer du côlon avant 50 ans est un peu plus agressif qu’après 50 ans. Le lien avec le facteur génétique est également plus grand. C’est là que l’on rencontre le plus de maladies familiales favorisant le cancer du côlon.

Après 50 ans, le cancer colorectal se soigne bien s’il est détecté précocement. Une simple opération via une coloscopie suffit bien souvent. C’est pourquoi le dépistage par hemoccult (recherche de sang dans les selles) est encouragé chez les seniors. Le pronostic de survie reste directement lié au stade du cancer au moment du diagnostic’.

Le cancer de la peau

Le cancer de la peauPr Chauvin, cancérologue: ‘Il y a différents types de cancers de la peau. Le plus connu est le mélanome malin lié à une trop forte exposition au soleil. Contrairement aux idées reçues, il touche aussi bien les jeunes que les moins jeunes et en particulier les personnes qui ont été exposées longtemps et sans protection dans l’enfance et l’adolescence. Le nombre de mélanome est d’ailleurs en augmentation.


Il existe un autre cancer de la peau, lui typique des seniors. Il s’agit du carcinome. Il représente 90 % des cancers de la peau. Il en existe deux types. Le carcinome ‘baso-cellulaire ‘ apparaît le plus souvent après 40 ans et se soigne très bien s’il est retiré entièrement. Le problème est qu’il se forme parfois dans des zones où on ne peut pas complètement l’enlever, comme sur le visage. Dans ce cas, le risque de récidive locale est fréquent. Le carcinome ‘spino-cellulaire ‘ est plus agressif car il peut former des métastases. Il touche surtout les personnes âgées’.

Le cancer du poumon

Le cancer du poumonPr Chauvin, cancérologue: ‘Le cancer du poumon survient essentiellement après 50 ans. La particularité est que 90% des patients qui ont un cancer du poumon vont en décéder. Il fait partie des cancers les plus agressifs et les plus fréquents avec plus de 15 000 nouveaux cas par an et une survie à 5 ans autour de 10 à 20%. Mais les caractéristiques du cancer du poumon ne diffèrent pas avec l’âge et de moins en moins avec le sexe.


Ce cancer touche de plus en plus les femmes. Depuis 2005, il y a eu une augmentation de plus de 75% du nombre de cancers du poumon chez la femme tout âge confondu. Elles vont même bientôt rattraper les hommes.’

Le cancer de l’utérus

Le cancer de l’utérus 90 % des femmes qui développent un cancer de l'utérus ont plus de 50 ans.

Pr Chauvin, cancérologue: ‘Le cancer du corps de l’utérus doit être au 5e rang en terme de fréquence chez les femmes. Il est différent du cancer du col de l’utérus dont l’origine est virale et qui touchent surtout les femmes de moins de 50 ans.


Le cancer de l’utérus apparaît, lui, davantage chez les seniors. On estime que ces cancers se manifestent plus facilement sur les utérus qui ont développé des fibromes. Le nombre de cas reste à peu près stable mais le diagnostic est souvent tardif car la femme plus âgée ne consulte pas forcément en cas de pertes de sang, symptôme principal de ce cancer.’

Cancers: est-on plus à risque après 50 ans?

Cancers: est-on plus à risque après 50 ans?Pr Chauvin, cancérologue: ‘Les nouveaux cas de cancers chez les hommes concernent à 93 % les plus de 50 ans et, chez les femmes, à 80 % les plus de 50 ans. Le cancer est donc globalement une maladie de quinquagénaire et plus. Pourquoi? Parce qu'elle découle de la dégénérescence cellulaire qui vient avec l’âge.


Les cancers qui touchent les plus de cinquante ans sont globalement les mêmes que ceux qui touchent les autres tranches de la population: le cancer du sein, de la prostate, de la peau, du poumon, de l’utérus, colorectal…

Le nombre de cancers détectés a augmenté du fait de meilleurs diagnostics mais également car on a moins d’autres maladies, le cancer reste donc la maladie la plus fréquente. Mais le risque d’en décéder a baissé, en règle générale, grâce aux dépistages mis en place, ce qui permet de soigner les cancers de plus en plus précocement’.

Les traitements hormonaux substitutifs augmentent-ils les risques de cancer?

Les traitements hormonaux substitutifs augmentent-ils les risques de cancer?Pr Chauvin, cancérologue: ‘Les traitements hormonaux substitutifs augmentent le taux de cancer du sein de quelques pour cents mais pas autant qu’aux Etats-Unis. En France, et en Europe plus généralement, on utilise des traitements hormonaux substitutifs moins dosés et avec des molécules différentes de celles prescrites aux Etats-Unis.


Pour prévenir ce risque de cancer, les médecins conseillent désormais de prendre des traitements hormonaux substitutifs uniquement si les symptômes de la ménopause sont gênants et de ne pas les prendre plus de 3 à 4 ans contre 10 à 15 ans auparavant’.

Les traitements des cancers sont-ils moins lourds quand on 50 ans?

Les traitements des cancers sont-ils moins lourds quand on 50 ans?Pr Chauvin, cancérologue: ‘Actuellement, en cancérologie, on ne considère pas qu’il faille des traitements différents selon l’âge. On prend plutôt en compte l’état du patient. Si on a un patient de 75 ans en parfaites conditions physique et psychiques, il peut suivre les mêmes traitements que ceux de 50 ou 30 ans. En revanche si le patient est en insuffisance cardiaque ou pulmonaire on évitera un traitement trop lourd (opération, chimiothérapie…).


Si le cancer n’est pas très agressif et que vous êtes déjà âgé, c’est la préservation de la qualité de vie qui prime sur le tout curatif. Ainsi, pour un cancer de la prostate diagnostiqué après 75 ans, la probabilité que la personne décède du cancer est très faible. On évitera donc une opération pour limiter les effets secondaires de type impuissance’.

Les diagnostics de cancer sont-ils plus tardifs après la cinquantaine?

Les diagnostics de cancer sont-ils plus tardifs après la cinquantaine?Pr Chauvin, cancérologue: ‘Chez les plus de 75 ans, on sait que les diagnostics de cancers sont plus tardifs car les dépistages systématiques s’arrêtent à cet âge. Il y a également une moindre attention portée aux signes qui sont évocateurs de cancer. On pense que chez la personne âgée, c’est normal d’avoir de petites douleurs ou des troubles du transit alors que ces signes devraient déboucher sur des examens. Il y a donc effectivement un retard de diagnostic chez les plus de 75 ans.

On fait des campagnes pour que cela change car il ne faut pas oublier que c’est à 75 ans que le risque de cancer est maximum. Par exemple, pour le cancer colorectal le risque de développer la maladie est 5 à 7 fois supérieur après 75 ans'.

Source

Remerciements au Professeur Franck Chauvin, cancérologue et administrateur national de la Ligue contre le cancer.

- 'Cancer toutes vos questions, toutes les réponses', de Marina Carrère D'Encausse et Michel Cymès, éd. Marabout, 2008

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