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1. Est-ce vraiment mon envie ?

Du mari indélicat qui trouve la poitrine de son épouse tombante aux petits-enfants qui jugent leur grand-mère ridée, en passant par la meilleure amie perfide, trop souvent encore la décision de recourir à la chirurgie esthétique est prise sous la pression de l'entourage...
Ne vous laissez pas dicter votre conduite ! "C'est alors une mauvaise motivation qui peut se retourner contre vous", insiste le Dr François Perrogon, président de l'Association pour l'information médicale en esthétique (AIME). Comment ? "L'opérée peut être insatisfaite d'une opération qu'elle n'aura pas réellement choisie. Elle risque de ne plus se reconnaître, de ne plus retrouver son corps. Non seulement c'est une source de mal-être, qui peut aller jusqu'à la dépression, mais la personne peut aussi en vouloir aux autres de l'avoir poussée."

2. Coup de tête ou décision mûrement réfléchie ?

Une rencontre avec une femme plus jeune et hop, monsieur a envie de faire disparaître sa calvitie. Une séparation brutale, et ces dames sont prêtes à tout pour se sentir de nouveau séduisantes, sans ces fichues rides et cette culotte de cheval...
Là encore, le Dr Perrogon met en garde : "Une opération ne doit jamais se décider sur un coup de tête. La meilleure motivation est celle qui vient de très loin, qui a été mûrement réfléchie. Cette intervention sur le corps, sur son apparence physique doit être portée et pensée pendant au moins plusieurs mois. Sinon elle risque d'être mal vécue."

3. Qu'est-ce qui me gêne, mes rides ou le fait de vieillir ?

"La plupart du temps, en chirurgie du rajeunissement, l'inquiétude qui sous-tend la demande dépasse la simple apparence physique", remarque François Perrogon. "Lorsque l'on fait un premier lifting à 65 ans, par exemple, on sait que l'on devra recommencer dix ans plus tard. Quel sens cela prendra alors, à 75 ans ? La question que l'on doit se poser, c'est : « Quel rapport ai-je avec le fait de vieillir ? Pourquoi cette angoisse ? ». Et, bien sûr, se profile, derrière ces interrogations, le rapport à la mort." Des questions existentielles qui ne se règlent pas à coups de bistouri, mais peuvent s'éclaircir dans un cabinet de psy.

4. Une fois liftée, plairais-je plus ?

Certes, l'apparence physique est une arme de séduction, un joli minois peut sembler plus attirant qu'un visage marqué par les années, mais jusqu'à quel point ? La séduction c'est aussi une façon de sourire, une façon d'être, de prendre la vie, et peut-être de ne pas tricher avec.
"Nous sommes dans un contexte où il faut se montrer jeune, dynamique, en pleine forme. Les personnes qui prennent de l'âge peuvent être sensibles à cette injonction à rester jeunes. Mais on a le droit de ne pas souscrire à cette pression. Et y résister est plutôt un signe de bonne santé mentale", note François Perrogon.
Bref, avant tout il faut chercher à SE plaire. Mieux on est dans sa peau, plus le charme opère, avec ou sans lifting.

5. Ne vaut-il pas mieux une thalasso ou des cours de gym ?

Lorsque le ventre est vraiment relâché, la chirurgie reste la seule solution pour le retendre. Car même si l'on maigrit, même si l'on renforce sa ceinture abdominale, il restera toujours un excès de peau qui donnera ce que les chirurgiens appellent un "tablier abdominal". Pour avoir un ventre plat, pas d'autres alternatives que la chirurgie plastique, donc.
En revanche, si, comme c'est souvent le cas, vous avez surtout envie d'avoir meilleure mine, de paraître plus tonique, commencez peut-être par bouger, vous reposer, mieux manger, vous faire masser de temps en temps, bref : prenez soin de vous et réconciliez-vous avec votre corps !

6. Suis-je prête à accepter la douleur et les risques ?

Sur les 200 000 opérations de chirurgie esthétique pratiquées chaque année en France, on compte entre 3 et 5 % de ratages objectifs.
"Nous avons, au sein de l'association AIME, mené une enquête que nous avons publiée et d'où il ressort qu'un tiers des clients n'est pas satisfait du résultat obtenu", affirme le Dr François Perrogon. Mauvaise information de la part du chirurgien et manque de réflexion du patient sont les principales causes de ce décalage entre le rêve et la réalité dans ce contexte médical unique où, "si l'on ne fait rien, il y a forcément moins de risque que si l'on opère."

7. Petite retouche discrète ou grosse intervention ?

Outre les risques encourus, la peur, parfois, vient aussi de la crainte de ne pas pouvoir se réapproprier son apparence, surtout lorsque l'intervention envisagée est lourde ou touche une partie importante du corps (seins, nez, paupières qui peuvent changer un regard, etc.).
"Il est vrai qu'on peut observer des dépressions réactionnelles après des opérations. Mais, lorsque le chirurgien a bien pris le temps d'expliquer quel résultat on pouvait escompter, lorsqu'on a pris le temps de réfléchir, de se projeter, d'imaginer les modifications, alors, en général, il n'y a aucun problème", rassure le Dr Perrogon.

8. Est-ce que je risque de devenir 'accro' ?

Nous avons tous déjà vu, dans diverses émissions de télévision, ces témoins venus narrer un parcours qui les a conduits d'intervention en intervention, à la recherche d'une apparence idéale évidemment jamais atteinte...
Rassurons-nous, la maturité a du bon : chez les seniors, le risque est pratiquement nul. "Cette pathologie, que les psychiatres appellent dysmorphopathie, touche essentiellement les gens jeunes qui présentent des difficultés à s'approprier leur corps. Ils souffrent d'un décalage entre la perception qu'ils en ont, monstrueuse, et la réalité", explique le Dr Perrogon.

9. Dois-je parler de mon projet, et à qui ?

Tout d'abord, il faut le savoir, un lifting ou une lipoplastie abdominale ne passent pas tout à fait inaperçus, en tout cas pas aux yeux de tout le monde. Les suites immédiates, comme les hématomes et les œdèmes, sont visibles quelques jours, mais la peau peut mettre plusieurs mois à cicatriser totalement. Bref, mieux vaut prévenir son cher et tendre...
Pour le reste, "il est bon de se confronter au regard de l'entourage, de prendre son avis, afin de pouvoir entendre d'autres arguments que les siens ou celui du chirurgien", estime François Perrogon. "Par ailleurs, cela permet de pouvoir être accompagné en cas de pépin."

10. Comment choisir mon chirurgien ?

En demandant au conseil de l'ordre de son département la liste des chirurgiens dont les compétences sont attestées, en particulier ceux qui possèdent la qualification en chirurgie plastique reconstructrice et esthétique. "Il est également important, de le choisir près de chez soi afin de bénéficier d'un bon suivi. Il ne faut pas hésiter à en consulter plusieurs afin de croiser les avis, et, surtout, il faut se sentir en confiance", insiste le Dr François Perrogon.

Pour plus de renseignements, consultez le site d'informations sur la médecine et la chirurgie esthétique.

A lire

''Le Guide de l'esthétique'', de François Perrogon, ed. Dangles, 21 €.

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