Ces vins roses dont vous devez vous mefier cet ete

Le rosé est souvent la boisson préférée de l'été : il est à la fois léger et fruité, adapté aux apéritifs estivaux, aux pique-niques et aux repas entre amis... Un succès qui se chiffre, puisque les Français consomment un tiers de la production mondiale (8,1 millions d’hectolitres consommés en 2014). Voyons maintenant ce que contient cette mystérieuse boisson colorée, puis analysons les différents types de rosé.

Un vin rosé, c'est quoi ?

Le vin rosé n’est nullement comme tant de gens aiment à le croire issu d’un assemblage de vin blanc et de vin rouge (à l'exception du Champagne rosé). C'est un vin comme les autres. Il est issu d’un ou de plusieurs cépages, et subit une macération plus courte que le vin rouge, d’où sa couleur autrement plus claire, et si caractéristique.

Les vins rosés sont élaborés à partir de 3 techniques différentes :

  • le rosé de saignée (qui ressemble à une vinification en rouge), obtenu après macération des peaux et du jus, qui a tendance à donner des rosés foncés;
  • le rosé de presse (qui ressemble à une vinification en blanc), où le jus est directement pressuré (mais plus lentement que pour le vin blanc), ce qui lui donne une couleur claire.
  • le rosé d'assemblage, issu du mélange de vin blanc et vin rouge, autorisé uniquement en Champagne.

Rosé : est-il mauvais pour la santé ?

Comme tout alcool, le rosé n'est pas bon pour la santé. C'est une boisson qui doit être consommée occasionnellement, et en petite quantité (gare au coma éthylique !).

D'ailleurs, il n'y a pas de niveau "minimum" d'alcool qui soit sans danger pour la santé.

Selon une étude menée par The Lancet, boire un verre par jour pendant un an augmente - parmi les personnes âgées de 15 à 95 ans - de 0,5 % le risque de développer l'un des 23 problèmes de santé liés à l'alcool (cancers, maladies cardiovasculaires, AVC, cirrhose, accidents, violences, etc.).

Un usage nocif de l’alcool, qui entraîne, selon l'OMS, 3,3 millions de décès chaque année dans le monde, soit 5,9 % des décès.

Les boissons alcoolisées occasionnent en prime une dépendance chez certaines personnes, dont il est difficile de s'en défaire.

En outre, sans surprise, le vin rosé est assez calorique en raison de sa teneur en alcool (mais pas plus que les autres vins). 1 g d’alcool apporte 7 kcal, contre seulement 4 pour le sucre. Mais ce n'est pas tout !

"Outre le fort apport calorique, le rosé est aussi suspecté de contenir beaucoup d'additifs, notamment le fameux soufre tant décrié", met en garde Christophe Lavelle, biophysicien et chercheur au CNRS.

En effet, les rosés - tout comme les vins blancs - possèdent peu de tannins (surtout les rosés de presse, puisque les tannins sont présents dans la peau des raisins) et sont donc particulièrement sensibles à l’oxydation.

"C'est pourquoi la réglementation européenne autorise jusqu'à 200 mg de soufre par litre pour les blancs et rosés (contre 150 mg/l pour les rouges)", précise l'expert.

Bon à savoir : certains rosés, aussi rares qu'originaux, sont vinifiés et élevés en fûts de chêne. Ces vins ont une capacité de vieillissement de quelques année s, contrairement au rosé "basique" des rayons, qui doit se consommer assez rapidement (4 mois maximum après son achat).

Le rosé pamplemousse : une bombe sucrée

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Ces vins rosés dont vous devez vous méfier cet été

Le rosé pamplemousse est la star de l'été. Frais, acidulé, subtilement sucré... Il se déguste tel un sorbet fruité.

Pourtant, selon le magazine 60 millions de consommateurs, cette boisson apéritive cumule les défauts.

Composée de vin rosé, d'eau, de sucre, d'arômes naturels et de conservateurs comme les sulfites et le E202 (sorbate de potassium), elle est non seulement mauvaise pour votre santé (à cause de l'alcool), mais c'est aussi une véritable bombe calorique.

Ainsi, d'après Christophe Lavelle, "un verre de 10 cl de rosé à 12 °c contient environ 10 g d'alcool, soit 70 kcal, auquel s'ajoute facilement 2,5 g de sucre, donc 10 kcal. Les vins rosés sont aussi un peu plus sucrés que les vins rouges ou blancs secs".

L'ajout de pamplemousse augmente évidemment l'apport de sucre… d'autant plus si on utilise du sirop au lieu du jus frais. 

En résumé : le rosé pamplemousse est calorique, il ne faut donc pas en abuser, notamment lorsqu'il fait chaud et que l'on a (trop) envie de se désaltérer. L'addition calorique peut grimper très vite !

Le rosé clair : gare aux sulfites !

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Ces vins rosés dont vous devez vous méfier cet été

La couleur si particulière du rosé clair, presque cristalline, ne doit pas vous faire croire que cette boisson est "allégée" ou qu'elle ressemble - de loin - à de l'eau. 

Le rosé clair contient tout autant d'alcool que les rosés foncés, si ce n'est plus (jusqu'à 14 °c pour certains rosés de Provence). D'ailleurs, pour l'appellation "rosé de Provence", il est permis de mélanger le rosé avec un peu de blanc pour l'éclaircir.

Autre information capitale : certains produits chimiques légaux sont autorisés pour rendre plus clair le breuvage. Ces substances, habituellement très contrôlées, ne devraient pas poser de problème pour votre santé (dans le cadre d'une consommation occasionnelle). 

Néanmoins, la sensibilité de chaque personne face aux sulfites (qui peuvent être naturellement présents dans le vin ou ajoutés artificiellement) varie : certains pourront ressentir un mal de tête, tandis que d'autres non.

Dans certains cas plus rares, "une réaction allergique peut se déclencher et entraîner des difficultés respiratoires, bouffées de chaleur et démangeaisons, voire un choc anaphylactique. Mais attention : les sulfites ne posent un problème… qu’aux personnes sensibles aux sulfites !”, rappelle le biophysicien.

 

Le rosé foncé : une mauvaise idée ?

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Ces vins rosés dont vous devez vous méfier cet été

Contrairement aux idées reçues, un rosé foncé n'est pas forcément plus fort en goût et en alcool qu'un rosé clair. 

La raison pour laquelle ce rosé est plus foncé dépend uniquement de la pellicule du raisin : c'est elle qui donne les pigments colorants.

Ainsi, plus la peau macère dans le jus, plus la couleur du vin sera foncée. 

Mais les consommateurs de rosé préfèrent souvent le rosé clair : un rosé trop foncé peut en effet paraître fané, oxydé, passé... alors qu'il n'en est rien. C'est la raison pour laquelle la plupart des producteurs font du rosé clair.

Des rosés de Provence très alcoolisés

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Ces vins rosés dont vous devez vous méfier cet été

Depuis une dizaine d’années, les rosés se font de plus en plus clairs et s’imposent même parfois à tord comme un gage de qualité.

Sous la pression des distributeurs et des consommateurs, de nombreux producteurs ont ajusté la couleur de leurs vins rosés. Pourtant, cette unification fait perdre l'identité régionale de chaque vin.

En outre, les rosés clairs, comme ceux de Provence, sont souvent plus chargés en alcool que les autres : certaines bouteilles contiennent jusqu'à 14 % de volume d'alcool !

Avec ce taux, les risques sont multipliés : plus vous consommez de l'alcool fort, plus cette substance agira sur les cellules de votre cerveau. Vous pourrez notamment subir un ralentissement de la communication entre vos neurones dans un premier temps, puis à partir d'une forte dose d'alcool, il est possible de souffrir d'une atrophie de l’hippocampe, mais aussi d'une dégradation de la matière grise (entraînant divers troubles, comme un déclin du langage).

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Le champagne rosé : que faut-il en penser ?

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Ces vins rosés dont vous devez vous méfier cet été

D'après Christophe Lavelle, il existe en fait 2 façons de faire du Champagne rosé : 

- par macération de raisins noirs à jus blanc (en l'occurrence ici, pinot noir ou pinot meunier), comme pour les vins rosés.

- ou, cas unique autorisé en Champagne, par assemblage des vins rouges et blancs vinifiés séparément.

Le problème ? Le champagne rosé est souvent (très) sucré.

Comme pour le champagne blanc, celui-ci reçoit une liqueur d'expédition composée de vin et de sucre, et peut donc contenir environ 12 grammes de sucre par litre (pour les champagnes bruts), mais il peut aussi en avoir... jusqu'à 50 grammes par litre pour les doux ! Une véritable bombe sucrée donc... Pour l'éviter, n'hésitez pas à décrypter l'étiquette des bouteilles.

Sources

Le rosé pamplemousse, entre “vide sidéral” et “produit séducteur”, 60 millions de consommateurs. 

Boire un verre de vin par jour n'est pas sans danger, L'Express, 24 août 2018.

Consommation d'alcool, OMS, 21 septembre 2018.

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