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Cancer du poumon : un cas sur deux diagnostiqué au stade métastatique

Cancer du poumon : un cas sur deux diagnostiqué au stade métastatique© Adobe StockLes cancers broncho-pulmonaires sont le plus souvent diagnostiqués à un stade avancé de la maladie : 40 à 55% des malades ayant un cancer du poumon dans sa forme la plus fréquente (non à petites cellules), sont diagnostiqués à un stade métastatique. "Pour la plupart des cancers, le traitement le plus efficace est la chirurgie qui devient plus difficile voire impossible lorsque les cancers sont plus évolués, avec extension locale, régionale ou à distance" informe le Dr Viguier, Directeur du pôle santé publique et soins de l’Institut national du cancer (INCa).

Le pronostic des cancers du poumon reste mauvais pour cette raison. La survie nette 5 ans après le diagnostic est estimée à 17 %. Se pose la question de l’intérêt d’un dépistage chez les personnes à risque. "Des expérimentations sont menées sur un dépistage du cancer du poumon à un stade plus précoce chez les fumeurs à l’aide de scanners thoraciques réguliers. Les modalités de ce dépistage doivent cependant être précisées et son efficacité confirmée" précise le Dr Viguier.

Bien entendu, l’arrêt du tabagisme est la prévention principale du cancer du poumon, qui touche de plus en plus de femmes.

Cancer du pancréas : particulièrement agressif

Le cancer du pancréas est en augmentation et il est particulièrement agressif. Il est souvent détecté à un stade avancé, parfois métastatique. Il se développe initialement sans symptôme sur cet organe profond. La plupart des patients ne peuvent pas bénéficier d’une intervention chirurgicale pour retirer la tumeur. "Si certains facteurs de risque comme le tabac ou encore l’obésité favorisent le développement de ce cancer, ils n’expliquent pas à eux seuls l’augmentation du nombre de cas observés chaque année. Par ailleurs, une échographie ne suffit pas pour faire le diagnostic. Un programme de dépistage dans la population n’est pas aujourd’hui envisageable" souligne le Dr Viguier.

Lueur d’espoir pour les malades : de nouveaux protocoles permettent une augmentation de la survie chez des patients présentant un cancer du pancréas avec métastases. "Il est important de préciser que des progrès dans les traitements sont réalisés régulièrement. Pour l’ensemble des cancers, l’arsenal thérapeutique se complète en continu : chimiothérapie, immunothérapies, thérapies ciblées" indique le Dr Viguier.

Cancer du foie : difficilement curable

Cancer du foie : difficilement curable© Adobe Stock"Comme les cancers du pancréas et du poumon, les cancers du foie sont de diagnostic tardif et difficilement curables. Ils conservent un mauvais pronostic" indique le Dr Viguier. Certains cancers se révèlent à un stade avancé. La survie à 5 ans après le diagnostic d’un cancer du foie est de 11 à 12%. "Un dépistage est préconisé chez les sujets à risque, à savoir ceux ayant une hépatite chronique B ou C, des maladies du foie liées à l’alcool ou à une surcharge pondérale. Des échographies doivent alors être réalisées de manière régulière" précise le Dr Viguier.

Cancer de l’ovaire : trois quarts détectés à un stade avancé

Cancer de l’ovaire : trois quarts détectés à un stade avancé© Adobe StockLe cancer de l’ovaire est la quatrième cause de mortalité chez les femmes alors qu’il en est la septième cause. Cela s’explique par un diagnostic souvent tardif et l’agressivité des lésions. Trois quarts de ces cancers sont détectés à un stade avancé : stades III à IV. Une tumeur de l’ovaire peut atteindre un volume important avant de provoquer des symptômes, qui sont en outre très variés : inconfort ou douleur abdominale, pertes vaginales anormales, troubles du transit ou urinaires... "C’est un cancer de mauvais pronostic car il a tendance à envahir rapidement le péritoine et à donner une carcinose péritonéale. Le traitement devient alors difficile" ajoute le Dr Viguier. La survie à 5 ans, tous stades confondus, est de 45%.

A savoir : Il existe un facteur de risque génétique du cancer de l’ovaire. Des antécédents familiaux multiples de cancer du sein, de l’utérus et de l’ovaire, évoquant une mutation des gènes BRCA-1 et 2 et doivent donner lieu à une surveillance gynécologique renforcée (échographies régulières).

Cancer colorectal : 63% de survie à 5 ans

Cancer colorectal : 63% de survie à 5 ans© Adobe Stock"Le cancer colorectal est un cancer qui garde un pronostic médiocre, avec 63% de survie à 5 ans après le diagnostic, au contraire par exemple du cancer de la thyroïde qui a un excellent pronostic avec 90% de survie à 5 ans" indique le Dr Viguier. Ce pronostic s’explique par un diagnostic parfois tardif. Or, il y a un programme national de dépistage "avec un test très efficace qui permet de diminuer de 40 % le nombre de cancers colorectaux". Ce test détecte ce cancer à un stade précoce et dans ce cas, il peut être guéri dans 90 % des cas. "Il est donc recommandé que les personnes de 50 à 74 ans sans antécédents personnels ou familiaux de maladies touchant le côlon ou le rectum, fassent tous les 2 ans ce test de dépistage".

Cancer du système nerveux central : un pronostic très péjoratif

Cancer du système nerveux central : un pronostic très péjoratif© Adobe Stock"Le pronostic des gliomes du cerveau reste très péjoratif" rappelle le Dr Viguier. "L’arsenal thérapeutique est très insuffisant : les gliomes ne répondent pas très bien à la radiothérapie et les chimiothérapies ne sont pour l’instant pas suffisamment efficaces." En outre, il n’existe pas de moyen de détecter de façon précoce ces tumeurs et les facteurs de risque ne sont pas connus. "Cependant, des avancées se font à petit pas. Il y a des évolutions thérapeutiques, notamment dans les thérapies ciblées" indique le Dr Viguier.

Cancer du col de l’utérus : son pronostic se dégrade

Cancer du col de l’utérus : son pronostic se dégrade© Adobe StockPlus de 1100 femmes par an meurent en France de ce cancer, qui est l’un des seuls pour lesquels le pronostic se dégrade. Le taux de survie à 5 ans après le diagnostic est en diminution : 68 % en 1989-1991 contre 64 % en 2001-2004. Pourtant, il existe un dépistage du cancer du col de l’utérus, le frottis régulier du col de l’utérus. "C’est un examen très efficace qui permet de dépister les cancers débutant mais aussi des lésions précancéreuses et de les traiter avant qu’elles ne dégénèrent en cancer" informe le Dr Viguier.
La réalisation d’un frottis est recommandée chez les femmes de 25 à 65 ans, tous les 3 ans (après 2 frottis normaux à 1 an d’intervalle). Il est également recommandé de faire vacciner les jeunes filles contre les papillomavirus (HPV) dès l’âge de 11 ans.

Sources

Plan cancer 2014-2019, Les cancers en France (INCa, e-cancer.fr)

Vidéo : Top 3 des cancers qui tuent le plus vite

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