Quels sont les cancers dont on guérit ?
Sommaire

Cancer colorectal : un taux de survie relatif de 80 %

Le cancer colorectal représente 12% des cas de cancer en France. La mortalité due à ce type de cancer diminue de jour en jour grâce aux progrès de la médecine et en particulier grâce au dépistage organisé.

Aujourd’hui, d’après le Plan Cancer, le cancer du colon rectum, s’il est détecté assez tôt, a un pronostic de survie relative (calcul réalisé en fonction de l'âge, du sexe, etc...) de plus de 80 %. Ce pronostic dépend bien entendu de l’âge et de la fragilité du patient.

Le dépistage : Age, hérédité, présence de polypes... autant de facteurs qui augmentent le risque de cancer. La plupart des cas surviennent après 50 ans, mais en cas d’antécédents familiaux, il est impératif de se faire dépister dès 45 ans. Dans la majorité des cas, une tumeur bénigne précède le cancer de plusieurs années, c'est pourquoi un dépistage permet de prendre en charge la maladie avant qu’il ne soit trop tard... La coloscopie est l’examen essentiel pour diagnostiquer le cancer colorectal. En cas d’anomalie, le médecin procèdera à une biopsie.

Le traitement : Si le diagnostic de cancer est confirmé, le traitement sera choisi en fonction de la localisation du cancer, au rectum ou au colon, et de son extension. Les parties de l'intestin atteintes sont retirées par chirurgie et, en cas de lésions proches de l'anus, le chirurgien peut avoir recours à la pose d'un anus artificiel. La radiothérapie et la chimiothérapie peuvent être utilisées en complément de la chirurgie ce qui permet de diminuer les cas de récidives.

Cancer du sein : la survie relative à 5 ans peut être de 100%

Depuis le début des années 2000, la mortalité par cancer du sein diminue. Ces progrès s’expliquent principalement par les progrès de la médecine et par le développement du dépistage en France qui permet un diagnostic plus précoce de la maladie.

La survie relative d’un cancer du sein à 5 ans est de 100% (Survie attendue des patients atteints de cancers en France : état des lieux, Plan Cancer, 2010) si la tumeur est repérée en amont et que le cancer en est à un stade local. D’après les calculs du Plan Cancer, un bon pronostic à 5 ans a de fortes chances d’aboutir à une guérison. En effet, la plupart des récidives a lieu au cours des premières années. Le Professeur Henri Roché, oncologue, émet cependant des réserves sur ces chiffres, les résultats restant très relatifs en fonction des patients.

Le dépistage : Le cancer du sein fait l’objet d’un dépistage généralisé en France. Une mammographie doit être faite dès l’âge de 50 ans. Si vous avez des antécédents héréditaires, il est conseillé de s'y prêter dès l’âge de 30 ans. Avant cela, votre gynécologue, ou votre médecin traitant, fera un examen par palpation à chaque visite annuelle.

Le traitement : Le traitement est choisi en fonction de la maladie. Une chimiothérapie complète l’acte chirurgical. Elle peut être faite avant, pour réduire la tumeur, ou après pour compléter le traitement et éliminer les éventuelles traces restantes. Le médecin peut aussi avoir recours à la radiothérapie (Cancer, toutes vos question, toutes les réponses, Marabout 2008).

Cancer de la prostate : 80% de survie relative à 5 ans

Les chances de survie dans les cas de cancer de la prostate augmentent de jour en jour. A l’heure actuelle, le pronostic de survie relative est de plus de 80% à 5 ans. La plupart des récidives ayant lieu les premières années, d’après les calculs du Plan Cancer, un bon pronostic à 5 ans a de fortes chances d’aboutir à une rémission totale.

Le dépistage : A l’heure actuelle, il n’y pas de dépistage généralisé du cancer de la prostate en France, mais le dépistage individuel existe. Il consiste en un test du taux de PSA (prostatic specific antigen) et à un toucher rectal. Ce dernier explique souvent la réticence de certains hommes à se faire dépister... Le dépistage est préconisé dès l’âge de 50 ans, ou dès l’âge de 40 ans en cas d’antécédents familiaux, puis suivi avec une fréquence d'un dépistage tous les deux ans.

Le traitement : Une fois le diagnostic final établi par une biopsie, le traitement va dépendre de la taille de la tumeur et de l'extension du cancer. Le traitement peut être une hormonothérapie, une chirurgie (prostatectomie radicale), un radiothérapie externe ou interne (curiethérapie). Tout dépend du patient et du stade d’évolution du cancer.

Cancer de l’ovaire : un pronostic qui atteint 98% à 5 ans

Le cancer de l’ovaire, lorsqu’il est diagnostiqué assez tôt, c'est-à-dire lorsqu'il en est encore à un stade local, avant de devenir régional puis métastasique, a un pronostic de survie de 98% à 5 ans ! (Survie attendue des patients atteints de cancers en France : état des lieux, Plan Cancer, 2010)

D’après les calculs du Plan Cancer, la plupart des récidives ayant lieu les premières années, un bon pronostic à 5 ans a de fortes chances d’aboutir à une guérison. Lorsque le cancer passe au niveau régional, les chances de survie diminuent de moitié ! Le Professeur Henri Roché, oncologue, est plus mesuré. D'après lui, il faut être très prudent lorsque l'on parle de pronostic de survie : les cas sont très variables.

Le diagnostic : Le cancer de l’ovaire touche le plus souvent les femmes de plus de 45 ans. Il n’existe pas de dépistage pour ce cancer, la localisation le rendant difficile à diagnostiquer avant qu’il ne soit déjà avancé. C’est donc souvent lorsque les signes se manifestent (troubles urinaires, ballonnements ou douleurs...) que le dépistage est réalisé.

Le traitement : Lorsqu’un cancer ovarien est confirmé, il faut opérer. On opte souvent pour un geste large : le chirurgien enlève les deux ovaires, les ganglions et l’utérus pour éviter de laisser une partie des cellules cancéreuses. Pour les mêmes raisons, la chirurgie est doublée d’une chimiothérapie.

Le cancer de la thyroïde : les médecins guérissent 9 cas sur 10

Neuf cancers de la thyroïde sur dix sont guéris si la prise en charge est faite avant 40 ans. Reste ensuite à opérer une surveillance régulière, à raison d'au moins une fois tous les trois ans. Selon les patients et en fonction de la maladie, la surveillance peut être requise tous les ans.

Le diagnostic : Les femmes sont généralement plus touchées que les hommes, car plus soumises aux phénomènes hormonaux (Cancer, toutes vos questions, toutes les réponses, Marabout, 2008). C’est souvent à l'apparition de symptômes prolongés (problèmes de transit, prise ou perte de poids, fatigue...) que l’on découvre la présence d’un cancer. Mais il peut aussi être détecté lors d’une échographie, ou lorsque l’on sent une grosseur à la base du coup. Il est donc primordial de s’adresser à votre médecin à l’apparition de la moindre anomalie.

Le traitement : Une fois le diagnostic confirmé, une partie ou la totalité de la thyroïde est retirée chirurgicalement. La thyroïde étant la glande qui produit les hormones régulatrices de nombreuses fonctions de notre organisme (température corporelle, battements cardiaques, transit), il est indispensable de combler son absence.

C’est pourquoi après une ablation de la thyroïde, les patients sont contraints de prendre des médicaments à base d’hormones thyroïdiennes à vie (Cancer, toutes vos questions, toutes les réponses, Marabout, 2008). Lorsque l’ablation n’est que partielle, le traitement dépend alors du patient.

Cancer du col de l’utérus : le pronostic est souvent bon

Le cancer du col de l’utérus est un cancer au bon pronostic, à condition qu’il soit pris à temps. Il touche principalement les femmes jeunes (de 30 à 50 ans). Il résulte de la contraction du papillomavirus, une maladie sexuellement transmissible.

Le dépistage : C’est le test du “frottis”, effectué par votre gynécologue, qui permet de détecter la présence du papillomavirus. Ce virus ne peut pas s’éliminer mais le dépistage est d’autant plus important qu'il permet au médecin de prendre les mesures de surveillance nécessaires avant même qu’un cancer ne se développe. Il est conseillé de faire un dépistage par frottis tous les deux ans entre 25 et 50 ans.

Le vaccin : Il existe aujourd’hui en France un vaccin contre le papillomavirus mais il ne s’adresse qu’aux jeune filles et femmes de 14 à 23 ans n’ayant pas eu de rapports sexuels. De plus ce vaccin ne cible que les deux tiers des types de virus impliqués.

Le traitement : Le traitement du col de l’utérus dépend de l’évolution du cancer au moment du diagnostic, de l’âge de la patiente et de son souhait de fertilité. Si la tumeur a peu évolué, un traitement au laser peu suffire. Si la tumeur est plus importante, l’ablation (hystérectomie) devient inévitable. Le traitement chirurgical est souvent doublé d’une radiothérapie et d’une chimiothérapie. Ces choix sont déterminés par l’évolution du cancer : simple tumeur, tumeur importante ou métastasée.

Mélanome : 88% de survie relative à 5 ans

Détecté à temps, un mélanome donne une chance de survie relative (calcul incluant les différents sexes, âges, etc...) de 88% sur 5 ans. D’après les calculs du Plan Cancer, un bon pronostic à 5 ans a de fortes chances d’aboutir à une rémission totale du cancer, car la plupart des récidives ont lieu au cours des premières années.

Cependant, lorsque le cancer passe au niveau régional (c'est à dire qu'il s'étend), les chances de survie à 5 ans chutent à 15 % ! Il est donc indispensable d’être vigilant.

Le dépistage :
Il existe deux types de cancers de la peau :
- le mélanome, qui se développe à partir de grains de beauté
- les carcinomes (90% des cancers de la peau) qui se développent à partir de toutes les cellules de l’épiderme

Le mélanome est la première cause de mortalité par cancer chez les jeunes adultes ! Les personnes à peau claire, ayant beaucoup de grains de beauté ou de taches de rousseur, sont particulièrement à risque.

Le cancer de la peau est en surface, facile à détecter. Encore faut-il se faire examiner par son médecin. Aussi, consultez chaque année votre dermatologue pour un contrôle approfondi. Le moindre grain de beauté suspect, aux contours irréguliers, qui change de couleur, qui noircit, doit vous mettre la puce à l’oreille. Si vous repérez une quelconque anomalie, il est impératif de se tourner vers votre dermatologue ou votre médecin traitant.

Le traitement : Diagnostiqué de façon précoce, le cancer de la peau peut facilement être soigné. Un mélanome ou un carcinome peuvent être retirés par une simple opération chirurgicale faite par votre dermatologue. La radiothérapie peut également être utilisée.

Cancer du testicule : taux de guérison supérieur à 95%

Le taux de guérison du cancer du testicule est supérieur à 95%, à condition que le diagnostic survienne assez tôt. Un progrès médical considérable si on considère qu’il y a 30 ans, le cancer du testicule était mortel dans la plupart des cas !

Bien que rare, les cas de cancer du testicule augmentent chaque année dans les pays occidentaux. On soupçonne l’environnement d’en être responsable mais les causes exactes n’ont pour l’instant pas été identifiées (Cancer, toutes vos questions, toutes les réponses, Marabout, 2008).

Le diagnostic : Ce cancer touche particulièrement les hommes jeunes, avant 45 ans, et parfois même dès la puberté. Dans la majorité des cas, les patients remarquent une masse ou une boule qui peut s’accompagner d’une gène. La vérification se fait alors par échographie. Pour détecter une tumeur, il est prudent de faire une auto-palpation régulière : moins le cancer évolue, plus il a de chance de guérir.

Le traitement : L'ablation (orchidectomie) est inévitable. Il peut aussi être nécessaire de retirer certains ganglions, en fonction du stade de la maladie. Une chimiothérapie et éventuellement une radiothérapie peuvent compléter l’opération en fonction du type de tumeur.

Guérison et rémission : quelle est la différence ?

Guérison signifie que le cancer a entièrement disparu, qu’il ne reste aucune cellule cancéreuse dans l’organisme et que donc ce cancer ne peut pas réapparaître, comme l’explique le Professeur Henri Roché, oncologue. “Mais on peut rarement en être certain, c’est pourquoi on préfère parler de rémission”.

“Rémission signifie que la maladie n’est pas visible mais peut être cachée quelque part. Un patient peut être en rémission pendant 30 ans et présenter une récidive par la suite”.

Dans le cadre d'un cancer, le risque de récidives est donc malheureusement toujours présent, ce qui souligne l’importance du suivi médical. La moindre anomalie doit systématiquement être mentionnée à votre médecin traitant.

“Souvent, avant même d’avoir été diagnostiqué d’un cancer, les patients ont peur", explique le Professeur Henri Roché. "Ils préfèrent ne rien dire à leur médecin, ne pas accorder d’importance à une grosseur ou à une douleur, plutôt que faire face à un diagnostic possiblement négatif. C’est pourquoi certains cas de cancer sont plus difficiles à traiter, car il ne sont pas pris en charge aussi tôt qu’ils pourraient l’être.”

Pourquoi certains cancers sont beaucoup plus durs à soigner ?

Poumons, pancréas, foie, œsophage... Des cancers qui sont souvent très difficiles à soigner et donc le pronostic est souvent mauvais.

Pourquoi ? “Parce que plus le cancer est situé dans des endroits profonds, plus il est difficile à trouver”, explique le Professeur Henri Roché, oncologue. “La maladie n’étant pas détectée, le cancer a plus de temps pour évoluer. Or, plus il est avancé lorsqu’il est diagnostiqué, plus il est difficile à traiter par la suite”.

De plus, si aucun symptôme ne se manifeste, il est difficile de détecter la maladie. “Par exemple, si une tumeur se développe dans une partie dormante du cerveau (une partie non utilisée par l’organisme), elle aura le temps d’évoluer avant que l’on ne s'aperçoive de sa présence !”, ajoute le Professeur Roché.

Autre exemple, dans les cas de cancer du poumon, “seul un diagnostic précoce autorise une chirurgie curatrice. Or le diagnostic est souvent porté à un stade trop avancé de la maladie”, comme l’explique la Ligue contre le cancer.

“Il n’y a cependant rien d’inéluctable”, ajoute le Professeur Roché. “Il y a toujours des traitements à suivre pour ralentir l’évolution du cancer et prolonger la survie du patient”.

Quelques conseils pour prévenir les cancers

On sait qu’une alimentation riche en fruits et légumes et une bonne hygiène de vie diminuent les risques de cancers. Mais les facteurs de risques sont multiples, et beaucoup d’entre eux ne sont pas certifiés.

Cependant, certaines causes ne sont plus à prouver :
- le tabagisme
- la consommation excessive d’alcool
- l’hérédité (notamment pour le sein et le colon-rectum)
- une peau claire (pour le mélanome)
- un environnement professionnel à risque (amiante, hydrocarbures...)

Autant de raisons qui doivent vous pousser à prendre plus de précautions et à vous surveiller. Répondez aux dépistages généralisés (colorectal, sein), demandez à votre médecin de vous faire un dépistage individuel (prostate, col de l’utérus, testicule...) et signalez-lui la moindre anomalie. “Tous les cancers sont potentiellement guérissables mais tout dépend du moment auquel le diagnostic est fait”, explique le Professeur Henri Roché, oncologue.

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