Cancer colorectal et cancer du sein : 10 aliments incrimines par l-American Cancer Society

L'American Cancer Society (ACS) vient de mettre à jour ses lignes directrices concernant l'alimentation dans le cadre de la prévention contre le cancer. Leurs ajustements reflètent les preuves et les études les plus récentes en matière de lutte contre le cancer colorectal et cancer du sein tout particulièrement.

"Les recommandations mises à jour mettent davantage l'accent sur la consommation de viande transformée, boissons sucrées, d'aliments transformés et d'alcool", présente l’ACS.

Ces recommandations de prévention contre le cancer, transmises par l’ACS sont révisées régulièrement à mesure que des nouvelles études émergent. "Elles sont créées par un comité de bénévoles composé d'un groupe diversifié d'experts de plusieurs secteurs. Le comité a examiné les données probantes sur l'alimentation et l'activité physique sur le risque de cancer", indique l’organisme.

Découvrez à travers notre diaporama, les aliments mis en cause par l’ACS dans la survenue de cancers. Ces données sont basées "sur des examens systématiques effectués par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC); le Fonds mondial de recherche sur le cancer / Institut américain de recherche sur le cancer (WCRF / AICR); et les départements américains de l'agriculture et de la santé et des services sociaux (USDA / HHS). La dernière mise à jour est conforme aux recommandations de ces groupes ainsi qu'à celles des autres principaux organismes de recommandation", assure l’ACS.

Cancer : y a-t-il des aliments capables de les prévenir ?

Les nombreuses études menées ces dernières années ont permis d’affirmer que certains facteurs alimentaires sont susceptibles de jouer un rôle dans le développement des cancers.

"S’il n’existe pas d'aliments "anticancer", certains peuvent diminuer le risque de survenue de la maladie, ou au contraire l’augmenter, relaye de son côté l’Institut National du Cancer. En France, le nombre de nouveaux cas de cancer pouvant être prévenus par une alimentation s’élève à 19 000 pour une année".

Parmi les aliments pouvant diminuer vos risques de cancer, on retrouve principalement les produits riches en nutriments, qui permettent également de prévenir le surpoids. On note :

  • les légumes, vert foncés, rouges et orange
  • les légumineuses riches en fibres (haricot, pois chiches, lentilles)
  • les fruits : "particulièrement les fruits entiers avec une variété de couleurs", précise l’ACS,
  • les grains entiers (quinoa, avoine).

Ces derniers sont associés à une diminution du risque de cancer colorectal. De même, ils sont associés à la réduction du risque de surcharge pondérale, facteur directement associé au risque de 14 localisations de cancer, confirme l’Institut National du Cancer.

Faites défiler notre diaporama et découvrez les aliments à éviter pour réduire vos risques de cancer, selon les dernières mises en garde de l’ACS.

Viandes rouges : classées comme "probablement" cancérogènes

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La viande rouge fait partie des aliments à limiter selon les nouvelles recommandations de l’ACS. Et pour cause, elle constitue un facteur de risque pour le cancer du côlon et du rectum. 

« En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé la consommation de viandes rouges comme probablement cancérogène (Groupe 2a).

Les viandes définies comme « viandes rouges » dans les études épidémiologiques correspondent à l’ensemble des viandes de boucherie (hors volaille) : bœuf, porc, veau, agneau, mouton et autres types (cheval, chèvre).

"Plusieurs mécanismes peuvent expliquer l’augmentation du risque de cancer colorectal associée à la consommation de viandes, indique l’Institut National du Cancer. Production de composés N-nitrosés cancérogènes ; production de radicaux libres et de cytokines pro-inflammatoires liés à un excès de fer héminique ; production d’amines hétérocycliques (AHC) ou d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), liée à la cuisson à forte température".

Il est recommandé de limiter la consommation de viandes rouges à moins de 500 g par semaine (1 steak pèse entre 100 et 150 g). Privilégiez la volaille et alternez avec le poisson. 

Viande transformée : la charcuterie augmente vos risques de cancer du côlon et du rectum

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La viande transformée, dont la charcuterie, constitue également un facteur de risque pour le cancer du côlon et du rectum. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé la consommation de viandes transformées comme cancérogène pour l’Homme.

« La consommation de viandes et de charcuteries contribue à près de 5 600 nouveaux cas de cancer colorectal en 2015 (1,6 % de l’ensemble des cas de cancer) », relaye l’Institut National du Cancer.

En cause ? Notamment les apports de sels nitrités par certaines charcuteries. Foodwatch, Yuka et la Ligue contre le cancer rappellent l’importance d’interdire les nitrites ajoutés dans notre alimentation. Les nitrites entraînent « la formation de composés cancérogènes telles que les nitrosamines et nitrosamides », alerte l’association Foodwatch.

Le jambon

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Le jambon fait également partie des viandes transformées. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) nous met en garde quant à son caractère cancérogène.

En cause, les nitrites, ces additifs qui donnent une couleur rose au jambon.

En France, près de 4000 nouveaux cas de cancer colorectal seraient attribués à la charcuterie, dont notamment le jambon, chaque année.

Les boissons sucrées augmentent le risque de cancer du sein

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Selon l’ACS, les boissons sucrées doivent impérativement être limitées si vous voulez réduire vos risques de cancer. On inclue les sodas, jus de fruits et jus de fruit sans sucres ajoutés.

Ce n’est pas la première mise en garde à l’égard de ses produits : Une étude, relayée par l’Inserm et publiée en 2019 au sein du British Medical Journal faisait déjà le lien la consommation de ces breuvages et le risque de cancer. 

Le risque serait particulièrement important pour le cancer du sein. Les chercheurs ont constaté que la consommation de boissons sucrées est associée à un risque plus élevé de cancer, en particulier de cancer du sein. Boire 100 mL de boisson sucrée supplémentaire chaque jour augmente de 18% le risque de souffrir d’un cancer en général et de 22% celui d’être atteint d’un cancer du sein.

Voir la suite du diaporama

Pain et brioches industriels

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Les pains et brioches industriels font partie des aliments dit « ultra-transformés ».

« Les procédés de transformation comprennent par exemple le chauffage à haute température, l’hydrogénation, et le prétraitement par friture. Des colorants, émulsifiants, texturants, édulcorants et d’autres additifs sont souvent ajoutés à ces produits », décrit l’Inserm.

Selon l’ACS, ils sont réellement à limiter car peuvent favoriser la survenue de cancers.

Dans une étude, que l’Inserm avait publié le 15 février 2018 dans le British Medical Journal, les chercheurs ont observé qu’une augmentation de 10 % de la proportion d’aliments ultra-transformés dans le régime alimentaire était associée à une augmentation d’environ 10 % des risques de développer un cancer tous sites confondus et un cancer du sein plus spécifiquement.

En cause ? « Parmi les différentes hypothèses qui pourraient expliquer ces résultats, la moins bonne qualité nutritionnelle globale des aliments ultra-transformés peut être avancée », soutient l’Inserm. En outre, la présence d’autres composés (additifs, substances formées lors des processus de transformation, matériaux au contact des aliments, etc.) pourrait également jouer un rôle.

Conserves de légumes et légumes industriels

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Attention, les conserves de légumes uniquement salées sont également considérées comme des « aliments transformés ». Quant aux légumes industriels cuits ou frits, marinés dans des sauces et/ou avec des arômes ou texturants ajoutés (comme les poêlées industrielles de légumes), ils sont considérés comme des « aliments ultra-transformés » et joue également un rôle dans le développement de cancers.

Les nuggets de volaille et de poisson

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Les nuggets de volaille et de poisson, si populaires, surtout chez les personnes qui n’ont pas le temps de cuisiner, font également partie des aliments ultra-transformés et favorisent également la survenue de cancers.

Sachez, là encore que les procédés de transformation comprennent le chauffage à haute température, l’hydrogénation, et le prétraitement par friture. Des colorants, émulsifiants, texturants, édulcorants et d’autres additifs sont souvent ajoutés à ces produits. 

"L’augmentation de la consommation d'aliments transformés risquent d'entraîner un nombre croissant de cancers dans le dis prochaines années", assuraient des chercheurs, auteurs de l’étude parue en 2018 dans le  British Medical Journal.

Les biscuits apéritifs

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Les biscuits apéritifs comprennent de nombreux additifs et font partie des aliments ultra-transformés. Ces derniers favorisent également la survenue de cancers.

En cause ? L’acrylamide, une substance cancérogène qui se forme dans certains aliments comme les frites, les chips, les biscuits ou encore le pain grillé.

L’acrylamide est une substance chimique qui se forme naturellement lorsqu’un aliment riche en amidon, comme les pommes de terre ou les céréales, est cuit, frit ou rôti à plus de 120°C. 

Après des tests en laboratoire qui ont démontré un lien entre l’acrylamide et le cancer chez les animaux, des scientifiques ont conclu que cette substance augmentait les risques de cancer chez les consommateurs, tous âges confondus.

A titre de précision, les aliments ultra-transformés incluent notamment les pains et brioches industriels pré-emballés, les soupes de légumes instantanées en poudre, les barres chocolatées, les biscuits apéritifs, les sodas et boissons sucrées aromatisées, les nuggets de volaille et de poisson, et encore les plats préparés.

Les produits céréaliers raffinés

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Les produits céréaliers raffinés sont également considérés comme des facteurs dans la survenue de cancer selon l’ACS. Les céréales raffinées incluent le pain blanc, les pâtes non complètes, le riz blanc, le seigle ou encore l'orge. Ces aliments ont un index glycémique élevé.

En 2012, des chercheurs Suédois avaient fait le lien entre la consommation d'aliments glucidiques (céréales, boissons sucrées, etc.) et le risque de développer un cancer de la prostate.

Ils avaient découvert que plus on consomme de céréales raffinées pauvres en fibres (riz, pâtes) ou de biscuits plus le risque de cancer de la prostate serait important.

L’alcool : responsable de 28 000 nouveaux cas de cancers par an

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« Il est préférable de ne pas boire d'alcool. Les personnes qui choisissent de boire de l'alcool devraient limiter leur consommation à 1 verre par jour pour les femmes et 2 verres par jour pour les hommes », préconise l’ACS.

Et pour cause, la consommation de boissons alcoolisées représente la deuxième cause de mortalité évitable par cancer après le tabac. Elle est responsable de 28 000 nouveaux cas de cancer par an (8% des cancers), estime l’Institut National du Cancer.

« La relation entre l'alcool et les cancers est scientifiquement établie quel que soit le type de boisson alcoolisée consommée, le facteur cancérogène étant l'éthanol qu'elles contiennent toutes », précisent les experts.

Le risque augmente avec la dose totale d’alcool consommée par jour. « Pour certaines localisations (sein, œsophage), cette augmentation est significative dès la consommation moyenne d'un verre par jour : il n'existe pas d'effet de seuil en-deçà duquel boire de l'alcool ne présente aucun risque »., ajoute l’Institut.

En outre, l’alcool joue un rôle dans la survenue des cancers du côlon, du foie, de l’œsophage et de l’estomac. 

Sources

Lignes directrices de l'American Cancer Society pour l'alimentation et l'activité physique pour la prévention du cancer, ACS, 9 juin 2020

Cancers : le rôle de l'alimentation, Institut National du Cancer, février 2020

Consommation de boissons sucrées et risque de cancer, Inserm, 11 juillet 2019

La consommation d’aliments ultra-transformés est-elle liée à un risque de cancer ?, Inserm, 2018

Cancérogénicité de la consommation de viande rouge et de viande transformée, OMS, 2015

Dietary intakes of carbohydrates in relation to prostate cancer risk: a prospective study in the Malmö Diet and Cancer cohort, The American Journal of Clinical Nutrition, 2012

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