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La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui se caractérise par la dégénérescence des cellules nerveuses. Cette maladie implique une perte progressive de la mémoire et de certaines fonctions intellectuelles (cognitives) conduisant à des répercussions dans les activités de la vie quotidienne.

D’après les dernières estimations, 1,2 million de personnes pourraient être touchées par Alzheimer ou une maladie apparentée en France. Sur ce chiffre, environ 750 000 personnes sont diagnostiquées.

Il a déjà été prouvé que l'alimentation joue un rôle non négligeable dans la survenue de la maladie. "Pour avoir un cerveau bien protégé, il faut bien le nourrir. Certains aliments et régimes sont donc à privilégier et à éviter", rapporte la Fondation Alzheimer.

Alzheimer : mettez du basilic dans vos assiettes

Le fenchol, un composé naturel présent en abondance dans certaines plantes, dont le basilic, pourrait contribuer à protéger le cerveau contre la pathologie de la maladie d'Alzheimer. C'est le constat d'une étude préclinique publiée le 5 octobre 2021 dans la revue Frontiers in Aging Neuroscience.

Les chercheurs de l'University of South Florida Health ont découvert un mécanisme cérébral associé au microbiome intestinal qui explique comment le fenchol réduit la neurotoxicité dans le cerveau. De récentes données indiquent que les acides gras à chaîne courte (AGCC), qui sont des métabolites produits par les bactéries intestinales, contribuent à la santé du cerveau.

"Notre étude est la première à découvrir que la stimulation de ce récepteur par ces métabolites microbiens (AGCC) peut être bénéfique pour protéger les cellules du cerveau contre l'accumulation toxique de la protéine bêta-amyloïde (Aβ) associée à la maladie d'Alzheimer", explique Hariom Yadav.

Les chercheurs ont montré que l'inhibition du récepteur FFAR2 (bloquant ainsi sa capacité à " détecter " les AGCC) contribue à l'accumulation anormale de la protéine Aβ. Et il se trouve que le fenchol, un composé d'origine végétale qui donne au basilic son parfum aromatique, serait idéal pour se lier au FFAR2 et stimuler sa signalisation. D'autres études ont démontré que le fenchol réduisait de manière significative l'accumulation excessive d'Aβ et la mort des neurones en stimulant la signalisation FFAR2. À titre d'information, le fenchol se trouve également dans le raisin, la moutarde, l'huile de racine d'alpinia speciosa, l'huile de lavande et l'eucalyptus.

Attention, des recherches complémentaires sont nécessaires, souligne les chercheurs "avant que vous ne commenciez à mettre du basilic supplémentaire dans votre sauce à spaghetti ou dans tout ce que vous mangez pour aider à éloigner la démence".

"Parmi l’ensemble des études portant sur la nutrition, toutes tendent à montrer que le régime méditerranéen tend à être associé à un âge de début plus tardif de la maladie d’Alzheimer", confirme la Fondation Alzheimer. Il repose sur un mode de vie fondé sur la consommation de produits frais, équilibrés, diversifiés et locaux issus du Bassin-Méditerranéen. Bien souvent cette cuisine s’accompagne d’assaisonnement à base d’herbes aromatiques fraîches ou séchées et d’épices variées.

Le poisson pourrait réduire les risques de démence

Manger du poisson pourrait aider à prévenir les maladies vasculaires cérébrales comme la démence et la maladie d’Alzheimer.

Des scientifiques de l'Université de Bordeaux sont parvenus à cette conclusion après avoir analysé les données d’une vaste recherche sur les maladies touchant le cerveau, baptisée Three City Study. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Neurology du 3 novembre 2021.

L’équipe a étudié les IRM de 1 623 personnes de plus de 65 ans sans antécédents médicaux d'accident vasculaire cérébral, de maladie cardiovasculaire ou de démence. Elle a également examiné leurs habitudes alimentaires. Les participants ont été divisés en quatre groupes, selon la fréquence à laquelle ils ont mangé du poisson : moins d'une fois par semaine, environ une fois par semaine, deux à trois fois par semaine, ou quatre fois ou plus par semaine.

Les chercheurs ont ensuite comparé le nombre de signes de maladie des vaisseaux sanguins entre les personnes de chaque groupe. Ils ont découvert que ceux qui mangeaient plus de poisson présentaient moins de signes de dommages sur les IRM de leur cerveau que ceux qui en mangeaient moins fréquemment.

Néanmoins, l'association entre la consommation de sardines, saumons ou encore colins et les maladies neurovasculaires était plus forte chez les personnes de 65 à 69 ans que les autres plus âgées. De plus, il n'y avait pas de relation significative chez les participants de plus de 75 ans.

Si un lien a été établi entre la consommation de poisson et la santé neurovasculaire, des travaux supplémentaires sont nécessaires pour comprendre le processus.

Alzheimer : d’autres études mettent en évidence le rôle du poisson

On sait que les omégas 3 sont de bonnes graisses pour l’organisme, notamment pour le cerveau. Une étude publiée en 2012(6) et rassemblant près de 1200 personnes a mis en lumière qu’une supplémentation quotidienne était associée à une baisse de 20 à 30% de protéine beta-amyloides (protéine toxique dont la présence est associée à la maladie d’Alzheimer) dans le sang. Les recherches d’un scientifique québécois parues en 2004(7) avaient également souligné qu’une alimentation trop pauvre en omégas 3 pouvait aggraver les symptômes de la maladie d’Alzheimer, chez la souris. De plus, un manque d’omégas 3 était systématiquement associé à des signes pathologiques de la maladie au niveau cérébral.

En pratique : Une des plus grandes sources d’omégas 3 via l’alimentation est le poisson. Surtout les poissons "gras" soit le saumon, le maquereau ou encore la sardine. Mettez régulièrement ces aliments à vos menus !

Un petit café, ça fait du bien !

Plusieurs recherches ont démontré que la caféine pouvait réduire les risques de développer la maladie d’Alzheimer. D’abord en 2009 où une étude présentée lors du 19ᵉ Congrès mondial de gérontologie et de gériatrie a annoncé que des souris ayant pris l’équivalent de 5 tasses de café par jour avaient obtenu de meilleurs résultats aux tests de mémoire et d’habilité mentale, mais aussi, qu’au niveau cérébral, elles avaient 50% moins de plaques de protéines amyloides. Puis en 2012 où des scientifiques américains ont démontré sur une centaine de femmes et d’hommes que boire trois tasses de café par jour protégeait du développement de troubles cérébraux liés à la maladie d’Alzheimer.

En pratique : Il est recommandé d’avoir une consommation modérée de café, soit trois par jour maximum.

Des gâteaux aux graines de sésame

Parce qu’elles contiennent des substances appelées "lignanes", les graines de sésame empêchent l’élimination de la vitamine E par le foie. Or, "on sait que la vitamine E ralentit le processus de dégénérescence lié à la maladie d’Alzheimer" avance Patrick Wolf, hygiéniste nutrithérapeute. Cette vitamine peut également améliorer les performances cognitives des personnes dont la maladie d’Alzheimer est liée à un stress oxydant (ce stress endommage les composants des cellules et participe au vieillissement prématuré du cerveau).

En pratique : On trouve les graines de sésame dans les grandes surfaces (généralement aux rayons diététiques, biologiques ou avec les épices) ou dans les magasins d’alimentation biologique. Elles peuvent être vendues entières ou décortiquées, crues ou rôties. On peut les ajouter dans la confection de pains, de gâteaux ou encore de pâtisseries à base de miel et d’amandes.

Du jus de pomme contre Alzheimer

Dans une étude américaine menée en 2010 (1) auprès de 21 personnes atteintes d’Alzheimer modéré à sévère, deux verres de jus de pomme par jour ont été associés à une amélioration de certains symptômes comportementaux liés à la maladie (humeur, délires, agitation, apathie, dépression). Lors de recherches publiées en 2009, d’autres scientifiques avait pu observer que la prise quotidienne de la même boisson permettait de prévenir le déclin cognitif lié à l’âge et d'améliorer les performances aux tests de mémoire, chez des souris (2).
En pratique : Buvez du jus de pomme de temps en temps ne vous fera que du bien !

Épinards et germe de blé : faites le plein de vitamines B !

Il est important d’avoir des niveaux suffisants de vitamines B pour contrer la maladie d’Alzheimer. Deux études(3) menées par des chercheurs de l’Université d’Oxford et d’Oslo sur près de 133 participants atteints de symptômes légers d’Alzheimer ont démontré que l’administration de fortes doses de vitamines B pouvait réduire de 30% les niveaux d’homocystéine dans le sang. Cet acide aminé soufré est censé disparaître de l’organisme au fur et à mesure qu’il se forme. En cas d’Alzheimer, son niveau croît régulièrement jusqu’à s’accumuler dans le sang et devenir toxique. En le réduisant, les vitamines B ralentissent le déclin cognitif, voire même renverse une déficience précoce. "Il semble aussi se vérifier que le taux d’homocystéine a une incidence sur le risque d’apparition de la maladie d’Alzheimer" indique Patrick Wolf.

En pratique : Il est important de consommer régulièrement des aliments enrichis en vitamines B. Par exemple, les épinards, le germe de blé, la levure alimentaire, le foie (agneau, veau) ou encore les rognons.
Attention : Très riches en oxalate, les épinards peuvent provoquer des calculs chez les personnes prédisposées. Il faut plutôt limiter leur consommation.

Ne vous privez plus de chocolat !

Aliment gourmand par excellence, le chocolat protègerait de la maladie d’Alzheimer. D’après des chercheurs de l'Université Harvard et de la compagnie Mars Incorporated(4), ce bienfait serait lié à sa teneur en flavonoïdes, des composés naturels antioxydants. Après avoir administré une boisson chocolatée enrichie en flavonoïdes à 34 personnes, ils ont observé une augmentation du flux sanguin de 8% en 1 semaine et de 10% en 2 semaines. "La circulation sanguine ralentit naturellement avec l'âge. La consommation d'aliments riches en flavonoïdes du cacao pourrait ralentir le déclin du flux sanguin, protégeant ainsi de la démence reliée à l'âge" ont-ils conclu. D’autres recherches menées en Italie(5) sur près de 90 personnes atteintes de légers troubles de la mémoire ont également démontré que celles ayant bu plus de cacao réussissaient mieux les tests cognitifs.

En pratique : Il est conseillé d’opter pour du chocolat noir fort en cacao (72 ou 80%) afin de bénéficier du maximum de flavonoïdes.
Attention : Le cacao est très riche en oxalate, qui élimine le calcium dans l'organisme et peut ainsi provoquer des calculs rénaux chez les personnes prédisposées. Chez eux, il faut plutôt en limiter la consommation.

Un verre de vin de temps en temps

Des recherches ont démontré que la consommation (modeste) de vin rouge pouvait freiner le développement de la maladie d’Alzheimer. "Le raisin noir (premier ingrédient du vin rouge, ndlr) renferme des composés particulièrement actifs, les tanins, […] ainsi que le resvératrol, un puissant antioxydant" explique Patrick Wolf. Le resvératrol aiderait à neutraliser la protéine toxique à l’origine de la maladie d’Alzheimer, appelée amyloïde beta.

En pratique : Consommez régulièrement du raisin noir, en l’associant si possible avec du pamplemousse (ou son jus) pour augmenter l’assimilation du resvératrol. Pour le vin, n’oubliez pas la recommandation officielle qui fixe la limite à 2 verres par jour pour la femme, et 3 verres pour l’homme.

L'abus d'alcool est dangereux pour la santé.

De la bière pour éliminer l’excès d’aluminium

Riche en acide silicique*, la bière favorise l’élimination de l’aluminium présent en excès dans les cellules cérébrales des personnes atteintes d’Alzheimer. En se fixant sur l’acétylcholine, l’aluminium prive le cerveau de ce neurotransmetteur essentiel au bon fonctionnement du système nerveux central, notamment à la mémoire et aux capacités d’apprentissage.

En pratique : "Il n’est pas souhaitable de consommer d’importantes quantités de bières alcoolisées" prévient Patrick Wolf. Mieux vaut plutôt boire de la bière faiblement alcoolisée, voire sans alcool, ou une eau minérale riche en silice (ex : Vichy Celestin, Badoit, Evian).

*Entre 30 et 50mg par litre

Curcuma, un puissant anti-inflammatoire !

Plusieurs recherches ont permis de mettre en évidence l’intérêt du curcuma contre la maladie d’Alzheimer. Grâce à son principe actif, la curcumine, cette épice serait antioxydante et anti-inflammatoire. Il serait ainsi capable de prévenir les dépôts de protéines bêta-amyloïdes dans le cerveau de personnes prédisposées à l’Alzheimer ou déjà atteintes. Il pourrait également favoriser leur destruction. Ces plaques de protéines sont le signe caractéristique du développement d’une maladie d’Alzheimer.

En pratique : Selon Patrick Wolf, la concentration nécessaire de curcumine requiert l’utilisation de 5 à 6g de curcuma longa par kg d’aliment. Pour une meilleure assimilation, il serait utile d’ajouter du poivre puisque ce dernier favorise le passage de la curcumine dans le sang.

Buvez du jus de myrtille

Riche en antioxydants, la myrtille est un petit fruit précieux pour le fonctionnement cérébral. Une étude parue dans le Journal of Agricultural and Food Chemistry(8) a ainsi montré qu’elle pouvait permettre de prévenir ou d’atténuer la neurodégénération. Dans leurs recherches, les auteurs ont suivi des volontaires de 70 ans atteints d’un déclin précoce de la mémoire. Certains ont dû boire 2 tasses de jus de myrtille pendant 2 mois. Les autres, non. À l’arrivée, les premiers ont observé une amélioration de leurs fonctions d’apprentissage et de mémorisation. Les antioxydants de la myrtille neutraliseraient les radicaux libres qui causent le stress oxydatif, facteur prédominant dans le déclenchement de l’Alzheimer. Ils augmenteraient aussi les connexions neuronales existantes, faciliteraient les communications entre cellules et stimuleraient la régénération des neurones.

En pratique : Le jus de myrtille est disponible en grandes surfaces. N’hésitez pas à en boire un verre de temps en temps. Vous pouvez aussi, l’été, profiter de la saison du fruit pour le manger frais, en salade ou en tarte.

Céréales : misez sur l’orge et l’avoine

Vous aimez les céréales ? C’est parfait pour votre cerveau ! Surtout si vous prenez de l’orge ou de l’avoine, deux céréales susceptibles de favoriser l’élimination de l’aluminium parce qu’ils sont riches en acide silicique (respectivement 240mg/100g et 425mg/100g).

En pratique : Les céréales peuvent être ajoutées quotidiennement au petit-déjeuner dans un bol de lait ou dans un yaourt en encas.

Huîtres : ne faites pas l’impasse sur leur richesse en zinc !

Parce que c’est l’aliment le plus riche en zinc*, l’huître participe activement à la prévention de la maladie d’Alzheimer. "Si le zinc n’est pas présent dans l’organisme […] les cellules se retrouvent sans protection et fragilisées" explique Patrick Wolf. Un déficit très important en zinc peut conduire à une augmentation de calcium dans le cerveau induisant alors la mort de certaines cellules. Enfin, "un défaut de zinc dans l’organisme peut aussi provoquer la libération en grande quantité d’une substance, le glutamate, connue pour sa neurotoxicité" rappelle le spécialiste. Avec à la clé, une altération de la mémoire !

En pratique : Profitez des saisons de l’huître pour en déguster à volonté !

*80mg/100g.

Le thé vert, excellent pour le cerveau !

Boire régulièrement du thé vert pourrait protéger le cerveau de la maladie d’Alzheimer. Telle est la conclusion avancée par des chercheurs de l’Université de Newscastle en 2011(9). Pourquoi ? Parce que les polyphénols du thé (des substances antioxydantes) réduisent la toxicité du peroxyde d’hydrogène et de la protéine bêta-amyloïde, deux composés liés au développement de la maladie d’Alzheimer.

En pratique : Le thé vert est une boisson à consommer tous les jours, de préférence avant 17h pour éviter les troubles d’endormissement le soir, et en dehors des repas, car il limite l’absorption du fer.

Attention : Le thé est une boisson riche en oxalate ce qui favorise la formation de calculs chez les personnes prédisposées. Chez elles, il faut en limiter la consommation.

Sources

https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fnagi.2021.735933/full

Université de Newcastle "Protective properties of green tea uncovered", Phytomedicine. DOI: 10.1016/j.phymed.2010.11.004 "In vitro protective effects of colon-available extract of Camellia sinensis (tea) against hydrogen peroxide and beta-amyloid (A(1-42)) induced cytotoxicity in differentiated PC12 cells".

Blueberries may boost memory in older adults : study, J. Agric. Food Chem., 2010, 58 pp 3996–4000.

Neurology, Nutrient intake and plasma β-amyloid, Y. Gu, PhD, N. Schupf, PhD, S.A. Cosentino, D,
 J.A. Luchsinger, MD and N. Scarmeas, MD, janvier 2012.

Calon F,Lim GP,Yang F, Morihara T, Teter B, et al, Docosahexaenoic Acid Protects from Dendritic Pathology in an Alzheimer's Disease Mouse Model , Neuron, 2004, Vol. 43, 633-45.

MedHeadlines

Desideri G, et al. Benefits in cognitive function, blood pressure, and insulin resistance through cocoa flavanol consumption in elderly subjects with mild cognitive impairment. Hypertension 2012;HYPERTENSIONAHA.112.193060published online before print August 14 2012, doi:10.1161.

International Journal of Geriatric Psychiatry, July 21 2011 DOI: 10.1002/gps.2758 Cognitive and clinical outcomes of homocysteine-lowering B-vitamin treatment in mild cognitive impairment: a randomized controlled trial. PLoS One 5(9): doi:10.1371/journal.pone.0012244 Homocysteine
- Lowering by B Vitamins Slows the Rate of Accelerated Brain Atrophy in Mild Cognitive Impairment: A Randomized Controlled Trial. (Visuel PloS ONE A: Placebo, B: Vitamin B).

AJADD, vol.25 n°4, p367-371.

Science Daily.

https://n.neurology.org/content/early/2021/11/03/WNL.0000000000012916

https://medicalxpress.com/news/2021-11-people-fish-vascular-disease-brain.html

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