Définition

La rhinite est une inflammation de la muqueuse nasale.

Elle peut être aiguë, lorsqu’il s’agit d’un rhume. Dans ce cas, elle est le plus souvent d’origine virale. « Le nez coule tout simplement. La cause bactérienne est très rare », précise le docteur Ali Abbas, médecin ORL à Paris.

« Quand ces symptômes sont accompagnés d’un mal de gorge, on parle de rhinopharyngite ».

Outre la forme aiguë, qui disparaît au bout de quelques jours, la rhinite est parfois chronique et perdure dans le temps. Cette classification regroupe la rhinite allergique (due à l’exposition à un allergène) ou la rhinite non allergique (liée à la pollution, l’anatomie nasale…). La forme chronique entraîne également un écoulement nasal et des irritations du nez.

Chiffres

La rhinite est une affection très couramment observée dans la population. Près de 25 % des Français sont touchés par la forme allergique. « Une récente étude américaine a pointé du doigt le fait que les gens souffraient de plus en plus d’allergies à cause du réchauffement climatique.

La consommation d’antihistaminiques ne cesse d’augmenter dans les pays industrialisés et la période de traitement s’allonge », précise notre spécialiste. 

Les rhinites chroniques non allergiques sont environ quatre fois moins fréquentes que les rhinites allergiques.

Photo : la hausse des rhinites est liée au réchauffement climatique. 

Chiffres© Creative Commons

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Symptômes

Les symptômes de la rhinite peuvent varier selon le type d’affection.

Quels sont les symptômes de la rhinite aiguë ?

Dans le cas d’une rhinite aiguë, souvent virale, « la muqueuse va s’épaissir, le nez va se boucher et on observera des sécrétions ». Au début du rhume, celles-ci sont souvent claires et liquides. Elles deviennent jaunâtres et plus épaisses au fil des jours. 

Lorsqu'elle est d'origine infectieuse, la rhinite est accompagnée :

  • d'une toux grasse ;
  • d'une fièvre ;
  • des yeux qui coulent ;
  • de ronflements, notamment chez l’enfant.

Elle peut se transformer en otite, en sinusite, voire en bronchite.

Quels sont les symptômes d'une rhinite chroniques ?

Une rhinite est qualifiée de chronique lorsque l’inflammation des muqueuses est persistante depuis au moins deux mois, ressurgit régulièrement ou à des périodes précises de l’année comme c’est le cas avec le rhume des foins par exemple.

À noter : selon la pathologie, « le nez ne coule pas forcément », souligne notre expert.

Quels sont les signes de la rhinite atrophique ?

Cette affection est caractérisée par une atrophie de la muqueuse. Cela provoque une inflammation et la formation de sécrétions. « Le nez n’est pas forcément bouché », ajoute le docteur Abbas. Chez certaines personnes, les fosses nasales peuvent dégager une odeur désagréable et des saignements.

Quels sont les symptômes de la rhinite allergique ?

« L’éternuement est souvent un signe de la rhinite allergique », constate le docteur Abbas. Elle fait partie d’un sous-groupe de symptômes. L’exposition à un allergène entraîne un écoulement nasal, mais aussi :

  • des éternuements ;
  • des démangeaisons au niveau du palais ;
  • une conjonctivite (dans certains cas).

Photo : nuage de gouttelettes salivaires contaminantes expulsées lors d'un éternuement 

Quels sont les symptômes de la rhinite allergique ?© Creative Commons

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Qu'est-ce que le jetage postérieur ?

« Lorsque le nez coule devant, les gens se mouchent. Mais parfois, la rhinorrhée (écoulement nasal) se fait par l’arrière. Ce sont surtout les adultes qui sont concernés », indique le spécialiste. Les sécrétions coulent dans la gorge, c’est ce qu’on appelle un jetage postérieur. Parfois, cela est dû à l’anatomie : le plancher de la fosse nasale est alors un peu plus incliné vers l’arrière.

Causes

Divers éléments sont susceptibles de provoquer une rhinite.

Quelles sont les causes de la rhinite aiguë ?

Elle est le plus souvent causée par un virus. La cause bactérienne est exceptionnelle selon notre expert.

Quelles sont les causes des rhinites chroniques ?

La rhinite professionnelle

Certains métiers peuvent augmenter l’exposition à divers produits (substances toxiques, farines...) et favoriser le développement d’une rhinite chronique.

Cette affection touche particulièrement :

  • les coiffeurs, exposés à des produits chimiques (coloration, spray…) à longueur de journée ;
  • les boulangers, notamment à cause de certaines farines ;
  • les professionnels changeant régulièrement d’environnement thermique et passant d’un endroit chaud à froid ou d’un milieu sec à humide.

La rhinite vasomotrice appelée rhinite non allergique dans les pays anglo-saxons

Certaines personnes ne supportent pas la climatisation ou le fait de changer d’atmosphère. En cause : une hypersensibilité de leur muqueuse et d’un nerf de la cavité nasale.

La rhinite environnementale

Souvent observée dans les grandes métropoles, cette forme de rhinite est due à l’exposition à la pollution. 

La rhinite causée par les hormones 

Les changements hormonaux liés à certaines maladies ou encore à la grossesse peuvent provoquer une rhinite. On parle de rhinite de grossesse. En effet, entre 20 et 30 % des femmes enceintes sont atteintes de rhinite gravidique. 

Le privinisme 

Un usage excessif de certains médicaments comme ceux qui décongestionnent ou encore l’aspirine peuvent entraîner une rhinite. On parle alors de privinisme.

Le chlore de piscine 

Le chlore utilisé pour désinfecter les piscines peut avoir un effet sur les substances organiques (sueur, cosmétiques utilisés). Celui-ci peut favoriser l’apparition d’une rhinite allergique, ou d’une rhinite inflammatoire non allergique irritant les muqueuses nasales.

La rhinite allergique

La rhinite allergique est causée par un allergène (poils d'animaux, acariens, poussières...). 
La rhinite allergique pollinique fait référence au rhume des foins, déclenchée par le pollen. 

La rhinite vasomotrice

La rhinite vasomotrice est liée à une hypersensibilité de la muqueuse. Le stress est en partie responsable de cette affection. « Il y a une part psychologique sur le ressenti au niveau nez. Certaines personnes ne supportent pas d’avoir le nez qui coule, et cela leur provoque d’autant plus de stress », précise le docteur Abbas.

Un défaut anatomique

C’est souvent le cas pour le jetage postérieur. La perméabilité nasale change lorsque le sujet est couché sur le dos entraînant un écoulement vers la gorge. Ou encore, le plancher de la fosse nasale est inclinée vers l’arrière. Il peut aussi s’agir d’une rhinite positionnelle liée à l’anatomie des conduits nasaux.

La rhinite liée à l'âge

La rhinite liée à l’âge se caractérise par une rhinorrhée discontinue,
des troubles de la sécrétion ou encore une sécheresse nasale. Moins de trois individus de plus de 65 ans sur mille sont concernés.

Facteurs de risque

Les principaux facteurs de risque sont les suivants :

  • le contact avec une personne enrhumée ;
  • le tabagisme passif ;
  • la pollution ;
  • l’exposition à certains produits chimiques.
  • Personnes à risque.

Personnes à risques

Les individus exposés à un risque plus accru sont ceux sont :

  • exposés au tabagisme passif ;
  • exposés à la pollution ;
  • souffrant d’allergies ;
  • ayant une pathologie entraînant une malformation des cavités nasales ;
  • atteints de maladies comme la sarcoïdose (maladie d'origine inconnue, responsable de problèmes respiratoires, de ganglions et de lésions de la peau) ou le lymphome (prolifération cancéreuse).

Notons également que les personnes âgées ou immunodéprimées sont davantage vulnérables face à cette affection.

Durée de la rhinite

La rhinite virale dure environ 5-6 jours. Si un terrain bactérien est détecté, le médecin prescrira un traitement sur une dizaine de jours.

Lorsqu’elle dure depuis au moins deux mois, on parle d’atteinte chronique. Rentrent dans cette catégorie, les formes intermittentes ou répétées. La durée dépend de l’origine du trouble. En cas d’affection chronique, le traitement peut durée plusieurs mois.

Quant aux rhinites allergiques, elles sont permanentes sauf en cas de désensibilisation.

Contagion

  • La rhinite virale est très contagieuse. 
  • Il n’y a pas de risque de contamination pour les rhinites chroniques.

Qui, quand consulter ?

« Si les gens consultent rarement à la survenue des symptômes, notamment d’un simple nez bouché, il convient pourtant de consulter rapidement pour déceler la cause du problème », indique le docteur Abbas.

Complications de la rhinite

« En général, dans le cas d’une simple rhinite, les complications sont rares », indique le spécialiste. Toutefois, dans certains cas, elle peut provoquer « une sinusite d’origine nasale. A ne pas confondre avec la sinusite d’origine dentaire ».

Quand le nez se bouche, cela obstrue les sinus, ces cavités qui sécrètent aussi. « Si une bactérie s’y loge, cela peut entraîner une sinusite bactérienne ».

Lorsqu'elle est d'origine infectieuse, la rhinite peut parfois se transformer en otite, en sinusite, voire en bronchite.

Par ailleurs, la chronicité des rhinites affecte durablement la qualité de vie et le sommeil des patients.

À noter : une allergie à l’aspirine n’est pas à prendre à la légère. Elle peut être le signe de la maladie de Widal (syndrome associant asthme, polypose naso-sinusienne et intolérance médicamenteuse). Elle survient généralement chez le jeune adulte asthmatique, mais touche aussi l’adolescent, notamment les jeunes filles.

Examens et analyses

En cas d’un simple rhume, un examen clinique, basé sur les symptômes suffit. Si le médecin suspecte une allergie, des tests cutanés et une prise de sang aux principaux allergènes seront effectués. 

En cas de symptômes sévères, le médecin ORL peut également faire une nasofibroscopie, pour analyser les zones enflammées.

Traitements

Le traitement dépend de l’origine de la rhinite.

Quels sont les traitements de la rhinite aiguë ?

En cas de rhinite aiguë, le lavage de nez avec un sérum à l’eau de mer est très important. De même pour ceux qui ne supportent pas la pollution.

Attention : les médicaments décongestionnant sont notamment composés d’un vasoconstricteur, appelé pseudoéphédrine. Or, cette substance est connue pour resserrer les vaisseaux sanguins, entraînant une augmentation de la tension artérielle. Les vasoconstricteurs sont d’ailleurs contre-indiqués chez l’enfant.

Quels sont les traitements des rhinites chroniques ?

Il est important de différencier une rhinite chronique allergique d’une rhinite chronique non allergique, car le traitement sera différent.

Si le traitement d’une rhinite allergique repose sur la prise d’antihistaminiques, l’éviction d’allergènes et la désensibilisation, ces procédés n’ont aucun effet sur la forme non allergique.

Ainsi, lorsque la rhinite est notamment vasomotrice, le traitement est basé sur la prise de corticoïdes par voie nasale durant deux mois minimum en spray. « Ils n’ont pas d’effets secondaires, car ils ne passent pas dans la circulation sanguine aux dosages français. Le délai d’action est de trois semaines », détaille le médecin ORL. Et d'ajouter : « Auparavant, on brûlait le nerf ou on le coupait, mais les résultats n’étaient pas probants, on a donc arrêté cette méthode ».

En cas de rhinite atrophique, le médecin prescrira des corticoïdes locaux. Une i ntervention chirurgicale est parfois nécessaire.

Prévention

Comment éviter la rhinite aiguë ?

Celle-ci étant très contagieuse et se transmettant par les sécrétions nasales, les éternuements, les objets souillés, il est important de se laver régulièrement les mains en période d’épidémie hivernale. On évitera également le contact de main à main avec les personnes enrhumées.

Comment prévenir la rhinite chronique non allergique ?

Dans le cas d’une rhinite chronique, il convient d’éviter l’exposition aux produits irritants comme le tabac, les produits chimiques. Les plus sensibles à la pollution pourront également porter un masque. Un nettoyage du nez fréquent à l’eau de mer est aussi recommandé.

Comment prévenir la rhinite chronique allergique ?

La prévention de la rhinite allergique passe par l’éviction de l’allergène.

« Quand c’est le chat qui provoque l’allergie, cela est bien plus compliqué. Et les propriétaires prennent alors des antihistaminiques de manière continue », indique le médecin ORL. Il faudra aussi aérer et aspirer la maison quotidiennement, et éviter de dormir avec son animal de compagnie.

Pour les allergiques aux acariens, les peluches et les moquettes sont déconseillées. 

Enfin, en cas de rhinite due au chlore de la piscine, l’utilisation d’un clip nasal peut limiter les symptômes sans se priver de son activité préférée.

Sprays d'eau de mer : sont-ils vraiment efficaces contre la rhinite ?

Réponse du docteur Ali Abbas :

« Les gens négligent souvent le nettoyage nasal et l’utilisation de spray à l’eau de mer. Pourtant, ce geste est important, notamment chez les personnes qui souffrent d’une rhinite aiguë ou d’une rhinite chronique non allergique. Il le faut faire régulièrement. », conseille le médecin, spécialisé en ORL.

Sites d’informations et associations

Rhinopharyngite de l'adulte, Ameli 

Reconnaître la rhinopharyngite du bébé et de l'enfant, Ameli (consulté le 11.12.19)

Rhinopharyngite ou rhume de l’adulte : que faire et quand consulter ?, Ameli (consulté le 11.12.19)

Rhinopharyngite de l'enfant : que faire et quand consulter ?, Ameli (consulté le 11.12.19)

Sources

Conseils pour ne pas transmettre la rhinopharyngite et prévenir l’aggravation, Ameli

Le rhume chez l’adulte : prévention et traitements. Conseils allopathiques et alternatifs à l’officine Éva Bance, CNRS, 2015

Remerciement au Dr Ali Abbas, médecin ORL